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Zeev Mizrahi
- C 04 022034 50 21 D -

Zeev Mizrahi

En bref

Masculin
Pseudo : Never.
Messages : 31




« Moi je veux tout et son contraire,
Les grands déserts et l'eau de mer,
Les jours d'été, les soirs d'hiver,
Nos baisers fous et nos corps fiers,
Toi tu es tout et mon contraire. »
Nom : Mizrahi.
Prénom : Zeev.
Surnom : Ziva, Zazou.
Sexe : Masculin.
Âge effectif : 25 ans.
Âge apparent : 25 ans.
Arrivé depuis : Vient d'arriver.
Date de naissance : 13/10/2008, Jérusalem, Israël.
Date de mort : 11/02/2034, Essonne, France.
Orientation sexuelle : Hétérosexuel.
Groupe : Commotus.
Nationalité : Franco-Israëlien.
Langues parlées : Hébreu, arabe et français, couramment. Anglais, moins couramment.
Ancien métier : Vendeur dans un sex shop.
Métier actuel : Il bosse au brothel de Danny.
Casier Judiciaire


▬ Crimes commis :
▬ Circonstances du décès :
▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :
▬ Rapport à l'alcool :
▬ Rapport aux drogues :
▬ Addictions :
▬ Mauvaises attitudes récurrentes :
▬ A été victime :


Physique


Zeev est grand ; il en impose, et même enroulé dans deux ou trois couches de t-shirt, vestes et manteaux, il donne l’air de pouvoir casser un mur à mains nues.
C’est que du haut de son mètre 92, il est large d’épaule et musclé. Ses longues jambes avalent les mètres sans les compter et son dos droit et son menton haut renforcent cette impression de puissance qui se dégage de lui. Zeev n’a pas pour habitude de se courber et passer inaperçu, et ça se voit. Il aime être regardé, il aime plaire, et il aime par-dessus tout qu’on le remarque. Et c’est pour cette raison que son physique est aussi atypique.

Petit, Zeev avait la tête lourde de boucles. Aujourd’hui, il en a rasé plus de la moitié et il attache le reste en dreads derrière sa tête – l’une d’elles, blonde, se détache particulièrement de la masse très brune de ses épais cheveux. Ses yeux sont bruns, myopes, mais monsieur oublie souvent ses lunettes, sans lesquelles il voit mal – mais pas trop – ce qui le poussait étant adolescent à les laisser le plus possible à la maison. Il n’a rien contre elles, à présent, mais les habitudes sont dures à perdre : et ses habitudes consistent à laisser les lunettes sur la table de chevet et à plisser les yeux au besoin. Rassurez-vous, il voit encore assez bien pour distinguer les panneaux au volant. Du moins, la plupart du temps.
Sa peau foncée trahit ses origines et lorsqu’elle ne le fait pas, son accent le fait pour elle. Ses dents très blanches s’en détachent chaque fois qu’il sourit, ce qu’il fait beaucoup. Ce chêne qu’aucun coup de vent ne semble vouloir déraciner ne s’essouffle jamais malgré les cigarettes qu’il s’enfile depuis des années, pas plus qu’il ne tombe malade. Depuis une crise aigüe d’appendicite à l’âge de douze ans, il n’a plus jamais posé les pieds à l’hôpital. Sa bonne santé l’incite à pousser son corps dans tous ses retranchements, et à essayer plus de substances illicites qu’il ne devrait : le jour où ses bêtises donneront un coup de marteau sur sa santé en béton, il songera peut-être à arrêter.

Peut-être. Car Zeev aime trop l’adrénaline pour pouvoir s’en passer un jour – et l’alcool est sa religion du samedi, le parkour celle du mercredi et l’handball celle du jeudi.

Du reste, le grand jeune homme est sportif, vif, parfois même brute dans sa façon de s’adresser aux gens ou de les saluer : il aime aussi beaucoup empiéter sur l’espace personnel des autres, par excès de familiarité.
Percé à deux reprises aux oreilles, il possède une légère barbe et est aussi tatoué – un dragon serpente sur son omoplate droite et Cerbère sur son mollet gauche. Si son visage n’a pas les traits d’un mannequin, il reste expressif, harmonieux et étonnamment charismatique – tout son être vibre de sa joie de vivre.


Caractère


Petit, Zeev était silencieux, effacé, complexé, incapable d’aller vers les autres ; en déménageant, il a volontairement laissé l’image du garçonnet timide derrière lui, et s’est forcé à être plus ouvert et plus sociable afin de mieux s’intégrer.

A vingt-cinq ans, Zeev n’a plus rien à voir avec ce qu’il était à dix ans ; exubérant, bruyant et sûr de lui, il aime être regardé et remarqué partout où il passe. Il a appris à apprécier ses défauts et mettre ses qualités en valeur, ce qui lui donne un charisme non négligeable et un certain succès auprès des autres – en amitié comme en amour, il n’a jamais trouvé à se plaindre. Sa désinvolture prend des teintes hippies et bohème quand il clame s’affranchir de tous les carcans et vivre sa vie comme il l’entend. Pour lui, rien ne vaut l’indépendance et la vie simple, celle qui ne repose ni sur l’argent ni sur les compromis mais sur une communion avec les autres : vivre au jour le jour, sans se soucier de rien, telle est sa devise. Zeev est un individu qui déteste qu’on lui dicte sa conduite et qui n’apprécie pas les limites : il n’aime pas non plus les liens qui vous étouffe et entre le mariage, son austère fidélité et une vie à deux libre mais sans contraintes, il a fait son choix. Il se respecte mais fait ce qui lui plaît quand cela lui plaît, et qu’il s’agisse de passer d’un lit à l’autre ou de briser quelques règles, il se fiche bien de ce que l’on pense de lui.
Zeev est indépendant, mais aussi insouciant, avec un sens des responsabilités précaire et un esprit qui ne veut pas tout à fait grandir. Il refuse de se remettre en question ou d’écouter les reproches que les autres ont à lui faire : il s’estime capable de se gérer et n’avoir besoin de personne d’autre à ce niveau. Il a gardé des crises d’angoisse de sa mère un refus catégorique de l’inquiétude d’autrui, et se débarrasse volontiers de ceux qui veulent le materner. Il est grand, il sait ce qu’il fait, pas la peine de s’inquiéter : il maîtrise la situation et le pense la plupart du temps sincèrement, quand bien même il aime se lancer au cœur du danger sans prendre la peine de réfléchir.

