Maksym Savchenko
- S 05 032050 41 17 D -

Maksym Savchenko

En bref

Masculin
Pseudo : Never.
Messages : 251



« Your faith walks on broken glass »

1811280107545880.jpg


• • • identity break
• Nom : Savchenko.
• Prénoms : Maksym.
• Surnoms : Maks, Zaichik, Daddy.
• Sexe :
• Genre :
• Nationalité : Ukrainien.
• Âge apparent : 26 ans.
• Date de naissance : 16/08/2023.
• Lieu de naissance : Olynitsk, oblast de Donetsk, Ukraine.
• Date du décès : 27/03/2050.
• Lieu du décès : Olynitsk, oblast de Donetsk, Ukraine.
• Statut marital : Célibataire.
• Profession : Gangster.
• Religion : Athée.
• Situation financière : Navrante.
• Parents : Olga Savchenko (1997) ; Roman Lavrentiev (2005 - 2029).
• Fratrie : Yulian Savchenko (10/04/2029).
• Conjoint : Vitaly Lutsenko. (x)
• Enfants : Aucun.
• Responsable légal : Lui-même. (lol)
• Profession des parents : Maman tue des octogénaires et papa faisait le brigand.



• Orientation sexuelle : Bisexuel.
• Taille : 1m75.
• Langue maternelle : Ukrainien, Russe.
• Autres langues : Notions d'espagnol, d'arménien, de tchèque, de roumain, de serbe...
• Main dominante : Ambidextre (droitier).
• Alphabétisation : Moyenne.
• Éducation : Il sait lire et écrire.


 
 
 


Memento vivere


Been wondering if your heart's still open
Généalogie Playlist


IL EST BEAU.

IL EST CON. (non, il manque juste de discernement)

SA VIE C 2 LA MERD LOOOL


Memento mori


And if so I wanna know what time it shuts

• • •

► KEEPING TRACK

27/02/A2 ▬ arrivée à Asphodèle.
04/04/A2 ▬ arrivée de Deloris dans la maison D.
06/04/A2 ▬ arrivée de Firmin dans la maison D.
17/04/A2 ▬ arrivée de Delhan dans la maison D.
27/04/A2 ▬ rencontre avec NJ dans la forêt.
28/06/A2 ▬ au confessionnal avec Ken.
29/07/A2 ▬ décisions regrettables.



« And the hangover doesn't pass »





“It's like forgetting the words to your favorite song,
You can't believe it; you were always singing along.
It was so easy and the words so sweet.
You can't remember; you try to move your feet.”
― Regina Spektor, Eet


191212035459756236.png
Asphodèle


• Arrivé le : A2 M2 J27.
• Pièce d'arrivée : Ouest.
• Accueilli par : Cocytus.
• Groupe : Commotus.
• Maison : D.
• Colocataires : Deloris Washington ; Firmin Ollivier ; Delhan Marshall.
• Métier : Délinquant.
• Niveau d'accès : 1.
• Numéro : S 30 032050 41 12 C

▬ Horaires

• Réveil : Aléatoire
• Petit-déjeuner : Aléatoire
• Déjeuner : Aléatoire
• Dîner : Aléatoire
• Coucher : Aléatoire
• Horaires de travail : Libres

▬ Lieux fréquentés

• Souvent : Les alentours des HL, les lieux interdits d'accès, le quartier résidentiel, LA FORÊT. (mais un peu partout, en fait)
• Parfois : Un peu partout.
• Jamais : Il évite un peu les commerces. Rien à y faire.

▬ Activités

insulter les forces de l'ordre
brûler toutes sortes de choses
vandaliser les édifices publics
fabriquer des bombes artisanales
se plaindre et hurler
stresser
explorer les zones interdites
tenter de se faufiler dans les bureaux
faire des clins d'oeil à NJ
aller boire un coup
danser et faire la fête
défoncer Delhan
traîner Deloris et Firmin dans tous les bars
sortir en moonwalk et en chantonnant THRILLER



• • • belongings

• une veste en cuir
• des bottes cloutées
• plusieurs bracelets et colliers
• un briquet
• des cigarettes cheloues
• un couteau suisse
• des pots de sauce bolognaise
• un carnet de notes
• différents morceaux de ci et de ça pour bricoler
• des cocktails Molotov artisanaux
• 15 000 animaux
• du L A I T (de pissenlit)
• • • miscellaneous

• il moonwalk comme un pro, apparemment
• il adore le breakdance
• il a un piercing à l'arcade et les oreilles percées à trois reprises
• il a un tatouage brûlé sur le poignet gauche
• il fait du parkour comme personne
• il ne sait pas nager
• il est pro des armes en tout genre
• il est couvert de cicatrices plus ou moins badass
• il fume comme un pompier (surtout quand il est stressé)
• il pète le mobilier à répétition, par accident ou non
• il est super bordélique
• il fait les meilleurs BJ de tout Asphodèle
• il adore les animaux
• Maksym passion noir, clous et fringues d'ado en crise

191212035822585827.jpg


Rip off the heads of the monsters


So have you got the guts ?

