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Suite de Qui a dit que le spectacle était fini ?

Et peu lui importait que Blackjack n'était pas content, ce ne serait pas ses beaux yeux qui lui feraient changer d'avis et se montrer laxiste. S'il faisait des bêtises, et ce surtout au Théâtre, Sol serait le premier à essayer de l'arrêter et de le sermonner. Il n'hésiterait pas non plus à user de la violence, dans certains cas. Mais il ne souhaitait bien sûr pas que cela en vienne jusque là.

« Aaaaah, j’ai compris ! Tu veux qu’on s’infiltre dans le théâtre ? »

Un spectateur averti aurait entendu l'air s'échapper de sa gorge, faisant fuir un léger son proche de l'étranglement. Les membres de Sol se raidirent et, si l'on pouvait voir ses yeux, Blackjack aurait sûrement (il espérait) mieux compris le message à travers ces derniers de la taille d'assiettes. Outre la surprise, son estomac avait comme reçu un coup terrible qui le pliait en deux métaphoriquement. Il sentait la peur, la panique, mais aussi la colère pointer le bout de leur nez dans les coins de son esprit. Sous l'émotion, ses poings se serrèrent au point que ses doigts dérapèrent sur la plastique de la planche à roulette, lui faisant faire un petit bruit agonisant.
De toute façon, le Daemon cornu était déjà à six lieux de là dans sa tête et n'avait plus rien à faire des réponses corporelles de l'agent noir.

« C’est par où déjà ? »

Blackjack n'attendit pas la moindre réponse avant de prendre les devants, et la sérénité retrouva Sol tout entier quand il constata avec bonheur que son jeune ami allait dans une direction autre que celle du Théâtre. Il connaissait tellement le chemin par cœur qu'il ne lui fallut pas une seconde pour se rendre compte de son erreur.
Ouf. Dieu merci. Comme diraient certains humains. Cette expression n'avait que peu de sens pour lui - sauf s'il mettait l'image du Théâtre comme entité derrière ce « Dieu », mais il embrassa sans problème l'émotion qui y était associée.
S'il n'aurait pas à poursuivre Blackjack pour mieux l'assommer, la première partie de l'acte restait cependant inévitable. Il n'allait certainement pas le laisser vagabonder tout seul et, mine de rien, les deux Daemons devraient quand même toujours se trouver un abri. Question de vie ou de "mort". Il ne le répéterait jamais mentalement assez, mais ça aurait été tellement plus simple de trouver des lieux faits pour ça. Ça ne manquait aucunement. Il s'inquiétait malheureusement trop pour Blackjack et donc, après avoir retrouvé ses moyens, il s'élança à sa poursuite. L'animal avait une bonne longueur d'avance et Sol l'avait déjà perdu de vue. Heureusement, ce dernier courait vite et l'autre n'était pas le plus discret des cambrioleurs. Entre les poubelles renversées, les rires et les cris, c'était comme une ligne toute tracée dans sa direction. Ils arrivèrent ainsi jusqu'aux quartiers commerçants et Sol fut obligé de ralentir, ne trouvant plus d'indices quant à la position de Blackjack. Il tendit l'oreille, à l'affût du moindre bruit, moindre vitre brisée ou crochetage maladroit. Le temps pressait, le ciel était lourd au-dessus d'eux et l'averse était imminente. Dans tous les cas, il serait obligé de le suivre où qu'il soit allé.


Bouh. :

Blackjack
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Blackjack s’était perdu.
Pas étonnant, vu la vitesse à laquelle il était parti – et sans savoir où il allait, mais quand même. Rien ne ressemblait au théâtre, ici. En fait, il y avait des risques pour que le théâtre soit à l’autre bout de la ville et qu’il ait foncé dans la mauvaise direction ; il était pas encore assez stupide pour être passé à côté sans le remarquer. Il y voyait clair, comme en plein jour !
Il poussa un soupir en enjambant un muret. Rien en bas, rien en haut, circulez et passez votre chemin. Le vent lui brûlait les joues et chaque pas le rapprochait de son inéluctable destinée : devoir avouer à Sol qu’il les avait trahis, perdus, qu’il avait bafoué sa confiance et qu’ils allaient devoir passer la nuit dans un bâtiment quelconque au lieu du théâtre. Sol n’allait pas s’en remettre, il aimait tellement le théâtre ! Et d’ailleurs…

Le daemon se pencha au croisement, plaqué contre la brique grise d’un commerce. Où est-ce qu’il était ? Depuis quand il ne le suivait plus ? Il était sûr de l’avoir entendu derrière lui quand il s’était ramassé sur une poubelle, mais… Non, songea-t-il en plissant les yeux, aucune certitude. Ça avait pu être le vent, les feuilles, les sons portaient loin la nuit. Il l’avait trop souvent appris à ses dépens.
Il fit un pas dans la rue,  avisa un nom anglais (Daily Delight ?) et s’approcha de la vitrine. Une boulangerie, ou une pâtisserie, Andrew n’avait jamais réussi à lui apprendre la différence ; bref, un truc où on vendait d’autres trucs à manger. Parfait pour passer la nuit. Et même si ça ne l’était pas, ils allaient devoir faire avec parce que le vent commençait à être menaçant.

Arrrgh, où était l’autre partie du « ils » ? Blackjack sonda à nouveau la rue, sans succès. En désespoir de cause, il se mit à tirer la porte d’entrée. Toujours rien. Ça commençait à bien faire, toutes ces portes fermées ! Où était la confiance ? L’envie d’aider son prochain, coincé dans la rue sous la tempête ?
Il sortit un petit objet métallique de sa poche, et le fit jouer dans la serrure. Ting.

