Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Calvagh O'Dwyer
- A 05 121994 73 06 A -

Calvagh O'Dwyer

En bref

Masculin
Pseudo : Sköll.
Messages : 41

Rattraper les dominos | Dottie  Empty Rattraper les dominos | Dottie

Ven 11 Oct 2019, 04:19

01|10|29


La première chose qui lui vint à l'esprit en ouvrant les yeux fut combien il avait mal. Comme se réveiller en larmes d'un rêve déjà enfui. Sauf qu'il avait la poitrine écrasée sur son coeur et un mal de tête atroce qui lui perçait les tempes. Prendre une inspiration fut exagérément difficile. L'air lui semblait plus épais que de l'eau. Il avait envie de pleurer. Envie de mourir. Ne rien comprendre à ce qui se passait ne fit qu'amplifier la pression sur sa gorge : ses idées s'obscurcirent et un bref instant, il crut qu'il allait se retrouver incapable de respirer. Se mettre à hurler. Ou fondre en larmes, ou se griffer jusqu'au sang ou n'importe quoi qui...
Il lui sembla se débattre avec l'angoisse pendant une éternité.
Puis, dans un effort qui lui parut abominablement surhumain, il se força à relever la tête et regarder autour de lui.
La pièce, entièrement vide et d'un blanc immaculé, n'avait rien pour le rassurer.

Réaliser qu'il n'avait aucune idée de la façon dont il était arrivé là tira la sonnette d'alarme dans son cerveau, et il chercha fébrilement la moindre bribe de souvenir qui lui donnerait un premier indice. Mais c'était le noir. Le vrai, l'incapacité totale de se rappeler quoi que ce soit. De vagues formes floues, des couleurs passées et impressions trop embrouillées pour qu'il en comprenne le sens. Aucun fait, aucun visage. Ce n'était pas normal.
Dans un moment de panique qui dura bien trop longtemps, il fut incapable de se rappeler son nom.
Et puis il lui revint, comme tiré d'un gouffre très profond. Rempli d'échos à faire peur.
Cal. Calvagh. O'Dwyer.
Un grand souffle d'air se fraya un chemin jusqu'à ses poumons. Cal, c'était bien ça.
Cal, Cal, Cal.
Il s'y raccrocha comme un naufragé à sa barque; mais le soulagement n'était pas complet. Il était toujours dans cette pièce sans porte ni fenêtre, sans aucune idée de qui il était ou de ce qui lui était arrivé jusque là. Et il avait toujours la poitrine compressée dans un étau, pesant comme la fin du monde. Pourquoi sa gorge ne se dénouait-elle pas. Il se sentait tellement mal. Impossible de prendre du recul et de se concentrer sur autre chose.
Laisse-moi mourir.
Rien dans sa situation n'avait le moindre sen-

Une fillette évanouie se matérialisa juste sous son nez.
Cal bondit sur ses pieds plus vite qu'il ne s'en serait cru capable et recula tout aussi vite en poussant un cri étranglé :

« EH QU- »

Son dos heurta le mur, lui rappelant qu'il ne pouvait aller plus loin. Il ne fit pas un geste pour relever la gamine : enfant ou pas, elle venait littéralement de sortir du néant.
Et Cal n'était pas physicien, certes, mais il savait que ça, ce n'était pas possible. Non.
Sauf dans les films d'horreur, où les enfants sont à fuir comme la peste de toute façon.
Donc soit il cauchemardait, soit il était fou, et la crédibilité que revêtaient actuellement ces deux options était inquiétante.




Dorothy Taylor
- D 00 062024 46 01 B -

Dorothy Taylor

En bref

Féminin
Pseudo : Nii'
Messages : 30


Dorothy se réveilla d'un coup, mais sans ouvrir les yeux — avec dans la gorge un petit glapissement inquiet et, dans la poitrine, l'impression oppressante d'avoir oublié quelque chose. D'être allée se coucher sans avoir fermé le gaz. Le robinet. La porte.
Ça lui arrivait de plus en plus souvent ; à croire qu'après tant d'années, elle commençait enfin à perdre la tête. Ça en aurait mis, du temps. Ses pauvres neurones n'étaient pas plus pressés de partir en vacances qu'elle, semblait-il.
Bel exemple de solidarité. Elle appréciait l'effort.
Jambes étirées de tout leur long, elle grommela et roula sur le côté pour mieux basculer ses mollets au bas du lit. Après des années et des années à vivre dans le même endroit, à traverser les mêmes pièces, refaire les mêmes draps, dormir sur le même matelas, on prend des habitudes. Les siennes étaient si bien ancrées que souvent, elle se retrouvait encore à chercher son mari de l'autre côté du lit.
N'y voir personne ne lui tirait plus le cœur qu'à demi. Il lui manquait, bien sûr, mais...

... Huh ?

