▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :

• Gaius n’a pas l’air d’un daemon. A le voir, on jurerait un humain, et avec un uniforme, l’illusion est parfaite.
• Il faut dire qu’il n’a ni appendice en trop, ni membres surnuméraires, ni cornes, ni queue – juste une peau foncée qui fait ressortir un sourire aux dents blanches et régulières.
• Ses cheveux blonds, très clairs, sont épais et bouclés, jamais totalement disciplinés ; il a abandonné il y a longtemps l’idée de les dompter et les laisse faire leur vie comme bon leur semble. Ils sont doux, sauf quand de l’argile atterrit dedans et qu’il oublie de les laver.
• (les risques du métier)
• Ses yeux sont d’un vert clair, qui contrastent comme ses cheveux avec la couleur de sa peau, aux tons chauds et dorés. Rien qui ne fasse pas naturel, ou qui fasse froncer les sourcils. Il a juste l’air un peu exotique – et encore, ça dépend de là d’où on vient sur le globe.
• Une petite barbe (jamais imberbe), une belle mâchoire et des épaules larges. Gaius est viril, pas musclé mais athlétique, agréable à l’œil et à l’oreille, puisque sa voix grave a de jolies inflexions. Il parle doucement, et il est rare de l’entendre forcer dessus, car il ne se met pas souvent en colère.
• Du haut de son mètre 82, il voit le monde de haut, et ne s’en est jamais plaint. Il préfère avoir à se pencher qu’à se mettre sur la pointe des pieds.
• Question d’esthétique, là aussi. Gaius adore son esthétique. Il se trouve beau, et fait attention à sa silhouette et la manière dont il s’habille.
• Non, pas de toges ni de drap pour lui – il préfère les beaux costumes, les couleurs vives (qui ne vont pas trop avec les beaux costumes en général, mais), les bottes, les gants, les canes, les monocles (si). Il en use avec parcimonie, mais c’est la tête de sa garde-robe de loisir.
• Celle de travail diffère, évidemment, il ne va pas aller éclabousser de l’eau argileuse sur ses belles affaires. Dans ces moments-là, il enfile des vêtements sombres, plutôt amples, et qui ne craignent pas la saleté.
• Il a les oreilles percées à de multiples reprises et aime y accrocher toutes sortes de boucle d’oreilles. Les colliers, les bagues et les bracelets sont aussi de mise lors de sorties.
• Et les gants. Toujours les gants, c’est très important.
• Pourquoi ? Parce que les mains de Gaius sont bleues.
• Plus précisément, ses mains et ses avant-bras sont d’un bleu profond et brillant, plus clair sur les paumes, et semblables au toucher aux ailes d’un oiseau. La couleur et la texture se dissipent progressivement pour retrouver la couleur et la consistance de sa peau un peu avant ses coudes.
• Cette caractéristique qui tranche avec le reste de son apparence, Gaius l’a toujours détestée. Il préfère les corps humains, les trouve plus beaux, plus agréables à regarder, et a en horreur ses bras qui se mêlent de ne pas être comme le reste de son corps.
• Alors il les cache le plus possible : toujours en public, et autant que possible en privé. Il en mourrait qu’on les fixe ou lui demande si on peut les toucher.
• Il adore les Daemon et les humains, ne fait aucune différence dans ses relations amicales (physiques, c’est autre chose), mais il trouve les Daemon laids. Ou peu esthétiques. Bref.
• Il aurait préféré avoir l’air humain de A à Z alors pfiout, il les fait disparaître sous des gants à la première occasion.
• Et puis c’est beau, les gants. Plus de gens devraient en porter. De quoi on se plaint.