Il était abruti pour beaucoup de choses, mais il était passé maître dans l’art de forcer les loquets.

Tu peux pas trop t’en vanter, mais booon.

Andrew n’avait jamais su d’où il tenait ça. Pas facile de se rappeler des détails, avec une mémoire qui part en vrille.

« Sol ? »

Le vent couvrit sa voix et lui envoya sa capuche dans les yeux. Il poussa un cri aigu et dégagea ses mèches noires de son front. Il commençait à plus rien y voir, la pluie n’allait pas tarder.

« SOL ME LAISSE PAS TOUT SEUL. »

Peut-être qu’il était parti dans la bonne direction du théâtre et l’attendait là-bas. Jack fronça les sourcils, risqua un œil au ciel puis se rencogna contre la porte. Nooope, même pas en rêve. S’il faisait le chemin inverse, il allait se prendre une saucée en plein figure. Il refusait. Il avait assez payé. DAMN YOU, RAIN.

Les promeneurs étaient tous partis, et les habitations étaient loin. Le vent le rendait presque muet, personne ne pouvait l’entendre.
Alors, à court d’autres idées et parceque c’est ce qu’il savait faire le mieux, il se mit à barrir à tout va.


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Mince, est-ce qu'il l'avait vraiment perdu ? Le vent avait eu le temps de le rattraper et Sol devait tenir sa cape pour ne pas que celle-ci le fasse s'envoler. Des éclats de lumière explosaient au loin et la pluie rejoindrait la fête tôt ou tard. Un peu pressé par la force des choses, le Daemon tâchait du mieux que possible à garder son calme quand, soudainement, il entendit comme une créature dans la nuit. Cou tendu comme un animal surpris, Sol en chercha la source tout en se demandant où ça pouvait venir ... quand la révélation le frappa. Il connaissait ce cri. Blackjack.
Les sentiments se mélangèrent en lui, entre le bonheur d'avoir retrouvé son compagnon, la perplexité face à sa stratégie pour l'appeler ... Mais au moins ça avait marché. Et c'était étrangement au meilleur moment. Le taux d'humidité dans l'air avait drastiquement monté et, dans son dos, Sol pouvait sentir les trombes d'eaux menaçantes le poursuivre. Maintenant qu'il savait par où aller, l'ombre ne se fit pas prier et courut à grandes enjambées vers son objectif.
La pluie lui léchait quasiment les bottes à ce stade et il piqua le sprint de sa vie quand il reconnut les yeux jaunes brillants de Blackjack à la porte d'une boutique. Lorsqu'enfin seuls quelques mètres les séparaient, Sol sauta sur Blackjack à la façon d'un chat joueur sur sa proie, le mettant à terre contre le carrelage de ce qui avait bien l'air d'être une boulangerie. Les étalages étaient vides, mais le décor ne laissait pas de place au doute. Dans tous les cas, ils n'avaient pas le temps pour ça. Avant que le vent ne vienne aider la pluie à les atteindre malgré le toit au-dessus de leur tête, Sol se remit droit sur ses jambes et alla fermer la porte. Ils étaient à l'abri.
Mais le soulagement d'avoir retrouvé Blackjack et de ne pas avoir fini du mauvais côté de la tempête commença tout doucement à muer en appréhension. Qu'est-ce qu'il allait lui réserver, cette fois.
L'ombre se retourna et glissa le long de la porte à laquelle il s'était adossé pour reprendre son souffle jusqu'à ce que ses fesses ne trouvent le sol. Le vent y tambourinait comme s'il souhaitait entrer et il sentait presque le froid de la pluie transpercer le verre jusqu'à son dos. Cette petite course avait été terrible, il ne se souvenait pas avoir eu à courir aussi vite depuis des lustres. Et d'ordinaire c'était plutôt pour rattraper des petites canailles que pour fuir un danger imminent. Ses jambes en tremblaient encore un peu, c'était une sensation bien étrange.


Bouh. :

Blackjack
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Le mammouth n’ameutait rien et les frissons du désespoir commençaient à envahir ses membres. Il n’aurait pas su l’expliquer, mais il sentait la pluie – et pas parce que le vent jouait du piano dans les arbres au loin, non, c’était une odeur particulière. Un pressentiment. Un picotement à l’arrière du crâne. A force de vivre ici, forcément, les soubresauts d’Asphodèle devenaient familiers. Dire qu’il était encore jeune… S’il dépassait les 100 ans, comme Sol, allait-il fusionner avec la terre ?

Ew. Il s’arrangerait pour disparaître avant ça. Plutôt mourir, comme disent les gentils Commoti. Pour appuyer son argumentaire intérieur, il adressa un signe malpoli au ciel chargé. Mère nature lui renvoya la politesse à coup de courants d’air bien placés.

Le jeune homme ôta sa capuche de sa figure pour la énième fois. Et si Sol n’arrivait pas à temps, il était censé faire quoi ? Rentrer et regarder par la fenêtre en pleurant, ou tenter une percée vers le théâtre ? Il n’avait pas envie de se recevoir l’averse en pleine figure ! Mais Sol. Mais la pluie. MAIS SOL.

Aaargh, mais la pluiiiie…

Heureusement pour lui, son dilemme vola en éclats quand une silhouette toute noire se découpa sur le fond gris des bâtiments. C’était Sol, et il faisait la course avec le mauvais temps. Blackjack écarquilla les yeux, soulagé ; il leva les bras et se mit à pousser des cris d’encouragement, comme si brailler pouvait lui mettre un moteur aux bottes. Il ne se tut que lorsque le plaquage de Sol lui ôta l’air des poumons. Sonné par le carrelage de la boulangerie, il resta un moment à terre à contempler sa vie – et le plafond, surtout.
Wow. Joli. Très belles cloches, très belles étoiles. Elle était bizarre, la déco, ici.

