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Oriana Biondi
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Oriana Biondi

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Qu'on lui annonce qu’elle est morte n’avait pas été une grand épreuve psychologique à surmonter.

Cela ne lui avait fait ni chaud, ni froid, à peine perturber; tout comme le fait d’atterrir à Asphodèle l’avait à peine fait cille. Ca n’était pas de l’indifférence, pourtant, car de tout ce qu’elle était - de tout ce qu’elle pensait qu’elle était-, l’indifférence ne faisait pas parti de ces traits. Elle s’inquiétait d’autres choses, faisait tout un plat de certaines, attentive et alerte.
Oriana avait, à ce moment, trouver cela normal de se comporter ainsi, jusqu’à ce qu’elle rencontre d’autres qui, eux, ne semblaient pas aussi satisfait de leur nouvelle situation. Mais elle, elle n’arrivait pas à saisir la fatalité de la chose. Mourir ne lui semblait pas une chose si terrible que cela, et Asphodèle lui plaisait relativement bien jusqu’ici. Elle évitait d’ébruiter ses pensées, de peur qu’on la voit comme une étrange créature, trop différente pour être fréquentable.

Peut-être que tout cela avait à faire avec le fait qu’elle n’avait que très peu de souvenirs. Oriana ne se souvenait pas de ce que c’était de vivre véritablement, et ainsi, elle en avait déduit que c’était ce qui provoquait son manque de réaction face à la nouvelle. Comment quelque chose dont on ne se souvient pas pourrait nous manquer? C’était au dessus d’elle.

Comme beaucoup, beaucoup de choses autour d’elle.

Oriana recala une mèche blonde qui lui cachait la vue derrière l’oreille, penchée sur l’un des quelques livres qu’elle avait délogé de leurs places afin de les étudier; tous parlaient du monde, celui d’avant. Elle se sentait comme une enfant à feuilleter un album sur les animaux, comme, sans doute, elle avait du le faire par le passé. A son grand soulagement, la plupart lui disait, de prêt ou de loin, quelque chose, toutefois rien ne faisait s’emballer son coeur ou ne lui rappelait quoi que ce soit de précis; pas même les poissons, comme elle l’avait espéré.

Exaspérée, elle resta un long moment sur la même page à fixer une morue comme si celle-ci détenait la clé de tous les mystères d’Asphodèle, que tout le monde semblait rechercher avec assiduité. Appelez ça l’effet de groupe, mais parfois, ça la taquinait un peu également, sur les bords.

Malheureusement, la morue resta silencieuse, que cela soit sur Asphodèle comme sur son propre passé. Elle n’était pas curieuse à proprement parler sur son passé, toutefois il n’y avait rien de mal à vouloir en savoir un peu plus sur elle-même; juste un peu plus, un tout petit peu plus que des vagues souvenirs d’eau désagréables, elle ne demandait pas la lune, tout de même!

Apparement si.

La petite blonde ferma le livre doucement, lissant la jolie couverture une dernière fois avant de le pousser de côté pour en prendre un autre à l’air plus mature et compliqué qu’un vulgaire album pour enfant. Celui-ci semblait plus de son âge, moins infantilisant, plus élaboré. Elle reconnaissait le language sans aucun problème; l’italien semblait être sa langue maternelle, bien qu’elle s’était surprise à comprendre le sarde, mais aussi le latin, dans de plus anciens livres. La bibliothèque était devenue depuis peu comme sa seconde maison. Au début, elle s’était montrée téméraire, et, profitant de son statut de quieti qu’elle avait obtenu rapidement (elle n’avait jamais été une enfant agitée, il semble), s’était aventurée dans la dernière section, mais avait rapidement battu en retraite au profit de la section A qui lui avait dès lors semblé beaucoup plus approprié à ses besoins.

De toute manière, la plupart des livres lui avait donné un sacré mal de crâne à peine avaient-ils été ouverts; de ce fait, elle ne faisait plus que lorgné de l’oeil la section C, mais également la section B. Jusqu’à nouvel ordre, elle resterait campée ici.

Visiblement, elle allait être à Asphodèle un sacré bout de temps, alors rien ne la pressait.

Oriana s’étira avant de basculer la tête en arrière, s’avachissant un peu plus sur sa chaise, regard rivé sur le surveillant qui, mine de rien, la gardait à l’oeil, l’air sévère. On ne sait jamais, elle pouvait se mettre à cracher sur les livres. Bien sûr.

L’endroit était calme de manière presque intimidante et Oriana se sentait bien minuscule, pratiquement seule au milieu de toutes ces étagères de livres, elle qui n’était déjà pas bien grande. Elle laissa s’échapper un dernier soupire avant de rediriger son attention sur le livre.

L’histoire de l’architecture italienne, ça ne pouvait être qu’intéressant.

La jeune fille avait également le sentiment de ne pas être une étudiante passionnée.



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Mattis Janow-Kielan
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Tranquillement, sortant de son sac un petit carnet, il commença à arpenter les rayons de la première zone. Il était moins confiant d’y trouver des choses intéressantes mais, d’un autre côté, il aurait sans doute regretté de l’avoir négligé.
Au détour d’une étagère, quelle ne fut pas sa stupéfaction lorsqu’il reconnut quelqu’un. Faire comme s’il ne l’avait pas remarqué et changer de trottoir n’étant pas son genre, il s’approcha de sorte de ne pas lui faire peur, et l’interpella à voix basse :[/b]

« Hé, mais qui voilà … Bonjour, Oriana ! »

L’élastique. Il avait déjà un peu discuté avec cette jeune fille, et ça n’avait pas vraiment très bien fini … Mais ils restaient en bons termes, plus ou moins.

« Je ne pensais pas te trouver dans un endroit pareil … »

Rajouta-t-il, sans méchanceté aucune, jetant un coup d’œil au livre qu’elle tenait entre ses mains. Non, vraiment, il était étonné. Pour quelqu’un qui ne s’intéressait pas à ses souvenirs, ce genre de choses, qui lui semblait même relativement apathique, être tout de même en quête d’un certain savoir restait surprenant. Ou alors elle se trouvait juste dans le rayon des romans et lisait quelques histoires à l’eau de rose sur des Daemon …


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Oriana Biondi
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Elle ne l’avait pas remarqué et se serait bien gardé d’avoir à le faire. Oriana ne détestait pas Mattis à proprement parler; il était une compagnie plutôt agréable un infime partie du temps, vraiment. L’autre partie, elle avait du mal à l’apprécier. Ils avaient juste trop de différences, probablement, au point que ça la dérangeait, un peu trop, malheureusement. 
Oriana lui rendit vaguement ses salutations, polie comme elle était, tout en ouvrant le livre comme lui signaler qu’elle avait beaucoup de meilleurs choses à faire que de se disputer avec lui sur ses maudits souvenirs qu’elle n’essayait, d’ailleurs, pas du tout de retrouver, que l’on soit  bien clair sur le point. Visiblement, il n’avait pas l’air très impressionné par son sérieux.

