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Maya
- 00 ΜαAS 17 ×× QP -

Maya

En bref

Pseudo : Nii'
Messages : 5




I live in the shrubbery,
For that's all I crave ;
I don't want these excitements
To see me to my grave.
I can live life in vacuums
For years with no drink,
And put up with hardships
More than you can think.
Prénom : Maya.
Surnom : "EW EW EW"
Sexe : Féminin.
Âge effectif : Deux semaines.
Âge apparent : 22/25 ans.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle.
Groupe : Daemon.
Langues parlées : Aucune.
Métier actuel : Se cacher derrière les pots de fleurs pour éviter les gens qu'elle aime pas. Best guess.
Casier Judiciaire


▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :


Physique


Maya est bizarre. Très bizarre. Elle n'a allure humaine que dans le concept général ; est humanoïde, d'accord, mais ça s'arrête là. Elle ne l'est pas assez pour avoir l'air normale, belle, et encore moins attirante — d'après l'écrasante majorité des humains, en tout cas.
La première chose concernant la demoiselle serait de dire qu'elle tient beaucoup des insectes ; la mante religieuse en particulier. Nul besoin d'être très calé en bébêtes pour faire le lien. Elle a la peau chitineuse, un peu rose, un peu blanche, un peu pourpre selon les endroits, mais toujours dans des tons clairs et floraux ; tient beaucoup de la fleur aussi, d'ailleurs. Elle a de jolies couleurs douces, pastel, à l'image d'une orchidées. Le côté un peu plastique-élastique de sa peau n'est pas égal sur tous les endroits de son corps, ceci dit. Les bras et les jambes auront chez elle tendance à tenir plus de l'insecte en terme de texture, surtout comparés à son torse ou son visage, qui sont les parties les plus humaines et "standard" de son anatomie. De manière générale, plus les parties de son corps auront l'air insectoïdes, plus elles seront chitineuses et étranges au toucher. Facile.
Du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, elle passe difficilement inaperçue où que ce soit (quoi que sa taille ne soit sans doute pas le facteur le plus en cause). Ses bras sont un peu plus longs que la norme humaine, ses articulations plus visibles et proéminentes, à mi-chemin entre l'insecte et l'homme. Ses avant-bras, eux, n'ont pas fait les choses à moitié ; au lieu de mains, elle a des pattes semblables à celles des mantes, hérissées de petits pics acérés qui lui permettraient d'aller entailler des proies ou des empêcheurs de tourner en rond si l'envie lui en prenait. Concrètement, elle les fait entretenir pour ne pas risquer de couper qui que ce soit par mégarde et ne les agite que très rarement dans tous les sens, les préférant repliés contre ses avant-bras, bien à l'abri du monde extérieur et de victimes éventuelles de ses maladresses.
Ne pas avoir de mains, bien sûr, c'est embêtant. Déjà que ne pas avoir de pouces serait un challenge pour beaucoup, elle doit se débrouiller avec deux appendices disproportionnés à la place : ne vous attendez donc pas à la voir écrire ou exécuter des tâches demandant trop de précision, sous peine de la frustrer plus qu'elle ne l'est déjà la majeure partie du temps. La croire incapable de faire quoi que ce soit serait cependant une erreur. Elle est parfaitement capable de boire, de manger, de saisir des objets sans les casser ou de s'habiller sans tout détruire (quoi que sur ce point, elle a encore besoin d'entraînement ; elle préférerait pouvoir se promener nue, mais allez savoir pourquoi, l'idée n'enchante pas grand monde). Si besoin est, elle attrapera donc les choses entre ses pattes et ses avant-bras. Tout est question de technique, vous dira-t-elle.