Il se rendit compte que c’était lui qui voyait des choses quand il se redressa et que les clochettes le suivirent. Sol était assis contre la porte, peut-être un peu secoué par sa course-poursuite ; c’était toujours difficile à dire. Blackjack, lui, troquait déjà l’anxiété de se recevoir de l’acide dans l’œil pour une excitation difficilement contenue.

Il sauta sur ses pieds tel un ressort. Ils étaient à l’abri, et ils s’étaient infiltré quelque part ; bon, pas au théâtre comme Sol aurait aimé, maiiis… ça ferait l’affaire. Il devait y avoir plein de choses à toucher, plein de trésors à découvrir.

Jack n’était pas bête, malgré ce qu’il essayait très fort de faire croire aux autres. Il savait pertinemment qu’une boutique, c’était une propriété privée, et qu’une propriété privée on n’y touche pas. Mais il aimait trop embêter les autres et n’en faire qu’à sa tête pour ça ; alors l’imbécile qu’il était ne faisait pas la différence.

Officiellement, c’était le deal. Dixit Andrew.
Les débiles survivent plus longtemps, parait-il.

« C’est trop claaaaasse, fit-il en se hissant sur le comptoir, bottes sales les premières, tu crois qu’ils font quoi ici ? Je m’y connais pas en trucs et en machins. »

Ça, par contre, c’était véridique. Il aurait été incapable de sortir le moindre mot utile.
Crossaint ?

« De toute façon on peut pas sortir. Alors autant visiter. »

Un rire démoniaque sortit de sa gorge et il se servit de son perchoir pour jeter un œil aux alentours. Pour quelqu’un d’autre, il aurait fait noir comme dans un four à pain.
Pour Blackjack, ce n’était guère qu’une journée de plus, mais une journée dénuée de gérant.

Ehehehe.


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Sol n'eut pas de mal à se remettre rapidement de ses émotions. Il leva la tête vers Blackjack qui avait toujours l'air en forme, de son côté. Tant mieux, d'une certaine façon, mais de nouveaux ennuis commençaient. Heureusement qu'ils n'étaient pas au Théâtre, mais ce n'était pas le moment de se réjouir malheur d'un autre ... Ou pas tant, au moins. Par politesse.
Sol posa la planche de skateboard contre la porte et se leva sans difficulté, retrouvant avec Blackjack leur posture verticale. Le jeune Daemon n'attendit pas plus longtemps pour investir les lieux et prendre de la hauteur pour en admirer la superficie et la décoration, à priori.

« C’est trop claaaaasse. Tu crois qu’ils font quoi ici ? Je m’y connais pas en trucs et en machins. »

Ah ? Sol était sincèrement surpris, pour le coup. Il voyait souvent Blackjack avec du thé très sucré (il lui en avait déjà proposé) et aurait pensé de ce fait que les sucreries n'avaient pas de secret pour lui. En soi, oui, pourquoi l'un garantissait l'autre ? Si certains aimaient leur boisson chaude avec des biscuits, ce n'était peut-être pas le cas de tout le monde et, les biscuits, cela restait assez différent de ce que l'on pouvait s'offrir dans une boulangerie-pâtisserie.
Lui n'était pas particulièrement fan de nourriture en général mais, s'il y avait des moments de partage au Théâtre, refuser lui était très difficile. Par ailleurs, le nom de la boutique lui était familier. Certains gâteaux qu'il avait dû manger dernièrement devaient venir de chez eux. Ils étaient plutôt bons, si sa mémoire ne lui jouait pas de tours.

« De toute façon on peut pas sortir. Alors autant visiter. »

Sol n'était pas complètement de cet avis mais, ne pouvant guère argumenter, il n'offrit qu'un haussement d'épaules résigné à son comparse. D'accord. De toute façon, il ferait en sorte que ce dernier ne vole rien et/ou ne saccage de trop les lieux. C'était ça ou il attachait le jeune Daemon avec une corde. Ce serait tellement cruel. Quoique ... Bon, s'il croisait une corde, il y réfléchirait.
D'un pas lent, l'ombre passa derrière le comptoir et se dirigea vers l'illustration d'un gâteau accroché au mur. Il ne connaissait pas le nom précis de la pâtisserie, mais il savait au moins que c'en était une contrairement à Blackjack, visiblement. Alors en bon aîné plein de bonnes intentions, il pointa le dessin et ferma sa main sur un gâteau invisible qu'il porta à sa bouche et fit semblant de manger. Dans le noir où ses traits étaient déjà indistinguables, l'on pouvait entendre les claquements de sa mâchoire sur le vide.
A plusieurs reprises ses intentions ne furent pas comprises, mais il espérait bien que le message soit clair, cette fois. Ici, on vend des trucs qui se mangent.


Bouh. :

Blackjack
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Même sur la pointe des pieds, le plafond était trop haut.
Jack le fusilla du regard une seconde durant avant de se concentrer sur autre chose à sa portée. Il pianota sur les touches de la caisse enregistreuse en sifflotant un air qu’il avait entendu au hasard de ses pérégrinations – tut tut tut, il savait plus le nom de la monnaie mais c’était là qu’on rangeait l’argent. Et avec l’argent, on s’achetait des gâteaux. Et pour faire les gâteaux, il fallait de l’argent. C’était compliqué pour rien et ça tournait en rond, mais il avait remarqué que les humains aimaient bien ça. Faire compliqué et tourner en rond.

