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Natalya Belova
- A 05 102068 72 00 C -

Natalya Belova

En bref

Féminin
Pseudo : Never
Messages : 59




« I was afraid and angry,
Cut down my family tree,
Wondered why I couldn’t see.
These fists were always closed so tight and shaking,
They need release. »
Nom : Belova.
Prénom : Natalya.
Surnom : Natasha.
Sexe :
Âge effectif : 68 ans.
Âge apparent : 25 ans.
Arrivé depuis : Le 8 du quatrième mois de la première année.
Date de naissance : 06/07/2000, Samara, Russie.
Date de mort : 15/10/2068, Vladivostok, Russie.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle.
Groupe : Quietus.
Nationalité : Russe.
Langues parlées : Russe.
Ancien métier : Elle a fait tout et n'importe quoi. Vraiment.
Métier actuel : Serveuse.
Casier Judiciaire


▬ Crimes commis :
▬ Circonstances du décès :
▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :
▬ Rapport à l'alcool :
▬ Rapport aux drogues :
▬ Addictions :
▬ Mauvaises attitudes récurrentes :
▬ A été victime :


Physique



« All I've ever done is hide »

Natalya a beau avoir le corps d’une pin-up, difficile de distinguer quoi que ce soit sous toutes les couches de vêtements qu’elle enfilait de son vivant. Elle n’a jamais été coquette, ne s’est jamais intéressée à la mode et le maquillage et les talons hauts lui rappellent une partie de sa vie qu’elle aimerait oublier. Elle a toujours privilégié le confort à l’esthétique – il n’y a aucune raison que cela change une fois à Asphodèle. Son apparence est le dernier de ses soucis ; pour peu qu’elle se sente bien dans sa peau, un pull informe et vieux de dix ans fait parfaitement l’affaire.

Natalya est belle et a reçu beaucoup de compliments sur son joli minois. Elle en est consciente et c’est en partie pour cela qu’elle n’a jamais fait plus d’efforts pour se mettre en valeur ; si les autres la trouvent déjà magnifique comme ça, pourquoi se fatiguer ? Ses yeux bleus, très grands, disparaissent un peu trop souvent sous une frange laissée en jachère depuis vingt ans et parfois l’ombre d’une casquette. Ses sourcils sont clairs au points de passer inaperçu, et son petit nez se plisse d’indignation ou de concentration. Elle est très expressive, du visage comme du corps, ce qui peut faire rire quand elle se met à s’agiter pour expliquer quelque chose – plus elle est passionnée, plus elle remue. Natalya a porté un appareil pendant des années et sourit beaucoup afin d’exhiber ses jolies dents, un sourire que même une molaire en moins à la suite d’un accident n’a pas fait disparaître. Ça se voit à peine, de toute façon.

Ses cheveux blonds et épais sont très longs, pas toujours attachés ni très bien coiffés. Elle en fait une queue de cheval ou un chignon à la symétrie douteuse pour travailler, une tresse de temps en temps, et c’est bien tout. Plus jeune, elle avait des boucles d’oreilles ; avec le temps, elle a cessé de les porter et il n’en reste qu’une petite trace à peine visible.
En parlant de traces, elle a deux cicatrices : l’une sur la pommette, qu’un coup de poing a ouverte, et la seconde sur le bras droit, où plusieurs cigarettes sont venues s’écraser. Tous les autres coups n’ont pas laissé leur marque, pas physiquement.

Pour finir, Natalya est de taille moyenne du haut de son mètre 65, et pas toute légère ; la graisse de sa poitrine et de ses fesses doit bien entrer en compte quelque part.


Caractère



« Guess I'm everything that I thought I was not »

A bien des égards, Natalya n’a jamais grandi ; elle agit toujours comme une petite fille tantôt perdue, tantôt émerveillée, et incapable de prendre de bonnes décisions sans aide.