Vif, toujours en mouvement et de bonne humeur, il peut être envahissant et indiscret. Il ne sait pas quand s’arrêter et parfois ses taquineries vont trop loin. Il se montre également familier très vite, ce qui est loin de plaire à tout le monde ; ajoutez à cela qu’il a du mal à dire « vous », et le nombre de petites vieilles indignées par ses manières et sa dégaine transperce la stratosphère. Il s’en accommode fort bien, car il sait pertinemment que ses gestes brusques et sa personnalité franche ne peuvent pas faire l’unanimité. Il suffit de s’accepter et de ne rien changer ; et de vivre d’amour et d’eau fraîche.

Peace.


Histoire



Petit, Zeev se cachait de tout ; du regard des adultes, des moqueries des autres enfants, du flash des appareils photos. Dur d’échapper à la curiosité des autres lorsque l’on a quatre sœurs jumelles et que notre naissance a fait le tour des médias d’Israël comme étant la première naissance multiple de cette envergure dans le pays. Timide par nature ou par rejet de cette « célébrité » dont il ne savait pas quoi faire et qu’il ne voulait pas, Zeev a passé son enfance bien entouré dans sa famille, mais seul à l’école : parce qu’il n’aimait pas la compagnie des garçons de son âge, il fréquentait des filles plus âgées, dont Amira. Fille unique, extravertie et toujours souriante, elle était son parfait contraire et avait décidé dès leur première rencontre d’en faire son petit frère adoptif – puisque sa mère ne lui avait jamais fait de cadet et qu’elle se sentait seule à la maison.

Chez les Mizrahi, au contraire, les chambres étaient bien remplies ; après les quintuplés et malgré son refus d’une famille de plus de cinq enfants, Roni avait donné naissance à quatre autres enfants, dont Zeev voyait chaque fois l’arrivée comme une énième atteinte à son sanctuaire de paix. Le petit garçon n’acceptait guère près de lui que son frère aîné, Moshe, son idole – et ses sœurs jumelles, malgré les disputes qui jalonnaient leurs relations et l’impression constante d’être laissé pour compte. Il appréciait également sa tante, Avigail, célibataire sans patience envers les enfants mais dotée d’un esprit fin qui l’impressionnait. Il supportait en revanche de moins en moins sa mère, dont l’inquiétude infondée à son égard l’étouffait progressivement. Roni, par peur d’une maladie imaginaire, emmenait son fils voir un médecin différent chaque mois et lui faisait subir une batterie de tests pour s’assurer que rien ne clochait chez lui.

Zeev n’apprendra les raisons de cette inquiétude morbide que bien plus tard.

En Novembre 2015, les attentats de Paris ébranlent son père, dont les parents vivent en France et dont la mère est d’ailleurs française ; il envisage de déménager en France, mais ce projet n’a qu’une forme vague qui ne semble pas trouver de suite. Puis en 2019, la décision est prise : Binyamin a accepté une mutation pour son travail, et la grande famille s’envole de Jérusalem à Paris, où elle habite un grand appartement. A l’occasion de ce changement radical de vie, Zeev décide de se prendre en mains et de devenir un autre : d’être apprécié, populaire, de s’intégrer comme il n’a jamais réussi à le faire dans son enfance. Et même s’il angoisse, même s’il a du mal à aller vers les autres, il se force et bientôt le petit garçon timide s’épanouit dans son nouvel environnement, entouré de ses nouveaux amis.

Puis vient le lycée, et Zeev étouffe de nouveau. Il n’agit pas comme il devrait agir, il ne se reconnaît plus devant le miroir, et tout ce qu’il dit le dégoûte. Fâché avec son groupe d’amis, d’autres garçons riches et « populaires », il rencontre Louka et Jessica, qui fréquentent le lycée voisin. Le courant passe immédiatement et Zeev intègre un groupe qu’il apprécie et respecte. Mais parce qu’il refuse qu’on se moque encore de lui, il se dresse contre les brimades et à force de lever le menton, plus personne n’ose s’en prendre à lui. Pour la première fois de sa vie, Zeev se sent bien, à sa place, comme lorsqu’il parlait avec Amira étant enfant.

Après avoir obtenu son Bac ES avec mention, le jeune homme s’interroge ; il ne sait pas quoi faire de sa vie. Il tente une fac de langues, puis abandonne à mi-chemin pour un cursus en économie, qu’il laisse également tomber après s’être rendu compte que ça ne l’intéressait pas. Parce que la pression familiale le dérange, il quitte le foyer pour s’installer avec Jessica, sa petite-amie depuis deux ans. Il alterne entre petits boulots et aide au rêve d’enfant de son amie, qui désire devenir peintre. Ensemble, ils réinventent le mode de vie étudiant, qu’ils édulcorent au gré de leurs envies fantasques. Rien ne semble les déranger, ni le manque de revenus ni leurs aventures, qu’ils ne se cachent pas ; ils vivent au jour le jour et sans se soucier des conséquences, comme deux jeunes adultes irresponsables.