Alors lui aussi se mordait la queue, de temps en temps. A force d’en côtoyer, de toute façon, son esprit suivait automatiquement les mêmes chemins. On apprend des meilleurs.

Il arrêta de tripoter la machine pour suivre Sol des yeux. A moitié affalé sur le comptoir, il passa de l’image à son visage, curieux. Clac clac ? Un truc qui se mange ? Il mit une bonne minute de plus à contempler son ami mâcher le vide, histoire d’avoir l’air bien lent. Puis une fois que ce fut chose faite, il laissa filer un rire idiot qui résonna très fort dans la boutique vide.

« Okkkk, j’ai compris. Attends. »

Il se laissa couler du meuble avec autant de discrétion que Bubulle en pleine partie de pêche. Près de l’image extrêmement appétissante du gâteau, il passa un généreux coup de langue sur la surface lisse et apprécia la texture et le goût de poussière qui lui colla à la bouche.
Le tout sans ironie. Blackjack avait déjà mangé de la terre, une fois, et n’avait pas trouvé ça plus dégoûtant qu’une pâte feuilletée. Les humains avaient plein de qualités, mais qu’est-ce qu’ils pouvaient être fragiles, hein. Ils auraient pas eu à payer s’il avait fallu qu’ils aillent se mettre la tête dans la boue à l’extérieur.

Plus économique et plus pratique. Ça valait pas le thé, mais…

« Excellent, fit-il en joignant son pouce et son index, dix sur dix sur le guide, euh… »

Le guide quoi. Il avait entendu des débiles en parler près d’un restaurant, mais il avait oublié.

« … Le guide Blackjack, compléta-t-il avec un sourire satisfait, tu devrais essayer, toi aussi ! »

N’importe quelle personne saine d’esprit aurait fait la grimace ; ce que Sol pensait du goût potentiel des posters resta un mystère drapé de pénombre, et Jack n’attendit pas qu’il le retienne pour pirouetter jusqu’au fond du magasin. Il était du genre patient, mais pas trop non plus. Il n’avait pas envie qu’il le ceinture pour le faire se tenir tranquille ; ils étaient là pour explorer, après tout ! Pour rire, pour casser des trucs, renverser des gâteaux ! Ehehehe.

Ils pouvaient lui envoyer la note, il s’en fichait : il avait pas de travail et pas d’argent. BAM.

Il poussa une porte avec une roulade contrôlée. Les yeux sur les étagères, il admira la variété d’ingrédients et de machines qu’il y avait dans un si petit espace.
Ses doigts, attirés par le blanc, trouvèrent un sachet de farine bien dodu.

« Wooooh. C’est quoi. »

Il ouvrit le haut du paquet, renifla la substance poudreuse qui s’y trouvait, et éternua violemment.

La figure couverte de poudre non identifiée, il fixa le vide d’un air ahuri.


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Oui, en effet, il avait bien compris. Sol ne put s'empêcher de trouver la réaction de Blackjack amusante. Certes, le propriétaire des lieux se questionnerait sans doute de cette trace sur son poster ... Mais cela restait gentillet. Qu'attendre aussi d'une image aussi appétissante ? Il avait aussi l'impression d'avoir déjà entendu une histoire au sujet de véritable affiches qui avaient vraiment du goût ou une odeur. Ce n'était certainement pas le cas ici, mais ça relativisait la situation. Le jeune Daemon avait l'air de trouver le papier à son goût, en plus. Heureusement, il ne se décida pas à goûter toutes les décorations de la boutique mais alla plutôt visiter les trésors cachés à l'arrière.
Si Sol savait ce qu'étaient des pâtisseries, il était moins sûr pour ce qui était de les fabriquer. Il imaginait bien qu'il fallait beaucoup de préparations, des ingrédients ... Mais comment le tout pouvait donner de si jolis gâteaux, c'était un mystère. Tout comme un spectacle au Théâtre, en fait. Des décors en carton, des acteurs et la magie s'opérait. Le monde pouvait s'avérer tellement incroyable.
Un peu rêveur, Sol partit à la suite de Blackjack le pas tranquille et prit le temps d'admirer comme son ami la pièce qu'ils venaient de découvrir. Cela lui prouvait encore plus qu'il n'y connaissait rien et de là il lui semblait difficile de faire la différence entre les contenus des différents bocaux et sachets. Tant d'années d'expérience, et encore tant de choses à découvrir, hein ?
La curiosité passive de l'ombre le faisait garder ses mains dans son dos alors que celle plus énergique de Blackjack l'obligeait à toucher à tout. C'est ainsi qu'il se retrouva le nez littéralement dans la farine. Le maquillage improvisé ne changea pas grand chose à son teint déjà pâle, mais de la poudre blanche décorait aussi ses cheveux et ses vêtements. Voulant se montrer compatissant, Sol tapota gentiment la tête du Daemon et voulut prendre le paquet de ses mains pour qu'il ne fasse pas plus de dégâts. Malheureusement, comme un malheur n'arrivait jamais seul, la farine dont le sac protecteur n'était définitivement pas efficace glissa malencontreusement de leurs mains et vint se renverser complètement sur l'agent. Agité par la surprise et la confusion, Sol fut pris d'éternuements et tenta de se frotter au niveau des yeux pour dégager sa vue, mais le tout l'obligea à reculer et du coup à se cogner contre un chariot dont le contenu dégringola au sol dans un bruit terrible. Bols et ustensiles roulèrent dans tous les coins alors que le Daemon voulait juste y voir plus clair. Et pour une fois, la faute de tout ce vacarme ne venait pas de Blackjack. Lui qui détestait être le centre de l'attention, il s'immobilisa telle une statue parfaite, tétanisé comme quelqu'un que l'on venait de prendre la main dans le sac.