La vie lui a pourtant collé très tôt de grosses responsabilités dans les bras. Mariée à 18 ans et mère dans la foulée, elle a dû apprendre à s’occuper de son foyer sans l’aide de papa et maman, à tendre une oreille indulgente et une épaule rassurante à ses enfants. Pour peu qu’elle ait elle-même des bras pour la remettre debout, tout va pour le mieux. C’est une fois seule qu’elle ne fonctionne plus ; elle aime trop la stabilité et le quotidien pour bien réagir dans les moments de crise et traîne les pieds quand une décision importante s’impose – et ça même lorsque sa vie est en jeu. Gauche, droite ? Natalya préfère faire du surplace et se manger les conséquences en pleine face. Et quand elle se décide finalement à bouger, le choix est rarement le bon. Elle n’est ni réaliste, ni très intelligente, et la panique obscurcit son jugement. Un animal aux abois possède plus de bon sens qu’elle.
Malheureusement pour elle, elle est aussi naïve et influençable, et protège très mal les bris de sa confiance. N’importe quel feu lui semble accueillant, et elle est proprement incapable de discerner le mensonge dans des voix suaves avant qu’il ne soit trop tard.
Elle en a rongé ses doigts à bien des reprises.

Égoïste, elle se fait passer avant les autres et ne réfléchit guère aux conséquences de ses actions – pas avant que le mal ne soit déjà fait. Pas avant qu’elle ne se tape la tête contre le mur en se demandant ce qu’elle aurait pu faire différemment, ce qui cloche chez elle pour qu’elle soit à ce point incapable de réussir quoi que ce soit. Défaitiste, bruyante dans son chagrin, elle n’a pas l’habitude de ravaler ses larmes. Et quand elle est en colère, elle refuse qu’on l’approche, refuse toute aide.
La provoquer, c’est obtenir une réaction vive et indignée, encore et toujours au-delà de toute réflexion à long terme. Puérile, irréaliste, trop bête pour survivre par elle-même. La moitié du temps, Natalya se déteste.

Elle n’est pas méchante, pourtant, elle est vive et a le rire facile ; elle sait s’amuser, et quand tout va bien dans sa vie, elle est de très bonne compagnie. Elle n’est pas très bonne pour garder un secret (elle laisse tout s’échapper en faisant le moulin à paroles), mais elle ne blesse jamais sans le vouloir. Elle n’a pas la rancune très tenace, et pardonne très vite. Par-dessus tout, elle regrette.
Et quand elle regrette, elle s’excuse.


Histoire



« Somewhere down the line,
My tender heart has turned to lead.
And even if I get to meet you one final time,
I’d rather it be on your deathbed. »

Natalya, que tout le monde appelle « Natasha », est née en l’an 2000 à Samara, en Russie. Elle y passe les trois premières années de sa vie (années floues dont elle n’a aucun souvenir) avant que sa famille ne déménage à Moscou. C’est là que son petit frère Mikhail naît, complétant une fratrie qui en plus d’elle comptait déjà un petit garçon de deux ans son aîné, Lev. Papa est policier, maman est secrétaire ; son enfance se déroule sans accrocs, comme celle de tant d’autres fillettes de son âge. Leur maison n’est pas très grande, et ils ne peuvent pas partir en voyage en Europe ou sur des îles tropicales, mais elle ne manque de rien, et surtout pas d’amour.
Ses deux meilleurs amis pour la vie sont Raisa et Yuri. Elle aime beaucoup son grand frère, qui fait du basket et est le garçon le plus cool qu’elle connaisse, mais fait la tête à son petit frère qui s’acharne à la suivre partout – elle n’a pas besoin d’un bébé dans les pattes, elle est grande. Tellement grande qu’elle se voit déjà mariée à une célébrité, une tripotée d’enfants dans les bras. Cela fait rire sa mère (son père, beaucoup moins), qui lui rappelle qu’elle a le temps de grandir. Qu’est-ce qu’on peut savoir de l’avenir, à 11 ans, après tout ? Pas grand-chose.
Natalya ne se rendait pas compte à quel point elle ne connaissait rien de son avenir.