« Je ne pensais pas te trouver dans un endroit pareil … »

Touché. Il n’avait sûrement pas de mauvaises intentions ou quoi que ce soit, malgré, la jeune fille, en bonne jeune fille particulièrement sensible, pris cela pour une pique, une insulte à son intelligence. Certes, elle n’était pas la jeune fille la plus cultivée d’Asphodèle et encore moins la détentrice du QI le plus élevé, mais tout de même! Elle n’était pas une idiote et oui, parfois, elle aimait aller à la bibliothèque. Elle plissa donc ses grands yeux bleus tout en souriant timidement au garçon, incapable de lui faire une remarque cinglante ou de se montrer désagréable.

« J’avais un peu trop de temps libre, » se justifia-t-elle à voix basse, incapable de s’en empêcher.

La blonde replaça une longue mèche de cheveux blonds derrière son oreille, jetant un rapide coup d’oeil autour d’elle, ce qui lui permit de remarque l’air pincé du surveillant à qui elle offrit un petit sourire. Soit il avait une dent contre elle, soit il s’ennuyait vraiment beaucoup. Ca ne devait pas être bien passionnant, comme métier. A part lire des livres, demander aux gens de se taire et leur lancer des regards noirs, il n’y avait pas grand chose d’autre à faire. Elle ne comprenait même pas que l’on puisse vouloir s’enfermer toute la journée dans cet endroit; mais enfin, il faut de tout dans ces beaux mondes, que ce soit chez les vivants comme chez les morts.
Elle soupira, indiquant à Mattis une chaise en face d’elle.

« Tu devrais t’assoir avant que le surveillant ne fasse une crise cardiaque. »

Ou qu’il ne les vire tous les deux de l’endroit parce qu’ils dérangeaient la paix de cette merveilleuse bibliothèque.

« Ah, à moins que tu ne cherchais quelque chose, dans ce cas… »

En effet, le garçon n’était définitivement pas là pour lui taper la discute, tranquille, autour de quelques livres super ennuyeux. Ce serait suspicieux en plus d’être incroyablement perturbant. Bien heureusement, le fait qu’il avait été surpris de la voir lui indiquait qu’il n’était bel et bien pas là pour lui jeter des fleurs et lui arracher les vers du nez sur ses souvenirs.
Avec un peu de chance, il allait la laisser retourner à ses passionnantes études d’architecture.

Un regard aux premiers mots la persuada que la compagnie de Mattis n’était pas une si mauvaise chose, au fond.



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Mattis Janow-Kielan
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« Ah … »

Acquiesça-t-il simplement, opinant légèrement du chef pour montrer son empathie.
Le temps libre … C’est sûr que, dans ce nouveau monde, personne n’en manquait … A moins de se dédier tout entier à son travail. S’il se souvenait bien (sans aucun doute), Oriana était serveuse dans un bar ; un métier qui a plus de chance de tourner qu’après que le ciel se soit assombri … Alors, le reste de la journée, il ne lui restait plus que l’embarras du choix pour tuer ce temps.

Mattis pencha la tête sur le côté, d'abord intrigué, avant de suivre le regard d’Oriana, alors tourné vers un bibliothécaire à l’air loin d’être commode. La première pensée qui lui vint c’est que lui et la jeune fille devaient se connaître. Peut-être était-elle vraiment une habituée des lieux, beaucoup plus qu’avait pu s’en imaginer le polonais, et qu’elle en savait donc tous les us et coutumes. Les gens à qui parler, les choses à ne pas faire … Eh, ça pouvait lui être utile.

« Tu devrais t’asseoir avant que le surveillant ne fasse une crise cardiaque. »

Sursautant légèrement à l’idée que l’individu au bout du couloir puisse soudainement voir rouge et vouloir lui décapsuler la tête à coup de règlement, Mattis suivit sans attendre le conseil d’Oriana ; sans doute trop vite, trop suspect, mais au moins il avait tout fait le temps que son interlocutrice finisse ses politesses et sans faire racler trop bruyamment la chaise.
Comme s’il ne venait absolument pas de prendre place avec la vitesse et la discrétion d’un courant d’air, Mattis haussa nonchalamment des épaules et fit tourner son stylo entre ses doigts :

« Eh bien, j’étais juste passé en éclaireur, visiter un peu. J’ai tout mon temps. »

Oui, il n’y avait pas à s’en faire … Et puis il comptait bien poser quelques petites questions à Oriana. Si, par simple hasard, elle n’aurait pas quelques conseils à lui donner, ou quoi que ce soit en fait … Okay, ils n’étaient pas en harmonie sur pas mal d’aspects, mais il ne demandait pas grand-chose là. Juste un échange courtois entre gens civilisés dans une bibliothèque comme une autre. Moment qu'il se décida à photographier, comme ça, mine de rien, en ayant bien sûr pris bien soin de désactiver le son.

« Qu’est-ce que tu lis ? »

Demanda-t-il ensuite, pour commencer, pointant du menton le gros ouvrage que tenait la jeune fille avant de reposer son appareil et reprendre son stylo. Il avait pensé un peu plus tôt que c’était une histoire à l’eau de rose … et sans doute que ça ne l’étonnerait pas que ce soit vraiment le cas. Cependant, c’était un premier contact, il fallait bien commencer par là. Après, qui savait, même si elle ne s’intéressait pas aux souvenirs de son vivant, Asphodèle en général pouvait tout à fait être un sujet qui l’inspirait plus ? Et ça lui allait. Oui, vraiment.
Par politesse, il rajouta tout de même, l’air de rien :

« Enfin, dis-moi si je t’embête … »

Car c’était possible. Il en était conscient. Même si qu’elle le dise s’avèrerait drôlement vexant.


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Oriana Biondi
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Mattis n’avait pas l’air bien décidé à s’en aller et elle n’aurait su trop dire si elle en était réjouie ou particulièrement mécontente. Si elle pesait le pour et le contre de la rencontre impromptue, elle était définitivement plus mécontente qu’autre chose, mais en même temps, elle n’avait jamais trop aimé la solitude, peu importe la situation, et, de ce qu’elle savait, Mattis n’allait pas la mordre. Probablement. Pas en public. Bref.

Il avait tout son temps, c’était… Bien, elle imaginait. Au moins, elle ne semblait pas être la seule à avoir un peu trop de temps libre sur les mains. D’un autre côté, ça voulait dire qu’il n’avait définitivement pas l’intention de s’en aller. Encore une fois, elle était partagée. Pas qu’elle avait franchement une folle envie d’en apprendre plus qu’il n’en était probablement nécessaire sur l’architecture en solo, mais… Okay, c’était clair que Mattis n’était pas son premier choix de compagnon, même si lui semblait plutôt enthousiasmé par sa présence, curieusement. Toutefois, Mattis étant lui-même un curieux personnage, elle s’était décidée depuis peu à ne pas trop accorder d’importance à ces détails, qui n’étaient que ça, des détails.
Est-ce qu’il venait de prendre une photo?

« Qu’est-ce que tu lis ? »

Oriana cligna des yeux, incapable de se concentrer sur son livre, Mattis qui lui parlait et l’appareil photo qui lui semblait particulièrement agressif par sa simple présence. Elle ne détestait pas les appareils photos, non, il ne lui semblait pas avoir de mauvais souvenirs de ces appareils, toutefois elle n’en raffolait pas. Elle ne raffolait pas de tout ce qui reflétait son image d’une manière ou d’une autre, il semblait. Compréhensible.

« Enfin, dis-moi si je t’embête … »

Oui. Merci d’être passé, bye.

Bon, bien sûr, même si elle l’avait pensé très fort - elle ne l’avait pas pensé, okay-, elle n’aurait jamais eu la force de le lui dire au visage. S’aurait été méchant et honnêtement, vraiment gratuit puisqu’en général, à part des différences d’opinions, le garçon avait toujours été parfaitement correct.
Alors elle lui adressa un petit sourire, discret.

« Non, ne t’en fais pas; je ne faisais rien de bien passionnant. »

A part réapprendre que les poissons étaient franchement laid et que les gens faisaient des bâtiments incroyables sans raisons particulière, à part, bien sûr, pour l’art et les riches. Elle tourna une page, mine de rien, histoire de, peut-être, avoir l’air un tant soit peu intéressée par le sujet du livre.

« C’est, umh, sur l’architecture. Pas trop ma tasse de thé, pour être honnête. »

Du moins, il lui semblait que ça ne l’était pas; si cela se trouvait, elle avait eu une intense période d’amour pour l’architecture, cependant, considérant son manque flagrant de connaissances en la matière, elle en doutait fortement. Mais elle était jeune, alors cela ne signifiait pas forcément qu’elle était une parfaite cruche, non, juste qu’elle… N’avait pas eu le temps.

Et maintenant elle n’avait que ça, du temps, beaucoup trop de temps.



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Mattis Janow-Kielan
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« Non, ne t’en fais pas; je ne faisais rien de bien passionnant. »

Mattis lui renvoya son sourire. C’était une fille plutôt mignonne et polie, il appréciait ça. Travailler avec elle ne serait pas désagréable, si seulement elle n’était pas aussi convaincue qu’elle n’avait pas besoin de ses souvenirs. Allez, au fond d’elle, le polonais était sûr et certain qu’elle savait que les retrouver lui ferait le plus grand bien. Comment se sentir entier avec un tel espace vide au milieu du cœur ? On ne pouvait pas. Oriana était-elle à ce point effrayée par ce qu’elle pourrait découvrir dans son passé qu’elle préférait se murer dans l’ignorance ? Pourtant, même si c’était une solution que l’on pouvait comprendre (un petit peu), ce n’était pas la bonne. Entre rester amnésique et apprendre que l’on était un nazi, Mattis préférait largement la deuxième solution. Tout le monde faisait des erreurs : impossible d’être tout à fait blanc ou tout à fait noir. C’est cependant en apprenant de ses erreurs que l’on est capable d’évoluer dans le sens que l’on souhaite. Oui, il en était convaincu.
Et puis, il était possible qu’une personne se découvrant un passé de nazi puisse ne pas trouver ça si terrible. Quoi qu’il en soit : il n’y avait rien du tout à perdre, quoi.

« C’est, umh, sur l’architecture. Pas trop ma tasse de thé, pour être honnête. »

Le garçon haussa des sourcils et pencha légèrement la tête, interloqué :

« Oh, pourquoi tu l’as pris, alors ? »

L’architecture … ça semblait bien vaste, comme sujet. Et bien loin des romans à base d’eau et de rose. Qu’est-ce qui l’avait mené à choisir un tel genre de sujet ? La beauté des remparts, des petites maisons dans la prairie, des hauts monuments qui résonnent ? Avant de finalement se rendre compte qu’admirer des murs n’était pas aussi palpitant que cela semblait l’être au départ ? De toute façon, rien ne servait d’inférer quoique ce soit, il n’y avait qu’à attendre qu’elle lui réponde. Et puis il pouvait tout aussi bien en avoir le cœur net par lui-même.
Tendant le bras, il pointa le livre du regard et demanda :

« Je peux ? »

L’architecture, la peinture, la poésie … Ce n’était pas vraiment ce qu’il chercherait par plaisir dans les rayons d’une bibliothèque. Quoique l’on pouvait trouver des liens entre tout ça et la neurologie. Un cerveau n’était-il pas comparable à une grande structure, même complexe ? Et puis combien d’artistes s’étaient intéressés à lui …
Il faut rester ouvert : les univers des Sciences et des Arts n’étaient pas tant que ça à dissocier.


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Oriana Biondi
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L’architecture était encore plus silencieuse que la morue, ce qui n’aurait certainement pas dû la surprendre. Les livres, en général, n’étaient pas non plus connus pour être de grands bavards.

Mais Mattis, lui, n’était pas tenu d’agir comme les livres, et donc, forcément, il ne le faisait pas. Elle lui jetait de rapides coup d’œil par-dessus son livre tout en faisant mine de vraiment s’y intéressé, mais le texte défilait devant ses yeux sans que rien ne rentre, ni ne sorte. Nope, son cerveau ne réagissait pas au texte. Par contre, il ne se gardait pas de réagir à la présence de Mattis, bloquant ainsi par la même occasion tout autre chemin de réflexion. Elle oubliait souvent combien elle pouvait être distraite par la présence de quelqu’un d’autre. Faire abstraction n’était visiblement pas l’un de ses talents, qu’elle avait déjà en nombre réduit.
Elle avait  un bon équilibre, elle supposait que c’était une bonne chose. Elle semblait également raisonnablement douée de ses dix doigts et savait parler au moins trois langues couramment, bien que toutes se ressemblent quelque peu.

« Oh, pourquoi tu l’as pris, alors ? »

Pour faire joli, duh.
Immédiatement, son regard se fit fuyant. Oh non, il va lui demander si elle veut récupérer ses souvenirs. Encore. Et elle ne veut pas, vraiment, vraiment pas, arrêtez de le lui demander, elle veut juste… Il n’y a pas de mal à vouloir en savoir un peu plus sur l’architecture, si ?
Sur la défensive, elle le scruta avec suspicion lorsqu’il lui demanda s’il pouvait voir le livre, ses doigts se refermant vivement sur le livre comme s’il s’agissait de son trésor le plus précieux. Se rendant bien vite compte que sa réaction n’en était que plus suspicieuse, elle fit glisser le livre doucement vers le garçon, grand yeux bleus rivés sur lui, s’attendant à une réaction vive d’une seconde à l’autre.
Il allait être si heureux de découvrir que ça parlait du pays d’Oriana.

« Oh, tu sais, pour faire passer le temps. Un peu de culture ne fait pas de mal. »

Petite voix, petit sourire, elle se sent encore plus minuscule que d’habitude, mise à nue sans son gros livre. Doucement, elle reprit le livre sur les poissons, le serra fort entre ses doigts jusqu’à ce qu’ils en deviennent blanc. Son nouveau bouclier était plus petit, toutefois cela ne voulait pas dire qu’il serait moins efficace contre Mattis, jusqu’à ce qu’il le lui demande et qu’elle le lui donne docilement.

Même après la mort, les mauvaises habitudes restent.