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La poudre lui fit entrapercevoir momentanément un autre univers – un peu comme les fleurs blanches dans la forêt quand il avait le malheur d’aller y mettre directement le nez. La main de Sol l’obligea à raccrocher la terre ferme et cesser de fixer le vide, mais l’accalmie fut de courte durée ; à peine la farine dans les mains de son ami, il s’en aspergea par accident et le reste se perdit dans un méli-mélo d’éternuements, de bruissements de tissus et de claquements sonores qui firent grimacer le Daemon.
Mains sur les oreilles, il attendit que la tempête se soit calmée pour rouvrir un œil.

Oh oh.

Il avait vraiment mis un bazar monstre, là ; c’était la faute de la farine sauteuse, cette engeance d’Aether qui devait être vivante, mais quand même. Il était jaloux, là.
Le jeune homme laissa filer un rire sans pitié pour la gêne de son maître à penser. Ses doigts se saisirent d’un rouleau à pâtisserie et d’un bol en bois qu’il tenta de mettre sur sa tête ; ses cornes l’en empêchèrent et il insista assez longtemps pour avoir l’air complètement ridicule. Une fois vaincu, il lança le saladier contre le carrelage à contrecœur.

Ranger ne figurait pas dans sa liste d’objectifs passés, présents ou futurs. Explorer et chercher des trésors, ça rimait avec chaos, pas avec propreté. Plus il y avait de trucs à terre, moins il y en avait dans les placards. Sa logique ne possédait aucune faille.
Il posa son rouleau sur l’épaule de Sol, et claironna avec enthousiasme :

« Je t’adoube chevalier du désordre et de la farine ! »

Il pouvait parler, avec ses vêtements et ses cheveux tout blancs ; après avoir sorti ses maigres connaissances en matière d’Histoire humaine, Blackjack mit les mains dans un tas de farine à terre et les claqua sur les joues de Sol pour parfaire son look.

Si quelqu’un les voyait sortir en trombe d’ici après l’averse, aucun moyen de deviner que c’étaient eux qui avaient tout mis sens dessus dessous. Ils étaient incognitos, leur couverture était parfaite.

Si Yehonatan le lui demandait, il était au théâtre tout ce temps.

« Je connais pas le proprio, tu crois qu’il cache des trésors dans ses tiroirs ? » demanda-t-il en récupérant son arme de fortune pour taper le chariot que Sol avait bousculé dans la précipitation et qui avait déversé ses entrailles au sol. Bouh. Il se pencha pour l’examiner sous toutes les coutures, mais ses yeux brillants n’agrippèrent rien d’intéressant. Pfft. Pas drôle.

A sa place, où est-ce qu’il aurait été cacher les trucs intéressants ? Trucs intéressants qui devaient briller – Blackjack avait appris ça au contact des humains. Plus ça brille, plus ça a de la valeur. Si ça brille pas, ça vaut rien. Que dalle. Nada. NOTHING.

Il se mit à quatre pattes et entreprit de regarder sous les meubles. On n'y voyait rien, de haut, ça devait être une bonne planque.
Plus que dans un paquet de farine, en tout cas.


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Ses muscles se détendirent petit à petit, en commençant par sa tête avant de descendre jusqu'à ses pieds. Sa nuque aurait bien pu grincer pour renforcer le comique de la scène lorsque ses yeux continuèrent de suivre les moindre faits et gestes de Blackjack. Pas plus que ça alarmé par le désordre, bien au contraire, le Daemon était revenu vers lui pour l'honorer du désordre qui était de son fait. Eh bah, bravo. La fierté n'allait certainement pas l'étouffer, au moins.
Sol se réveilla complètement après la claque littérale qu'il s'était pris, rajoutant de nouvelles traces blanches à sa figure. Il n'osait pas imaginer à quoi il pouvait ressembler, mais les reflets sur les surfaces en fer lui montraient bien que ce n'était pas tout à fait joli-joli. Le blanc sur le noir complet de son corps devait faire très bizarre. Certaines personnes avaient déjà essayé de le maquiller par curiosité, et le résultat fut juger comme "effrayant" par une bonne partie de l'équipe technique du Théâtre. Et pas juste à cause des gros talents initiaux des maquilleurs coupables. Une histoire d'yeux, essentiellement.
Enfin, bon. Vu qu'il avait retrouvé ses esprits et l'usage de ses jambes, Sol se glissa sans un regard pour Blackjack de l'autre côté de la pièce. Comme son jeune compagnon, lui aussi cherchait un trésor. Cette fameuse corde qui lui servirait à attacher le Roi des bêtises. Nouvellement adoubé et déjà prêt à trahir son peuple, à priori. Enfin, ce n'était pas comme s'il avait voulu dissimuler son côté d'agent double. Il doit bien y avoir une corde ou quoi que ce soit qui pourrait servir, non ?
Ce n'était qu'une boulangerie-pâtisserie. A quoi s'attendait-il. Malheureusement, c'était ça ou laisser Blackjack sévir toute la nuit. Pendant que ce dernier rampait par terre, Sol finit par tomber sur une nouvelle porte qu'il ne tarda pas à ouvrir. Là, il découvrit le garde-manger où des ingrédients frais et d'autres matières premières reposaient. Voyant les paquets et divers emballages, le Daemon se dit qu'il devait chauffer pour trouver son bonheur ... Et effectivement, la farine sur son visage aiderait n'importe qui à deviner la forme d'un sourire alors qu'il remarquait un rouleau de ruban décoratif. Ça devrait faire l'affaire ?


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Blackjack se retrouva à faire des tonneaux au sol sans la moindre honte. A l’arrière du magasin, les coups de fouet du vent et de la pluie passaient presque inaperçus ; il fallait tendre l’oreille pour l’entendre gémir et se glisser par toutes les interstices à sa portée. Pas aujourd’hui, tornade ! Il avait un milliard de choses à découvrir et de bêtises à faire, hors de question de se laisser avoir par le gong. En parlant de gong, s’il avait pu continuer encore un petit moment…
Il ne fit pas attention à Sol, qu’il imaginait déjà occupé à renverser les meubles pour l’aider. De la passion, de l’énergie ! Toute plaisanterie mise à part, c’était quand même une super idée, de tout foutre par terre.

Le daemon renversa une étagère avec un rire diabolique ; sans le vacarme de la tempête à l’extérieur, toute la rue les aurait entendus. Ça en faisait un de ces raffuts, des ustensiles de cuisine ! Ils en avaient pas l’air comme ça, mais ils étaient super dangereux. Il tapota les murs avec son rouleau à pâtisserie, attentif au moindre creux caché. Les murs avaient l’air d’être pleins, mais on ne savait jamais ; règle numéro un, trouver les passages secrets.
Ce n’était pas lui qui l’avait inventé. C’était un savoir universel, parait-il.

Les humains étaient beaucoup plus marrants que les Daemon. Blackjack ne comprendrait jamais ses congénères à l’instinct grégaire.
On s’ennuie vite, là-bas. Y’a personne qui me ressemble.

Il frappa à répétition un pauvre pan de mur qui n’avait rien demandé à personne ; il lui fallut deux bonnes minutes pour se décourager. La pierre était trop solide. On préconise la fuite, capitaine. Drapeau blanc, et en avant toute !
A défaut d’avoir trouvé quoi que ce soit de valeur, il se tourna vers son meilleur ami et mentor pour s’enquérir de l’avancée du chantier de démolition. Il était drôlement silencieux, depuis tout à l’heure : Blackjack avait appris la leçon. Silence égal concentration.  

… Ah, il avait encore rien foutu par terre. Il fichait quoi ?

« T’as trouvé un truc ? s’exclama le jeune homme en passant d’un côté et d’un autre comme un enfant en mal d’attention, un truc qui brille ? Tu peux me montrer ? »

On lui avait déjà dit de se calmer niveau décibels et mouvements à en empaler un aveugle, mais il oubliait tout dans la seconde – difficile de faire rentrer quoi que ce soit dans son petit crâne. T’es dur d’oreille ou t’es juste con ?

Ahaha. Celui que tu préfères.

« SOL DIS-MOI. »

Puisque Sol ne l’avait pas entendu la première fois – ni la seconde ni la troisième. Il tira même un pan de sa cape pour lui donner envie de l’attacher.
… Attends.

Nooon. Il aurait pas osé.


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Ah bah, voilà que Blackjack avait fini par se sentir seul. De son côté, l'agent de sécurité enroulait avec expertise le ruban autour de son bras comme on enroulerait des câbles dans les coulisses du Théâtre. Son esprit pratique lui faisait penser que, pour tenir espérer faire tenir sa proie entre les mailles de son filet de fortune, il allait avoir besoin de beaucoup de longueur. Ce ne fut pas l'approche bruyante dans son dos et encore moins la sensation d'être tiré en arrière par sa cape qui l'arrêtèrent dans sa besogne. Ah tiens, peut-être même que sa cape pourrait lui servir. Merci de me rappeler son existence.
Sol ne se sentait en rien pris la main dans le sac. Avec un calme olympien pour lequel il était connu, le Daemon se tourna donc du côté de son jeune roi pour s’enquérir du feu qui l'animait. Quoi ? Il l'avait trouvé, son trésor ? Ne voyant rien de spécial dans ses mains, contrairement à lui, il en profita pour vérifier par coups d’œil ses mensurations et estimer une dernière fois ce dont il aurait besoin pour arriver à ses fins. Il n'était pas sûr de si Blackjack se rendait compte de ce qui l'attendait, mais ça lui importait peu. Sol n'était pas sujet aux excuses sucrées, surtout lorsqu'il était fâché. Même si ses gonds étaient toujours en place — l'intéressé avait certainement déjà été victime de pires colères, penser un seul instant à abandonner reviendrait à définitivement laisser les locaux au chaos et à la désolation. Il avait bien entendu le capharnaüm engendré par le cornu suite à leur brève séparation ... Bien pire encore que ce que lui-même avait fait par mégarde.

Dans le but de le distraire, Sol plaça donc sans cérémonie le rouleau de ruban entre les mains de Blackjack avant de l'attraper par les épaules et commencer à le faire tourner telle une tornade miniature autour de ce qu'il avait réussi à étendre. Peut-être que le mouvement lui laisserait une marge de manœuvre pour opérer pendant que le Daemon retrouvait un semblant d'équilibre. Il allait devoir bien serrer, sinon il allait être obligé de recommencer et l'ombre n'aurait alors plus l'effet de surprise de son côté. Il en était conscient. L'acte était surtout à double tranchant car la tentative ratée pourrait bien inspirer Blackjack à agir de façon encore plus destructrice. Enfin, pas besoin de penser négatif. L'éviter serait simple tant qu'il restait concentré et serrait suffisamment. D'un geste habile, Sol retira par ailleurs sa cape et l'ajouta dans son entreprise à la façon d'un papier à cadeau.
C'était bien ainsi que Blackjack allait finir. En très beau cadeau.