Entre bêtises et rigolades, Raisa et Lev décident de sortir ensemble, ce qui ne plaît pas du tout à Natalya. Elle tempête, menace de se jeter dans la Moskova s’ils ne rompent pas sur le champ et son frère doit la traîner jusqu’à la maison pour l’empêcher de fuguer dieu seul sait où. Leur belle histoire d’amour dure un an en tout et pour tout, mais laisse à Natalya une désagréable impression de brûlure à la langue. Puisque personne ne l’écoute ou ne se préoccupe d’elle et de ses sentiments, alors elle en fera autant. Nah.

Élève médiocre et pas du tout intéressée par les cours, elle sèche régulièrement pour retrouver des amis ou simplement se promener en ville. Tout lui convient mieux que rester assise pendant deux heures à écouter un professeur déblatérer des choses sans queue ni tête, même le silence. Lors d’une de ces pérégrinations matinales, elle fait la rencontre d’Adam Leonov, un apprenti mécanicien de trois ans son aîné. Natalya le trouve immédiatement hyper cool et beau, et ils discutent durant toute la pause déjeuner de ce dernier. Ils échangent leurs numéros, promettent de se revoir – et se revoient dès que Natalya se faufile hors du lycée jusqu’à son garage. Au bout de trois semaines, il lui propose de sortir avec lui, ce qu’elle accepte sur le champ. Pas une seule fois elle ne se dit que ça va trop vite, qu’ils devraient apprendre à se connaître avant d’entamer quoi que ce soit ; en deux mois, elle est persuadée de l’épouser et lui a donné sa confiance aveugle et sa virginité. Ses parents voient d’un très mauvais œil ce garçon violent à la drôle de dégaine débarquer dans leur vie, et qu’il ait un frère aîné responsable pour veiller sur lui ne change pas la donne. D’où il sort, hein ? Où sont ses parents ? Oh, sa mère est alcoolique et son père a quitté le domicile, du coup c’est son frère qui s’occupe de lui. Tu sais comment ça finit, ce genre d’histoire ? A la morgue, ou dans un foyer pour femmes battues.

Natalya est outrée par ce manque de confiance. Son Roméo est irréprochable, un vrai gentleman, et l’année suivante elle tombe enceinte. Son père frôle la crise cardiaque et semble à deux doigts d’aller arrêter le voyou de petit-ami pour avoir souillé sa fille. Sa mère et ses frères ont juste l’air déçus. Qu’à cela ne tienne ; Adam l’a demandée en mariage, et elle compte bien convoler le jour de ses 18 ans.

En Mai 2018, deux mois avant ses 18 ans, Evgenya vient au monde. Natalya l’adore immédiatement, et Adam encore plus. Sa famille met de côté sa colère et son appréhension pour féliciter les jeunes parents et s’entretenir avec Vladimir, le frère d’Adam. Il a 27 ans, gagne sa vie comme il peut, mais à la tête bien vissée sur les épaules. Si son frère a un problème, il accourt. Il en va de même pour Natalya, et maintenant Evgenya.

Car la famille, c’est sacré.

Adam et Natalya se marient en Août de la même année, et déménagent dans un petit appartement. Tout est idyllique pendant quelques mois, jusqu’à ce que la colocation permanente ne commence à leur peser. Les défauts et manies agaçantes de l’autre leur apparaissent, et ils se disputent de plus en plus souvent. Là, la jeune femme découvre qu’Adam préfère frapper que crier ou régler les choses en adulte : le premier coup part en Décembre 2018, et ne sera pas le dernier. Parce qu’elle l’aime et ne veut pas le perdre (et qu’il s’excuse à chaque fois), elle ne dit rien à personne. Ça passera, et puis lui aussi il m’aime ; il ne me ferait aucun mal. Pas pour de vrai. Pas volontairement.

Si seulement, Natasha. Si seulement.