Et la lumière ne se fit pas
entrée. "lol i am a quote"
« CE LUTIN DE SES C******* IL VA PRENDRE CHER »

BOOM BOOM BOOM
feat Deloris, Firmin & Delhan. "lol i am a quote"
« Où Delhan est malpoli et Maksym lui fait une faciale maison. »

La fable du corbeau et du canard
feat N.J. "lol i am a quote"
« Où Maksym perd son cerveau à cause des hormones. »

Daddy I've been naughty
feat Ken. "lol i am a quote"
« Où Maksym a des choses à se faire pardonner. AHAHA. »

BOOM BOOM BOOM i want you in my room (no)
feat Delhan. "lol i am a quote"
« Où Maksym refait une faciale à Delhan, qui n'a rien demandé cette fois. »


• • • criminal record

• Crime commis : vol, fraude, meurtre, kidnapping, viol, agression, dégradation de propriété publique/privé...
• Sentence : amende, travail d'intérêt général... - sentence effectuée
• Conséquences : interdiction de s'approcher de telle personne, interdiction d'aller dans tel endroit... (s'il n'y en a pas, rayez)

• Crime commis : xxx
• Sentence : xxx - sentence effectuée
• Conséquences : xxx



• Nombre de reset subis : xxx
• Circonstances : xxx
• Reset liés à des circonstances criminelles : xxx



« You can't remember; you try to feel the beat »


Maksym Savchenko
- S 05 032050 41 17 D -

Maksym Savchenko

En bref

Masculin
Pseudo : Never.
Messages : 251



« And my knuckles dragged across the walls »



« Take a step, take another step,
Take another step, not a care for where they fall.
You burned me, yeah you’ve burned me,
Yeah you’ve burned me now one too many times.
My thoughts are the cold kind,
I’ve got storm clouds that are brewing behind my eyes.

And my heart will be blacker than your eyes
When I’m through with you. »


Black Eyes, Radical Face



« Tout a commencé à tomber en morceaux à la mort de papa. Vingt ans plus tard, ça continue de s'écrouler. »



Août 2028

La vieille télévision de Leonid jouait Ruslan et Ludmila et s'accaparait l'attention distraite de Maksym, de l'autre côté de la rue. Les fenêtres restaient ouvertes en été faute de climatisation satisfaisante, charriant éclats de voix et tintamarre des voitures ; le petit garçon restait en poste, à demi-caché derrière la fenêtre, à regarder les gens aller et venir.
Son père avait disparu au bout de la rue dix minutes plus tôt et sa mère s'énervait dans la chambre ou la salle de bain. Il était tout seul dans la cuisine. Doucement, il se laissa tomber contre le dossier de la chaise, ses baskets frôlant à peine le carrelage crème. On te fait confiance, Maks, t'es un grand garçon.

Sois sage, ok ?


Le petit soldat se laissa choir à terre, une main contre le rebord de la table. Pas solide, elle grinça, tangua un peu, mais il n'avait d'yeux que pour le gâteau qui reposait au centre de la grande assiette blanche, celle avec les violettes peintes à la main. Il se hissa sur la pointe des pieds sans pouvoir apercevoir le Graal – il tendit un bras curieux, dont les doigts survolèrent le nappage de chocolat.
La porte, grande ouverte, ne grinça pas. En revanche, une voix s'exclama bien haut, le faisant tressauter si fort qu'il faillit aplatir sa main sur le gâteau :

« Oh, Zaichik, qu'est-ce que tu fais ? »

Le gamin voulut s'enfuir. Deux bras le firent décoller, noyant ses justifications décousues dans un tonnerre de rires. Il eut beau frapper l'épaule de son assaillant de toutes ses forces, la brute ne broncha pas.
Il se contenta de lui agiter un bocal de vermicelles multicolores devant les yeux. Maksym les écarquilla en poussant un gloussement ravi.

« Je vais en voler juste pour toi chez Madame Shevchenko et t'en profites pour toucher à tout ?

— Je voulais juste voiiir...

— Et tu regardes avec les mains ? »

Maksym fit la moue. Roman le secoua pour le dérider et lui rendit sa liberté. Le petit traîna sa chaise fétiche jusqu'à la table pour regarder son père éparpiller les vermicelles sur le gâteau, ébahi par la manière dont elles formaient toutes une couche bien nette et homogène ; quand sa mère essayait de le faire, tout finissait en pâtés inégaux et elle s'énervait tellement qu'elle sortait pour fumer. Si son père l’attrapait dans l'entrée, il lui volait sa cigarette et elle se remettait à crier.
Maksym aimait bien entendre sa mère crier, car il avait compris que quand elle était silencieuse, c'était qu'elle était malheureuse.

Une insulte imagée fusa de l'autre côté du mur. Les lèvres de Roman formèrent un « o » amusé et celles de Maksym un long « a » choqué. Le jeune homme délaissa les bougies pour voler la place de son fils, qu'il posa sur ses genoux.
Maksym reporta son attention sur le gâteau. Il regardait rarement ses parents dans les yeux, n'en voyait pas l'intérêt, les voyait quasiment tous les jours et ne risquait pas de les oublier. Les doigts qui chatouillèrent ses côtes lui étaient plus familiers que les deux yeux bleus trop souvent malicieux penchés au-dessus de lui.
Il y avait cinq bougies roses, bleus et jaunes sur la table, posées à côté du gâteau comme autant de couverts surnuméraires.