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Blackjack
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Blackjack fronça les sourcils, fit voguer ses yeux du visage de Sol au ruban qu’il enroulait autour de son bras – c’était pas pour lui, ça, hein ? Il avait été gentil tout du long, il avait à peine touché à un sac de farine ! Il avait aussi léché un mur, mais ça ne comptait pas. Ou pour presque rien. Quant au reste, c’était Sol qui avait tout fait tomber, pas lui ! Il s’était contenté de se servir dans le bazar au sol et… Et il ne méritait pas une telle punition. Non non non.
L’idée qu’on puisse vouloir le trainer en laisse et l’empêcher de sévir (si, c’était le mot qu’un des employés des bureaux avait employé – séviiiir) le dépassait. C’était vouloir son malheur et il savait les autres en général assez cruels pour vouloir le faire pleurer, mais Sol ? Son ami, son maître à penser, son compagnon de toujours ! Lui qui allait voir tous ses spectacles au théâtre (d’accord, il s’y infiltrait pour faire des bêtises une fois la lumière éteinte, mais ça comptait ! Il s’y connaissait), qui l’accompagnait dans toutes ses démarches, qui…

Ah tiens.

Occupé à se demander ce qu’il faisait pour son meilleur ami qui n’implique pas des catastrophes à la chaine, il sursauta quand on lui mit un truc machin entre les mains, et se laissa bêtement faire quand Sol le fit tourner comme une petite tornade. Wow. WOW WOW WOW, il se passait quoi, là ? Loin d’arrêter le mouvement, il tourna et tourna jusqu’à ne plus y voir clair et même double à la ligne d’arrivée. Il ferma les yeux, en rouvrit prudemment un, et attendit que le malaise passe pour chercher Sol – ah, il était juste derrière !

… Et lui était enrubanné comme. Comme un gros paquet cadeau ; la réalisation lui fila une bonne claque en travers de chaque joue. Outré, il ouvrit la bouche et sortit un « gasp » indigné du plus profond de ses entrailles. La trahison ! La confiance en mille et un morceaux !
La sirène d’alarme.

« SOL COMMENT T’AS PU. JE PENSAIS QU’ON ÉTAIT AMIS. »

Le tout en poussant un barrissement à en réveiller toutes les âmes en paix d’Asphodèle, et un gémissement du plus bel effet. Tirer sur les liens ne lui apporta rien (il avait bien serré, le bougre) hormis la certitude d’avoir des traces sur sa peau parfaite d’ici quelques minutes.
Aaaaaah. Il allait pleurer. Le sort s’acharnait contre lui. Comment trouver un trésor digne de ce nom dans ces conditions ?

«  JE VAIS MOURIR. »

Ce à quoi tout le monde aurait pu répliquer « eh bien ? », voire même le foutre sous la pluie le derrière le premier, mais ses inflexions avaient tout de la tragédie. Il se sentait déjà dépérir, tel Lif sans pot à sa taille.

Sérieusement, quoi.
L’attacher, lui.

L’outrage n’allait jamais s’estomper.


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Eh bien, voilà qui était satisfaisant. Un sourire pouvait presque se lire sur le visage de l'ombre toujours maquillé par-ci par-là de farine. Aucun pincement au cœur et aucun remord ne vint frapper à la porte de sa conscience face aux cris désespérés de Blackjack. Est-ce que des larmes allaient se rajouter à son cinéma ? Quand même pas. Sol le laissa se fatiguer tout seul avant de tapoter gentiment le haut de son crâne. Là, là, faut pas s'en faire.
Eh, c'était sa façon de l'aimer, on va dire. Il ne comptait pas non plus le laisser là, comme ça, et encore moins le balancer en pleine tempête pour le punir de quoi que ce soit. A la place, il se pencha, mit ses bras au niveau du derrière de son ami et le plaça sur son épaule. Avec sa force, ce n'était pas bien difficile. Le seul problème était les gigotements persistants de son ami. Mais la promenade ne durerait pas longtemps. Sol attrapa au passage un truc au hasard sur une étagère proche et déplaça ainsi son fameux cadeau cornu jusqu'aux cuisines. Tranquillement, il identifia un coin où Blackjack fut posé le plus confortablement possible. Lui faire mal n'était pas dans ses idées, et son confort lui était important. Ce pourquoi il lui mit dans la bouche l'espèce de carotte rose rayée qu'il avait trouvé. Un petit goûter pour faire passer le temps, il avait pensé. Parce qu'un peu de temps, le Daemon allait en avoir besoin pour ranger le désordre qu'ils avaient mis. Non, non, il n'oubliait pas qu'il était loin d'être innocent dans cette affaire.
Sans tarder, il retroussa ses manches et commença à ramasser les ustensiles et autres bidules déversés au sol. Il n'allait pas savoir où exactement ils étaient rangés au départ, mais ce serait sans doute mieux que rien.


Bouh. :

Blackjack
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Blackjack accueillit la caresse délicate avec un cri de banshee hystérique ; la trahison donnait à ses  hululements une noblesse et une force toutes particulières. Il en chantait presque. Lui qui se sentait à l’abri avec Sol, qui lui avait ouvert les portes de cette boulangerie par pure amitié et compassion… Voilà comment il le remerciait : il l’attachait et le laissait pour mort. Et la prochaine étape, c’était de le mettre sur son épaule et le balancer sous la pluie ? Histoire de terminer la pièce sur une note splendide, le clou du spectacle.
Sol le jeta effectivement sur son épaule sous un concert de plaintes exagérées, mais sans le mettre à refroidir sur le pas de la porte. La carotte qu’il lui mit dans la bouche après l’avoir déposé dans la cuisine lui fit malgré tout le même effet. Tendez une main, qu’ils disent…

Couic, plus de bras.