Zeev découvre Youtube, qui devient sa plateforme de partage préférée, et s’implique de plus en plus sur les nombreux réseaux sociaux auxquels il est inscrit. Il aime être une personnalité publique, car vie privée n’a qu’un sens très subjectif pour lui. En attendant de percer en star sur internet et parce qu’il faut bien pouvoir manger, Zeev trouve un travail dans un sex-shop non loin de chez lui, où il rencontre sa collègue Naomi, qui deviendra une très bonne amie et une confidente opportune.
En plus du handball, du parkour et de l’urbex que le jeune homme pratique assidument, il y a aussi les fêtes et l’alcool qui coule à flots ; des fêtes dans lesquelles Zeev n’a pas peur d’essayer toutes sortes de drogues récréatives, pour le plaisir d’y voir flou et de s’amuser. Sans se poser de limites, il vit comme il l’entend, et n’écoute pas les reproches qu’on peut lui faire ; tout va bien dans le meilleur des mondes.

Jusqu’à ce qu’un jour, il prenne le volant en ayant trop bu. L’accident l’envoie à l’hôpital avec Jessica, mais ne blesse grièvement personne. Avec ses antécédents d’ivresse sur la voie publique, sa famille lui remonte sévèrement les bretelles et Zeev se fâche avec eux : s’en suit une longue période où le manque de communication règne entre lui et sa famille. La fêlure s’aggrave lorsque, au nouvel an, un de ses frères cadets est renversé par une camionnette ayant perdu le contrôle. Ori n’a qu’une jambe et quelques côtes cassées à déplorer, son petit-ami un bras dans le plâtre et Zeev et Jessica de gros hématomes, mais sa mère angoisse, toujours pour lui, sans se soucier des autres et malgré le peu de gravité de ses blessures. Agacé, il lui assène ses quatre vérités sans délicatesse et retourne chez lui pour apporter quelques-unes de ses affaires à Ori ; il tombe par hasard sur une coupure de journal datée du 14 Octobre 2008, le lendemain de sa naissance, couvrant la naissance des sextuplés Mizrahi.

Zeev comprend que ses parents leur ont menti mais garde la nouvelle pour lui, sans oser en parler à qui que ce soit. Sa découverte le ronge et le pousse à agir comme il le faisait étant enfant, se distanciant des personnes proches de lui pour se retrancher dans ses pensées. Inquiète, Jessica a peur que Naomi en soit la raison, puisque Zeev semble se confier plus facilement à elle et qu’il refuse de lui parler. Sur une bête impulsion, elle décide d’arrêter de prendre la pilule sans le lui dire, parce  qu’elle pense qu’un enfant pourrait les rapprocher (lol what were u thinking srsly). Lorsque Zeev l’apprend, il se fâche si fort qu’il quitte l’appartement et part frapper à la porte de ses parents pour avoir une explication concernant la coupure de journal. Sa mère est obligée de lui avouer qu’elle attendait six enfants mais que son frère jumeau, Eitan, est mort à 4 mois dans le berceau qu’ils partageaient tous les deux sans que les médecins puissent lui dire pourquoi. Syndrome de mort subite du nourrisson. Elle lui explique qu’elle en a gardé une séquelle terrible et qu’elle avait peur de le voir mourir sans raison à son tour. Si Binyamin voulait le leur avouer une fois les quintuplés en âge de comprendre, Roni a toujours refusé, tant l’évocation de ce fils mort la faisait souffrir. Trahi, blessé, Zeev appelle ses sœurs et force ses parents à leur répéter ce qu’ils lui ont dit. Les cinq décident de partir pour Jérusalem afin de gérer cette nouvelle, et contactent leur tante, qui les accueillent. Elle leur montre l’emplacement de la tombe de leur frère et leur assure que le choc a été tel pour leurs parents qu’ils avaient beaucoup de mal à en parler. Encore en colère, ils décident néanmoins de rester à Jérusalem encore un petit moment.

De son côté, Jessica, qui s’en veut, rend visite à Moshe afin de savoir où Zeev se trouve. Elle veut s’excuser. Celui-ci lui explique que Zeev et ses sœurs se trouvent à Jérusalem, mais refuse de lui expliquer pourquoi, arguant qu’il vaut mieux que Zeev le lui explique lui-même. Jessica décide de prendre le premier avion pour Jérusalem, refusant d’attendre les quelques mois que les quintuplés peuvent décider de passer sur place. Arrivée là-bas, elle se rend chez Avigail, où elle retrouve Zeev. Ils s’expliquent, s’excusent, mais le jeune homme lui avoue ne pas savoir s’ils peuvent rester ensemble, qu’il a besoin de temps pour réfléchir. Elle le lui accorde, et ils se séparent en plus ou moins bons termes.
Lorsque Zeev revient à Paris trois mois plus tard, il est prêt à reprendre leur histoire là où ils l’avaient laissée. Ils se retrouvent, laissent le quotidien reprendre peu à peu ses droits, et Zeev se sent mieux ; malgré la rancune qu’il garde à l’égard du mensonge de ses parents, il n’écarte pas l’idée de pouvoir leur pardonner un jour (hello Zeev drama queen).

Quelques temps plus tard, lors d’une exploration urbaine, Zeev passe à travers le plancher WOW ZUT tu viens de traumatiser ta go et on BFF good job. THE END.



Zeev Mizrahi ▬ « Si le Paradis vous est offert. » 170625100439836824
     
Zeev Mizrahi ▬ « Si le Paradis vous est offert. » 170625104142961805
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Zeev Mizrahi
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Zeev Mizrahi

En bref

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Histoire


▬ Paris, pont des Arts

Le garçon esquissa un pas de côté, le pas de trop. Il s’écroula contre le parapet avec une protestation sourde.

« Ah ! Imagine, si j’étais tombé dans l’eau…

— Tu te serais noyé. Et j’aurais été triste.