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Mattis Janow-Kielan
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Mattis avait les meilleures intentions du monde. Ça avait été sans malveillance aucune qu’il lui avait demandé de partager sa lecture … Ce n’était pas son genre, vraiment. Et pourtant, Oriana n’en avait pas l’air tellement convaincue. Pourquoi donc ? Hm … Malgré sa flagrante réticence qui lui fit lever les sourcils de surprise, la jeune fille accorda le bouquin au polonais.
Satisfait mais de plus en plus piqué au vif, Mattis rapprocha le livre vers lui et commença à en caresser la couverture du bout des doigts avant d’en tourner méticuleusement les pages. Eh bien …

« Oh, tu sais, pour faire passer le temps. Un peu de culture ne fait pas de mal.
- Oui oui, bien sûr ! Je n’ai jamais pensé le contraire, hein. »

Les choses devenaient intéressantes. En plus de ne pas être un roman à l’eau de rose, le thème de l’encyclopédie était beaucoup plus orienté que ce que l’avait laissé entendre Oriana. Plus que de l’architecture, c’était celle de la botte méditerranéenne dont il était question.
En façade, Mattis tentait de rester décontracté mais, à l’intérieur, foule de questions s’immisçaient. Bien entendu qu’il n’allait pas se lever triomphalement et accuser du doigt Oriana de s’intéresser à ses souvenirs … Ce serait fortement contre-productif. Le plus important pour lui, c’était qu’elle le reconnaisse toute seule.
Il y arriverait, aucun doute là-dessus. Même si ça prendrait du temps … Mais du temps, il en avait à la pelle. D’autant plus qu’il était habitué à être patient. Pas le choix.

« Oh … L’Italie … (commença-t-il, mine de rien, tout en continuant de faire passer les pages richement illustrées) C’est vrai que c’est intéressant ! Et très joli. Je n’y connais rien, personnellement, mais … »

Toi, peut-être ?
Une page tenue entre son pouce et son majeur, Mattis arrêta son geste pour revenir à Oriana, une nouvelle fois dissimulée derrière un nouveau livre. Cette cachette-là était modeste, même pour sa carrure effilée.

« Un autre livre sur l’architecture … ? »

S’enquit-il, une auréole pouvant presque scintiller au-dessus de son crâne.
S’il réussissait à trouver un pattern, effectivement, il pourrait le pointer pour coincer Oriana. Gentiment. La scène et les lignes de dialogue se jouaient déjà dans sa tête.

Non, il n’avait pas du tout l’impression d’être insistant ou envahissant. C’était une discussion normale entre individus normaux, curieux et intéressés … par la lecture, la culture, ce genre de choses. Cependant, il était conscient qu’à trop appuyer il y avait toujours une chance pour que la jeune fille se referme complètement.
Après, l’on ne pouvait pas dire que c’était grave. Mattis faisait son bonhomme de chemin et était content de ne serait-ce que faire germer une petite graine de doute chez Oriana. Il prendrait ensuite plaisir à régulièrement l’arroser, et puis …


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Oriana se sentait un peu comme un poisson hors de l’eau, le type que l’on tient au bout d’une canne à pêche comme un trophée le temps d’une photo, là, en face du garçon. Mattis la mettait toujours un peu mal à l’aise à cause de son insistence et, peut-être un peu, de sa perspicacité - mais surtout l’insistence. Elle ne cesserait de répéter que, malgré tout, elle l’appréciait, quand il n’essayait pas de lui tirer les vers inexistants de son pauvre petit nez. Comme en ce moment même.

Oh … L’Italie … C’est vrai que c’est intéressant ! Et très joli. Je n’y connais rien, personnellement, mais … »

Oh, elle n’aimait pas ce ton. Non, bien sûr qu’elle n’y connaissait rien, elle ne s’en souvenait pas, de l’Italie. Elle n’était même pas certaine d’y avoir vécu en réalité - pas même certaine d’avoir vraiment vécu, si on le lui demandait. Elle aurait pu être une sirène dans une autre vie que ça n’en aurait pas été étonnant, si seulement elle n’avait pas eu cette angoisse terrible qui la saisissait dès qu’une trop large étendue d’eau se présentait à elle. Une sirène effrayée par l’océan, s’aurait été véritablement un comble, n’est-ce pas?
Oriana, toujours si polie et diplomate, se contenta de sourire à Mattis tout en haussant ses frêles épaules en signe qu’elle n’y connaissait pas beaucoup plus non plus. Après tout, c’était juste une lecture de loisir. 



« Un autre livre sur l’architecture … ? »


A nouveau, de manière idiote, Oriana serra ses doigts plus fort sur la couverture du petit livre, comme de peur qu’il allait le lui arracher alors qu’il s’agissait là de sa plus précieuse possession. Il avait l’air si enthousiaste et vraiment intéressé que ça lui en faisait un peu mal au coeur d’être autant sur ses gardes et sceptique quant à ses intentions. Peut-être qu’elle était vraiment juste paranoïaque et qu’il la trouvait juste intéressante en général. Bien que, là encore, c’était purement paranoïaque. Que Mattis s’intéressait à elle parce qu’elle était elle, c’était même bien prétentieux.

Cette fois si, elle ne lâcha pas son livre, le tenant, au contraire, un peu plus près d’elle. Elle souriait, cependant, afin de montrer qu’elle n’avait absolument rien à cacher et aucune animosité envers lui. Elle ne voulait vraiment pas le vexé, le pauvre. 



« Oh, non, c’est sur les poissons. »


Les poissons. Comme l’océan. Comme ce dont elle se souvenait. Très incriminant. La jeune fille s’empressa de continuer, d’une manière un peu trop précipité pour que ça ne soit vraiment innocent. 



« Je… J’ai pioché un peu au hasard, pour, euh, la culture générale? C’est plutôt intéressant! »

Et trop enthousiaste également pour elle, la calme et douce petite Oriana. Elle reposa vite son regard sur les pages pour se retrouver nez-à-nez avec une lotte particulièrement hideuse; elle tourna vite la page, sourcils froncés comme si elle était très concentrée et intéressée par ce que pouvait raconter le livre.

Après tout, la vie marine devait être plutôt fascinante, sinon elle n’en aurait pas de souvenirs.



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« Oh, non, c’est sur les poissons. »

Oh, sujet qui était bien à loin des remparts italiennes. A priori.
Tout en hochant lentement la tête, Mattis souffla un « aah » curieux. Les deux livres n’avaient pas dû non plus se trouver à des étagères bien proches, à moins cependant qu’un ancien lecteur un peu paresseux n’avait laissé traîner son livre n’importe où au lieu de le remettre en place. C’était des possibilités à aussi prendre en compte, et ne pas sauter toute de suite sur quelques conclusions dans le seul but de satisfaire son ego.