« Eh, Maks. »

Il leva à peine le menton.

« Oui ?

— Devine qui va avoir un petit frère ou une petite sœur ? »

La question, inattendue, lui fit ouvrir grand la bouche. Il en sortit un « hmmm » plein de réflexion qui déboucha sur un candide :

« Toi ? »

La réponse eut le mérite de le faire rire à gorge déployée.

« Ahah, non, moi c'est mort... enfin, j'espère. »

Il sourit et lui reposa la question. Après avoir énuméré la moitié de ses connaissances et même le buffet de la cuisine, Maksym tourna un doigt vers sa poitrine, intrigué.

« Moi ?

— Ben à ton avis ? »

Roman n'eut pas le temps de se moquer plus. Avec un cri, le lapereau s'était enfui de la cuisine jusqu'à la chambre, où sa mère faisait les gros yeux à un tiroir qui ne voulait pas se remettre à sa place. Il bondit sur elle et encercla sa taille de ses petits bras, hurlant presque :

« Où il est, où il est ? »

Olga leva les mains, surprise, et lança un regard interloqué à Roman qui s'appuyait contre le chambranle.

« Qui ça il ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Le petit frère ! »

Il fallut bien cinq longues secondes à Olga pour que la lumière se fasse. Maksym scrutait son ventre plat, circonspect.

« On dirait pas qu'il est là.

— Ça ne se voit pas encore... Il va falloir attendre quelques mois. »

Elle le souleva de terre avec un soupir exagéré, le calant fermement contre son épaule avant de frotter son nez au sien.

« T'es lourd, mon grand.

— Parce que je grandis. »

Sa candeur toute simple la fit sourire, un rien mélancolique.

« T'es plus un bébé, hein ?

— Non !

— Et comme t'es plus un bébé, les interrompit Roman en ébouriffant les cheveux du quasi adulte, interdiction d'en parler à qui que ce soit.

— Pourquoi ? S'écria Maksym, sourcils arqués, même pas à Demyan ?

Surtout pas à Demyan. Il sait pas garder un secret, et il sait pas mentir non plus. »

Maksym se laissa tomber des bras de sa mère en protestant. Ses baskets faillirent glisser contre le plancher et il se rattrapa de justesse à son long gilet.

« Pourquoiii.

— Parce que c'est ton cadeau d'anniversaire. Tu veux le partager ? »

Il secoua la tête de gauche à droite.

« Ben voilà. On le dira plus tard, ok ? »

Avant qu'il ait pu acquiescer, subjugué par ce raisonnement, la vieille sonnette les rendit sourds. Le petit garçon frotta vigoureusement ses oreilles pour se débarrasser du sifflement désagréable qui s'y accrochait et son père leva les yeux au ciel, lui désignant l'entrée du menton.

« C'est tata Liza qui arrive. Tu vas lui dire bonjour, et tu n'oublies pas de la remercier. Sinon, pas de gâteau. »

Ses yeux s'agrandirent et il porta la main à son front ; une demi-seconde plus tard, il tendait les bras vers de plus longs, qui l'étreignirent avec tendresse.

« Joyeux anniversaire, Maksym ! »



« Joyeux anniversaire. »

Pensif, ses doigts tapotèrent le jean rêche de ses cuisses. Même en butant contre les souvenirs, il avait réussi à éteindre toutes les bougies d'un coup.
J'aurais tellement aimé ne jamais grandir.



Mars 2029

« Nan, touche pas à ça, tu vas te faire mal.

— Mais je veux aideeer...

— Ah ouais ? Bha attends, tu vas superviser les opérations. »

Le gamin laissa s'échapper un hurlement ravi ; assis sur le siège de la moto, il observa la rue et les rares voitures grises qui s'y alignaient en file indienne. La fenêtre ouverte du vieux Leonid laissait encore passer le même son d'opéra, comme s'il n'écoutait que lui à longueur de journée.
Maksym n'aimait ni la musique, ni réfléchir trop longtemps. L'école promettait d'être un calvaire et une croix à porter durant bien des années.
Son père, penché sur le moteur, haussa les sourcils dans sa direction. Ça, ça voulait dire qu'il regardait d'un peu trop près.

« T'auras l'air fin si t'y perds un doigt, Maks. Et ta mère me tuera en plus de ça.

— Maiiiieuh... Tu m'apprendras à faire ça quand je serai plus grand alors ?

Of course, dans dix ans tu pourras monter dessus, et pas avant. Okay ? »

Pour le dérider, il lui passa un pouce rempli de cambouis sur la joue.

« C'est une peinture guerrière, chef. Portez-là avec fierté. »

La protestation du petit garçon mourut instantanément sur sa langue, qu'il fit claquer contre son palais. Après un salut militaire bancal et discutable, il posa les mains sur le guidon et s'imagina piloter en ville, comme un vrai adulte. Dans dix ans, ses pieds pourraient enfin toucher les pédales, et il pourrait passer à fond devant les policiers pour les embêter.
Sa mère n'aurait certainement pas aimé les détails, mais il avait appris à cerner ce qui ne lui plaisait pas et taire opportunément les parties gênantes. Pas de doigts aux policiers devant elle.