— C’est vrai ? »

Il se redressa pour s’écrouler sur son amie, qui ne tenait pas plus debout que lui ; ils tanguèrent avant d’embrasser le parquet en riant, leurs éclats noyés par la laine de leurs écharpes.
Un cadenas doré roula à terre. Le jeune homme y plaqua vivement sa paume.

« Mon triste cœur baaaave à la poupe… »

Il leva la chose à hauteur d’yeux et se laissa choir sur son séant. L’air frais et l’alcool l’obligeaient à plisser les yeux derrière le verre de ses lunettes pour y voir clair.

« Arthur Rimbaud, 1871.

— Regardez qui a appris ses cours ! »

Elle lui prit le menton et déposa un baiser sur ses lèvres. Il sourit, puis saisit la main qu’elle lui tendait. Ils patinèrent un peu avant de retrouver leur équilibre, collés l’un à l’autre pour se protéger du froid. Les lumières jetaient sur la Seine une drôle de farandole, comme autant de feux follets frémissants. Ils les observèrent, d’abord en silence, puis en riant.

« On va grave se faire arrêter.

— En attendant, ça te fait bien marrer. »

Il se débarrassa d’elle en l’envoyant valser plus loin sur le pont. Ses converses dérapèrent sans bruit sur le bois, tandis qu’il attachait maladroitement le cadenas au fer forgé. Avec seulement leurs initiales, qui allait pouvoir leur coller un procès ?
Il faillit basculer quand elle l’enlaça violemment par derrière. Il l’entendit pouffer contre le tissu de son manteau et il l’insulta sans s’écouter.

Chaque fois qu’un oiseau de nuit passait et leur jetait un drôle de regard, ils se mettaient à rire comme deux cinglés, puis à chanter en battant des mains.

« Et j’ai criééé criééé « ALINE ! » pour qu’elle revieeeenne ! Et j’ai pleurééééé… »

Ils s’écroulèrent à nouveau contre le parapet, si fort qu’ils en hoquetèrent de terreur.



« Les navires échoués
Se ramassent à la pelle
Et toi, tu leur ressembles
Quand tu dis que tu m'aimes. »


Saez, les Magnifiques



▬ Jérusalem, Avril 2008

« Vous rigolez ? »

Le médecin pinça les lèvres pour lui montrer qu’elle ne plaisantait pas du tout. Roni agrippa la manche de son mari, certaine de défaillir dans la seconde.

« Binyamin, si je m’évanouis, tu me portes jusqu’aux urgences.

— Roni…

— C’est juste à côté, t’auras deux pas à faire.

— Madame, personne ne va s’évanouir. »

« Madame » fit le bruit d’un ballon de baudruche sur le point de rendre son dernier souffle. A court de plaintes, elle baissa les yeux sur son ventre gonflé et sentit la panique l’envahir.
La verve la reprit aussitôt.

« Mais je peux pas gérer ça, vous comprenez ? D’accord, on n’est pas pauvres, mais la maison est pas assez grande, et puis on travaille tous les deux, et puis c’est dangereux, et puis –

— Roni, calme-toi !

— On avait dit trois enfants, quatre peut-être, quatre c’est bien, on est quatre dans ma fratrie et –

— Madame, l’interrompit le médecin en réprimant un soupir, je comprends votre anxiété, mais tâchons de garder notre calme. Ce sont des choses qui arrivent. Rarement, certes, mais il faut garder la tête froide. Avez-vous eu recours à des médicaments pour favoriser votre fécondité ?

— Quoi ? Vous trouvez que j’ai l’air vieille et infertile ? »

Le coup de coude de son mari lui partit dans les côtes. Des larmes de douleur et de stress aux yeux, elle s’excusa d’un vague geste de la main.

« Excusez-moi. Je ne suis pas moi-même. Non, je n’ai rien pris de ce genre ; j’ai vingt-neuf ans, deux enfants, et pas de problèmes à ce niveau. Tout a été fait à l’ancienne.

— Eh bien vous êtes un cas exceptionnel ; la plupart des naissances multiples, au-delà de trois, impliquent en général une prise de médicaments pour la fertilité.

— C’est… pas courant ?

— C’est même ultra rare, lui répondit la quadragénaire avec un calme olympien qui donna envie à Roni de lui enfoncer ses ongles dans les yeux, en fait, aucune naissance de ce type n’a été enregistrée dans notre pays. »

Elle s’accorda une pause, avant de continuer :

« Enfin, jusque-là.

— Ça… Ça veut dire qu’on va avoir le droit aux journalistes ?

— Probablement.

— Et à la césarienne ? »

Le médecin la dévisagea, l’air de se demander quel rapport il y avait entre journalistes et césarienne, et dû en conclure que sa patiente mélangeait ses craintes dans la panique puisqu’elle lui répondit sans ciller :

« C’est aussi probable. On sort rarement autant de bébés d’un ventre sans césarienne. »

La réponse renvoya Roni au fin fond de son siège ; elle se mit à prier un dieu inconnu dans un langage salé. Le médecin et Binyamin firent semblant de ne pas l’avoir entendue.

« Il va falloir un suivi, c’est ça ? » demanda finalement celui-ci, que l’idée d’avoir autant d’enfants d’un coup ne rendait pas si inquiet. Passé le choc, la perspective lui apparaissait même comme amusante.

Roni savait peut-être lire dans ses pensées, car elle lui planta ses ongles dans la paume.

« Un suivi très sérieux. Les cas de naissances prématurées sont très élevés quand la mère porte plusieurs enfants, en particulier s’il y en autant. Il faudra faire des tests à l’hôpital de manière régulière.

— Prématurés… Mais je ne vais pas les perdre, au moins ? »

Elle avait beau vouer le sort aux quatre enfers pour lui avoir fait un coup pareil, elle ne comptait pas envoyer un seul de ses enfants sous terre.
Le médecin, dont le leitmotiv était « rassurer sans donner de faux espoirs », lui répondit honnêtement :

« Les progrès de la médecine sont ce qu’ils sont. On perd de moins en moins d’enfants, mais dans votre cas, les décès sont toujours un risque. Il faut vous y attendre. »

Roni fit la moue, les bras comme une cage autour de son ventre.