« Je… J’ai pioché un peu au hasard, pour, euh, la culture générale? C’est plutôt intéressant! »

L’hypothèse pouvait être rejetée. Elle avait bien choisi. Mais était-ce vraiment un hasard ? Pour le moment, difficile à dire. L’esprit humain, dans sa complexité, pouvait-il réellement n'être soumis qu'aux aléas de Dame Chance ? Ce que nous comprenons comme « hasard » l’est-il autant que nous l’aurions voulu ? Les chercheurs ne sont pas tous d’accord sur la question, et Mattis aurait tellement apprécié discuter de ces réflexions, débattre sur la question avec quelqu’un.
Certains de nos comportements ne sortent pas de nulle part et peuvent dépendre de caractéristiques personnelles telles que notre personnalité, notre éducation, nos connaissances ou non du monde … nos souvenirs. A savoir à présent qui joue dans quoi et dans quelle mesure. Oriana était peut-être tout simplement une jeune fille curieuse et ouverte, vraiment encline à s’intéresser au premier livre qui lui serait tombé sous la main. Ou alors …


« Oui, je comprends … »

Les poissons … La biologie marine, les sciences … Oui, bien sûr que c’était intéressant. Et il nous est tellement possible d’avancer en s’inspirant d’autres espèces vivantes. L’être humain a tellement à apprendre de ce qui l’entoure et des autres.
Mattis eut un petit sourire un peu ailleurs, à l'instar de ses yeux qui se baissèrent vers le livre d’architecture et ses quelques affaires. Avec son stylo, le polonais commença à former quelques cercles distraits dans un coin de son carnet de notes.


« J’habitais près de la mer … avant. Et l’un de mes meilleurs amis se prédestinait à être pêcheur, comme son père. Eux aussi s’y connaissait en poissons, quoi, hahaha … »

Voilà ce que ça lui inspirait, les poissons. Et il disait ça sans arrière-pensée à l’encontre d’Oriana. S’il avait réussi à sortir de sa nouvelle chambre et se bouger dans ce nouveau monde, le garçon n’avait néanmoins pas complètement mis de côté sa vie passée. Jamais il ne ferait ça. Même si elle lui manquait beaucoup et qu’il se sentait très seul, à présent. Le prix d’une sorte de nouveau commencement.
Mais il savait qu’il pouvait s’en sortir. Il se faisait confiance.


« Tu sais … »

Reprit-il, sortant de ses pensées et refermant le livre que lui avait prêté la jeune fille pour enfin le lui rendre.

« Merci. »

Il était temps de changer de tactique.
L’air concerné, Mattis tenta de parler avec le plus de bienveillance possible alors qu’il soutenait le regard d’Oriana :


« Tu vas me penser insistant, mais, je t’assure que je ne veux que ton bien. Et je voudrais que ce soit clair. Je pense que ça ne doit pas être facile pour toi, mais faire comme si tout allait bien ne va pas faire en sorte que tout aille bien miraculeusement. »

Il se pencha alors un peu vers son interlocutrice, à la manière de s’il lui demandait une confidence :

« Tu es sûre que tu as pris ces livres seulement « un peu au hasard » ? »


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C'était sans doute très idiot de sa part que de se défendre de la sorte sans même y être forcée, et elle s’en rendait bien compte, cependant elle était humaine, et cette impression d’être accusée d’un crime inexistant la rendait mal à l’aise. Ca n’était pas un crime que d’être intéressée par la vie marine qui constituait ses seuls souvenirs, et pourtant elle s’en était tellement convaincue qu’elle en avait fini par le croire. L’esprit humain est une bien curieuse chose, mais il y avait quelque chose de tellement troublant et déstabilisant dans la façon dont Mattis la regardait comme si elle était l’un des plus grand mystères de ce monde bien étrange qu’elle ne pouvait que s’en sentir acculée, telle une biche coincée entre les feux d’une voiture et un mur.
Elle devait être d’un naturel très sensible et réservé même bien avant sa mort si un simple regard un peu trop inquisiteur la rendait si nerveuse.

« J’habitais près de la mer … avant. Et l’un de mes meilleurs amis se prédestinait à être pêcheur, comme son père. Eux aussi s’y connaissait en poissons, quoi, hahaha … »

La manière si détachée avec laquelle Mattis évoquait ses souvenirs lui paraissait presque menaçante. Bien entendu, Oriana était quelque peu consciente que son cerveau exacerbait les moindres petites paroles innocentes de Mattis pour la manipuler et la garder dans son coin, mais c’était son cerveau, le chef. Elle hocha vaguement la tête derrière son livre, essayant d’avoir un air détaché mais assez intéressé pour ne pas être malpolie. Elle pensait, elle aussi, de ce qu’elle avait pu rassembler de ses maigres souvenirs, qu’elle vivait près de la mer, avant, même si ça n’avait pas l’air d’être de très bons souvenirs. Elle n’aurait su dire si elle l’avait aimé, cette mer, ou si elle l’avait crainte, détestée. C’était bloqué, tout comme le reste de ses souvenirs.

« Tu sais … »


Oriana releva les yeux naturellement vers la voix, échouant à rencontrer le regard de son interlocuteur. Son regard se rabaissa à nouveau pour trouver le livre tendu qu’elle accepta un peu trop précipitamment, lâchant en catastrophe celui qu’elle tenait, acquiesçant un silencieux merci. Elle le reposa plus sereinement devant elle, ne prenant même pas la peine de reprendre sa lecture puisque ce serait bien impoli de ne pas écouter Mattis qui semblait se lancer dans une bien tortueuse discussion.



« Tu vas me penser insistant, mais, je t’assure que je ne veux que ton bien. Et je voudrais que ce soit clair. Je pense que ça ne doit pas être facile pour toi, mais faire comme si tout allait bien ne va pas faire en sorte que tout aille bien miraculeusement. »


Oriana du se retenir de grimacer. Bien sûr qu’il allait en venir à ça, il n’y avait pas d’autres raisons possible pour son approche. Ses doigts se mirent automatiquement à tripoter l’album sur les poissons tandis qu’elle faisait de son mieux pour ne pas apparaître fuyante. Bien sûr qu’il ne voulait que son bien. Bien sûr qu’il pensait que ça n’allait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’acharnait autant. Elle ne se sentait pas si mal, même dépourvue de ses souvenirs. Probablement qu’elle serait encore plus mal si elle se souvenait.

« Tu es sûre que tu as pris ces livres seulement « un peu au hasard » ? »

Elle fit de son mieux pour ne pas soupirer ou s’éloigner, baissant les yeux sur le livre qu’elle avait, en effet, choisi. Elle savait bien, elle le sentait, qu’elle allait devoir se justifier, elle n’était juste pas sûre de la manière. Si elle lui disait qu’elle était curieuse, il allait prendre ça pour un aveux, une envie de retrouver ses souvenirs, et ça, elle ne le voulait pas. Il fallait donc tourner, éviter. Elle haussa les épaules, traçant du doigts les reliefs de la couverture, les suivant des yeux. 



« Je ne sais pas. J’ai été attirée par celui-ci parce qu’il était joli, je pense? »

Et Dieu seul sait qu’elle aime ce qui est joli, alors ça marchait. Elle pensait.



