Kévin est presque certain qu’il n’est pas à l’endroit auquel il était il y a quelques secondes à peine. Pas qu’il arrive à se souvenir d’où il était avant. Avant. Mais il est au moins certain que ça n’est pas là où il est . Genre, à 99%.

L’odeur n’est pas la même. C’est ça. C’est l’odeur.

Et la sensation. Pas de vent dans ses cheveux. Un calme plat.

Il n’entend plus les rires diffus de ses amis, ni PZK qui semblait être en boucle avant qu’il ne ferme les yeux.

Il était dehors, il pense. Sûrement.

A chaque fois qu’il pense être certain de quelque chose, une vague de doute et de confusion le frappe. Il n’arrive pas à se raccrocher à ses souvenir, à les organiser, à faire qu’ils font sens. Tout se mélange. Un instant il se souvient de tenir son petit frère tout bébé, et celui d’après Ambre est sur ses genoux.

Le tourbillon de souvenirs lui donne une nausée et une migraine qui lui est très désagréable. Il se redresse brusquement et le vertige qui le prend le plie immédiatement en deux.

Il n’a même pas encore ouvert les yeux et il est déjà dans un état abominable.

Kévin a la désagréable impression qu’on lui a donné un bon gros coup sur la tête et laissé pour mort. Dès l’instant où sa sensation de malaise se calme, c’est l’anxiété qui prend le dessus.

Il ouvre ses yeux et fixe ses mains tremblantes pendant deux bonnes minutes. Il porte des vêtements dont il n’a pas le souvenir, mais considérant l’état de sa tête, il suppose que ça doit tout de même lui appartenir puisqu’ils lui vont relativement bien au delà du oversize de son hoodie.
Il cligne des yeux et daigne enfin les lever pour regarder autour de lui. L’anxiété monte à chaque mouvement frénétique des yeux. Non, définitivement pas une pièce qu’il reconnait. Pas un pièce que quelqu’un de sain aurait chez lui non plus.

Où qu’il soit, il n’a pas l’impression qu’il va passer un très bon quart d’heure.

Il gémit. Prend sa tête entre ses mains. S’efforce de ne pas se mettre à chialer comme une mauviette.

Il va mourir, c’est certain.
Il n’a jamais été très bon en self defense, et il a les jambes en coton en ce moment même.
Plus qu’à espérer que ce ne soit pas trop douloureux. Qu’ils fassent ça vite. Vu la pièce complètement blanche qui ne peut appartenir qu’à un psychopathe, il a des doutes.

Mais l’espoir fait vivre, n’est-ce pas? ahah.

Plus qu'à séduire ses ravisseurs avec son charme ravageur.