« Je préfère encore les journalistes », murmura-t-elle tout bas pour elle-même.



« Mais alors, on était en photo dans le journal ?

— Fais voir, maman, fais voir !

— Non ! Ça ne servirait à rien. En plus, j’ai perdu l’article. »

Elle essuya des cinq regards bruns de sa progéniture une œillade consternée et une douloureuse insulte muette envers ses qualités maternelles.



▬ Jérusalem, Septembre 2014

Zeev se pencha pour jeter un œil par-dessus le foulard de sa nounou ; la grille de fer forgé surplombait deux énormes murs ocres derrière lesquels une centaine d’enfants chahutaient.
Il retint sa respiration, tira sur le tissu mauve qui se balançait devant ses yeux.

« Miriam, j’ai peur.

— Zeev, tiens-toi tranquille ! (La jeune femme piaillait plus qu’elle ne parlait, excédée et clairement stressée ; elle avait à peine dix-neuf ans) Les professeurs sont très gentils, ils s’occuperont bien de toi.

— Mais il y a trop de monde… »

Elle soupira et lui retira brusquement son écharpe. Avec un gémissement, il lui emboîta le pas jusqu’au directeur, qui les attendait devant le portail. Ses baskets frottaient de mécontentement contre l’asphalte.
La petite famille avançait en file indienne, comme autant de cannetons. Miriam avait sa façon bien à elle de diriger les opérations, différente de celle de sa mère quand elle les emmenait manger en ville : elle les forçait à se donner la main deux par deux et à avancer en rang, les uns derrière les autres. Forte d’une expérience familiale (elle avait sept frères et sœurs), Miriam demandait aux plus âgés de fermer la marche et prenait le bébé dans ses bras. Puisque Noa était encore trop petite pour être laissée sans surveillance, elle lui prenait elle-même la main ; et Zeev se retrouvait tout seul derrière elle, sans main à tenir.

Ses sœurs allaient par paire sans lui, se moquaient en lui tirant la capuche et en gloussant. Shira était la pire – Miriam était obligée de la rappeler à l’ordre toutes les minutes.

« Je m’en voudrais de devoir dire à votre maman que vous n’avez pas été sages. »

En général, cela suffisait pour jeter un voile de calme sur la fratrie.
Pas cette fois.

« Ils sont stressés à cause des journalistes », lui fit gentiment savoir Moshe depuis le fin fond de la farandole, prenant très à cœur son rôle d’aîné.

Miriam inspira un grand coup pour se donner du courage.

« Et moi donc, marmonna-t-elle en adressant un sourire forcé au géant qui leur ouvrit les bras.

— Voilà enfin les phénomènes ! Vous êtes combien, six ? Cinq ? Ah, autant pour moi. »

Il leur sourit de toutes ses dents, impressionnant Zeev qui disparut derrière Miriam.
Depuis leur naissance, les quintuplés étaient l’attraction favorite des curieux ; leurs parents avaient à cœur de garder leur vie privée privée, mais le refus net et catégorique de voir leurs enfants en première page du journal ne marchait pas toujours.
Pour leur premier jour de classe dans une école qui débordait de fierté à l’idée d’accueillir le « phénomène », quelques appareils photos étaient embusqués. Le directeur avait chassé les plus insistants mais avait fermé les yeux sur les plus discrets.
Un peu de publicité n’avait jamais fait de mal à personne.

Comme les gens adoraient leur demander qui était l’aîné, Miriam s’y était préparée. Elle récita son texte d’une voix pressée d’en finir :

« Yael et Tamar sont nées en premier. Ce sont de vraies jumelles. Ensuite ça a été Zeev, puis Shira, et Eliora. »

Ses mains triaient les enfants pour les pousser en ordre devant le directeur. Shira faisait la moue, Yael et Tamar trouvaient toujours plus de courage face à l’inconnu, comme si être deux décuplait leurs forces ; Zeev et Eliora disparaissaient derrière leurs boucles à la moindre occasion.

« Timides, hein ? »

L’unique garçon du groupe préféra ne rien redire. Tout comme Miriam qui s’impatientait, passant Ori d’un bras à l’autre, il voulait simplement qu’on le laisse être un enfant et grimper aux arbres de la cour, arbres qu’il lorgnait discrètement depuis l’entrée.
Une fois le blabla administratif sans fin terminé, Miriam disparue et les photos prises, ils purent enfin s’échapper et se fondre dans la foule.

Moshe et Talia rejoignirent leurs amis sans se préoccuper d’eux et Zeev se retrouva instantanément bien seul, quoiqu’il fût entouré de ses sœurs. Il savait qu’elles resteraient ensemble et feraient front commun si on les embêtait, mais lui devrait chercher des amis ailleurs.

Un garçon ne joue pas avec des filles, même si ce sont ses sœurs. Surtout si ce sont ses sœurs.

« On fait quoi maintenant ? demanda Eliora en rajustant son cartable sur ses épaules trop minces.

— On attend que ça sonne, proposa très rationnellement Shira, de toute façon il doit plus rester beaucoup de temps.

— On va être dans la même classe, hein ? »

Le doute laissa planer une ombre cruelle sur eux. Pour jouer, ils pouvaient se séparer, mais pas en classe. Ça aurait été trop méchant.
Ce ne fut pas la cloche qui les dérangea, mais une petite voix aigüe.

« C’est vous les quintuplés ? »

Ils se tournèrent tous vers la petite fille qui les avait interpellés, corde à sauter à la main. Elle pouvait avoir l’âge de Talia ou Moshe, mais ses joues toutes rondes et les centimètres qu’il lui manquait la rajeunissaient.
Elle leur offrit un sourire désarmant de bonne humeur.