Plus en bas, sous une taille, un nombril et des hanches qui de face ressemblent à peu près à ce que l'on pourrait s'attendre d'un humain sacrément fin et allongé, se trouvent deux paires de jambes. Ou de pattes. Les deux termes peuvent convenir, et elle se fiche assez de celui que vous déciderez d'employer ; elle ne fait pas encore la difficile, et ne voit pas en quoi l'un ou l'autre serait plus offensant. Ses cuisses avant sont relativement semblables aux vôtres, quoi que bien moins dotées de formes, plutôt longilignes, osseuses, et diffèrent plus largement arrivées au niveau des genoux. Si elle est en effet capable de marcher comme les humains, ses genoux se plient dans le sens inverse et sont nettement plus laxes que la norme. Ses mollets sont pourvus d'une articulation supplémentaire juste avant la cheville, qui vient ensuite surplomber un pied au bout duquel se trouvent des orteils aux allures de griffes. Elle marche sur la pointe des pattes, comme un chat, et n'est pas capable de les poser entièrement au sol sans se déséquilibrer, se faire mal ou se sentir particulièrement idiote. Elle n'est pas capable de marcher ainsi, en tout cas.
Ses pattes arrières sont quasiment identiques à celles à l'avant, mais plus insectoïdes encore ; si les premières sont minces, celles-ci sont carrément filiformes, insectoïdes, avec des pieds encore plus longilignes. Elle ne sait pas très bien s'en servir, d'autant qu'elles sont un peu plus longues que les antérieures et restent de fait légèrement pliées lorsqu'elle avance. Ça lui donne une drôle de démarche, mais elle compte bien s'habituer suffisamment pour être capable de courir un jour.
Pour compléter la description de son corps en général, la demoiselle a deux paires d'ailes blanches sur le dos. Vu leur taille et malgré leur épaisseur, elle ne saurait s'en servir pour voler ; elles s'ouvrent ceci dit avec joie lorsqu'elle a peur ou est surprise, quitte à surprendre à leur tour les personnes qui se tenaient à proximité. Notons également que le bout de ses pattes est rayé de vert et de beige, contrairement aux teintes rosées du reste de son corps, et que des excroissances censées imiter un pétale décorent l'arrière de ses mollets, du genou à la cheville, comme sur une mante orchidée.
Pour ce qui est du visage, la jeune femme l'a plutôt humanoïde. Ses yeux sont un peu grands pour son visage, mais ils restent décidément humains ; seule la couleur, d'un joli rouge parée de reflets fuchsia, pourrait déranger ses interlocuteurs. Elle a un petit nez, un peu plat, pas très en relief sur son visage, et des lèvres très fines. Ses oreilles sont rondes et banales, mais entourées sur l'extérieur d'un genre de tissu très doux, rose et rouge, qui vient imiter là encore les pétales d'une fleur. Ses cheveux également semblent avoir décidé d'adopter une fonction de camouflage : très épais, ils ne sont pas faits de fils mais d'une drôle de matière douce et souple, rassemblés pour donner l'illusion d'être de gros pétales roses auréolés de blanc. Impossible donc de passer la main dedans ou de les peigner, et les coiffer demande plus d'efforts et d'imagination qu'elle n'accepte d'en mobiliser. Ils restent donc tel quel en quasi permanence.
Au-dessus de petits sourcils ronds et épais, vers le milieu de son front, trois tout petits yeux auront tendance à passer inaperçu pour quiconque ne regarde pas attentivement. Ils pourraient en effet facilement être pris pour des pierres précieuses ; sans cils et sans sourcils, ils sont cependant pourvus d'une paupière et restent souvent fermés lorsqu'elle n'est pas en situation où la vigilance serait de mise. Juste au-dessus d'eux, deux antennes ondulent au vent et se dressent lorsqu'elles jugent qu'il y a quelque chose à capter. Elle-même n'est pas trop sûr de comment ça fonctionne, mais elle fait confiance à son corps.

