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Clementine Bradbury
- C 07 091989 06 06 C -

Clementine Bradbury

En bref

Féminin
Pseudo : Sköll.
Messages : 151




50 states
50 lines
50 crying all the time's
50 boys
50 lies
50 I'm gonna change my mind's
Nom : Bradbury.
Prénom : Clementine, Halijah.
Surnom : Clem, Clemmie, Halijah, Noh.
Sexe :
Âge effectif : 15 ans.
Âge apparent : 15 ans.
Arrivé depuis : A2 M4 J4.
Date de naissance : 16/04/1974.
Date de mort : 22/09/1989.
Orientation : Aro A.
Groupe : Commotus.
Nationalité : Britannique.
Langues parlées : Anglais, singlish, malais, mandarin.
Ancien métier : Etudiante en ingénierie.
Métier actuel : Inventrice, artiste, détective privé.

Casier Judiciaire


▬ Crimes commis :
▬ Circonstances du décès :
▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :
▬ Rapport à l'alcool :
▬ Rapport aux drogues :
▬ Addictions :
▬ Mauvaises attitudes récurrentes :
▬ A été victime :


Physique




Du haut de ses quinze ans, Clementine est un petit bout de fille qui n'a pas l'air bien impressionnant au premier abord, mais fait de son mieux pour ne pas se faire marcher sur les pieds. Mince, bras et jambes déliés et bien entraînés à courir les rues, elle respire la vigueur et la santé. Si une petite tendance à quelques rondeurs la fait parfois grimacer, Clementine n'est pourtant pas obsédée par son physique. Ce qui l'intéresse, c'est de se sentir bien, pas trop moche, pas trop encombrée par son corps, et c'est tout. Elle prend donc soin d'elle comme d'un minimum vital assurant son confort. Une chance pour elle - en tout cas de son point de vue - l'attaque de l'adolescence ne lui a pas imposé des formes trop opulentes : la dernière chose qu'aurait voulu Clem aurait été qu'une poitrine imposante l'empêche de courir partout ou lui attire les regards de convoitise des gens dont elle tentait de recueillir des informations.
Ceci dit, cela ne l'a jamais empêchée de cribler Ayden de coups de pieds lorsqu'il se moquait de son bonnet A.

Clem a l'air typique de l'adolescente qui a grandi d'un coup et ne sait pas trop comment le gérer. Contrairement à d'autres, elle ne s'embête pas à chercher des moyens sophistiqués de se mettre en valeur : elle porte des tenues décontractés, d'amples chemises, des jeans et shorts évasés, des jupes légères et aériennes, des t-shirts trop grand et des pulls qui lui glissent des épaules en quantité. Elle adore s'enfouir dans un sweat-shirt trop grand et volait régulièrement ses fringues à Ayden, de dix ans son aîné. L'ensemble est bariolé, joyeux, couvert de pictogrammes et grosses lettrines, mais lui donne tout de même un sacré côté débraillé, au grand désespoir de ses parents - ils l'aiment quand même évidemment, mais est-ce qu'elle ne va pas se prendre les pieds dans ses jeans ou ses lacets à force ?

Ses cheveux ne sont pas mieux : tirés directement des racines irlandaises de son père, ils frôlent le roux pétant pour tirer sur le cuivre (OUI BON) (les pouvoirs de l'Irlande). Epais, doux et indisciplinés, ils lui cascadent le long du dos et lui tombent tout le temps dans les yeux. Elle passe sa vie à les attacher de toutes les manières imaginables, avec plus ou moins de succès dans la catégorie "élégance".

Sous ces mèches qui lui attirent les regards de tout Singapour, Clementine a un curieux visage, légué par la combinaison de ses deux parents. Dans l'ensemble, elle a hérité de la carnation or foncé de sa mère et d'une certaine rondeur de traits. Ses yeux sont comme deux perles brunes très foncées, presque noires, sous des paupières délicatement bridées. Les jeux de lumière leur donnent parfois des reflets jaunes de chat sauvage. Mais autour de ces traits très asiatiques, la forme de son visage rappelle un petit quelque chose de son père, sa bouche est rose et s'ouvre sur des dents blanches et bien rangées - à part qu'elle a un peu les dents du bonheur, Clem, mais pas assez pour la complexer ou détruire ses nombreux sourires ; et lorsque le soleil se fait trop rude, une constellation de taches de rousseur vient couvrir son museau brun.