• Gaius est gentil. Globalement. Dans l’essence. Il n’est pas égoïste, ni égocentrique, ni sadique, ni méchant pour rien – plutôt serviable et du genre à aimer voir les autres rire.
• Poli. Il a à cœur de bien présenter, et ça passe par les mots et le sourire autant que l’apparence. Il fait jouer ses fossettes et ses jolies dents jusqu’à en avoir des crampes.
• Et ce n’est pas une façade, il ne se force pas à être aimable, ça lui vient naturellement. Il n’aime pas dire non, n’aime pas refuser de rendre service, n’aime pas envoyer bouler – même quand il a une excellente raison.
• Gaius est une éponge empathique, le malheur des autres l’accable, et si l’ambiance n’est pas au beau fixe, il va le sentir immédiatement. Si son voisin est triste ou de mauvaise humeur, il sera triste ou de mauvaise humeur.
• C’est pour ça que, souvent, il se retrouve coincé dans le rôle de celui qui essaye de détendre l’atmosphère à coup de blagues débiles. Celui qui se tord les doigts en couinant dans l’espoir que ça fasse sourire et pas soupirer.
• La réussite n’est pas toujours au rendez-vous, mais au moins il essaye.
• (c’est ce qu’il se dit pour se rassurer)
• Gentil, donc, rempli d’empathie et du désir de bien faire, Gaius est aussi un homme… simple. Pour le dire gentiment.
• Il n’est pas intelligent et ça a beau ne pas se voir sur lui, on le repère assez facilement quand on le côtoie régulièrement.
• Son corps apprend vite, mais son esprit est à la traîne. Tous les travaux manuels lui plairont, et il réussira sans mal à reproduire des gestes et comprendre la mécanique en action, mais toute la théorie lui passera au-dessus de la tête.
• Et puis bien. Il faut tout lui réexpliquer deux fois, trois fois, quatre fois. Il nage. Fait semblant d’avoir compris. Pleure intérieurement parce qu’il n’a rien compris et que c’est dur.
• Il n’aime pas embêter les autres et leur faire perdre leur temps. Il n’aime pas non plus faire des efforts quand il ne réussit pas ou que ça ne lui plaît pas, alors il n’y a pas d’amélioration.
• Gaius reste désespérément lent mais progresse vite dans les travaux manuels. A chacun sa croix, comme on dit.
• Ca ne lui va qu’à moitié, mais il faudrait que la volonté suive pour y faire quoi que ce soit.
• Elle ne suite pas. Tough luck. Il n’aime pas se sentir stupide et c’est à double tranchant.
• Bon, ce n’est pas un handicap au quotidien, non plus. Il vit bien comme il est. Un peu simplet, pas une flèche, mais quelqu’un de bien et déterminé à aider.
• Et enthousiaste dans ce qui l’intéresse – jusqu’à l’extrême.
• Ah ça, on ne le décollera pas de son tour à poterie s’il a décidé qu’il y passerait cinq jours sans dormir. Gaius peut se montrer buté, plus qu’on ne l’en penserait capable au premier abord. Ça peut surprendre.
• Il est bonne pâte mais tout à fait capable de se défendre s’il se sent blessé. Il proteste quand quelque chose ne va pas, ne lui plaît pas, il n’est pas altruiste au point de faire passer le bonheur des autres avant le sien.
• Ou le bien-être, à tout le moins. Il n’aime pas qu’on l’insulte, qu’on touche à ses affaires, fait la moue aux critiques mais apprend peu à peu à se remettre en question. Ça, ça va.
• Mais volez-lui ses gants et la terre tremblera. Il ne plaisante pas.
• Il n’aime pas hausser la voix, il n’aime pas être violent, mais s’il le faut…
• Eh bien soit.
• Et il ne regrettera pas forcément après.
• Ses sautes d’humeur ne sont pas réfléchies, mais en général corrélées à des injustices qu’il continuera de penser en tant que telles.
• Il est rare qu’il déteste quelqu’un de tout son corps, mais quand c’est le cas, le roseau devient chêne et ne ploie pas.
• Heureusement, il faut le vouloir et insister, pour se faire détester de Gaius.