Il continuait sa course imaginaire à travers les rues de Zaporijia quand une silhouette longiligne descendit la rue et s'arrêta devant chez eux, essoufflée.
Roman se redressa, perplexe, et Maksym tendit la main vers le nouvel arrivant, s'exclamant bien fort :

« Tonton Vitya ! Regarde comme je suis gr –

— J'ai pas le temps, Maks, s'excusa celui-ci avec un geste désolé du poignet, faut que je parle à Roma. Tout de suite.

— Qu'est-ce qui se passe ? »

Maksym fit la grimace, non pas parce qu'on lui avait demandé de se taire, mais parce que son oncle prenait son père à part pour lui souffler il ne savait quoi de top secret dans l'oreille. Tous les adultes autour de lui faisaient ça, et il détestait qu'on le mette à l'écart.
Il trébucha en voulant descendre de la moto. Les bras de son père l'empoignèrent fermement et le déposèrent sur le perron, où ils le maintinrent malgré ses protestations.

« Je dois aller régler un truc d'urgence. Je reviens vite, ok ? Tu pourras le dire à maman ?

— Mais tu vas où ? S'exclama-t-il en s'accrochant à son t-shirt, je peux pas venir ?

— Non, tu peux pas. Dis juste à maman de pas s'inquiéter. Je peux compter sur toi, Maks ? »

Pris par les sentiments, la toute petite sentinelle acquiesça à regret.

« Oui, chef. »

Le sourire de son père valait toutes les grimaces de déception qu'il étouffait.

« Je suis fier de toi. »

Puis, avec l'urgence des mauvais jours, il prit son oncle par le bras et remonta la rue jusqu'à la maison des Shevchenko.
Ils disparurent à l'angle d'un vieux mur et Maksym se laissa tomber sur le ciment avec un soupir, alertant sa mère. Son ventre de huit mois donnait l'impression de pouvoir exploser à tout instant.

Le petit garçon y posa la main par habitude.

« Bonjour petit frère.

— Ton père n'est pas là ? Lui demanda celle-ci avec cette inquiétude habituelle dans la voix ; si son petit frère ne la faisait pas exploser, la peur s'en chargerait elle-même.

Il lui répondit néanmoins avec un grand sérieux :

« Il est parti avec tonton Vitya, il revient très vite.

— Ah. »

Elle soupira pour se donner le courage de ne pas se plaindre et jeta un coup d’œil à la moto laissée en plan ; Roman ne la laissait jamais à l'extérieur pour toute une journée.
Il allait revenir vite, sans leur laisser le temps de se demander où il avait pu passer.

« Tu viens prendre un goûter ? » proposa Olga à son fils, qui bondit sur ses pieds avec un cri de joie.

Quand elle n'avait pas l'un près d'elle, elle refusait de laisser partir l'autre.



« Il m'a dit qu'il allait revenir très vite. Non. Il a promis ! »

Le téléphone, trop grand, glissait régulièrement de son oreille. Il l'y remettait avec un grognement d'homme occupé.

« Non, je sais pas. Il a dit : ' tu peux pas venir avec moi'. »

La grosse voix qu'il prenait pour imiter son père fut suivie d'un presque-sanglot blessé.

« Mais je sais pas, c'est pas ma faute, tonton... »

Biiiiiip.



Maman pleure. Maman pleure. Maman pleure. Maman pleure.

Yulian pleure.

Maman dort.

Il roula sur le parquet et fixa la porte, par laquelle aucune rai de lumière ne filtrait. Il n'eut pas besoin de chasser le sommeil de ses yeux, ni d'attendre avant de se redresser : il ne dormait pas.
Les gonds cédèrent avec un bruit qui lui déplut. Le plus discrètement possible, il se faufila jusqu'au berceau posé à l'angle du salon, et dans lequel son petit frère s’époumonait de douleur, de froid, de faim – ou peut-être de solitude.
Son pyjama le faisait glisser. Il faillit renverser le berceau en attrapant le bébé à deux mains.

Il s'écroula avec lui sur un coussin posé là et le cala du mieux qu'il pouvait dans ses bras. Ses hoquets le secouaient tout entier et il ne se calmait pas. Puisqu'il ne savait pas préparer de biberon, Maksym chercha la tétine du bout des doigts et la lui mis en bouche avec toute la délicatesse de ses six ans.
Les yeux clairs du petit s'écarquillèrent et il cessa de hurler sur le champ.

Avec un soupir, son frère le berça maladroitement.

« Faut pas faire de bruit, lui intima-t-il, maman a réussi à s’endormir. Elle dort plus beaucoup, depuis… »

Depuis que…
Ses lèvres tremblèrent un peu.

« Alors faut être gentil et se taire, d’accord ? »

Comme s’il avait compris son injonction, l’enfant s’apaisa et cessa de gémir. Maksym n’osa pas le remettre dans le berceau pour autant ; et s’il se remettait à pleurer et réveillait leur mère ? S’il n’arrivait pas à temps pour l’apaiser ? Il voulait qu’elle dorme.
Quand elle dormait, elle ne pleurait pas.

