▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :

Jane pourrait être décrite comme la fusion improbable entre un cerisier et une biche ; sa silhouette n'est humaine qu'en partie et quoi qu’indubitablement féminin, son visage garde une trace animale qui peut laisser un sentiment de malaise compréhensible.
Sa peau en nuances de brun et de crème semble se donner du mal pour imiter les motifs du pelage d'un jeune animal – un camouflage hors de propos destiné à éloigner les prédateurs entre deux arbres. Hormis sa face hybride, le haut de son corps est humain, à quelques détails près ; ses taches brunes, son museau, ses oreilles pointues aux lobes déformés, ses yeux roses en amande aux cils chargés de perles, les deux branches qui pointent de chaque côté de sa tête comme deux cornes végétales. Celles-ci fleurissent quotidiennement et laissent nombre de pétales roses sur leur chemin ; il est bon de signaler que si la branche droite est riche en bourgeons, celle de gauche semble avoir plus de mal à donner la vie et reste de fait souvent nue, ce qui préoccupe beaucoup Jane.
Le bas de son corps n'a quant à lui pas l'aspect globalement humain de sa moitié : en lieu et place de jambes, Jane possède des pattes de biche, ce qui lui donne l'aspect d'un faune plus fragile que la normale. Longues et effilées, elles sont un cauchemar pour la jeune Daemon, qui ne sait jamais qu'en faire ; essayer d'imiter la façon de marcher d'un humain quand on possède des sabots ne donne pas les meilleurs résultats au monde. Ceci explique qu'en plus de trébucher régulièrement, elle s'essaye à plusieurs autres méthodes, comme les petits bonds qui la fatiguent énormément. Composer avec un corps qui n'a pas mille et une fois son semblable est difficile, mais elle tient bon.
La jeune femme possède également une queue qui suit ses humeurs de manière particulièrement erratique ; ça non plus, elle ne sait pas s'en servir, et elle l'agace quand il faut s'asseoir – double raison de lui faire la grimace.
Jane a l'apparence d'une faune d'un mètre 64 à la stature délicate, dont les couleurs tentent de reproduire au mieux le pelage d'une biche et l'écorce d'un arbre. Il suffit de regarder ses cheveux, d'un marron chaud aux reflets auburn sous la lumière, pour s'en assurer. Bouclés, ceux-ci poussent à une vitesse affolante mais, pas fan de peigne ou de soins, Jane préfère les garder au-dessus de ses épaules. Elle n'a aucune envie de pouvoir draper sa dignité dans sa chevelure ou lui marcher dessus par mégarde.

lol:

Jane n'est pas kleptomane ; elle n'a qu'une notion très vague de la propriété et tout ce qui brille attire son attention. Elle prend ce qui lui plaît sans se poser de questions et lui taper sur les doigts ne sert à rien – elle ne comprend pas pourquoi elle ne doit pas.
Du reste, sa compréhension limitée des us et coutumes d'Asphodèle est principalement dû à son jeune âge. Sans expérience ni main bienvenue pour lui montrer ce qu'il faut faire et ne faut pas faire (encore que la notion varie de Daemon à humains et d'humains à humains), elle se perd et essaye ce qui lui semble correct, et ce que son instinct lui dicte par réflexe. S'habiller, travailler, ne pas hurler ou au contraire ne pas rester muette ? La pauvre glisse sur un lac gelé d'incompréhension chaque fois qu'une remarque désobligeante fuse. Elle apprécie énormément les compliments, comme tout un chacun, et a tendance à s'attacher ceux qui la couvrent de remarques gentilles et d'encouragements ; au contraire, les plus durs essuient un silence blessé voire boudeur et si elle essaye sincèrement de corriger tout ce qui peut lui faire défaut, elle a aussi tendance à se cacher comme un animal en colère pour manifester son mécontentement.
Parfois, elle oublie de parler, comme si son interlocuteur pouvait lire dans ses pensées et la comprendre sans un mot. Parfois, elle verse dans la tendance inverse et hurle ce qui lui passe par la tête sans restriction – sa petite voix aiguë ayant quelque chose d'insupportable, comme un ultrason, on a vite fait de lui demander de se taire.
Ce qui ne manque jamais de la chagriner, pauvre chose.
Malgré cette confusion constante dans laquelle elle se trouve plongée et qui la fait paraître légèrement lente à détente de temps à autres, Jane montre d'ores et déjà quelques traits de personnalité bien affirmés, son amour des choses brillantes n'étant que la partie émergée de l'iceberg. Elle est curieuse de nature, à l'affût de nouvelles connaissances et pleine de bonne volonté ; chaque chose est belle et digne d'intérêt à ses yeux. Elle peut néanmoins se montrer puérile et butée sur certains points, et ses émotions éclatent avec l'excès d'un enfant qui n'a jamais appris à les maîtriser.
Jane est naturelle et ne possède aucune limites, dans la mesure où personne ne lui a encore appris qu'une telle chose existait – et que parfois, il vaut mieux garder ce que l'on pense pour soi.

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Elle fixait le point d'eau où une drôle de bête s'abreuvait – dans la mesure où elle se sentait aussi vulnérable qu'un morceau de bois, elle aurait préféré qu'elle s'en aille. Quelque chose, quelque part dans son ventre, lui disait qu'elle n'aurait pu faire d'elle qu'une bouchée malgré son absence manifeste de dents ; elle ne comptait pas contrarier son instinct.
Parce que, là tout de suite, c'était tout ce qu'elle possédait de plus cher.

Tapie dans l'ombre peu protectrice d'un gros arbre, les jambes contre le torse et en petite boule, elle remâchait sa situation et s'angoissait à se répéter qu'elle n'avait nulle part où aller. Elle ne savait pas où elle était, ni qui elle était, ni ce qu'elle était ni comment elle pouvait aller ailleurs autrement qu'en rampant. Elle avait voulu se lever il y avait quelques instants de ça, et ses jambes l'avaient renvoyée embrasser l'herbe aussi sec. Avec un grognement, elle s'était donc cachée après quelques acrobaties et n'avait plus bougé de là.
Une petite bête ailée jouait dans ses branches et l'herbe lui chatouillait le nez. L'autre bête, celle qui était plus grosse qu'elle, s'en était allée d'un pas paresseux, lui permettant de respirer à nouveau. Elle ne lui avait pas marché dessus. Elle savait peu de choses mais ce qu'elle savait, c'était que se faire marcher dessus ne lui disait rien du tout. En équilibre sur un bras, elle scanna les environs à la recherche d'un nouveau point dans le décor, en vain. Tout était calme, d'une quiétude agréable, et les arbres bruissaient agréablement autour d'elle. Elle roula à nouveau avec un gémissement frustré, abattit ses sabots dans la terre fraîche.
Était-elle censée attendre quelque chose dont elle ne connaissait pas l'identité ? Personne ne lui avait expliqué quoi faire et elle pouvait seulement espérer que l'attente ne soit pas trop longue. Ce silence, cette absence de but tangible auquel se raccrocher lui faisait peur. L'endroit n'était pas laid, mais elle avait peur. Elle ne savait pas où elle était.

Peut-être qu'elle ne se trouvait nulle part.

Sa tête était encore lourde du sommeil et dodelinait parfois quand maintenir son attention sur un point précis lui demandait trop d'effort. En désespoir de cause, elle replia tous ses membres et attendit dans l'herbe, près de l'arbre, attentive aux bruits des alentours et à ceux que faisait sa tête, juste sous son front.