Pour finir : sa voix est aiguë, un peu nasale ; elle utilise les deux bras indifféremment ; son visage est terriblement expressif et lorsqu'elle a peur, elle a tendance à plier les pattes pour se rapprocher du sol et, éventuellement, être capable de sauter à la tête du danger avant que l'inverse ne se produise.

Elle aime aussi beaucoup se cacher derrière tout ce qui ressemble à une plante. Terribles instincts.


Caractère


Maya juge beaucoup. Ça se voit. Elle fixe les autres en fronçant les sourcils, en plissant les yeux, en faisant la grimace — et parce que son visage est très expressif et ses yeux immenses, les émotions sont d'autant plus faciles à y déchiffrer. Le dégoût, la perplexité, la jalousie... Tout y passe. Elle ressent beaucoup, quoi que souvent en surface et non en profondeur, et n'a pas assez de contrôle sur ses réflexes pour rester de marbre face à tout ça. Pas physiquement, en tout cas. Tout se voit.
Verbalement, c'est une autre histoire. Maya n'est pas du genre à dire aux autres qu'elle les trouve ridicules ; elle se contente de le penser, si fort que tout le monde l'entend, et ne précise sa pensée que si on lui pose la question. C'est que la demoiselle n'est pas stupide, non plus. Elle sait que si elle passe son temps à critiquer tout le monde et à expliquer comment elle aurait fait les choses (à savoir beaucoup mieux), les amis ne vont pas se bousculer à sa porte. Or elle aime être aimée, cajolée, entourée — et de deux efforts, elle prendra toujours le moindre. Ne pas se faire détester est plus facile que courir après ceux qu'elle aurait pu vexer. Aucune envie de devoir faire ça.
Alors elle essaie d'être diplomate, de dire les choses avec tact et délicatesse, comme le ferait une personne civilisée. C'est d'autant plus difficile que les avis négatifs sont plus courant chez elle que les positifs, mais bon — elle fait de son mieux. Ce n'est quand même pas de sa faute si personne ne fait rien comme il faut. Elle sait mieux que vous. Vous devriez peut-être prendre exemple sur elle, pour changer. Ça fonctionnerait mieux. Clairement.

A l'évidence, Maya a de l'ego.

Ça ne se voit pas forcément au premier abord (elle a des réflexes malheureux, parfois, et la voir paniquée derrière une plante ne donne pas forcément une image très juste de sa noble personne), mais plus on lui parle plus ça devient apparent. Elle aime parler d'elle-même. Adore qu'on l'écoute parler d'elle-même. Se trouve intéressante, intelligente, cool et drôle. Ce n'est pas au goût de tout le monde, d'autant que certains ne seront pas de cet avis, mais ça ne l'arrête pas. Elle sait se taire et bouder quand elle sent qu'elle a été trop loin, mais la faire changer d'avis relève de l'impossible. Maya est du genre à préférer se jeter dans le vide plutôt que d'admettre avoir eu tort. C'est trop difficile. Inconcevable. Terrible. Affreux.
Sauf que. Maya a ce que certains appelleraient communément "la flemme". Faire des efforts physiques, d'accord — elle aime courir, rouler par terre, sauter sur place, s'exciter pour un rien — mais alors dès qu'il s'agit de faire autre chose ? C'est la fin du monde. Elle n'aime pas devoir trop réfléchir. N'aime pas devoir défendre son point de vue. N'aime pas devoir insister pour se faire des amis. Tout ce qui lui demande de se bouger l'ego ou les sentiments, c'est niet. Ça l'ennuie, ça l'embête, ça la saoule. Elle veut pouvoir tout faire comme elle l'entend sans avoir à faire de compromis ni s'adapter au reste du monde. Ça, ce serait l'idéal. Le paradis. Un vrai bon moment.
La valeur des autres se construit beaucoup aux yeux de Maya par rapport à sa propre personne. Ce que ça veut dire, concrètement, c'est que plus on est gentil avec elle, plus on est gentil tout court ; plus on l'ennuie, plus on est ennuyeux. Elle se fiche de savoir comment vous êtes en général — ce qui compte, la seule vérité qui l'intéresse, c'est comme vous agissez envers elle. Le monde tourne autour de sa personne. C'est comme ça.