« Je vais rester là avec toi. »

D’un bras, il attira un nouveau coussin à eux et s’adossa le plus lentement possible. Yulian ne protesta pas, s’exclama à peine.

« Demain tu auras à boire. »

A travers ses paupières désespérément ouvertes, il aperçut les lumières siamoises de phares sur le plafond. Il se tassa un peu plus dans son château fort improvisé, entourant son petit frère de ses bras protecteurs.

Parfois, tout le monde pleurait sauf lui ; alors il devait être fort, parce qu’il n’y avait plus personne pour l’être s’il ne l’était pas.



« Tu vas t’occuper de ton frère, d’accord, Maks ? »

Il avait acquiescé, un peu inquiet, sans saisir la portée de ce qu’on lui demandait.

« Merci, mon grand. T’es le seul sur qui je peux compter, maintenant. »

Sa mère l’avait serré contre elle pour qu’il ne la voit pas pleurer. Il avait fait semblant de ne pas l’entendre, avait fait comme si les larmes sur son t-shirt lui appartenaient.

Il ne comprenait pas tout, mais la chaleur que lui procurait la fierté d’être l’homme de la maison l’empêchait de se poser trop de questions.

Tu seras fière de moi, maman. Tu verras.



Tu verras.



Septembre 2031

« Ça, c’est Staline.

— Staline.

— Et ça, c’est son mégazord. »

Le petit garçon poussa un long « ah » d’admiration devant la carrosserie brillante que son frère venait de créer, à grand renfort de feutre rouge – couleur largement mise à contribution dans le charmant tableau, intitulé « le retour de Staline ».
Maksym leva la feuille à hauteur de visage et pointa d’un doigt sérieux la moustache du personnage principal. Yulian le dévisageait, curieux.

« Staline gagne grâce au pouvoir du communisme.

— Maks, si les gens t’entendaient…

— Quoi ! Marx il a dit que c’était bien. »

Olga fronça les sourcils, l’air de se demander d’où il tenait cette information.

« Et donc…

— J’aimais bien sa barbe, moi, se plaignit le garçonnet en faisant la moue, alors il avait raison. »

Satisfait de son raisonnement, il pointa à nouveau la moustache de Staline à son petit frère.

« Staline a le pouvoir du communisme dans sa belle moustache.

— Ciel… »

Un bruit de gong interrompit là sa ferveur patriote. Les mains couvertes de la mousse de la vaisselle, Olga jura tout bas.

« Zut, j’attendais personne… Maks, tu vas ouvrir, s’il te plaît ?

— Tout de suite ! »

Avec une patience d’enfant obéissant, il posa feuille et crayons pour prendre son petit frère dans les bras et trottiner jusqu’à la porte d’entrée.
Une main sur la clenche, la lumière envahit le couloir étroit ; avec un immense sourire, il s’exclama :

« Lyuba ! »

La jeune femme lui renvoya un sourire fatigué.

« Eh, Maksym. Je peux entrer ?

— Bien sûr. »

Une fois la porte refermée, il s’égosilla inutilement :

« Mamaaaan c’est Lyuba !

— Hurle pas, j’ai entendu ! J’arrive tout de suite ! »

Un bruit de casserole qu’on fait tomber et un juron lui firent ouvrir grand les yeux, qu’il posa sur Lyuba.
Elle boitait encore un peu et ses cheveux frôlaient à peine ses épaules ; elle les avait coupés l’année d’avant, mais elle n’avait pas voulu lui expliquer pourquoi. Elle ne lui expliquait jamais pourquoi elle avait l’air aussi fatiguée, ni pourquoi elle se retournait sans cesse dans la rue. Mais puisqu’elle leur apportait toujours des bonbons et qu’elle venait les voir souvent, Maksym lui pardonnait tous ses secrets.

En revanche, il ne pardonnait pas ceux de sa mère.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? » avait demandé cette dernière, torchon en mains, en pénétrant dans l’entrée ; Lyuba avait arqué les sourcils et Maksym avait serré fort la main de Yulian dans la sienne.
On allait leur demander de s’enfermer dans la chambre.

« Je dois te parler de ce que tu sais. »

Lèvres pincées, Olga tourna la tête vers ses fils.

« Maks ?

— Oui, je sais, je m’en vais. Viens, Yuliy. »

Son frère lâcha le pantalon de Lyuba sans protester, ses foulées assez assurées pour ne plus s’écrouler tous les deux pas. Le petit garçon ramassa ses feuilles, ses crayons, et claqua doucement la porte de la chambre. Il fit asseoir Yulian sur le matelas jeté à même le sol, puis revint vers la porte sans hésiter.

Quand Lyuba venait les voir, elle apportait des bonbons ou des énigmes. Maksym s’était fait un saint devoir de les déchiffrer, entreprise restée infructueuse jusque-là.
Il mit un doigt sur ses lèvres pour empêcher Yulian de parler, et tendit l’oreille.

Seules quelques bribes de conversation lui parvenaient, trop peu pour deviner le sujet de leurs angoisses. Sous la porte, les pieds des deux femmes s’agitaient.

« … sans nouvelles depuis deux ans, mais…

— … refuse qu’il… tu te rends compte si…

— … peur, mais je ne peux rien… ma faute.