• Gaius s’est réveillé en ville, non loin des quais  – pas l’endroit le plus fréquent où retrouver un Daemon déboussolé, mais au moins, il a vite été pris en charge par des personnes plus compétentes que lui sur la question.
• (pas très dur, certes, mais tout de même)
• Physiquement, ça allait. Il a vite appris à gérer la marche et tout ce qui va avec, un vrai faon tout juste sorti du ventre de sa mère. Mentalement, par contre, il lui a fallu beaucoup plus de temps pour s’y retrouver.
• Trop de monde. Trop de choses. Trop de concepts, trop d’éclats de voix – heureusement que les gentilles personnes qui l’ont amené sont restées avec lui le temps d’enregistrer son existence, parce que sinon, il aurait fini par se cacher sous une table.
• Gaius a été impressionnable day 1. Il a tourné en rond dans sa maison sans savoir quoi faire, sans oser sortir, et quand il l’a fait, il a tout de suite eu envie de rentrer se cacher.
• Ca a duré un bon mois. Ensuite, mettre le nez dehors et parler aux autres a été plus simple. Plus naturel. Moins effrayant.
• (sauf quand le Daemon sortait de l’ordinaire physique humain, là il avait encore peur – c’est pas ce qu’il voit dans le miroir, faut comprendre)
• Et d’ailleurs, Gaius a vite remarqué qu’il ressemblait plus aux humains qu’à la moitié de ses congénères. Il s’est donc senti attiré par eux, par leur culture, comme un point d’ancrage rassurant.
• Sans délaisser les autres Daemon, loin de là, il a essayé de comprendre comment les humains marchent. Ce qu’ils ont vécu avant d’arriver ici, comment ils sont arrivés ici, pourquoi, etc.
• Il s’est heurté à des murs et des bras ouverts et n’a retenu que ces derniers. Un bon ami à lui, toge obstinément passée par-dessus son uniforme, lui a parlé de sa vie dans les moindres détails – enfin ceux dont il se souvenait, ça avait l’air un peu embrouillé sur certains points.
• Mais la CULTURE. Gaius a oublié instantanément les autres trucs dont on lui a parlé, il a direct adhéré aux bains publics et à la religion et aux noms qui sonnent bien – bon pas aux toges. S’il pouvait faire un mélange impie entre jolis costumes et culte de Jupiter, ce serait super.
• Grâce à l’influence de Caius, il a changé de nom. Celui qu’on lui a donné aux bureaux, un an ou deux plus tôt, ne lui plaisait plus. Parmi tout ce qu’on lui a dit sur la vie à l’époque, il a surtout retenu la poterie. La céramique. Le travail manuel.
• Alors c’est ce qu’il s’est mis à faire. D’abord avec de l’aide (bonjour la catastrophe sinon), puis tout seul, jusqu’à réussir à faire de la vaisselle qu’on puisse utiliser et pas juste contempler.
• Ca l’a fait pleurer des litres d’eau et il a continué à s’entrainer. S’est acharné jusqu’à pouvoir reproduire un maximum d’outils – et même aujourd’hui encore, il continue à se perfectionner.
• Gaius aime son travail ; c’est sa passion, et il le prend très au sérieux. En dix ans, caresser l’argile ne l’a jamais lassé, pas même une fois.
• Difficile de dire la même chose du reste.

• Les déconvenues amoureuses et amicales ont été nombreuses.
• On lui dit qu’il ne fait pas assez attention. Qu’on ne le sent pas là, qu’il oublie, qu’il n’est pas attentif – alors ça finit toujours par craquer. Gaius n’est pas un homme à foule, il ne garde que peu d’amis et n’a pas l’énergie nécessaire pour entretenir un grand cercle de connaissances.
• Il laisse tomber quand ça ne passe pas. Tant pis. Ca explique qu’il ne se souvient plus de ceux qui l’ont amené aux bureaux la première fois, de la plupart des gens qu’Asphodèle a mis en travers de sa route les premiers jours.
• Ca ne le dérange pas, mais ça le dérange qu’on lui en fasse la remarque.
• Chacun est différent, mon œil.
• Il se consacre encore plus à ses poteries pour oublier, le temps que sa bonne humeur revienne.

• Elle revient, et il ressort, il parcourt Asphodèle et veille à ne jamais s’attirer d’ennuis avec les autorités.
• Gaius est plutôt bon à ce jeu-là, en temps normal. Il ne passe pas dans les hors-limites (il faudrait être fou), répond à toutes les questions que l’administration lui pose, et garde les pieds dans les zones qui lui sont autorisées.
• La plupart du temps.
• Le truc, c’est que Gaius a l’air humain. Hormis ses bras, qu’il cache toujours sous des gants, sauf quand il est seul, on ne peut pas le qualifier de Daemon sur le champ. Il y a ses vêtements, oui, mais à part eux ? Il fait illusion.
• Quand il voit un panneau « interdit aux Daemon », ça le titille. Il a envie de voir s’il peut passer, et parfois, il s’attire des ennuis.
• Même chose quand un petit malin décide de lui piquer ses gants – il déclenche la troisième guerre mondiale et a déjà fini en garde à vue à cause de ça.
• Clairement les pires moments de sa vie. Ses bras sont laids, pas besoin de les montrer à tout le monde, et s’il veut se faire passer pour un humain parce qu’il préfère, c’est son problème.
• Il a rencontré des gens compréhensifs et moins compréhensifs sur la question, mais se retrouve toujours à frapper l’argile parce que ça le frustre.
• Si tout pouvait être aussi facile que façonner un vase ou une coupe ou un plat, Gaius vivrait mieux.