Outre le fait qu'elle est (heureusement) capable de compromis et d'efforts quand elle sent que ne pas le faire lui causerait plus de mal que de bien, Maya est aussi une personne étonnamment peu curieuse. Elle se fiche assez de ce qui se passe autour de chez elle ; ça ne l'intéresse pas. Et puis elle est vite effrayée, toujours un peu sur les nerfs dès qu'elle sort de sa maison, alors ça n'aide pas. Crédule malgré son intellect très fonctionnel, elle se méfie des mensonges mais aura vite fait de croire quelqu'un s'il a l'air convaincu et n'est pas du genre à dire des bêtises d'habitude.
Oui parce que tant qu'à faire, Maya a bonne mémoire. Si on se fiche d'elle une fois, sa confiance en l'autre est morte ad vitam aeternam. Elle n'est pas rancunière et peut accepter que ses amis fassent des erreurs, parfois, mais elle les garde en tête. Si quelqu'un essaie de cuisiner et fait tout exploser, dix repas réussis ne lui feront pas oublier la première erreur — et donc le risque qui va avec.
Polie et cordiale, Maya agresse rarement les autres la première. Elle aime s'amuser et accorde peu d'importance à la dignité ou à l'honneur ; ce sont des concepts qui ne lui parlent pas. Le ridicule, par contre, elle connaît. Elle le ressent très fort. Du coup ce sera toujours la première à se mettre à siffler et à vous sommer de vous calmer "tout de suite nooon arrête reviens fais pas ça noon" — et si vous persistez, elle vous abandonne et part se cacher.
Elle ne gère pas ça. Vous vous débrouillez tout seul.


Histoire


Ça sent bon.

Allongée de tout son long sur le flanc, Maya étire les bras. Ses pattes ravisseuses glissent contre des pétales et des tiges souples. De l'herbe. Un peu de terre meuble. La sensation toute fraiche et délicate contre sa peau lui tire un sourire ; pattes étalées entre les fleurs blanches, elle soupire de contentement.
Je veux rester là.
Yeux toujours clos, cachée par les asphodèles, elle roule d'un côté à l'autre. Ça sent tellement bon et elle se sent tellement bien, tellement tranquille, allongée là, sans personne autour, pas de bruit, rien que l'odeur des fleurs, qu'elle se demande si elle ne pourrait pas y rester pour toujours. Elle ne sait pas où elle est, encore moins qui elle est, mais l'absence d'informations la laisse indifférente. Elle est bien, là ; elle est chez elle. En sécurité.
Presque endormie, sourde au monde extérieur, elle détend ses ailes dans son dos et marmonne quelques mots sans importance. Quelque chose à l'arrière de son crâne lui dit de ne pas ouvrir les yeux. Si elle voit, elle sera obligée de faire avec ; de prendre le décor en compte. Tant qu'elle roule et agite les pattes sans se préoccuper de rien, elle n'a pas à se poser de questions. C'est bien. Elle aime ça. Aucune envie de se réveiller.

Malheureusement pour elle, ce n'est pas comme ça que le monde fonctionne. La chance va et vient ; dans son cas, elle partit en courant quand quelqu'un se prit les pieds dans ses pattes et manqua de lui tomber dessus.

« Non mais ça va pas, qu'est-ce que tu — »

Yeux grands ouverts, tentant d'opérer une retraite stratégique pour mieux faire face au danger — tous sens en alertes, ailes dépliées, antennes redressées — Maya hurla de concert avec l'humain qui l'avait trouvée là.
Quand l'autre partit en courant, elle voulut faire pareil. Seulement ses pattes étaient bizarres, complexes, inhabituelles — et quand elle essaya de se mettre debout dessus, elle réussit juste à trébucher et à retourner embrasser la terre et les fleurs. Se rendre compte qu'elle n'avait aucun moyen de fuir si l'individu revenait la fit paniquer. Elle laissa filer des gémissements plus proches des ultrasons qu'autre chose, appuyée sur ses pattes ravisseuses, genoux dans la terre, pattes tremblantes, et paniqua de plus belle en se rendant compte qu'elle n'avait jamais marché là-dessus.
La réalisation avait de quoi perturber. Elle ne s'était pas posé la question de savoir d'où elle sortait, avant ça.