« Pourquoi ? lui demanda Shira, toujours agressive, qu’est-ce que ça peut faire ?

— Rien, lui répondit l’illustre inconnue sans même arquer les sourcils, c’est juste trop bien. »

Elle dut sentir leur méfiance car elle ajouta très vite :

« Moi, je suis fille unique. Alors je me suis dit que ça devait être génial d’avoir autant de frères et sœurs avec qui jouer.

— C’est pas génial, rétorqua Shira qui, décidément, ne comptait laisser la parole ni à l’une ni à l’autre de ses sœurs, c’est chiant et ils te piquent toujours toutes tes affaires. »

Le son de cloche recouvrit le gloussement de la fillette, dont le épaules tressautèrent. De mauvaise humeur, Shira attrapa Eliora et Zeev par le bras et entreprit de les traîner le long des escaliers pour échapper à l’envahisseur.
Par-dessus ses éclats indignés, Zeev entendit malgré tout l’inconnue s’exclamer quelques mètres derrière eux :

« Moi ça me dérange pas de prêter mes affaires ! »



C’était à ce moment-là que Zeev s’était dit qu’il aurait préféré être son frère plutôt que celui de Shira.

Pensée qui tombait somme toute à pique, puisque la mauvaise plante, comme sa sœur la plus indigne aimait la surnommer, avait décrété en dix minutes de temps de récréation qu’il était le petit frère parfait.

« Je t’adopte. »

Ça avait été aussi simple et rapide que ça, et les hurlements de Shira n’y avaient rien changé. Ils avaient même redoublé quand elle lui avait pris la main pour rentrer de l’école ; elle n’habitait qu’à quelques rues de là et ses parents travaillaient tard, eux aussi.

« Ben quoi, avait-elle dit avec ce qu’il fallait d’insolence dans la voix, sinon il a personne pour la lui tenir, non ? »

Ce jour-là et tous les suivants, Shira avait forcé Eliora à marcher plus vite qu’eux.



▬ Jérusalem, Octobre 2014

« Je t’ai encore battuuuu !

— Noooon… »

Le gémissement de désespoir de Zeev coïncida à la fois avec le bruit de trompette de la ligne d’arrivée et le grincement de la porte ; la mère d’Amira, qui avait le même prénom que sa nounou (Zeev trouvait vraiment ça trop bizarre, et se bornait à l’appeler « Madame Levy ») leur apportait du jus d’orange et des gâteaux.

« Ça va, là-dedans ?

— Ouiiii, on a joué à Mario Kart et j’ai gagné. »

Zeev foudroya la vieille Gamecube du regard pour ne pas avoir à incliner la tête et accepter la défaite.

« Oh. Ne faites pas trop de bruit, mamie dort en bas.

— On va être sages, t’en fais pas. »

Amira s’empara du plateau, qu’elle posa sans cérémonie sur la moquette de la chambre. Sa mère le lui reprocha silencieusement, et elle rajouta un dessous de plat.

« Voilààà.

— Mieux. Au fait, ta mère a appelé, Zeev. Elle voulait savoir si ça se passait bien. »

Le petit garçon se tassa immédiatement dans les coussins.

« Ça vaaa. Qu’elle s’inquiète pas.

— Je le lui dirai. Allez, amusez-vous bien. »

Elle referma doucement la porte, ce qui ne l’empêcha pas de pousser un nouveau cri de souris à l’agonie.  
Amira goba deux sablés à la fois sous l’œil impressionné de son ami.

« Je crois que ta maman m’aime pas, lui avoua-t-il en croquant avec précaution dans le sien ; la fillette lui renvoya un regard interloqué.

— Tu penses ? »

Elle fixa un moment la porte, comme si Miriam avait pu débarquer à tout instant. Elle plissa les yeux, enfoncée dans une grande réflexion, avant de se pencher vers son oreille pour lui confier un secret.

« En fait je crois qu’elle aime pas ta maman à toi.

— Hein ? Pourquoi ? »

Question qu’il savait hypocrite ; on pouvait avoir dix mille raisons de ne pas aimer sa maman.
Elle avait tendance à être trop tout. Si elle n’avait pas été sa mère, il ne l’aurait pas aimée non plus.

« Je sais pas, fit-elle en poussant un soupir qui fit retomber ses épaules, mais elle l’aime pas. Je pense. Du coup (elle lui tapota doucement l’épaule) c’est pas contre toi, t’en fais pas. »

Zeev fit semblant d’avoir l’air rassuré pour lui faire plaisir.
Mais à l’intérieur, il mourrait de peur.

Zeev avait peur qu’on ne l’aime pas, peur de la foule, de ne pas avoir d’amis, peur qu’on se moque de ses cheveux ou de ses vêtements, peur d’être le dernier choisi dans les équipes en sport.

Il avait une peur irrationnelle d’être seul et il ne savait pas pourquoi. Sa famille le couvrait d’amour et d’attention, sa mère parfois jusqu’à l’excès. Il aurait pu en être saoulé, mais pas en manquer.
Parfois, Zeev avait peur que ses sœurs ne l’aiment que par obligation, parce qu’il était leur frère et qu’elles y étaient obligées. Comme lui si sa mère n’avait pas été sa mère.

Peur qu’elles fassent semblant, parce qu’on ne choisit pas sa famille.

« Tu sais, continuait Amira, retirant le CD de la console, ma mère m’a dit qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné. Et elle a raison. Comme toi je te trouve cool, je suis bien accompagnée. »

Elle se retourna pour lui sourire, dévoilant le trou entre ses deux dents de devant. Sa grand-mère Rosie appelait ça « les dents du bonheur ».