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« Je ne sais pas. J’ai été attirée par celui-ci parce qu’il était joli, je pense ? »

Ah.
Mattis ne put empêcher la légère moue sur son visage de poindre. Ah. Voilà qui était bien décevant. Voyant bien qu'il ne pourrait pas tirer plus de la part d'Oriana, le polonais reposa son dos contre sa chaise et fit mine de réfléchir, le stylo appuyé sur son menton.
Il ne pouvait décemment pas se contenter de cette réponse futile, mais quoi ? Le garçon ne se voyait guère répondre à ça et se mettre à secouer la jeune fille pour lui faire comprendre ses réels besoins. Il fallait qu'elle s'en rende compte toute seule, malheureusement, sinon ça n'aura purement et simplement aucun effet.


« D'accord, je vois. »

Il fallait bien qu'il réponde. Qu'il n'ait pas l'air de lui offrir la victoire. Et si au final c'était un jeu de sa part, car elle n'avait pas encore confiance en lui ? Elle ne croyait pas en ses bonnes intentions ? Peut-être savait-elle très bien que ces thèmes touchaient une corde sensible de son passé mais ne voulait pas se l'avouer ? Ou bien, ne voulait pas lui avouer ?
Trop trop trop d'hypothèses qui ne rimaient à rien et qui n'avaient pou but que de le ralentir. Au lieu de penser au pourquoi de la chose, ne valait-il mieux pas chercher un autre chemin permettant d'avancer ?
Motivé, les sourcils de Mattis se froncèrent légèrement sur son air pensif. Ses yeux fixaient droit devant lui, fatalement Oriana, toutefois sans vraiment la regarder.
Le livre était « joli », hein ? Pourtant il n'avait pas d'air particulier. C'était un bouquin on ne pouvait plus classique. Ou alors était-elle très sensible aux différents types de cuir ou à la lettrine ? Allez savoir.

Psh. Allait-il abandonner pour cette fois ? Il n'en avait vraiment pas envie. Vraiment pas.


« Toutes ces histoires t'embêtent ? Tu préfèrerais ne plus jamais entendre parler de souvenirs, ou ce genre de choses ? »

Et pourquoi avait-il ce besoin de s'acharner sur Oriana. Des habitants amnésiques, il y en avait à tous les coins de rue. Et certains seraient sans aucun doute beaucoup plus coopératifs qu'elle. Mais non. Son orgueil lui imposait de rester, de chercher, de creuser, de gratter le bouclier blond pour le bien de ses convictions. Ce qui l'animait, c'était ce côté défiant.
Malheureusement pour la jeune fille, il n'en aurait pas fini avec elle.


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Oriana Biondi
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Mattis voulait probablement son bien, vraiment, et sincèrement. Etait-ce à cause de son passé qu'elle était si méfiante? Elle ne voulait pas savoir. Elle voulait savoir, mais elle avait peur, plutôt. Peur de ce qu'elle pouvait découvrir dans les méandres de ses souvenirs oubliés. Certainement, elle ne les avait pas oubliés parce qu'ils étaient plaisants, si? Peut-être qu'elle avait aimé se balader sur la plage, tranquillement, qu'elle avait une belle vie, des amis et des parents aimant. Malheureusement, tout cela lui semblait si irréel qu'elle ne pouvait s'empêcher de se douter que ça n'était pas sa réalité. Et même, si sa vie avait été plaisante, elle serait en proie aux regrets de ne plus être de ce monde. Elle était bloquée à Asphodèle, alors il n'y avait pas de raisons de ressasser tous ces vieux souvenirs.
Mattis devait être celui qui avait vraiment des problèmes, pour insister autant. Elle ne voyait pas en quoi ses souvenirs pouvait le concerner, après tout, et elle n'arrivait pas à s'imaginer que quelqu'un puisse l'apprécier vraiment assez pour s'inquiéter d'elle. Peut-être qu'ils avaient tous les deux des problèmes. Au fond, tout le monde ici devait en avoir, ils étaient tous mort, après tout.

« Toutes ces histoires t'embêtent ? Tu préfèrerais ne plus jamais entendre parler de souvenirs, ou ce genre de choses ? »

Le dilemme. Elle n'avait pas très envie de l'envoyer balader, le pauvre garçon. Elle le fixe pendant de longues secondes, yeux grands ouverts, bouche protubérant légèrement. Dire non reviendrait à accepter de nombreux interrogatoires et Mattis fouillant dans sa vie. Dire oui le calmerait peut-être, l'arrêterait net dans ses démarches. Elle n'y croyait qu'à moitié, il était une personne très persévérantes. Dans d'autres situation, elle aurait admirer ses qualités. Là, maintenant, elle le maudissait un peu. Ses doigts glissent sur la couverture de son livre, elle modifie un peu sa position sur sa chaise, ses pieds touchant à peine le sol. Oriana se sent souvent petite, mais là c'est surtout Mattis qui lui semble gigantesque.

"Je… Je ne suis pas…"

Elle déglutit, yeux se baladant sur la table pour éviter le regard intense du garçon. Il a des très beaux yeux, ça la rend nerveuse de les avoir sur elle avec autant d'insistance. Ses joues doivent être un peu rouge, vu la chaleur, mais elle rougit tellement facilement que ça n'est pas une très bonne indication de quoi que ce soit que l'on cherche en elle.

"Je suis pas très à l'aise avec… Avec tout ça."

Une réponse neutre, c'était bien, non? Elle pouvait peut-être s'en sortir indemne si elle restait dans le neutre. En dire assez, mais pas trop non plus, le garder à une distance suffisante. Ca pouvait fonctionner, elle était professionnelle quand il s'agissait de ne pas trop se mouiller.




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Mattis Janow-Kielan
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Tant qu'il sentirait que la porte n'était pas complètement fermée ... Il serait là et attendrait avec toute la patience dont il se sentait être pourvu. L'analogie pouvait paraître effrayante, mais il fallait bien ça pour arriver à ses fins. C'était pour son bien, à Oriana, de toute façon.

« Je suis pas très à l'aise avec… Avec tout ça. »

Une réponse sincère. Mattis sourit avec bienveillance sans que son regard ne défaille, toujours comme brillant d'une certaine flamme :

« Et c'est compréhensible. Te remettre là-dedans pendant ton temps libre et dans un espace public comme ça, ce n'était pas non plus très sympa de ma part. »

Mais quand il avait quelque chose en tête, difficile de l'arrêter. Cette fois-ci, une analogie sur la pêche pouvait même être utilisée dans leur situation, plutôt bienvenue étant donné les thèmes des lectures d'Oriana et ses propres origines. Enfin, Mattis ne se considérait pas non plus comme un prédateur, ou quoi d'aussi violent - et heureusement, sans doute. Juste comme un homme de science avec quelques penchants humanistes.

« Je te l'ai déjà dit mais je serai toujours là pour toi en cas de besoin, soi en sûre. Tu peux venir pour parler n'importe quand. »

Mattis parlait vraiment beaucoup et le sentait. Malheureusement, c'était nécessaire pour poser la situation avec le plus de clarté. Au moins, le polonais ne s'inquiétait pas d'interrompre Oriana ou de l'empêcher de parler avec ses monologues vu que, à priori, s'il ne disait rien le silence aurait régné en maître. Chose qui n'aurait sans doute pas été gênant en soi étant donné qu'ils étaient dans une bibliothèque, mais ... Le garçon tenait à discuter !