Au bout de quelques minutes à galérer et à s'énerver sur ses articulations flageolantes, elle réussit à se mettre debout. Tomba, une fois, deux fois, dix fois — et puis, à force, réussit à aligner un pas devant l'autre. Ce fut laborieux et plus qu'hésitant, mais la peur la motivait à bouger, et plus vite que ça ; elle n'aurait abandonné pour rien au monde. Elle entendait des voix, au loin, voyait des silhouettes marcher de-ci de-là. Ils ne faisaient pas attention à elle (pour l'instant) mais elle n'avait pas confiance. Elle ne savait pas quoi faire s'ils décidaient de venir lui marcher dessus, eux aussi.
L'instinct et les réflexes, yeux rivés sur ses bras roses et blancs, la poussèrent à chercher un endroit où se camoufler en attendant que le danger soit passé. Elle n'avait aucune idée d'où elle était, aucune envie de le découvrir et pas la moindre notion de quoi que ce soit — si on l'attrapait, on l'attrapait, et elle ne savait pas ce qu'on lui ferait.
Filer ventre à terre avec la grâce d'un cabri handicapé attira l'attention des passants, évidemment. Quelques Daemons et Quieti lui lancèrent de drôles de regards ; certains essayèrent même de lui parler, mais elle agita les pattes avant et redressa les ailes en guise de réponse.
Elle n'eut pas le réflexe de parler, même en les entendant. Elle se contenta de siffler, très contente de voir que ça les tenait à distance, et repartit en direction de la première cachette convenable.

Sa marche dura un moment. Quand elle eut enfin atteint l'Érèbe, elle s'affala dans un coin de fleurs roses où elle se sentait à l'abri. S'aplatir autant que possible lui sembla être la meilleure option ; personne ne pourrait la repérer, si elle se fondait avec les fleurs. Elle serait tranquille. Ça sentait bon, en plus. Parfait. Bien joué, ma grande.

Sauf que, évidemment, le plan parfait n'en était pas un.

Aussitôt qu'un Daemon passa dans le coin, il resta la fixer. Elle le fixa en retour, il la fixa, elle le fixa, et quand elle se rendit compte qu'il ne regardait pas juste les fleurs, en fait, mais l'avait totalement repérée (allez savoir comment ; son camouflage était parfait), elle se tassa un peu plus fort dans les fleurs. Ça n'émut pas beaucoup l'autre, mais peu importe. Si elle restait là, il ne pourrait pas la toucher. Et au pire elle pouvait toujours le taillader.
Quand il fit mine de s'approcher en lui racontant allez savoir quoi (des questions, principalement), elle agita une patte menaçante dans sa direction. Ça eut l'air de le refroidir mais ne le fit pas reculer pour autant ; au contraire, même. Il continua les questions, les "t'as un nom ?", les "tu viens d'arriver ?", les "tu peux marcher ?", jusqu'à ce qu'elle ne se mette à répondre "non" à toutes les sauces, visiblement très satisfaite de pouvoir l'ennuyer.
Sa deuxième tentative de rapprochement se solda par un nouveau coup de pattes. L'autre soupira, pas le moins du monde inquiet, et tint un doigt entre eux en lui disant de ne pas bouger.
Elle aurait dû prendre la poudre d'escampette. Mais en le voyant partir, elle se dit qu'elle était tranquille ; qu'il ne voulait juste plus la voir, et que c'était pour ça qu'elle ne devait pas bouger.

Bien tassée dans les fleurs, fleur à son tour, elle ferma les yeux et attendit.

Le type revint quelques heures plus tard avec deux autres personnes qui ne lui inspiraient absolument pas confiance. Elle avait profité de la tranquillité des lieux pour rouler sur son flanc à nouveau, étalée comme un poulain au soleil, et ne réagit au bruit qu'un peu trop tard. Le temps qu'elle essaie de sortir les pattes et de leur couper un bras ou deux, on l'avait attrappée sous les aisselles et redressée d'un coup. Elle se débattit, mais c'était peine perdue ; on la tenait trop bien. Comme lui parler ne donnait rien (elle ne faisait aucun effort et ne voulait rien entendre), on lui colla des élastiques sur les pattes pour les tenir fermées et on l'entraîna hors de l'Érèbe.
La voir se faire escorter en criant et en agitant les ailes dut beaucoup faire rire les personnes qu'ils croisèrent, mais elle, elle ne trouva pas ça drôle du tout. Elle avait peur, elle était en colère, et plus les mots faisaient sens, moins elle comprenait. Oui, elle venait de se réveiller. Non, elle ne voulait pas venir avec eux. Elle voulait rester dans les fleurs, tranquille, et ne plus avoir à parler à qui que ce soit. Elle n'aimait pas parler. C'était bizarre. Sa gorge tremblait et elle n'aimait pas ça.
Ça fit soupirer la personne qui lui tenait le bras et la forçait à avancer. Arrivés aux quais, elle s'était à peu près calmée. Observer le monde tout autour prenait toute son attention ; des voix, des visages, des bruits, des odeurs. Tout puissance mille. Ses yeux longèrent chaque angle, étudièrent chaque mouvement. Tout était nouveau. Ça lui faisait peur.

Le train ne lui plut pas du tout. Il fallut la tenir bien fermement pour qu'elle n'essaie pas de passer par une des fenêtres. Au moins, l'en faire sortir ne fut qu'une formalité — elle ne demandait pas mieux.

« On va où ?

-Aux bureaux. Tu vas avoir un nom, et euh... Une maison ? Je sais plus ce qu'ils fichent au juste, soupira l'homme à sa gauche. Un nom, c'est sûr. »

Tous les yeux plissés, elle fit la moue. Un nom. Le concept flottait dans un coin de sa tête, mais elle n'avait pas envie d'y réfléchir ; alors elle ne le fit pas. Elle se contenta d'avancer comme elle put, bien contente d'être soutenue. Elle aurait risqué de tomber, sinon. Ses jambes peinaient toujours à se coordonner entre elles.

Aux bureaux, une dame la reçut. On lui proposa plusieurs noms ; elle en prit un au hasard, parce que peu importe. Maya, ça sonnait bien. Et puis c'était court — facile à retenir. Elle préférait ça à autre chose de plus complexe.
Clef en main, elle fut escortée jusqu'à une maison et y entra sans savoir quoi faire. On lui avait promis de lui faire faire un tour de la ville le lendemain, pour qu'elle s'habitue ; quelqu'un lui avait dit de ne pas sortir quand il ferait trop noir, surtout s'il pleuvait ou qu'il y avait trop de vent. On lui avait enfilé un genre de tunique pour ne pas la laisser nue et avec ses pattes, impossible de l'enlever elle-même — elle fut obligé de le garder.

Couettes et matelas virés du lit, elle entreprit de se faire un nid convenable et s'y installa en soupirant.

Elle préférait largement les fleurs.

__________________________________________

« De l'argent ? C'est quoi, de l'argent ? »

Face à elle, un marchand fatigué se pinça l'arête du nez.
Deux semaines après son arrivée, Maya s'était exceptionnellement bien acclimatée. Elle avait appris les bases de la vie en ville — ne pas faire ci, ne pas faire ça — et tous les savoirs fondamentaux de la vie en communauté lui étaient revenus plus vite que si tout ça, elle l'avait déjà su ; c'était un peu bizarre, comme de savoir parler, mais elle n'en fit pas trop cas. C'était pratique, alors tant mieux. Pas besoin de s'en plaindre.
Marcher ne lui posait plus problème depuis un moment. Les endroits trop bruyants et les coups de coude dans ses flancs lui donnaient encore envie de filer des coups de pattes à tout va ; au cas où, on lui avait émoussé celles de devant. Plus de risques de faire trop mal à quelqu'un, comme ça. Ou pas plus qu'un autre doté de petites mains bien pratiques.
Lasse de s'entendre dire qu'elle ne pouvait pas acheter quoi que ce soit parce qu'elle ne travaillait pas (travailler, urgh), elle fit demi-tour et grogna de voir plein d'humains avec plein de pouces opposables tous très fonctionnels. Yeux baissés sur ses pattes ravisseuses, elle les replia d'un coup sec par dépit.

Okay. C'était compliqué, tout ça — pas facile d'apprendre autant de choses en si peu de temps — mais elle allait s'en sortir ; elle était forte. Pleine de ressources. Aller se cacher aussitôt qu'on lui faisait peur n'avait rien de honteux. Faire hurler les autres parce qu'elle avait une tête bizarre n'avait rien de honteux, non plus. C'était à eux de s'adapter. C'était chez elle, ici. La ville ne lui plaisait qu'à moitié, mais au moins il y avait du monde ; et quand elle en avait marre, elle pouvait toujours reprendre le train et retourner près de sa maison, là où elle s'était réveillée.

Affalée dans les asphodèles, elle étire ses pattes jusqu'au bout de ses drôles de pieds.

C'est chez moi.


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