« Si j’avais eu un petit frère, j’aurais aimé qu’il soit comme toi. »

Et Zeev la croyait ; parce qu’elle l’avait adopté alors qu’il n’était pas de sa famille.
Elle l’avait choisi.
Et quand elle lui prenait le bras, il ne se sentait plus aussi seul.



« Vous êtes sûr qu’il va bien, docteur ? »

Peut-être qu’il commençait à confondre inquiétude et affection. Quand elle posait ses doigts tremblants sur son épaule, il se demandait si elle n’avait pas trop peur pour l’aimer assez.
L’affection de sa mère était étouffante.

« Sûr et certain. C’est un petit garçon en pleine croissance, sans problèmes. Peut-être un peu timide, mais ça, c’est pas une maladie. »

Il esquivait les caresses rassurantes du docteur. Il voulait sortir de l’hôpital, dont il ne supportait déjà plus l’odeur.
A sept ans, c’était triste.

« Mais… Si jamais il y a des choses qu’on ne voit pas aux radios ? Un problème de cœur, ou de poumons… Ou n’importe quoi d’autre ?

— Il n’y a rien, madame. Votre fils est en parfaite santé, et ça fait des années que mes collègues vous le répètent. De quoi avez-vous peur ? »

La réponse était restée bloquée sur ses lèvres. Elle avait failli pleurer, comme ça, devant tout le monde.

« Désolée. Je m’inquiète sans doute pour rien. Mais si jamais… Vous comprenez ? Ils étaient prématurés, et puis… »

Zeev se concentrait sur le carrelage beige. Et puis quoi ?

« Oh, rien. Je vous laisse. Merci encore, docteur.

— Bonne journée, madame Mizrahi. »

Elle l’emportait dans ses bras et le serrait contre elle. Il protestait qu’il n’allait pas disparaître, et elle pleurait pour de bon.
Le mois suivant, ils retournaient voir un médecin différent.
Tous les mois.
Pendant des années.
Juste lui, sans ses sœurs.

Et il ne s’était jamais demandé pourquoi.



« Merde. Comment vous avez pu jamais rien me dire ? »

Merde, merde, merde. Pendant tout ce temps.
Quels parents à chier.



▬ Jérusalem, Février 2015

Zeev jouait à la corde à sauter sans se préoccuper du regard des autres garçons.
Rectification : Zeev essayait de jouer à la corde à sauter sans se préoccuper du regard des autres garçons.

Plus facile à dire qu’à faire.

« Zeev, si tu continues à jouer avec les filles, tu vas devoir porter une jupe.

— Ahaha ! »

Amira était à bout. Elle arrêta d’agiter le bras pour lancer un regard furibond aux trois imbéciles perchés sur le banc, manquant de faire trébucher Chesed qui s’était pris les pieds dans la corde.
D’un doigt assassin, elle leur asséna le plus violemment possible :

« C’est toi la fillette, Boaz ! Même pas capable de venir lui dire ça en face ! Faut bien que t’aies peur de nous pour rester collé à ton banc comme ça ! »

Quelques enfants cessèrent de jouer et de parler pour suivre la dispute, sans se soucier d’être discrets.

« Cause toujours ! Il a qu’à se défendre lui-même au lieu de laisser une fille faire le sale boulot !

— Il m’a rien demandé et on t’as rien demandé non plus ! Et ça fait quoi, que je sois une fille ? T’as peur que je te mouche et que tes copains se moquent de toi ?

— Amira… souffla Zeev, lui prenant la manche en vain ; elle se dégagea, furieuse.

— Même pas peur, Amira ! T’es rien qu’une pauvre fille !

— Tu vaux pas mieux, sale type !

— Moi, au moins, ma mère elle est pas stérile. »

Toute la cour de récréation poussa un « oh » asthmatique. La poitrine d’Amira se souleva brutalement avant qu’elle ne lâche, sans se démonter d’un poil :

« Peut-être bien que ouais ; mais moi, au moins, j’ai un père. »

Une seconde salve de murmures horrifiées se propagea jusque dans le bureau du directeur ; celui-ci se pencha à la fenêtre, intrigué, juste à temps pour voir les deux enfants s’empoigner et s’envoyer à terre. Sa voix tonna plus fort qu’un orage :

« Amira ! Boaz ! Dans mon bureau, immédiatement ! »

La fillette se redressa, la jupe déchirée mais un petit sourire au coin des lèvres ; elle lui avait éclaté le nez.



Et depuis la fin des cours, Zeev se rongeait les ongles, assis sur le muret devant l’école.

Les filles étaient rentrées mais il avait tenu à rester là pour attendre Amira, qui se faisait tancer dans le bureau du directeur. Miriam lui avait laissé Moshe par précaution, mais il ne s’en plaignait pas ; souvent, Zeev n’en pouvait plus de ses sœurs.
Dans ces cas-là, il allait trouver du réconfort près de son frère aîné – qui était pour lui, du haut de ses six ans, le meilleur au monde.

Il ne savait pas trop pourquoi il le préférait. Peut-être parce qu’avant la naissance d’Ori, qui était encore un bébé, ils étaient les seuls garçons de la fratrie.
Ou peut-être parce que Moshe parlait bien, au contraire de Shira, et qu’il savait quand se taire et quand intervenir, au contraire de Yael et Tamar.
Peut-être parce que les cinq ans qui les séparaient lui permettaient de voir ce qu’Eliora ne devinait pas.

« T’as pas essayé de les arrêter ?

— Si, mais Amira voulait pas.

— Elle voulait te défendre.

— Oui, mais à cause de moi, elle a des problèmes.

— Bhaaa, c’est pas à cause de toi, t’en fais pas. »

Il avait beau savoir qu’Amira ne pouvait pas lui en vouloir pour un coup qu’elle avait mis, la peur lui restait au ventre, sourde et douloureuse. Si jamais Amira ne voulait plus lui parler, il serait tout seul. Ses amies étaient ses amies. Il n’en avait pas d’autres.

