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Axel Merec'h
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Axel Merec'h

En bref

Masculin
Pseudo : Nii'
Messages : 79

En attendant Godot. Empty En attendant Godot.

Dim 24 Déc 2017, 19:58

Plus d'air.

Le blanc du plafond lui brûla les yeux si fort qu'il les en referma aussitôt.
Tout son corps lui faisait mal à en hurler. Le souffle ne lui revenait que par à-coups. Il se sentait plus mal que s'il venait d'être jeté au fond du coffre d'une voiture en mouvement ; se retrouver plongé dans le noir, quoi que plus agréable pour ses iris, le renvoya dans des puits sans fond de nausée amère et de peur panique.
Quoi que confus et désorienté, la sensation de craindre pour sa vie ne le quittait pas.
Où je suis ?
Roulé sur le côté, râle sourd aux lèvres, désespérant de se sentir respirer comme un noyé, il passa une main hagarde contre son visage.
Il était en un seul morceau. Il sentait toutes les parties de son corps, rien ne le retenait prisonnier, rien ne l'empêchait de respirer, de parler, de voir, de jurer.
Yeux à demi-ouverts, il les plissa sans savoir ce qu'il espérait voir au juste.

...Quoi que.

« Maude ? »

La voix qui résonna entre les murs blancs, faible et étranglée, sonnait si peu comme la sienne qu'il en sursauta.
Étranger à lui-même, abandonné par des jambes flageolantes et des bras tremblants, Axel se hissa péniblement en position assise. Même pas la peine d'essayer de se lever ; dans son état, il aurait à peine réussi à distinguer le haut du bas. Ses mains s'agitaient au bout de ses bras avec la ferveur de feuilles mortes abandonnées au vent, phalanges pliées une à une, toutes entières et réactives, sans bleus ni rien de cassé. Ses pieds refusaient de coopérer, de leur côté, aussi les rangea-t-il prudemment devant lui, genoux remontés jusqu'à  ce qu'il puisse y cacher son visage.
Ses deux mains glissèrent contre sa gorge, absentes et animées d'une volonté propre tenant plus de l'instinct que de la réflexion, avant qu'il ne se décide à tirer la capuche de son pull sur ses cheveux emmêlés.

Où qu'il soit, ce n'était pas un endroit dans lequel il s'était déjà rendu. Pas de porte en vue, pas de fenêtres, pas de tableaux, pas de plantes ; rien. Il était habillé, en revanche — il connaissait ses vêtements, l'odeur de la lessive qu'utilisaient ses parents, et s'envelopper le visage dans le tissu épais de son sweatshirt le rassura un peu.
Vaguement plus calme, il tenta de se concentrer sur sa respiration. Ses yeux et sa gorge étaient trop secs pour lui permettre de pleurer, aussi se contenta-t-il de  se serrer contre lui-même sans rien dire. Ses souvenirs étaient morcelés au mieux, absents au pire, il n'avait aucune idée de ce qui lui était arrivé ni de ce qu'il faisait avant d'atterrir là et, pour couronner le tout, la douleur diffuse qui lui martelait le crâne et le reste des os refusait de s'estomper.

Au moins, ça l'empêchait de trop réfléchir.

Toujours replié sur lui-même, fatigué, il essaya de toutes ses forces de se réveiller.
Ça va forcément finir par marcher.


En attendant Godot. Cd185b4edd2ef7925805127e8813ce3c
« Close my eyes and then cross my arms,
Put me in the dirt, let me dream with the stars.
Throw me in a box with the oxygen off ;
You gave me the key then you locked every lock.
When I can't breathe, I won't ask you to stop -
When I can't breathe, don't call for a cop.
I was naive and hopeful and lost ;
Now I'm aware and trapped in my thoughts. »

I'd like to be proud, but somehow I'm ashamed :

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