Caractère




Clementine se distingue de la masse des ados de 15 ans par son épuisant dynamisme, son inépuisable volonté, et son optimisme débordant. Ses amies lui disaient parfois - d'un ton grincheux - qu'elle devait en avoir une pleine cuve en réserve quelque part, et elles n'avaient pas tort. Clem voit le monde du bon côté. Ou plutôt, quel que soit le côté qu'elle regarde, elle en accepte les défauts et apprécie les qualités. Malgré son jeune âge, la rouquine est réaliste, et les centaines de rencontres et d'aventures vécues dans la rue ont fait mûrir sa petite tête à une vitesse hallucinante. Ouverte d'esprit, respectueuse de tout, prudemment neutre mais fermement attachée à la vie et aux autres, Clem passe à travers les conflits comme un petit poisson à travers les mailles d'un filet à requins. Et même s'il serait complètement faux d'affirmer qu'elle n'a pas des accès d'immaturité plus souvent qu'à son heure, de manière générale, elle s'en sort plutôt bien.

Clem est une fille bourrée de passions. Inventrice en herbe, elle croque la mécanique à pleine dents et aime l'associer à différents concepts nés de son imagination pour créer des oeuvres mêlant savoir technique et recherche de sens - qu'on pourrait qualifier pompeusement d'art moderne, mais qui ne sont rien de plus que des ébauches personnelles. Elle dessine, bricole, assemble, expose. Mais avant toute chose, Clem veut tout connaître, tout apprendre, elle est curieuse de tout. Elle aime avant tout découvrir les lieux et les autres, et tout comprendre des villes et des gens. Etre la seule à avoir en tête une liste de recoins secrets ou d'objets mystérieux aux alentours lui donne un sentiment de puissance et de complétude. Mais elle recherche également ce savoir rien que pour la beauté du moment, de l'image et du geste. Elle aime se promener la nuit et peut passer des heures dans un bus à regarder par la fenêtre. Ou parcourir toutes les rames du métro en ne laissant passer aucun détail.

Au fil des ans, elle a appris à canaliser son insatiable curiosité, et à ne plus se montrer trop envahissante avec autrui. Jusqu'à un certain point. Car Clem est affectueuse, elle aime être entourée et aimée, alors elle ferre, elle attrape, elle s'accroche. Ce n'est pas quelqu'un qui laisse tomber ses amis ou qui les prend à la légère. Spontanée, généreuse, mais parfois étourdie jusqu'à la bourde tant elle essaie toujours d'aller vite, la faire lâcher prise est difficile, voire impossible, et il faut parfois la remettre à sa place. Quoiqu'émotive, la rouquine est également adaptable, et reviendra tenter de s'expliquer avant toute réaction plus grave. Les bouderies sont rares, mais l'on est pas pour autant à l'abri de son caractère têtu et - parfois excessivement - déterminé. Quand Clem a une idée en tête, rien ou presque ne pourra l'en sortir. Et avec ses proches, elle se braquera dès qu'on tentera de l'en dissuader par la force - on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. En revanche, le miel, la ruse et les cajôleries vous obtiendront aisément ses bonnes grâces.


Histoire




Article 3.
« Everyone has the right to life, liberty and security of person. »

Article 4.
« No one shall be held in slavery or servitude; slavery and the slave trade shall be prohibited in all their forms. »

U.D.H.R.