Pourquoi t’as pas d’amis de ton âge, Zeev ? Lui avait demandé son père, sincèrement surpris de voir débouler cinq filles plus vieilles que Talia chez eux.

Bonne question, songea le petit garçon en enfonçant le nez dans le col de son blouson.
Ils sont juste méchants. Tous des crétins comme Boaz.

« Oh, Zeev ! Et Moshe ! »

Les deux punis sortirent en même temps de l’enceinte de l’école. Boaz s’éclipsa sans un mot et Amira allongea le pas pour les rejoindre, les pans de sa jupe déchirée dans les mains.

« T’as vu ce qu’il m’a fait ce débile ? s’insurgea-t-elle en lançant une œillade mauvaise au garçon qui détalait à toute vitesse, c’était une de mes jupes préférées ! Il va me la repayer.

— Et toi, tu vas lui repayer son nez, peut-être ? »

Les trois enfants sursautèrent. Miriam Levy était apparue, tapant un talon haut agacé contre le pavé. Amira baissa la tête, lissant machinalement le tissu de sa jupe – seul un petit tic un niveau des lèvres trahissait son mécontentement.

« Non, maman.

— Qu’est-ce que j’avais dit à propos de se battre ?

— Que c’était mal. Surtout pour une fille.

— Et qu’est-ce que tu as à dire pour ta défense ?

— Il t’avait traitée de… »

Les yeux bruns de Miriam pesaient sur sa fille comme un orage. Amira hésita, se débattit avec les mots, puis abandonna dans un soupir étranglé.

« Rien, maman. J’ai eu tort.

— Je préfère ça. »

Elle lui prit la main sans douceur et se tourna vers les deux autres. Ses longs cils jetaient comme des ombres sur ses joues et assombrissaient davantage ses yeux noirs ; Zeev en eut très peur.
Il n’avait pas l’habitude qu’un adulte autre que ses parents le foudroie du regard.

« Vous devriez rentrer. Vos parents vont s’inquiéter.

— Ils sont pas encore rentrés du travail.

— Peu importe. Rentrez. »

Sans lâcher un mot de plus, elle entraîna sa fille le long de la rue. Amira leur adressa un signe discret avant de disparaître à l’angle du mur, serrant la gorge de Zeev qui pensait la voir s’évaporer pour toujours.
Le regard de Miriam lui pesait encore sur le cœur, et il demanda à son frère :

« Amira m’a dit que sa maman n’aimait pas la nôtre.

— Aaaah. (Moshe pinça les lèvres) C’est probable. En fait.

— Pourquoi ?

— Parce que… Maman fait beaucoup de trucs qui énervent les gens.

— Je sais.

— Ben là, c’est un peu pareil. C’est différent mais un peu pareil. »

Zeev lui lança le regard de celui qui n’y comprend strictement rien.

« C’est différent ou c’est pareil ?

— Je sais pas comment dire. Tu comprendras quand tu seras plus grand, je pense.

— Ah non ! s’exclama Zeev, indigné, jetant ses bras en l’air, j’en ai marre qu’on me dise ça !

— Bon, ok. Tu comprendras jamais alors, si tu préfères.

— Mais Mosheee ! »

Son frère se mit à rire, comme le gentil traître qu’il était. Il lui prit la main et sauta à bas du muret, entraînant le gamin réticent à sa suite.

« Elles sont loin maintenant, on peut y aller. »

Zeev lui fit comprendre qu’il n’était pas satisfait en plantant ses talons dans le sol, mais dut abandonner après s’être rendu compte que ça ne ralentissait pas Moshe.
Néanmoins soucieux de lui montrer qu’il faisait la tête, il se mit à grommeler tout bas.

Les grands et leurs secrets, hein.
Peut-être que si on lui avait expliqué, ou essayé de lui expliquer, il aurait mieux compris.



Il battait des pieds qui ne touchaient pas le sol.

« Devinez quoi, les enfants ? »

La main de Tamar et celle de Shira dans les siennes, comme un corps étranger placé là pour briser la symétrie.
Il avait peur d’être tout seul, même bien entouré.

« Maman va avoir un autre bébé ! »

Ça commençait à faire beaucoup d’enfants à la maison, ça.
Plus qu’elle n’en voulait à la base.

« Et c’est une fille ! »

Encore une fille.

A chaque échographie, elle le prenait par la main et demandait au médecin de l’examiner lui aussi, comme si c’était dans son ventre que le bébé grandissait.



...

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Bon, je compte sur toi pour finir la version longue incessamment sous peu, comme promis. Je veux voir ces petits fous faire des folies en live et sans filet. Zeev Mizrahi ▬ « Si le Paradis vous est offert. » 3212372723

SINON JE N'AI RIEN A REDIRE. Il a une taille, des cheveux, des yeux qui fonctionnent mal et une mèche blonde pour la classe ; il s'habille (j'espère) et il a des défauts des qualités et tout ce qu'il faut. A part qu'il est fckn immense et est officiellement qualifiable d'armoire à glace comparé aux autres garçons du coin. Le casier est clean, les informations principales aussi. Donc pour moi tout est bon, je ne te retiens pas plus longtemps. (nerd)



Hippie go.

Tu peux dès à présent recenser ton avatar, ton métier et demander une chambre pour t'en faire un petit nid douillet. Tu peux également poster une demande de RP ou créer ton sujet de liens. Ton numéro va t'être attribué sous peu, dans juste cinq minutes, et tu vas être intégré à ton groupe dans l'instant (ou presque). Tu arriveras dans la pièce Est.

Je préfère que ça parte à l'Abbé Pierre Zeev Mizrahi ▬ « Si le Paradis vous est offert. » 1614271194

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