La jeune femme ne sort presque plus, elle se consacre entièrement à sa fille et à l’entretient de la maison. Changer Evgenya, la laisser faire la sieste, passer le balais, préparer à manger, faire la vaisselle, mettre de l’antiseptique sur ses plaies. A force, devoir cacher les cocards derrière ses mèches trop longues lui parait presque normal. Mettre des manches longues pour dissimuler les brûlures de cigarettes aussi. Elle évite ses parents, ne répond pas à Lev quand il frappe à la porte. Raisa et Yuri ne sont plus qu’un lointain souvenir. Mikhail a fini le lycée, haut la main ? Je ne savais pas.
Elle ne sait plus grand-chose du monde extérieur, la faute à Adam, et sa faute à elle un peu aussi. Plus rien ne l’intéresse – à part Adam et Evgenya, sa toute petite princesse qui ressemble tellement à son père, un peu plus chaque jour. Ça lui crève le cœur à chaque fois.
Un soir, après une violente dispute, Adam la met à la porte et tourne le verrou. Sonnée, elle doit passer la nuit sur le paillasson, la honte lui ayant bloqué les cordes vocales. Au voisin qui s’étonne de la voir couchée là, elle lui répond qu’elle s’est endormie, un peu saoule. Les mots lui arrachent la gorge.

C’est Adam qui boit, comme sa mère. Mais ça, elle n’ose pas le dire.
Malgré tout, c’est une première fissure le long du mur, le long de sa carapace.

Peu après, Natalya se rend compte qu’elle est enceinte. Adam est extatique, elle espère surtout qu’un nouvel enfant le fera se tenir tranquille. Elle a peur qu’il ne la frappe, qu’il la fasse perdre le bébé. Rien de tout ça n’arrive, et il l’entoure au contraire de soins et d’amour. Elle en arrive à se dire qu’elle aimerait rester enceinte pour toujours.
Maxim naît le 6 Juillet 2023, le jour de ses 23 ans. Elle l’adore déjà. Durant quelques mois, leur vie est de nouveau calme et idyllique. Puis les coups reprennent, et elle trébuche, se prend les murs, garde les lèvres closes car non, je ne dirai rien. Je ne crierai pas.
Le soir, elle pleure seule au salon, pendant qu’Adam dort tranquillement dans la chambre.

Natalya laisse traîner l’inévitable, jusqu’en Juin 2023. Le poing qu’il lui met lui ouvre méchamment la pommette et il la laisse à terre, part au travail comme si de rien n’était. En épongeant le sang, le déclic se fait. Elle ne peut pas continuer à vivre comme ça. Pas si elle veut survivre, pas si elle veut voir ses enfants grandir. Alors elle se lève, laisse tout en plan, remplit autant que possible ses valises et prend Maxim sous le bras. Elle claque la porte, récupère Evgenya à l’école sous un prétexte fallacieux et retourne chez ses parents.

Là, c’est le drame.

Ses parents tentent de la consoler mais lui disent surtout qu’ils avaient raison, que ça avait fini exactement là où ils lui avaient dit que ça allait finir. Lev veut aller chercher Adam au travail pour lui casser la figure. Mikhail lui pleure sur l’épaule. Tout le monde se met d’accord pour faire front commun et l’empêcher de retourner vivre là-bas.

Adam ne se pointe pas à son domicile comme elle avait pensé qu’il le ferait dès son retour du travail. Elle se dit qu’il doit penser qu’elle va revenir, que c’est temporaire, que ça ne durera pas. Et ça aurait pu ne pas durer, sans l’acharnement de sa famille.
Quand il vient la voir, au bout de trois jours, il est fou de rage. Il crie, lui dit qu’elle ne peut pas l’empêcher de voir ses enfants, qu’il a autant de droits sur eux qu’elle n’en a. Ses parents le mettent dehors. Il revient le lendemain, en compagnie de son frère, et les deux familles trouvent un terrain d’entente. Ils divorceront, et les Belov auront la garde exclusive des enfants. Il pourra toujours venir les voir, mais pas sans surveillance.
Natalya a plus peur du regard froid d’Adam que de ses poings.