« Et cela peut sembler un peu maigre comme soutien, vu que nous ne sommes pas vraiment amis mais ... Je pense que, des fois, un regard extérieur a son lot de bons côtés. Un peu comme chez un docteur, ou un psychologue, tu vois ? Même sans être malade, hein. »

Le stigmate des métiers de la santé était là, ce pourquoi le garçon préféra ajouter une phrase de clarification. Ce n'étaient que des exemples, peut-être pas les meilleurs aux yeux de tous mais, aux siens, ils paraissaient évidents. Il ne pensait pas du tout qu'Oriana était malade, juste en difficulté.

« J'aurais voulu être docteur. »

Finit-il par dire, cette fois avec un sourire un peu triste. Peut-être qu'en lui partageant ça, elle aurait une petite idée d'où il venait et par quoi il était motivé ? C'était aussi un moyen comme un autre de rendre la conversation plus légère et de faire connaissance, il imaginait avec espoir.


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Oriana Biondi
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« Et c'est compréhensible. Te remettre là-dedans pendant ton temps libre et dans un espace public comme ça, ce n'était pas non plus très sympa de ma part. »

Oriana se laisse presque aller à pousser un soupir de soulagement, la formulation de Mattis sonnant un peu comme une retraite. Peut-être allait-il la laisser tranquille quelques instants avec ses livres. Se taire, un peu. Curieusement, l'idée qu'ils retombent dans un lourd silence ne lui semble pas trop alléchante. Ils peuvent parler d'autre chose que ses souvenirs, ceci dit, ça lui conviendrait bien. Comme elle l'a déjà dit, Mattis en lui-même est quelqu'un d'agréable avec qui elle aimerait sûrement passer plus de temps, si ça n'était pas pour sa maudite obsession pour ses souvenirs. Il y a une raison pourquoi elle ne les désire pas, mais la peur qu'il n'ait encore plus envie de les découvrir si elle la lui disait l'empêchait de se justifier.

« Je te l'ai déjà dit mais je serai toujours là pour toi en cas de besoin, soi en sûre. Tu peux venir pour parler n'importe quand. »

Son coeur manque quelques battements, alarmé par les doux mots du garçon. Elle fait en sorte de controler son expression du mieux qu'elle le peut, cachant immédiatement une grande partie de son visage derrière l'épais livre. Yeux grand ouverts, paniqués, elle fixe son regard sur une colonne de pierre prise en photo. Du calme, Oriana, ça ne sont que des mots hasardeux, pas une déclaration d'amour. Il n'y a rien d'extraordinaire, Mattis est juste... Comme ça. Il dit probablement ce genre de choses à tout le monde, lui et ses foutus yeux bleus. Rien d'important. Ce ne sont que des paroles en l'air, de toute façon. Qu'est-ce qu'il en a à faire d'elle, à part de sa détermination à enfouir ses souvenirs dans le néant. Ils ne sont rien, que des connaissances qui sont assis à la bibliothèque ensemble pour un brin de lecture. Rien d'autre.

« Et cela peut sembler un peu maigre comme soutien, vu que nous ne sommes pas vraiment amis mais ... Je pense que, des fois, un regard extérieur a son lot de bons côtés. Un peu comme chez un docteur, ou un psychologue, tu vois ? Même sans être malade, hein. »

La mention de docteur et psychologue la rend quelque peu nerveuse. Ses doigts se crispent sur le livre, son expression se froisse. Elle a la vague impression que dans sa vie antérieure, déjà, elle n'aimait pas trop ces personnes. Ca n'est pas de la haine, mais une certaine appréhension, un peu de 'trop'. Encore une chose à laquelle elle ne préfère pas penser.

« J'aurais voulu être docteur. »


Ah, oui. Forcément. Pour lui, quelqu'un qui veut être ce genre de personne, il n'y a que du positif derrière ces professions. Oriana ne le voit pas de cet oeil, mais préfère ne rien en dire. Elle s'efforce d'évacuer la tension dans ses épaules. Le livre reste en place face à elle, toutefois elle l'abaisse un peu, histoire qu'il puisse voir ses yeux, au moins. Elle n'est pas non plus une sauvage.

« Je vois, » fait-elle lentement, se gardant d'exprimer son opinion. « Tu ferais un bon médecin. »

Elle dit ça plus par politesse que parce qu'elle le pense vraiment. Il y a un peu de vérité derrière ces mots, parce que Mattis a un peu l'air qu'elle attribue aux médecins; Quelqu'un qui fourre son nez dans la vie des autres sous prétexte de vouloir les aider, avec un sourire sympathique et de beaux mots.

Oriana le regarde quelques secondes de plus avant de rediriger son regard sur les lignes de son livre. Elle ne lit pas, mais elle ne se pense pas capable de soutenir son regard plus longtemps que nécessaire.

« C'est gentil, tout ça, mais je n'ai pas besoin d'aide. Vraiment.»


Elle va très bien comme ça, et elle espère bien que c'est assez clair, cette fois ci. Mais, comme toutes les autres fois, elle sait que ça n'est pas le cas.

Elle aura essayé.




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Mattis Janow-Kielan
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« Je vois. Tu ferais un bon médecin. »

A ces mots, le visage de Mattis s'illumina un bref instant. Le temps que la réalité ne lui retombe dessus avec le refus définitif d'Oriana qui lui donnait l'impression de couper les ponts à la tronçonneuse. Ouch. Il a remercia quand même du compliment et haussa ensuite des épaules avec un sourire désolé. Il abandonnait donc officiellement pour aujourd'hui. C'était terrible comme sentiment, mais le garçon n'avait pas la possibilité d'en faire plus. Il allait falloir qu'il élabore une nouvelle approche.
En attendant, Mattis laissa la jeune fille souffler un peu derrière son livre et se pencha en arrière pour se rapprocher de l'étagère dans son dos et y prendre un ouvrage à son tour. Le hasard voulut qu'il apprenne des choses sur la fabrication d'alcool à Asphodèle, et le polonais accepta ainsi son sort. Non sans que sa bouche ne dessine une moue furtive, il ouvrit une page du bouquin au hasard ainsi que son carnet où il s'attela à griffonner quelques notes. Oriana, Toujours pas, Bibliothèque, Livre, Mer, Italie, Architecture.

« Et toi, du coup ...? Tu avais déjà une idée de ce que tu voulais faire, plus tard ? »

Comme si la conversation ne s'était jamais vraiment arrêtée, Mattis la reprit là où ils l'avaient laissé. Même s'il ne s'avouait pas vaincu, il restait bon joueur et n'en voulait pas à Oriana de lui donner du fil à retordre. Bien au contraire. Alors comme elle n'avait pas non plus attrapé la perche pour faire connaissance, il insista pour montrer son intérêt pour elle.
Elle était peut-être timide. Impressionnée. Persuadée que le brun n'aimait que parler business et était incapable de conversations plus triviales ? Il osait vouloir lui montrer le contraire.
C'était une bête de travail, il le savait. Ses amis lui avaient déjà répété les bienfaits de se détendre un peu. Il était temps de s'en rappeler. Peut-être que cela expliquait aussi son blocage.


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Oriana n'apprécie pas le silence qui suit plus qu'elle n'aimait la conversation. Épaules tendues, regard rivé sur le livre qu'elle ne lit toujours pas, elle est bien trop consciente des mouvements du garçon en face d'elle. Elle ne le voit que du coin de l’œil, mais elle le voit tout de même, se pencher en arrière pour prendre un livre. Elle sent presque le regard de la libraire sur lui, insistant, essayant de déterminer s'il va ou non casser sa chaise en se penchant de la sorte. Rien ne casse, et Mattis pose un livre sur la table.

Par curiosité pure, Oriana se redresse un peu sur sa chaise pour pouvoir lire la couverture du livre au-dessus du sien. L'alcool à Asphodèle? Elle imagine que c'est parfaitement par hasard qu'il l'a choisi, mais le sujet l'intéresse elle. Bien qu'elle n'est clairement pas en âge de boire (Callum la regarde du coin de l’œil à chaque fois qu'elle passe un peu trop de temps à côté des bouteilles), elle travaille dans un bar, et de ce fait, avec de l'alcool. Elle imagine qu'en apprendre un peu plus là-dessus ne peut pas faire de mal, et se note d'y jeter un œil plus tard.

Mattis note quelque chose, lui aussi, physiquement, mais Oriana n'arrive pas à le lire d'où elle est – pas qu'elle ne pourrait le lire de toute manière, elle ne comprend pas le Polonais. Une chose est sûre, de son vivant, elle n'était pas polyglotte.

« Et toi, du coup ...? Tu avais déjà une idée de ce que tu voulais faire, plus tard ? »


La voix de Mattis lui donne l'effet d'un coup de fouet, et elle sursaute pratiquement sur son siège tandis que ses yeux s'empressent de retourner sur son livre. Elle ne faisait rien de mal (pas vraiment), mais elle n'aimerait pas qu'il pense qu'elle l'observe. Ce. Qu'elle fait. Elle imagine.

Joues légèrement rougies, yeux se baladant frénétiquement sur son livre, ses doigts se crispent sur celui-ci.
Ce qu'elle voulait faire? Elle? Elle ne sait pas. Soit elle n'avait jamais su, soit elle ne s'en souvenait pas. Elle n'a pas l'impression que c'est si important – elle n'a pas l'impression que cela avait une importance capitale pour elle. Pas de grands rêves pour elle, juste l'océan et le cœur qui bat la chamade.

Elle hausse ses fines épaules.

« Je ne sais pas, répond-t-elle doucement. Je ne pense pas. »

Oriana respirait de son vivant, et elle a bien l'impression que c'était là la chose la plus importante qu'elle faisait.

Elle a respiré pendant au moins 15 ans – c'est déjà beaucoup, non ?



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Mattis Janow-Kielan
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Mattis posa un regard tranquille sur Oriana. Il ne s'en fit pas trop après son sursaut, elle pouvait parfois être vraiment nerveuse. La façon dont elle se mit à rougir était mignonne, quand même. Ça eut le don de faire s'esquisser un léger sourire amusé sur son visage, mais Mattis essaya de ne pas trop le montrer de peur que Oriana ne pense qu'il se moquait d'elle.

Oriana se mit à réfléchir en triturant son livre avant de hausser des épaules. Sa réponse fut simple, et peut-être pas si surprenante que ça. Mattis n'en perdit pas sa contenance et hocha la tête, compréhensif :

« Ce n'est pas grave, ne t'en fais pas. »

Et c'était vrai. Des indécis, il en avait connu. Et Mattis pouvait être patient quand il le voulait. Il ne fallait vraiment pas sous-estimer le pouvoir de sa détermination. Quand il avait une idée en tête, il allait simplement jusqu'au bout des choses. Pour le moment, il voulait faire un peu plus connaissance avec Oriana et se rapprocher d'elle. Il ne faisait rien de mal ... Même si le bibliothécaire avait certainement quelque chose à redire de ce côté-là.

« Du coup, ton travail actuel te plait ? Qu'est-ce qui t'a amené à le choisir ? » Mattis continua dans un murmure qui n'aurait pas dû déranger qui que ce soit.

Lecteur modèle, il se mit même à tourner la page de son livre et tomba sur quelques schémas détaillés griffonnés comme sur un carnet de notes. Il n'allait certainement pas pouvoir rester plus longtemps à tenir compagnie à Oriana. Il était déjà dans le collimateur du bibliothécaire et Mattis ne voulait pas tenter le diable trop longtemps non plus. Il doutait qu'Oriana ne se mette soudainement à s'ouvrir à lui, mais c'était un début. Les amitiés ne se faisaient pas aussi facilement.


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À son grand soulagement, Mattis ne s’attarde pas sur le sujet de son avenir avant la mort. Elle n’a pas exactement envie de fouiller là dessus pour finir par découvrir qu’elle était la personne la plus chiante au monde, sans ambition, sans futur, sans même des amis.
Peut-être qu’elle redoutait un peu cela, aussi, au délà du potentiel douloureux de ses souvenirs. Et si sa vie était d’un banal affligeant, après toute cette défiance, ce refus constant de s’y intéresser?

Non. C’est mieux comme ça. Qu’elle ne sache jamais. Qu’elle continue sa ‘vie’ paisible sur Asphodèle. Qu’elle oublie complètement qu’elle était quelqu’un avant la mort.

Et, heureusement, le sujet que Mattis reprend concerne sa vie actuelle. Ses doigts se serrent un peu plus sur son livre tandis que son regard se fait à nouveau évasif.
Bon. Le sujet n’est pas forcément plus facile à aborder, et elle sent presque le rouge lui monter aux joues. Si à l’origine elle ne cherchait qu’un petit boulot simple pour s’occuper, quelque chose qui pouvait l’aider à sortir de sa coquille et développer une vie normale, elle doit bien avouer qu’un des facteurs principal pour faire ce travail n’est autre que son boss.

Bien que Callum la traîte comme une enfant et que cela la frustre régulièrement, elle n’a qu’à le regarder préparer une boisson et sourire à ses patrons pour effacer toute étincelle de colère. Callum est charmant. Beau. Très beau. Et il est élégant, aussi, et il parle avec douceur et classe et…

Elle ferme les yeux un instant pour ranger ses pensées. Mattis n’a clairement pas besoin de savoir qu’elle fait ce travail majoritairement parce qu’elle trouve son boss canon. Nope.

Oriana fait une moue, tournant une page de son livre en s’efforçant de garder le rouge hors de ses joues pâles. Elle a déjà l’air nerveuse, ça ne devrait pas changer grand chose.

« Ça me plaît. Ça fait passer le temps, et, euh… »


Elle fait à nouveau la moue. Réfléchit un instant. Elle peut au moins lui offrir ça sur un plateau d’argent.

«  Ça aide. À être moins timide. »

Là. Voilà. Il peut manger ça. Aucun rapport avec ses souvenirs, au moins, juste avec sa personne. Si le fait qu’elle est vaguement pathétique lui fait plaisir et le garde occupé…



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