Ses dents se refermèrent sur le légume, qui tomba à terre sous un regard on ne peut plus indifférent. Ça avait mauvais goût, en plus. Si ça se trouve, il allait mourir, et Sol n’allait rien voir, trop occupé à remettre les potentiels trésors sur les étagères. Il aurait pu rouler, convulser, hurler, son cœur de pierre l’aurait laissé à l’agonie. Il le savait, il lui avait fait étalage de sa cruauté deux minutes plus tôt.
S’il mourrait sur le carrelage, il priait Aether pour le faire émerger dans la salle de bain de Sol. Son esprit en ébullition réclamait vengeance à grands cris.

Les Valkyries en furie sous son crâne le poussèrent à l’action. Fort de longues années d’entraînement, Jack se laissa tomber à terre et entreprit de rouler partout dans la cuisine avec la même énergie qu’un rouleau compresseur fou. Il buta contre une étagère, qui lui dégringola trois pots de confiture dessus pour tout remerciement.

Une plainte lugubre s’éleva depuis le sol. L’oraison funèbre d’un héros prit en otage.


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Une partie des cuisines recommençait à ressembler à quelque chose, mais déjà un bruit terrible sortit Sol de sa concentration. Un coup d’œil à l'endroit où il avait laissé Blackjack et tout ce qu'il put voir était les restes d'une malheureuse carotte. L'inquiétude le submergea et, abandonnant sa tâche, le Daemon alla rejoindre à grands pas le meuble d'où était venu le tintamarre. Là, se tortillant comme un gros ver et des pots de confiture roulant sur les côtés, Sol venait de retrouver son ami. Rapidement, il plongea sur lui et le redressa pour vérifier qu'il n'avait rien de cassé. Malgré les gigotements et les plaintes sonores, ça avait l'air d'aller. Pour réconforter le jeune cornu, Sol tapota sa tête gentiment et se rendit compte qu'il se sentait coupable. La carotte n'avait pas l'air de lui avoir plu, alors peut-être qu'autre chose serait de meilleure circonstance ?
Ne voulant pas qu'il se blesse de nouveau, Sol agita rapidement son index devant le visage de Blackjack et se releva rapidement après avoir pesé sur les épaules de ce dernier pour lui enquérir de ne pas bouger de là. Pas sûr qu'il l'écoute, donc il valait mieux faire vite. L'ombre avait déjà repéré des pâtisseries colorées dans un coin alors qu'il rangeait, c'est donc par là qu'il se dirigea et attrapa le plus joli des cupcakes avant de se laisser glisser aux côtés de Blackjack. Un genou à terre, il baissa la tête et tendit son présent humblement. Un gâteau enveloppé dans un papier rose décoré de têtes de chatons et surmonté d'une crème brillante saupoudrée de perles de formes et de couleurs variées. Oui, cela pouvait être vu comme du vol. Pour l'instant. Sol ne manquerait pas de laisser un pourboire près de la caisse avant de partir. Cependant, pour l'instant, son principal objectif était de montrer à Blackjack qu'il était désolé et ne voulait pas qu'il se fasse du mal comme ça.
Attends un peu, et je te libère. Et on pourra retourner jouer.


Bouh. :

Blackjack
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Jack allait lui manger le doigt. Sauce barbecue avec quelques légumes mais pas trop – ses yeux vifs suivirent le mouvement avec une concentration de prédateur, et Sol eut la bonne idée de se redresser avant le coup fatal : ses dents claquèrent dans le vide, et il ne put que mâcher consciencieusement sa déception. Meh. La prochaine fois. On n’immobilisait pas le grand Blackjack sans en payer le prix, et il était tellement buté qu’il en devenait vite insupportable. Pas moyen de le soudoyer quand il se trouvait dans un tel état. Le cupcake que Sol lui ramena fut analysé avec le regard d’un critique gastronomique. Il passa son regard furibond de son ami à la sucrerie, avant d’abattre son front sur cette dernière avec un cri de guerre.

Pas de pitié pour les chatons.

Okkk, elle était appétissante mais Jack avait son honneur. Et là il était complètement sapé, saucissonné comme un vulgaire bout de viande et laissé pour mort dans une cuisine. Lui, exagérer ? Naaaaan, jamais. Andrew lui avait appris les bases du respect (non) et il se devait de perpétuer ses conseils de sage, à savoir : si on te frappe, tu frappes en retour. Voire tu frappes avant, on sait jamais, le monde entier est un danger potentiel. Les amis, les pâtisseries trop mignonnes, même les louches et les rouleaux. Ne faire confiance à PERSONNE.

Jack commençait à comprendre pourquoi, hein. Sol le laissait même pas fouiller la cuisine d’un illustre inconnu, alors qu’il était persuadé qu’elle regorgeait de trésors en tout genre. Pas forcément des trucs brillants, juste des trucs intéressants. Après 16 longues années passées à Asphodèle, Jack continuait de s’émerveiller de l’ingéniosité humaine. Y’avait pas à dire, ils étaient mille fois plus intéressants que ses congénères pas fichus de marcher sur deux jambes ou de s’habiller correctement.
Hinhin, ok, il les charriait – à moitié. Y’en avait toujours certains qui pouvaient pas se déplacer autrement qu’à quatre pattes. Ridicules.

Sol, au moins, le poids de ses péchés l’empêchait pas (encore) de marcher normalement.

Tu t’entends penser, Jack ?
On dirait un humain.

Thanks.


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