— … non, tu… mérite ça… vraiment injuste.

— … sauf qu’il… dangereux. »

Maksym se redressa en soufflant, de la poussière plein les genoux. Sa mère lui demandait de s’occuper de tout, mais elle refusait de lui dire la vérité ; pourquoi elle avait aussi peur ? Il entendait aux trémolos de sa voix qu’elle était énervée. Perplexe, il se laissa tomber à côté de Yulian, qui s’allongea en travers de ses genoux. Lui, au moins, lui disait la vérité toute nue et ne lui demandait pas de s’enfermer dans la chambre pour garder ses secrets.

Savoir qu’on le tenait à l’écart l’agaçait toujours, mais Lyuba leur apportait des friandises et il oubliait tout.

« Vous ne vous ennuyez pas ? »

Maksym se redressa comme un ressort, rattrapant son frère qui s’était écroulé dans le processus.

« Non, ça va ! Tu parlais de quoi, avec maman ? »

Elle lui adressa un sourire qu’il jugea trop énigmatique.

« De choses de grandes personnes. Ça n’intéresse pas les enfants. »

Parce qu’elle savait qu’il allait invariablement protester et se targuer d’être adulte, Lyuba sortit un sachet de bonbons de sa poche et le leur tendit.

« Ça, ça doit déjà t’intéresser un peu plus. »

Elle n’avait pas tort. Maksym s’en saisit dans un flot de remerciements et en mit trois à la fois dans sa bouche. Son amie sourit, puis lui tira sa joue de hamster en riant.

« Tu vas t’étouffer si tu fais ça.

— Han, cha va. (Il avala tout, manquant de lui donner raison, avant de tapoter le tissu bleu de son pantalon) Comment elle va ta jambe ? »

Sa respiration se bloqua dans sa gorge sans parvenir à ses lèvres. Elle eut l’air très triste. Maksym se sentit immédiatement coupable.

« Ça fait mal ?

— Non, non. Je marche presque comme avant, maintenant. C’est juste que… »

Les adultes et leur manie de ne jamais finir leurs phrases.

« C’est bizarre, c’est tout.

— Moi je trouve ça cool. C’est comme le mégazord de Staline. »

Lyuba le dévisagea, incrédule.

« Le quoi ?

— Le mégazord de Staline ! Regarde ! »

Il lui mit son dessin sous le nez, et elle éclata de rire. Yulian l’imita, ravi.

« Staline ! répéta le petit, qui adorait jouer les perroquets.

— C’est très beau. Tu vas en faire un film ?

— Seulement si on me demande », répondit Maksym, très modeste.

Il suivit la courbe du sourire de Lyuba, comme une petite victoire arrachée à l’impossible.
Elle souriait tellement peu. Elle avait l’air tout le temps fatiguée. Comme sa mère quand…

Quand…

« Lyuba, tu restes manger ?

— Seulement si je ne dérange pas.

— Tu déranges jamais ! »

Et il n’était pas bête ; Maksym ne se rendait pas compte qu’elle comblait un vide de culpabilité en leur offrant tout ce que leur mère ne pouvait pas leur donner.

Mais il s’était rendu compte qu’elle ne regardait jamais Yulian.



Il avait les yeux bleus.
Il était grand.
Ça aurait pu être n’importe qui.
Est-ce qu’il s’en rappelait de mémoire, où parce qu’il avait trop regardé les photos ?

« Maks, où sont Vitya et Roma ? »

Maman pleure. Maman pleure. Maman pleure.

« OU ILS SONT ? »

Yulian pleure. Grand-mère pleure.

« Et Lyuba ? Elle est où ? »

Lyuba pleure, pleure, pleure.

C’était comme si la maison avait aspiré toute la joie et l’avait caché quelque part – il avait retourné tous les coussins, avait soulevé chaque latte dans l’espoir de l’en déloger pour faire sourire sa mère. Son ventre avait dégonflé, et avec lui la promesse qu’il lui avait faite.

Yulian pleure. Tout le temps. Comme s’il détestait déjà sa vie.
Yulian pleure, pleure, pleure.



Caché derrière la porte, il regarde Sergei rassurer sa mère.

« Personne ne vous fera quoi que ce soit. »

Des promesses, encore et encore.

« Maks, tu es courageux. »

Tu feras un fils et un grand frère exemplaire. Pas le choix.
Il est parti.

Et qui tient le ciel au-dessus de nos têtes, maintenant ?



« T'es un costaud, hein, Zaichik ? »

Papa rit.



Quand Lyuba ne venait pas les voir pour égayer leur quotidien, c’était Elizaveta qui les invitait à passer la journée chez elle.
Maksym aimait sa tante à la folie ; elle était gentille et leur disait toujours de jolies choses. Contrairement à ses professeurs qui le trouvaient trop dissipé et pas assez persévérant, elle le trouvait courageux et imaginatif. Elle faisait les meilleurs gâteaux au monde et surtout, c’était la maman de Kalyna.

Devant la porte de l’immeuble, Maksym prenait Yulian dans ses bras et le soulevait pour qu’il puisse appuyer sur la sonnette. Puis une fois la porte ouverte, il l’abandonnait dans les bras de sa mère et montait les marches quatre par quatre.
Kalyna l’attendait devant la porte et cette fois-là comme les autres, ils s’écroulèrent l’un sur l’autre avant même qu’Olga ait fini de monter l’escalier.