Clementine naît à Singapour en 1974, de parents aisés. Son père est britannique, CEO d’une compagnie d’import-export florissante dans l’Asie du Sud-Est ; sa mère est malaisienne et consultante en droit financier pour de grandes entreprises. Tous deux se sont rencontrés à Oxford pendant leurs études. Pressentant que Singapour avait le potentiel pour faire prospérer leurs affaires, ils ont émigré dans la ville-jardin quelques années avant la naissance de Clem. La fillette grandit donc dans les quartiers riches de Singapour sans manquer de rien. D’une nature aventureuse, elle échappe cependant vite à la surveillance de ses parents débordés pour aller voir le monde au-delà de sa zone de sûreté. Tous ceux qui ont connu Clem peuvent confirmer que, dès la taille trois-pommes dépassée et ses jambes assez robustes pour courir en tous sens, elle a montré une grande passion pour le monde. Pour les gens. Pour tout ce qu’il y avait à voir, découvrir, entendre, comprendre.
Elle rencontre Balquish et Bennylita, deux sœurs malaisienne aux rires extravagants et aux idées délirantes, dans les quartiers populaires dont elle aimait l’animation. Entre le marché local et le quartier touristique, tous baignés de la lumière des néons. Le caractère vif et effronté de Clem lui ouvrit vit le cœur et la porte des deux jolies musulmanes, et rapidement toute la famille – de leur mère si chaleureuse aux innombrables cousins qui allaient et venaient toute l’année – l’appelle affectueusement Halijah, son second patronyme choisi par la famille de sa mère.
Alors Clem s’enhardit. Armée de son audace et de son regard résolument positiviste, elle parcourut Singapour de long en large, des immenses jardins sous verre aux ruelles les plus sombres. Les yeux innocents qu’elle servait à ses parents les laissaient croire qu’elle participait à de multiples activités extra-scolaires de son quartier, alors qu’elle mentait en réalité comme une arracheuse de dents.
A l’aube de son onzième anniversaire, Clementine connaissait la ville sur le bout des doigts, la moitié de ses habitants par leur nom, ainsi que, sans les comprendre à fond, un début d’obscur galimatis politique et commercial.
Il lui fut, par exemple, très difficile de concilier son amitié avec Balquish et Bennylita avec celle qui la liait à son camarade de classe, Quán Hai, tant l’animosité entre les populations locales et les chinoises était encore vive. A son grand agacement, la petite pacifiste se retrouvait à fréquenter les uns et les autres séparément, ou à essuyer de glaciaux silences lors de ses rares tentatives pour réunir tout le monde « par inadvertance ».
Un jour, alors qu’elle s’oubliait à dire leurs quatre vérités à ses amies sur ces « disputes stupides qui ne se basent que sur les origines alors qu’on est tous humains, quoi » une remarque sèche et sobre de la part de leurs parents, des rappels sur les conflits armés, l’exploitation, la perte des racines, et sur son statut de blanche privilégiée – métisse ou pas métisse – la remit violemment à sa place.
Elle s’enfuit en ravalant ses larmes.
Elle erra de longues heures sur les quais, à regarder partir les bateaux et à réfléchir sur sa propre immaturité.
Le lendemain, la mère des filles la serra dans ses bras pour l’accueillir, et glissa dans sa main un simple cordon de cuir au bout duquel pendait une perle de bois de mangkas, récupérée et polie par elle des années auparavant, alors qu’elle rendait visite à son grand-père qui travaillait dans l’industrie sylvicole près de Kota Kinabalu au Sabah. Un morceau de sa terre.

En 1985 ses parents ont vent de ses frasques, et dans l’idée de la domestiquer, l’envoient en pension en Angleterre sans autre forme de procès.
C’est le drame. Clem hait l’Angleterre, elle hait l’uniforme, la campagne, leur architecture, leurs cafés, leurs livres, leur nourriture, elle hait les anglais et elle exècre leur stupide thé. Elle s’ennuie à mourir, ses amis lui manquent, et l’impression que sa vie est mise entre parenthèse entre deux portes de salle de classe ne la quitte pas. Clem ne réussira jamais vraiment à se faire des amis en Angleterre. Elle ne trouve rien qui fasse sens, rien qui lui donne l’impression de compter. Comme si le monde, dans la tristesse du Berkshire, n’avait déjà plus rien à lui montrer. Son univers s’était fermé et appauvri, avec les expressions des autres êtres humains et les couleurs des rues.
En 1987, après des années de complaintes et de plaidoyer, elle finit par en venir aux mains avec une de ses camarades de classes et à en tomber assez méchamment dans l’escalier. A sa sortie de l’hôpital, ses parents acceptèrent de reconsidérer leur décision, et l’autorisèrent à revenir poursuivre ses études à Singapour.

Clementine fit un retour triomphal dans son quartier. La fumée, la moiteur de l’air, les effluves des étals des vendeurs de rue, les néons multicolores, tout lui résonnait sous la peau. Cette ville vivait, battait sous ses pieds comme un cœur. Et elle en connaissait toutes les artères. Elle retrouva ses amis et plongea plus profondément dans le cœur de Singapour, avide d’en apprendre plus sur tout et tout le monde, de saisir l’enchevêtrement confus – et pourtant si structuré – d’informations et des vies humaines qui s’entremêlaient sous les gratte-ciels. Avide de comprendre, de savoir.
Clem mûrit beaucoup lors de ses errances. Elle eut des problèmes avec certains petits gangs. Fut sauvée de justesse par d’autres. Courut beaucoup, se cacha parfois, échangea des rires francs plus souvent que des ricanements tendus, serra plus de mains qu’elle n’évita de coups. Elle s’immergea de plus en plus dans sa passion du mystère, aimant à la fois le voir tout entier sous ses yeux, impalpable, et le décortiquer étape par étape dans une enquête de son cru, jusqu’à en comprendre les fondements et la vérité. De toutes les petites curiosités qui rythment la vie d’un être humain – et à fortiori, de 3 millions de personnes – aucune n’échappait à son flair et son âme de détective.
Au point, parfois, de s’en faire taper sur les doigts. Comme par exemple, lorsqu’elle se montrait trop assidue à la recherche d’information sur les cibles amoureuses de ses amies… (si Bennylita adorait sa précision et requérait souvent sur aide sur la question, Balquish détestait ça, et le fait que l’espionnage soit selon elle hautement répréhensible moralement n’était que la moindre de ses protestations.). Ou se faisait éjecter des scènes de crime par la police, qu’elle repérait grâce à l’aide combinée de la radio et des journaux qu’elle suivait assidument.

L’un des mystères qui titillaient le plus Clem était celui de l’abribus. A quelques blocs de chez elle, il y avait cet abribus délabré que, pour des raisons inconnues, les lignes communes abandonnaient peu à peu. Elle s’y rendait parfois, avec une régularité variable, à divers moments de la journée. Il y avait toujours une ou deux personnes à y attendre un quelconque véhicule, mais elles étaient généralement peu enclines à lui parler. Mais l’un des panneaux métalliques de l’épais banc était dévissé, et lorsque Clem l’enlevait, elle y trouvait toujours quelque chose. Un livre. Un jouet. Une photo. Une citation, écrite d’une main sûre sur une carte de qualité. Un jour, même, une orange toute fraîche dans un emballage plastique.
La jeune fille récupérait son butin et laissait généralement autre chose à la place. Lorsque c’était un livre, elle le rendait après l’avoir lu. Un CD, elle le laissait une fois écouté cent fois – ou pas, si s’en séparer devenait trop dur. Elle laissait des morceaux de cours annotés de toutes les couleurs, les dessins stupides qu’elle faisait en cours avec Hai, les photos grisâtres d’Angleterre, celles, un peu plus vivaces, qu’elle faisait dans la rue. De la monnaie étrangère. Des pelotes de ficelle multicolores. Une souris vivante. Une barre de chocolat. De petites figurines de plombs.
Quelques jours plus tard, si elle rouvrait la petite cache, elle y trouverait un nouveau trésor.
Et jusqu’ici, aucune de ses planques, de ses questions aux habitants, aucune de ses investigations ne lui avait permis d’apprendre quoi que ce soit sur la personne qui y déposait toutes ces choses. Ni même sur ses intentions. Toute la ville aurait pu s’échanger là tous les objets insignifiants qui lui passait entre les mains qu’elle n’en aurait rien su.
Elle aimait cette dernière idée.

De leur côté, ses parents désespéraient de la voir agir correctement un jour et réussir dans ses études. Clem finit cependant par laisser derrière elle sa brève période de rébellion – durant laquelle elle opposait un « non » irréfléchi à tout ce que pouvaient bien lui dire ses géniteurs – et hésita un moment entre poursuivre dans la voie de l’ingénierie ou celle du journalisme. Puisqu’elle adorait bricoler tout et n’importe quoi depuis toute petite, et parce que c’était plus sage, l’ingénierie et la mécanique finirent par l’emporter, au grand soulagement de Charles et Seri. Même sa décision de se spécialiser en robotique ne les inquiétait plus autant, maintenant que ce poids était retiré de leurs épaules.

L’été suivant, d’un commun accord entre les trois parties, ils décidèrent d’avoir un nouvel enfant. D’un commun accord, car Seri était maintenant ménopausée, et les deux parents avaient choisi d’adopter. C’est ainsi que le petit Ismail, 3 ans, entra dans la vie de Clem. Qui eut d’abord un peu de mal à s’adapter à sa présence. Mais le garçon se révélant remarquablement éveillé et avec un penchant affectueux à faire fondre les pierres, il se fraya rapidement un chemin jusqu’à son cœur et ne le quitta plus.

En 1988, Clementine sortit brièvement avec Quán Hai, mais mit rapidement fin à leur relation, faut d’y voir un réel intérêt. Très vexé, le garçon piqua une crise qui s’envenima, et Clem finit par lui envoyer un coup de tête dans la confusion.
Ils restèrent brouillés quelques mois avant de se rabibocher.
Et puis, allez savoir comment, elle rencontra Ayden.
Vraiment par hasard. En vrac, avec trois dents cassées, entre deux sacs poubelles éventrés, une nuit pluvieuse de juin. Il avait un rat galeux dans le col et hurla dessus pendant une demi-heure avant de lui demander aimablement d’aller se faire foutre avec son parapluie et son air ahuri.
Evidemment, Clem se mit immédiatement à lui coller aux basques, à son plus grand désarroi. Enfin, qu’il disait.
Ayden était un immigré d’elle ne savait où, trop blanc pour être originaire du coin, trop véreux pour être venu faire fortune légalement comme tout le monde. Et à toutes ses questions, il répondait par un grognement et en l’attrapant par le col pour la sortir de son chemin. Ce qui n’était pas la meilleure stratégie à adopter pour se débarrasser d’elle.
Cependant, alors qu’il commençait à faire son deuil des jours tranquilles face à la présence envahissante de la jeune fille, il finit par devoir la sortir d’un pétrin assez sérieux impliquant des dealeurs un peu remontés et un ou deux caniches croisés avec des staff américains. Il ne le fit pas de bon cœur, mais il le fit. Et se plaignit pendant des semaines du vide béant de son compte en banque.
Mais il l’avait adoptée. Ou peut-être qu’il se sentait seul.
Clem était toujours à surgir de nulle part pendant ses deals importants, ses négociations, ses pauses-clopes ou même lorsqu’il avait l’audace de prend le bus sans elle.
Elle squattait beaucoup chez lui aussi. Il avait bien dix ans de plus qu’elle et Bouddha sait que rien de déplacé ne leur traversa jamais l’esprit. C’était autre chose. Elle ramenait des plantes, et puis les arrosait. Elle lui piquait ses fringues. Elle critiquait ses choix de fast-food. Elle s’endormait devant la TV. Doucement, en silence et sans justification, ils se fondaient dans le paysage l’un de l’autre.

Quán Hai était mortellement jaloux du jeune homme. C’est sans doute pour ça qu’il accepta d’accompagner Clem pour s’introduire dans un commissariat, sous prétexte d’enquêter sur de soi-disant flics corrompus. Lui qui était toujours si réservé, prudent, inquiet. Il avait foncé dans le piège pour elle. Pour de mauvaises raisons, car cette initiative avait été la plus stupide de toute la jeune vie de la rouquine.
Ils déclenchèrent l’alarme et durent s’enfuir. Dans la confusion, des individus mal intentionnés en profitèrent pour s’introduire dans le poste et voler du matériel d’une valeur de plusieurs milliers de dollars. Au matin, l’histoire fit le tour de la ville.
Et il y avait pire. Car un voisin souffrant d’insomnie les avait filmés en train de s’introduire dans le poste.

L’affaire fut difficile à étouffer. Charles Bradbury était influent, et usa de sa réputation pour faire pression sur la police en colère. Heureusement pour Clem, Ayden connaissait un des flics véreux et fit lui aussi pression de manière moins… complaisante.
En bref, la rouquine s’en tira sans une égratignure, à part sa consigne stricte à résidence pour les mois qui suivirent et qu’elle vécut très mal.

Mais pas autant que le départ de son meilleur ami, dont les parents, moins influents, décidèrent de retourner en Chine pour éviter le moindre risque de retombée sur la scolarité de leur fils.
Quán Hai déménagea fin août et Clementine ne le revit jamais. Quelques lettres furent échangées. Laconiques. Chargées de regrets – peut-être même de rancœur.

Un soir, alors qu’elle commençait à retrouver – lentement mais sûrement – son droit de sortie, Clementine monta dans le bus qui passait à l’arrêt où se trouvait la cache à trésors. Elle parcourut toutes les lignes dans tous les sens, toute la nuit, sans rien trouver.
Sans rien trouver sur l’abribus, en tout cas. Clem ne rentrait jamais bredouille de ses errances. Elle ne perdait jamais son temps. Rien ne lui semblait assez insignifiant dans le béton qu’elle touchait ou l’air qu’elle respirait pour ça.
T’es habitée, ma grande. Lui disait Ayden lorsqu’elle revenait de ce genre d’escapade, les yeux brillants. Tu fais presque peur.

En janvier 1989, poussée par une combinaison d’ennui et d’envie d’enquêter sur l’une des récentes conquêtes de Balquish, Clementine mit les pieds dans l’immeuble qui, en un sens, serait son tombeau.

C’était un HLM résidentiel comme un autre. L’ascenseur fonctionnait. Elle monta les étages. Foula la moquette avec une discrétion de souris. Dépassa des dizaines de portes, toutes closes et muettes.
L’une d’entre elles était ouverte.
La jeune fille hésita un moment, appela, ne reçut pas de réponse. Puis, songeant que quelqu’un avait peut-être fait un malaise, ou que des cambrioleurs s’étaient peut-être introduits dans l’appartement – qui sait ? Ça pouvait être n’importe quoi – la jeune fille considéra l’idée de courir à la cabine téléphonique la plus proche pour appeler les secours. Mais c’était à l’autre bout de la rue et il serait sans doute trop tard. La meilleure idée était sûrement de réveiller les voisins qui auraient un téléphone fixe, ou…
C’est alors que Clem entendit quelque chose qui ressemblait à un sanglot. Ou à un cri étouffé.
Elle avait franchi le seuil avant de s’en rendre compte.

Le salon était saccagé. Les meubles sens dessus-dessous. Des bris de verre jonchaient le sol.
Une bourrasque du vent lourd et humide propre à Singapour la frappa en plein visage, décoiffant ses cheveux roux.
De modestes baies vitrées donnaient sur un petit balcon. Elles étaient grand ouvertes.
Debout sur la balustrade, dos au vide, un jeune homme à la peau cuivrée et à la chemise en désordre la fixait de ses yeux noirs, immenses, désespérés.
Il n’avait pas l’air de savoir comment elle avait pu débarquer dans son salon. Il n’avait plus l’air de savoir quoi que ce soit.
Leurs yeux se croisèrent, s’accrochèrent. Un hurlement naquit dans la poitrine de Clementine. Il avait son âge. Il était si jeune. Il avait l’air si effrayé. Il ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose.
Il disparut dans le vide sans un bruit.

Le hurlement de Clem s’auto-dévora dans sa gorge ; elle faillit étouffer. Le désespoir fondit sur elle lorsqu’elle fit le geste de se précipiter sur le balcon.
Mais le bruit mat du choc, loin, très loin, atteignit ses oreilles et s’enfonça dans son cerveau avant qu’elle ait pu l’atteindre.
Profondément.
Si profondément.

En bas de l’immeuble, les sirènes de la police laissaient des traces indélébiles dans ses oreilles et sur sa rétine. Son père vint la chercher pour la ramener à la maison pendant que les agents recouvraient le corps d’une bâche noire.
C’était si haut.
Sous le manteau de son père, les mains tremblantes de Clemmie serraient convulsivement le portefeuille qu’elle avait attrapé dans la poche du jeune homme avant l’arrivée de la police. Lorsqu’elle fermait les yeux, elle revoyait sa silhouette. Ses yeux. Ses yeux qui lui avaient dit quelque chose de limpide avant de disparaître.
Si jeune.
Les mots qu’il n’avait pas prononcés.
Jamais la nuit ne lui avait parue si noire. C’était comme si elle avalait toutes les lumières. Les néons, les feux, les reflets des regards. Tout.

La rouquine voulut courir chez Ayden dès le lendemain pour tout lui raconter. Il fallait qu’elle en parle à quelqu’un, mais ne voulait pas se confier à ses parents, ou à ses amies. Elle voulait parler à Ayden. Qu’il la soutienne et la conseille. Qu’il la prenne dans ses bras.

Ayden avait disparu. Son appartement était vide. Personne ne l’avait vu. Personne ne le revit.
Sans laisser de traces.

Clem pleura beaucoup et le maudit encore plus. Un million de fois. Un milliard. Elle cessa de compter.

Février passa. Et le jeune malaisien au regard hanté commença à l’obséder.



Clementine H. Bradbury ▬ « Everywhere, the scent of you. » 190622022406970618
     
Clementine H. Bradbury ▬ « Everywhere, the scent of you. » 19062202240572759
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Aether
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Damn vos histoires sont joYEUSES PAIE TA DÉPRESSION

Pas de problèmes techniques yadda yadda tout va bien j'ai pas vu de fautes (ou je les ai oubliées). Les descriptions sont bonnes, le casier aussi, no soucis.
Ah si : "faut d’y voir un réel intérêt." le e manquant. Tragique.
Par contre je. Pose un sérieux doute sur le pourcentage de chances que Clementine soit ROUSSE CAROTTE avec une mère malaisienne, surtout si elle a la peau foncée, mais. Voil/MEURT/ (quel dieu païen ses parents ont prié pour que ça fonctionne)

CLEM SALE GOSSE WOW. Le vrai miracle c'est qu'elle soit pas morte avant, on est d'accuridhtfj,c (le dieu païen l'a protégée des dealeurs de drogue et des gens louches en passant, il est nice) Pensée émue à Ayden qui se retrouve avec un chaton roux dans son appart' sans avoir rien demandé à personne. Double pensée émue à ses parents qui auraient dû la laisser en Angleterre pour espérer la sauver d'elle-mêm/PLEURE/ C'EST BIEN L'aNGLETERRE CLEM IL FAIT GRIS MAIS Y'A DES CHÂTEAUX ET TOUT et moins de. Trucs. Gens. Pas nets. Peut-être.
Pensée émue bis à son bro chinois. Je ne retiendrai jamais son nom (il est chinoiytihfgf) mais je le respecte. Fallait changer de potes, mec. FallAIT TRAINER AVEC DES CHINOIS, PAS DES ANGLAISES
Par contre damn j'oublie tout le temps qu'elle a 15 ans. Genre elle avait 11 ans quand elle est partie en Angleterre. Ça passe pas je la vois bloquée à 15 ans pendant les 3/4 de sa vi/EXSPDE/

ET ELLE VA RESTER BLOQUEE A 15 ANS POUR DE VRAI MAINTENANT PARCE QU'ELLE A ETE STUPDITJDFDE? ses parents vont pleurer. Je pleure avec eux.

Tu peux dès à présent recenser ton avatar que tu n'as même pas noté en bas, délinquante, tes métiers et demander une chambre pour t'en faire un petit nid douillet. Tu peux également poster une demande de RP ou créer ton sujet de liens. Ton numéro va t'être attribué sous peu, dès que possible, et tu vas être intégrée à ton groupe dans l'instant (dès que possible en vrai). Tu es arrivée dans la pièce Ouest.

Dreadful sooorry, Clementine  Clementine H. Bradbury ▬ « Everywhere, the scent of you. » 915951703

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