La vie reprend son cours, et Natalya se cherche. De retour chez ses parents, elle ne sait pas quoi faire de ses mains. Elle n’a pas eu son diplôme, n’a aucune qualification professionnelle ; en gros, une mère célibataire paumée dont personne ne voudra. Ses frères ont trouvé leur bonheur, l’un dans la construction et l’autre dans l’ingénierie, mais elle voit ses rêves de petite fille tomber en morceaux. Elle s’occupe de ses enfants, nourrit les chiens, rêve à une vie meilleure sans trop se bouger pour autant. Il faut que ses parents en aient assez de la voir soupirer pour qu’ils la forcent à dégoter un petit travail de serveuse. Ils lui prennent un appartement, dans lequel elle s’installe avec ses enfants, la boule au ventre. Elle n’aime pas être seule, elle a peur qu’Adam ne vienne les lui voler, et elle sait qu’elle ne survivrait pas à ça – dans tous les sens du terme. Il la laisserait pour morte, quel que soit le moyen employé.

Evgenya est une fillette songeuse et intelligente, qui ressemble terriblement à Adam. Maxim est son rayon de soleil, il s’efforce de mettre les cubes dans les trous en forme d’étoile sans jamais se décourager. Il lui ressemble à elle – et elle le préfère, et Evgenya s’en aperçoit, mais elle est encore trop petite pour que la scission se fasse.
Un jour, Natasha, tu le regretteras.

En Mars 2027, le cauchemar devient réalité. Adam défonce la porte, la menace, lui dit qu’il la tuera si elle ne le laisse pas voir leurs enfants. Qu’il les prendra de force s’il le faut. Natalya panique, et plus il crie plus elle s’affole. Il lève la main, et tout son corps est pris d’un sursaut de survie. Bats-toi. Bats-toi ou il te tuera.
Elle s’empare d’un couteau et le lui enfonce dans la poitrine.

Tout se passe très vite (alors que dans ses souvenirs, tout se joue au ralenti) et avant qu’elle puisse réaliser ce qu’elle vient de faire, Adam est tombé à terre dans une mare de sang. Il y en a partout sur le sol, sur ses chaussures, sur ses mains et son pull –

« Maman ? »

Evgenya la regarde, en pyjama. Les cris ont dû la réveiller.
Natalya a envie de pleurer, et elle pleure. Sans s’arrêter, jusqu’à l’arrivée de la police.

Les faits sont assez clairs pour éviter la prison à Natalya. Le fait que Vladimir ne nie pas les violences faites par son frère à son égard l’aide beaucoup. Le procès est éprouvant, tout comme les visites d’Evgenya chez les psychologue. Voir sa mère en sang au-dessus du corps de son père laisse des séquelles, paraît-il. Tout comme les cris, et les claques entraperçues par l’entrebâillure de la porte. Natalya a l’impression d’avoir gâché la vie de sa fille, et la sienne aussi. Pendant ce temps, Maxim rit, inconscient de tout.

La justice la laisse tranquille, mais les cauchemars l’assaillent. Ça et les amis d’Adam, qui lui reprochent sa mort. Elle reçoit des lettres de menaces, tourne en rond, pleure sur ses parents, se renferme un jour sur deux, et passe devant la gare en allant chercher ses enfants à l’école. La solution lui apparaît, claire comme de l’eau de roche.
De retour à la maison, elle met toutes ses affaires dans une valise, une fois de plus, et prend ses enfants par la main. Elle s’enfuit comme une voleuse, sans rien dire, et saute dans le premier train à direction de l’inconnu.

« Maman, où on va ?

— N’importe où. »

N’importe où le visage d’Adam ne puisse plus l’atteindre. Avoir la paix, enfin, tourner la page.
Être heureuse.

Le train parcourt le chemin de fer transsibérien, et les dépose à Iekaterinbourg. Natalya a assez d’argent sur elle pour faire dormir les enfants dans un hôtel, mais jusqu’à quand ? il faut qu’elle trouve un travail, et vite. La chance lui sourit, puisqu’elle parvient à se faire embaucher dans un petit restaurant Arménien. Quelqu’un de plus fin aurait remarqué les combines louches des propriétaires, mais pas Natalya. Sa confiance aveugle l’entraîne dans un tourbillon d’ennuis dont elle ne voit pas le bout.
La drogue passe et repasse entre les murs du restaurant, et elle la fait circuler elle aussi – d’abord inconsciemment, puis sciemment. Elle a besoin d’argent, elle a besoin d’un logement pour ses enfants. Tout cela, elle l’obtient, mais à quel prix ?
Quand ses enfants sont à l’école, elle fait la mule, ne cherche pas à se tirer de là et s’enfonce un peu plus. Elle est prise dans une rixe avec un autre groupe et manque d’atterrir à l’hôpital. Mais elle a l’habitude des blessures, l’habitude du sang, et elle serre les dents le temps que la douleur passe.

Ça ne laisse même pas une marque, au contraire de l’estafilade qui orne toujours sa pommette.
Adam n’a pas disparu, il est toujours là, à se moquer d’elle et la narguer. La sensation du couteau qui ripe contre les os la fait vomir la nuit.

Elle reste trois ans environ à Iekaterinbourg. Sa vie ne la satisfait pas, elle veut trouver meilleur ailleurs ; car il y a forcément meilleur ailleurs. Elle a besoin d’y croire pour survivre.
Natalya prend à nouveau ses enfants par la main et saute dans le Transsibérien.

Leur prochain arrêt est Krasnoyarsk. Puis Ulan Ude – et tant d’autres villes plus petites dont elle ne se souvient plus. Sa mémoire est une bouillie de noms et de visages, de sachets de poudre blanche, de pleurs et de rires mêlés. Elle se souvient d’une ville avec des immeubles gris comme la pluie, tachetée de néons colorés où elle enfermait ses enfants la nuit pour pouvoir gagner de l’argent. Des bras velus, des lèvres sur les siennes, beaucoup de regrets mais des billets plein les mains. Ce n’est pas une vie, ça, Natasha. Mais tant que ses enfants ont un toit au-dessus de leur tête, elle s’en moque.

Elle tombe amoureuse une seconde fois, aussi violemment que d’Adam, mais Matvei n’est pas quelqu’un de bien – leur histoire se termine sur une détonation, et la promesse de Natalya de ne plus jamais aimer qui que ce soit. Chaque fois qu’elle donne son cœur, quelqu’un en meurt. De ses mains.

Elle ne peut plus se regarder sans y penser. Les nuits sont longues et froides.

Elle perd aussi ses enfants le long de la route. D’abord Evgenya, devenue si silencieuse depuis la mort de son père, et qui s’est progressivement éloignée d’elle à chaque faux terminus. Les cris, les disputes, et puis un jour elle s’est plantée sur le quai avec un sourire. Dix-huit ans, comme elle le jour de son mariage, ses cheveux bruns trop longs lui fouettant le visage.

« Je ne viens pas. Tu ne peux pas me forcer. »

Même pas un désolé, même pas un regret, elle l’a regardé monter dans le train avec Maxim sans esquisser le moindre geste. Natalya ne l’a quittée des yeux que lorsque les rails ont happé son visage.
C’était la dernière fois que je la voyais.

Maxim, qui idolâtre sa mère, la suit partout sans se poser la moindre question. Plus il grandit, plus il veut l’aider, la protéger, mais il est bête comme elle et leur attire plus d’ennuis qu’autre chose. Il se bat, fonce tête baissée dans le danger, et il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. La perte d’Evgenya a rendue Natalya folle de lui, et elle ne peut imaginer sa vie sans lui. Son fils, son tout petit, qui lui ressemble tellement et pour lequel elle a tenté en vain de construire une vie – une vie qu’elle aurait pu lui donner à Moscou, mais dont elle a choisi de se détourner. Elle ne sait plus si c’est par peur ou vanité.

Quand elle s’aperçoit que Maxim prend de la drogue, elle ne sait plus grand chose. Elle tente maladroitement de l’en sortir, mais lui fait plus de mal que de bien. Elle songe à revenir à Moscou, contacter ses parents, tendre la main pour qu’il puisse avoir une chance de s’en sortir. Il n’a pas encore trente ans, il a la vie devant lui.
Il meurt d’une overdose avant qu’elle ait pu prendre une décision. Quand elle le découvre, il respire à peine. Il meurt dans ses bras, sans que personne ne puisse rien y faire. Son cœur se brise.
Elle ne pense plus à rien. Après l’avoir enterré, elle met dans ses valises le peu d’affaires qu’elle a.

Natalya monte à nouveau dans le Transsibérien.
Seule.

Elle se laisse porter au bout du chemin et arrive à Vladivostok. Elle a mis 23 ans à aller d’un bout de la Russie à l’autre. Fini les rêves, fini la route, elle décide de s’y installer et d’attendre que le temps passe. Quand elle repense à tout ce qu’elle aurait pu faire en 23 ans, elle veut mourir. Peut-être qu’elle était condamnée dès le début – qui sait ? Il aurait suffi qu’elle ne rencontre pas Adam, qu’elle ne parte pas de chez elle. Tout aurait pu être différent.

Dans une autre vie, si Dieu a pitié d’elle.

Elle passe dix-huit ans dans cette ville à l’autre bout du monde. Elle avance, pleure plus qu’elle ne rit, mais au moins elle rit. C’est fou ce que le temps peut faire aux vieilles blessures. Elle n’a plus de cœur à mettre en mille morceaux, c’est plus simple de vivre sans en avoir le goût, sucré ou amer. Elle aime la mer, se dit qu’elle aurait dû arriver ici en premier et refaire sa vie. Maxim est mort, elle sait qu’elle ne reverra jamais Evgenya. La Russie, c’est immense ; elle peut être partie partout dans le monde, vivre à deux rues de chez elle ou avoir rejoint son frère. Natalya s’est résignée à ne jamais connaître le fin mot de l’histoire.

Elle se dit aussi qu’elle n’a qu’à suivre le chemin de fer jusqu’à son terminus pour la retrouver.
Elle la connait.




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Félicitation

Vous êtes officiellement validée ♥

NATASHA URIEJDTSKFJCNIO?
im dead to the world
my ashes in motherland
calm down stalin

Pas de fautes non plus, pas de soucis, tout va bien, tout est beau, tout est magnifique, je jette des fleurs sur son CADAVRE et je pleure de tristesjteiofkld
Je voulais que Maxim vive. Je savais qu'il mourait mais. JE SAIS PAS J'AI LE DROIT D’ESPÉRER OK. Accessoirement je veux voir Evgenya être heureuse et épanouie dans la vie. Et Adam câliner sa fille ??? Cinq minutes de bonheur. Je n'en demande pas beaucoup. Dix peut-être //:
*colle tout le monde ensemble en hurlant*
ET PLUS DE MATVEI TANT QU'ON Y EST. Je veux voir sa tête de délinquant. Et si tu pouvais donner un type bien à Natasha pour changejtkdnrfd c'est plus de la malchance là elle le fait exprès. (tu me diras c'est peut-être son genre les bad bois) (je pars l'attacher à une chaise pour la protéger d'elle-même, comme Elinor)
CE SONT TOUS DES BEBES KRKRKRKR B'( (ou presque) Je pars avec Lev btw personne ne peut m'en empêcher.



Allez en route mauvaise troupe.

Tu peux dès à présent recenser ton avatar, ton métier et demander une chambre pour t'en faire un petit nid douillet. Tu peux également poster une demande de RP ou créer ton sujet de liens. Ton numéro va t'être attribué sous peu, c'est parti mon kiwi, et tu vas être intégrée à ton groupe dans l'instant. Tu arriveras dans la pièce Ouest.

Tchou tchou  Natalya Belova ▬ « Looks like you'll have to face yourself after all »  1614271194

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