« Maaaaaks, tu m’as trop manqué !

— Tu m’as manqué plus ! »

Elle le fit tourner sur lui-même, manquant de faucher Yulian au passage ; celui-ci leva les bras pour réclamer son câlin.

« Moi ! »

Ils se baissèrent pour le cajoler sous l’œil amusé d’Olga.

« Vous comptez rester sur le palier toute la journée ? »

Les deux plus âgés s’excusèrent en riant et Kalyna leur ouvrit la porte. Elizaveta les attendait dans le salon, où elle finissait de disposer les assiettes et les couverts. Un petit garçon s’échappa aussitôt dans son dos.

« Olga ! s’exclama-t-elle avec un grand sourire, étouffant presque son amie contre elle, comment ça va ? Dis donc, Maks, t’aurais pas un peu grandi ? »

Elle savait toujours trouver les mots justes pour le flatter. Le garçonnet bomba le torse, le symbole même de la virilité avec son t-shirt Spiderman.

« Si, plein ! Bientôt je dépasserai Kalyna !

— Alors ça ça risque pas, ricana sa meilleure amie en lui tirant la joue, t’es tellement tout petit et tout mignon. »

Il la frappa pour de faux, et ils commencèrent à se battre pour de faux. En l’espace de cinq petites minutes, le canapé était devenu un bunker et le salon un champ de bataille.
Mais même souriante et attendrie, Elizaveta restait préoccupée.

« Tu dors mal, fit-elle à Olga qui regardait son fils jeter tous les coussins sur le second, tu as des cernes.

— Uuuuh, grogna-t-elle comme si baragouiner pouvait la sauver, ça va pas fort en ce moment, avec Lyuba et tout… »

Elle se tut, par délicatesse, mais Elizaveta secoua la tête.

« Je sais. Pas besoin d’essayer de me ménager. Si je pouvais t’aider, je le ferais… »

Ses épaules s’affaissèrent dans un soupir triste.

« Mais même moi je ne peux pas le joindre.

— Personne peut le joindre. On sait même pas où il est.

— Ca l’angoisse ?

— Nooon, à peine. Après les menaces de mort, elle aurait au moins aimé le savoir derrière des barreaux.

— Pas sûr. Elle dort aussi bien que toi ? »

Olga fit la grimace, et Maksym choisit ce moment précis pour interrompre leur conversation à coup de dinosaure en plastique.
Elizaveta regarda le tricératops couler dans le jus de fruit avec une infinie patience – et un brin de compassion.

« Mr. Hammond, nous avons un problème.

— J’ai pas fait exprès, Tatie, gémit Maksym en jetant un œil en biais à sa mère, je voulais juste le faire voler.

— Tu sais que ça vole pas, un tricératops, Maks ? »

Il dévisagea Olga avec sérieux puis rétorqua :

« Ouiii, mais ils seraient plus cools s’ils volaient et tiraient des rayons lasers. »

Flawless, aurait répondu son père, à qui l’idée d’attacher des ailes et des lasers à des dinosaures aurait sans doute beaucoup plu.
Il tient quand même un peu de toi, je crois, songea-t-elle en renvoyant à Kalyna le dinosaure échoué.

« Au fait, vous avez vu Vitaly ? demanda soudain Elizaveta, qui aurait pu jurer que son fils l’avait aidé à mettre la table avant de s’évaporer, il n’est quand même pas parti s’enfermer dans sa chambre ?

— Si, lui avoua Kalyna en toute honnêteté, car elle connaissait son frère par cœur.

— Tu veux bien aller le chercher, ma chérie ? »

La fillette s’exécuta avec un petit rire – martyriser son cadet l’amusait toujours beaucoup.
Une minute plus tard, elle trainait le blondinet réticent jusqu’au salon.

« Lâche-moi, je veux pas les voir !

— C’est maman qui m’a dit de te ramener ! Tu dis bonjour ! »

Voyant qu’il lorgnait Yulian, à moitié enfoui sous les coussins, Kalyna le secoua gentiment par le col.

« Et pas qu’à Yulian, hein. »

Il grogna si élégamment qu’Elizaveta en rougit de honte.
Kalyna avait trois ans de plus que Maksym, mais Vitaly avait son âge – à deux mois près, ils étaient quasiment jumeaux. Pourtant, le courant passait aussi bien entre eux qu’entre un baigneur et une lame de fond.

Vitaly était l’exact contraire de sa sœur, en ce qu’il était silencieux et terriblement sérieux là où son ainée était légère et bavarde ; et s’il avait été plus fin ou même s’il y avait regardé de plus près, Maksym se serait aperçu qu’il était jaloux de l’attention que sa sœur lui portait.

Kalyna lui préférait Maksym, et il lui en voulait pour ça.

« Bonjour, cracha-t-il à la figure de Maksym, « bonjour » qui lui fit l’effet (probablement escompté) d’un crachat de xénomorphe en pleine figure, bonjour Olga. »

La jeune femme lui renvoya un sourire poli.