Ne pas trouver le bord du lit derrière ses genoux lui fit froncer les sourcils. Il aurait dû être là. Elle n'avait pas pu rouler à ce point.
Froid.
Comme mordue par un serpent, Dorothy se redressa en sursaut. Le sol dur sous ses paumes et ses jambes lui fit ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes ; effarée, effrayée, elle ramena ses jambes contre elle et tira sa chemise de nuit jusqu'à ses chevilles pour mieux se protéger de l'inconnu.
... Et de l'inconnu.
Regard vissé sur son visage, elle tenta à toute vitesse de replacer un nom sur ses traits. Il était tout jeune, la vingtaine peut-être, et ne lui disait rien du tout ; si elle l'avait rencontré un jour, alors elle l'avait oublié. Et d'accord, elle oubliait certaines choses parfois, mais les visages importants restaient. Elle n'avait pas Alzheimer, Dieu soit loué.
Face aux murs blancs d'une pièce sans mobilier, la confusion prit le pas sur le reste. Elle aurait aimé croire à un rêve, mais le monde semblait trop réel ; son imagination avait toujours pris soin de lui faire rêver de choses merveilleuses et colorées. Grandiloquentes. Sans queue ni tête.
Une salle d'attente, ça ne lui ressemblait pas. Un inconnu, ça lui ressemblait encore moins.

Puisque l'hypothèse d'un enlèvement lui paraissait encore plus farfelue (à quoi bon kidnapper une nonagénaire ?), elle arrêta de réfléchir.

« ... Bonjour ? »

S'il l'avait emmenée là, d'une manière ou d'une autre, il en saurait sans doute plus qu'elle. Puis elle ne pouvait pas l'ignorer. Ils étaient seuls.
Sa voix, plus claire et sûre d'elle que la veille, ne la choqua pas immédiatement. La fluidité de ses gestes non plus.

Comprendre ce qu'elle faisait là, pieds nus et en chemise de nuit, primait apparemment sur le reste.


Rattraper les dominos | Dottie  4c12366c29653948521d2bc0439d49d7
« I was raised on country sunshine, I'm happy with the simple things ;
A Saturday night dance, a picture show and the joy that a bluebird brings.
I love you, please believe me, I won't want you to ever leave me -
But I was raised on country sunshine ;
There's just something 'bout the morning that make each day a joy to see.
The nighttime brings a peaceful feeling that rests inside of me. »

I don't wanna just be fine :

Calvagh O'Dwyer
- A 05 121994 73 06 A -

Calvagh O'Dwyer

En bref

Masculin
Pseudo : Sköll.
Messages : 41


La demoiselle se redressa dans un geste presque trop naturel. Pas de tête qui tourne à 360°, pas de course en pont ni de colonne vertébrale qui craque, ou d'incantations sordides en latin, rien que du très normal. On aurait dit qu'un malotru quelconque venait tout juste de la tirer du lit sans raison valable.
Cal en fut, légèrement, déstabilisé.
Légèrement, parce qu'il pouvait difficilement l'être plus que maintenant.
Elle avait l'air tellement frêle et inoffensive que le jeune homme se sentit presque coupable de ne pas être allé l'aider immédiatement. Mais d'un autre côté, elle avait l'air tout aussi perdue que lui, et à sa place, il n'aurait très certainement pas voulu qu'un illustre inconnu s'approche. Sait-on jamais. La situation était trop inhabituelle.
Mais la fillette était entière, à première vue, et c'était ce qui comptait pour l'instant.
Cal se rendit ainsi compte que toute méfiance à son égard s'était évaporée.
Pour l'instinct de survie, on repassera.

« ... Bonjour ? Demanda l'apparition sur un ton bien trop calme.
- Bonjour. » Répondit-il par un automatisme qui chassa tout autre mot de sa bouche.

Presque machinalement, pas de question, allons-y. Bien élevé, dites donc. Il ne savait toujours pas par qui, mais bien élevé.
Enfin, s'il avait décidé - et c'était apparemment le cas - que la demoiselle n'était pas une menace, autant continuer sur cette voie. Il pouvait difficilement se poser davantage de questions sans accuser une panne momentanée. Donc autant se concentrer sur des choses simples.
Par exemple.

« Tu. Sais où nous sommes, par hasard ? » Demanda-t-il en s'écartant du mur de quelques centimètres.

Par hasard. Il en doutait vraiment. Ca aurait pu être un rêve. Sans ça, on tombait dans les théories ufologistes directement, et Cal était bien certain de ne pas apprécier ce genre de tournure d'évènements. Alors autant croiser encore un peu les doigts. Une explication rationnelle aurait été la bienvenue.
Cal avait toujours mal au coeur, la nausée en prime, et commençait à se demander s'il n'était pas en plein délire fiévreux.
Ca, ça aurait pu être une explication.




Contenu sponsorisé

En bref


Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum