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Simon Brillant
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Simon Brillant

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Mais je n'ai rien osé lui dire. Empty Mais je n'ai rien osé lui dire.

Mer 12 Juil 2017, 02:52

Simon avait cru entendre quelques notes de musique, la voix d’Edith Piaf ou de Joséphine Baker ; il réalisa qu’il l’avait rêvé une fois les yeux ouverts et le blanc ayant rendu sa couronne au silence.
Perdu et déboussolé, il se redressa lentement, sans geste brusque et sans se presser. Son corps à demi engourdi ne lui répondait pas et ses yeux peinaient à saisir le moindre contour ; il avait l’impression de nager dans un océan de blancheur d’une pureté immaculée, et il pensa immédiatement : « oh, je suis mort. »

Ses parents athées ne lui avaient pas appris à croire au paradis, mais les restes du catéchisme obligatoire avaient toujours associé cette couleur à l’au-delà. Un au-delà bien simple et presque trop épuré, qu’il ressentit comme une menace. Ses doigts glissèrent contre le sol, cherchant à en relever les aspérités et les irrégularités. Mais il était lisse et sa peau en ressortit indemne ; le jeune homme, hébété, se demanda si cette pièce extraordinaire n’était pas un énième moyen de torturer les prisonniers. Les allemands n’avaient que peu d’esprit et encore moins de bon sens, mais beaucoup d’imagination pour faire du mal aux autres. Le propre des idiots, songea Simon avec un maigre sourire, sondant une dernière fois la pièce du regard. Du blanc aux murs et au plafond qu’il ne pouvait que deviner, du blanc sous ses pieds.

N’importe qui en serait devenu fou.

Ses oreilles avaient imaginé de la musique et n’entendaient plus rien. Pas le moindre bourdonnement ni chuchotement, alors que la prison était animée. Des cris, des injures lancées à tout va, le bruit insupportable des bottes noires contre la pierre. Il n’y avait rien de tout ça ici. Et où était-il, s’il n’était pas en prison ? Il ne se souvenait plus.
Ses jambes hésitèrent à le porter mais il les força à obéir. Il en avait assez d’être assis, il avait besoin de bouger. Il passa une main dans ses cheveux en bataille, tira sur sa veste, fouilla dans ses poches sans en ressortir la moindre lette ou le moindre crayon. Rien ne collait, ce dont il se souvenait n’allait pas, comme un puzzle dont les pièces auraient été échangées. Où était-il, pourquoi était-il ici ? Parce qu’il était un homme de raison, Simon inspira sans s’énerver ni paniquer. La solution viendrait, il n’avait qu’à attendre.

Que pouvait-il faire d’autre ?

Pour réveiller ses cordes vocales et combler le silence, il se mit à fredonner Edith Piaf.

Bonheur perdu, bonheur enfui, toujours je pense à cette nuit…


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« Vous savez ce que vous risquez ? D'être fusillé sous un faux nom, et que personne ne sache ce que vous êtes devenu. »
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Mais je n'ai rien osé lui dire. Empty Re: Mais je n'ai rien osé lui dire.

Sam 05 Aoû 2017, 17:27

Main droite serrée sur le manche de sa faux, tantôt appuyé au sol pour rythmer sa marche, tantôt traînant presque dans la poussière au bout de son bras lâche, Acheron lève la gauche pour masser pensivement sa tempe lorsqu'il arrive face à la porte de la salle nord. Il reste un bref moment — quelques secondes tout au plus — à en fixer le panneau, absent, avant de ne laisser filer un "mh" plat entre ses lèvres closes.
Sans plus perdre de temps, il pousse la porte. Sa main droite glisse de la poignée jusqu'à l'angle où se situe le mécanisme, là où il risquerait de se coincer les doigts dans une situation différente ; quand il a les deux pieds dans la pièce, tranquille et méthodique, il rabat le battant jusqu'à ne plus laisser qu'un mince passage entrouvert de l'intérieur vers l'extérieur.

Ceci fait, il se tourne dans la direction du jeune homme.

« Monsieur le décédé, bienvenue à Asphodèle. Je vous prierai de ne pas crier. De ne pas m'agresser. Et de ne rien faire qui puisse vous porter préjudice. »

Faux toujours tenue dans la main gauche, il replie le droit contre son torse et exécute un salut léger mais poli, nuque pliée et dos penché. Lorsqu'il se relève, parfaitement impassible, il reporte le poids de son corps sur la jambe gauche et lève les yeux vers les clavicules du décédé.

« Je vous prierai également de me suivre. Tout vous sera expliqué en temps et en heure. Et cetera. »

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Simon tourna la tête au premier bruit venu ; il vit le mur pivoter, médusé, pour laisser passer un étrange personnage qui le laissa coi. Il semblait porter un uniforme, mais le jeune homme n’aurait su placer ni nationalité ni fonction sur ses vêtements – il avait pensé voir un allemand s’avancer, mais les cheveux blancs de l’inconnu lui donnaient l’air vieux sans qu’il le soit ; son visage lisse ne permettait pas le doute.
Simon resta muet à le fixer sans savoir quoi dire. Qui était-il, qu’allait-il lui arriver ? Plus les secondes passaient, plus il avait du mal à rationnaliser la situation. Ses appuis et ses acquis s’évaporaient petit à petit.

Finalement, l’homme, qui était par ailleurs armé de la façon la plus bizarre qui soit, vint à son secours en prenant la parole le premier.

« Monsieur le décédé, bienvenue à Asphodèle. Je vous prierai de ne pas crier. De ne pas m'agresser. Et de ne rien faire qui puisse vous porter préjudice. »

Hébété, Simon le regarda le saluer. Il lui renvoya un signe de la main hésitant, cherchant à démêler le fil de ses pensées ; il n’allait pas l’agresser, ni se porter préjudice, il était assez embêté comme ça : mais monsieur le décédé… ?
Sa première impression avait-elle été la bonne ? Était-il mort en prison, et tout cela n’était-il que la vie après la mort ? Simon se trouva cynique à penser qu’il n’y avait pas grand-chose à voir une fois mort, mais sut immédiatement que c’était la situation qui le rendait aussi amer. Il détestait ne pas comprendre et, actuellement, il nageait en pleine incompréhension.
Son chaleureux interlocuteur ne l’aida pas plus.

« Je vous prierai également de me suivre. Tout vous sera expliqué en temps et en heure. Et cetera. »

Le jeune homme pinça les lèvres, les yeux rivés à la porte et au mince filet de couleur qu’il distinguait ; il n’allait pas pouvoir s’enfuir. Autant la jouer finement. Il ne se sentait pas en sécurité – le fait que l’inconnu soit armé jusqu’aux dents jouait beaucoup dans cette impression – mais n’était pas assez idiot pour croire que filer discrètement soit possible. Il se ferait attraper avant d’avoir pu passer la porte et, il en était sûr, l’autre aurait certainement compté cela comme un « préjudice ».
L’image même de la politesse résignée, Simon lui adressa un sourire. Pour l’instant, il devait lui obéir, ne pas aggraver son cas, quoiqu’il se passe.

« Bien, je vous suis. »

Il n’avait pas envie d’épiloguer, mais pas non plus envie de se montrer trop enthousiaste. Il attendit, planté là, que l’autre ouvre ou ferme la marche.
Qu’il ouvre la porte.


Mais je n'ai rien osé lui dire. Cb03b72a09f7f86f1473321a61a47584

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A la réponse du garçon, le garde répond par un hochement de tête tranquille et convenu. Il n'y met aucun effort, et l'on pourrait presque croire qu'il risque de s'endormir sur place, mais le geste reste poli. Puisque le décédé l'est lui-même, aucune raison qu'il en soit autrement. Pas qu'il ait l'air prêt à agiter les bras ou à élever la voix ne serait-ce qu'un décibel au-dessus de ce qu'il a déjà fait, quoi qu'il en soit.
Comme la perspective du départ est maintenant imminente, il redresse le dos. La faux reste à sa main et à son côté. Il ne semble pas prêt à s'en séparer.

«Soit. Veillez à rester près de moi durant le trajet, monsieur. »

Tourné sur le côté, il tire sur la porte pour l'ouvrir plus en grand. Jamais il ne tourne le dos au jeune homme ; son attention reste volage, voire volatile, mais jamais il ne lui présente plus que son côté.
Debout dans l'encadrure maintenant aussi large que possible, il tend le bras qui tient la faux vers l'extérieur pour lui faire signe d'avancer.

Aucun signe d'impatience dans ses gestes ; pourtant, quelque part, il semble pressé.

Allez.


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