« Bonjour Yulian », minauda-t-il finalement de la façon la plus insultante qui soit, plantant un baiser affectueux sur la joue du petit garçon.

Maksym ne chercha pas à masquer sa grimace. C’était vraiment injuste.

« Et si vous alliez regarder un film ? demanda Elizaveta en ignorant la mine catastrophée de son cadet, je vous apporterai le goûter dans la chambre. »

Maksym et Kalyna hurlèrent de joie, Yulian les imita sans comprendre et Vitaly fit mine de s’échapper de nouveau.
Kalyna le rattrapa avant qu’il ait pu mettre ses sombres desseins à exécution.

« Tu restes avec nous ! On va te sociabiliser ! »

Comme une bonne action ne se faisait jamais sans souffrance, ils durent supporter les remarques acerbes de Vitaly tout le long du film.



Maksym s’était levé pour aller aux toilettes ; en passant devant le salon où sa tante et sa mère discutaient toujours, il avait involontairement glané quelques phrases.



Il avait peut-être ralenti et s’il s’était fait tout petit, caché dans l’ombre de la porte, c’était uniquement par réflexe.



Sans un bruit, il avait fait demi-tour.



Pourtant il les avait vu rire ensemble.
Avant.



lolololol

« And your name is trapped beneath my tongue »


P̛̭͚̤̠͙͉͌̓̍̃̂͛̍́̒ͥ̆͊̀̚̚̚ͅo̷̴̪̬̬̖̝̙̠ͦͮ͊̄̆̋ͥ̊ụ̵̧͕͖͇̜̼̮̲̽̓̂͂ͩͬŗ̷̙͎͙̯̮̭̖͚̹͇̰͕͑̔͛ͨͬͪͩͬ̊ͮͥ̿̏͆̿ͅq̴̛̈͋̇̉ͭ̅̃̏͆̇̃͏̧̣͇͖̻̬̝̫͚͉ͅṵ̴̶͚͉̳̝͖͔͍͙̃ͫͥ̉̌͑͝ơ̡̛̞͙̦̞̞̲̪̗̰̲̪̪̊͂̌̂͊ͬ̓̀ͨ̏̌͘ͅͅį̘͓̟͉̤͙͈̖̗̜̹͇̯̯̠̳̒̏̈́ͤ͐̍ͮ̓ͫ́̆ͨ̒̾ͫ̓̾̀ ̫̰̺̫̥̗̠̞̗̈́ͦ͗̔͒ͦ̈́̽ͮ́̚͡tͮͦ̒͋̎ͮ̍̂́͡҉̨͏͔̞̠̫̖̼̼̦̬̣ư̴̡̨̟͚͎͓͚̻̼̼̈͐̂͆̊̈́͝ ̎̅͑ͮ͋̈̐̓͌ͧ̿̏ͦ͆͏͇̙̯͔͉̯̲̭́͜͠͞m̶̡̡͚̪̬̺̬͎̪̦̋̔ͤ͗͐̃̾̅̓̓ͣͦ̑ͣ̓̽̋̊̿͢'̴̨͙̝͔̻̳̳̮̠̩̠̋̑͗̀̓̑ͯͬ́̚͝͠e̲̬̺̜̥̯̱̳̝͈̝̮͖̤̮̳͕̜ͩ̌́̓͐ͩ̀͛͗ͯ̓̆̐ͫͩ̌̑̌̀̚̕͞ņ͉͈̱̯̮̙̆̃͌̏ͧͨ̄̊̊̊ͬ͗̈́̃ͨ͝ ͆̅ͥ̄̌̍͛̔̈́҉҉̥̪̠̭̳̗̰͙ͅͅv̢̛̦̖̝̦̝̰̙̼̦͓̉͋̒̿̓̈́͗ͥ̍ͣͮ̄̇̽̚ȩ̶̰̪̼̱͙̖͇̟̭͚̣̮͖͕̓̅͒̃̐ͥu̢͚̖͉͍̺̹͍̥͍̘̗̹͖ͪ̍͆̉ͮ͞ͅx̒͂̔̽҉͏̫̥̝̫̠ ̡̡͌̾̒ͩ̽̄͗̏̒ͬ̃ͧͣͩ͐̑̽̀ͥ͞͏̵͎͍̙̟ą͈͈͕̦͙̞̫̭̻̰̜͖͉̤̠̆͌̊̉ͪͦ͛̆͑̍̉͑́́̕h̸̡̙̣̯͉̲̤͈̣͇̱̗̤͎̝͎ͮ̾ͬͮͥ͂̚̕͜͝a̴̷̲̯̼̪͕ͥͦ̌̌̓ͮͩ͒̅̔ͫ̎̒̋̑͐̚͞ͅḫ̴̶̢͓͚̳̳̘̮͙̞̙͎̤̫̤̼͕̥̳̅ͤ̔ͮ̓͋̅̈́ͧ̉͡a̸̡̭̤̬͖̣̣̝̱͖͚̬̙̪̠͎̰̔̔͂ͩ́͢͜





Maksym Savchenko ▬ « Do you know what's worth fighting for » Fc21b28f3ecd90713dd1ab151db50127

Give me tough love and a lesson to learn:

Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum