Ce qui sort Nova de sa torpeur, c’est qu’elle est frigorifiée.
Sa conscience lui revient brutalement, et elle a le temps d’identifier qu’elle est allongée sur le sol. L’espace d’un instant, elle se demande si elle ne s’est pas encore une fois endormie sur le sol de son salon après avoir corrigé des copies et, peut-être avoir bu un peu trop de vodka curative. Ca lui arrive. Des fois. Après une longue journée. Quand ses médicaments et sa vodka l’attaquent en même temps et qu’elle se retrouve à avoir la flemme et un manque de force considérable pour atteindre son lit. Pas ses meilleurs moments, mais on a vu pire.

Elle n’a pas mal de tête, pourtant. Et le sol, contrairement à elle, ne lui semble pas froid. Au contraire, elle a tellement froid elle que le sol lui en parait chaud et cozy.

Nova ouvre les yeux, et, dans la foulée, se redresse. A part un vague vertige dû à la façon brusque dont elle s’assoit, elle ne ressent pas de nausée ou de mal de crâne assassin. Par contre, elle a toujours très froid. Elle plaque ses mains sur ses bras et découvre qu’elle est vêtue d’une bon gros pull nordique. Lorsqu’elle baisse les yeux, elle voit qu’elle a un gros pantalon en jean et un collant en dessous. Pour couronner le tout, elle a des grosses chaussettes fluffy. Conclusion? Elle ne devrait pas avoir froid comme ça.

Son regard se détourne d’elle-même pour scanner ses alentours, et, à sa grande surprise, elle découvre que ça ne ressemble vraiment pas à chez elle. Son bordel organisé à disparu. Les murs sont blancs, et non recouverts de posters et mots et photos et cadres et… Bref. Rien. Ca n’est pas chez elle. Le sol est aussi blanc. Autour d’elle, rien du tout. 

Elle a l’impression de faire un mauvais rêve. Elle en a eu, des comme ça.

Comme elle ne pense pas qu’on ait décidé de l’enfermer dans un asile où l’on traite les patients comme des sous merde sans leur donner de lit, elle se pince. Ca fait mal. Elle ne rêve pas.

Bien. C’est intéressant.

Elle frotte ses mains plus fort sur ses bras, se recroqueville un petit peu plus sur elle même. Sa priorité et de ne plus avoir froid. Difficile quand la friction n’a pas l’air de lui apporter grand chose de plus au niveau de la chaleur.
Elle cligne des yeux, fixant les murs dépourvus d’ouverture avec grande perplexité. Où qu’elle soit, on a envie qu’elle y reste. Pas. Rassurant.