Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Ray Horan
- A 03 061995 54 17 A -

Ray Horan

En bref

Masculin
Pseudo : Nii'
Messages : 38

J'aurais dû appeler Empty J'aurais dû appeler

Ven 13 Déc 2019, 15:50

Son corps se réveilla sur un cri silencieux.
La douleur irradia de sa tête aux épaules à tout le reste — vive et violente à l'en paralyser, comme un choc électrique entre les vertèbres. Ça fit tellement mal qu'il ne réussit pas à réagir. A se défendre. A se relever. Il resta par terre, laxe et parfaitement immobile, sans respirer ni bouger un muscle. Sans réaliser qu'il en était encore capable. Ses pensées lui répétaient en boucle un "ça va aller" à peine conscient, "ça va aller ça va aller ça va aller ça va aller" — et lui, mâchoire crispée, yeux clos, en oublia de vouloir appeler à l'aide.
Il allait juste... attendre que la douleur passe. Qu'elle se résorbe. Qu'il puisse la surmonter. Ça allait passer. Ça passait toujours.
Tout passe toujours.

Oh, menteur.

Pourtant, au bout de quelques secondes, la douleur passa.
Juste comme ça.

Il se redressa sans les mains ni réfléchir — yeux grands ouverts, à peine réveillé, jambes aussitôt ramenées contre son torse. Tout son corps tremblait. Il n'arrivait pas à réfléchir. Il ne savait pas où il était, ni ce qu'il y faisait.
Mais il n'avait plus mal.
Penché en avant, front quasiment appuyé contre ses genoux, il passa des mains angoissées contre sa poitrine. Le soulagement d'aller mieux, vite submergé par une horrible sensation de vide, se défendit comme il put. Il n'avait plus envie de mourir ; plus peur d'ouvrir les yeux. Il se sentait bien. Il allait bien. Il pouvait se lever et s'étirer, et rire, et il n'avait plus envie de pleurer, et il...

... Il était toujours tout seul.

Les sanglots arrivèrent jusqu'à ses lèvres. Il dut se frapper la tête contre les angles de ses genoux pour s'empêcher de pleurer — et à trop grogner et se crisper, il fit juste remonter le besoin de hurler.
Ses souvenirs en morceaux, à peine se rappeler de son nom, n'avoir aucune idée d'où il se trouvait, de ce qu'on lui avait fait, de comment il était arrivé là, tout passa en second plan. Il était juste en colère ; juste triste. Et il se sentait bien, et il allait bien, et c'était compliqué à expliquer parce que là il se sentait tout sauf bien, mais c'était comme ça.
Redressé sur les genoux, une main au sol, il balaya la pièce du regard. Effrayant. Blanc. Vid — ah.
La vue d'une silhouette endormie, sur sa droite, fit faire une embardée si violente à son cœur qu'il aurait tout aussi bien pu s'en décrocher. Sa tête lui hurla des horreurs et de se tenir à distance, de rester là où il était, de partir, d'attendre, mais ses jambes ne se posèrent même pas la question.
La demoiselle n'était qu'à quelques pas, et elles franchirent la distance sans hésiter.
Pendant peut-être une seconde, Ray garda les mains en poings le long du corps. La peur de la réveiller était presque viscérale. Instinctive.
Puis, comme on appuie sur un interrupteur, son cerveau se décida enfin à lui renvoyer un "dans quel monde tu as peur d'une fille" aussi élémentaire que parfaitement logique. C'est vrai, tiens — d'où il avait peur d'elle ? Il n'avait jamais peur de rien.

Ça, il savait gérer. Il connaissait. Il comprenait. Alors il s'y raccrocha.

Accroupi près de la jeune fille, il lui secoua l'épaule comme un sac de pommes de terre.

« Her, debout ! De-bout, répéta-t-il, avec autant d'autorité qu'un professeur en colère. C'est pas l'heure de dormir, tu... »

Tu. Vas. Tu vas. Tu vas — quelque chose. Il ne savait pas quoi, mais.
Confus, il cligna des yeux.

... Ils étaient où, en fait ?


J'aurais dû appeler 2f46e3ec18eb072968f66702d8ea8fc1
«  Je t'embête pas plus longtemps, chacun ses soucis ;
J'imagine que t'as la vie bien remplie.
C'est sûr que t'as déjà de la compagnie -
Je comprendrai, t'inquiète, si tu m'oublies. »

Ce que tu feras demain :

Kathleen Callaghan
- D 00 112011 13 00 B -

Kathleen Callaghan

En bref

Féminin
Pseudo : Never.
Messages : 25

J'aurais dû appeler Empty ET MOI SONNER LOL

Dim 15 Déc 2019, 22:33

Debout.

Les doigts chauds contre son épaule ne la hissèrent pas entièrement sur la berge ; elle continua à flotter entre deux mondes, sourcils froncés et gémissement aux lèvres. Cinq minutes, d’accord ? Elle n’avait pas envie de se lever, pas envie d’aller à l’école, pas envie de faire à manger, pas envie d’aller chercher…
Chercher qui. Chercher quoi.
La voix la tirait d’un côté et de l’autre. Maman ? Son bras sortit des couvertures pour se poser sur la main qui l’embêtait, mais le contact la brûla et l’électrifia à la fois. Ses yeux s’ouvrirent sur du blanc et quelques larmes qui n’avaient rien à faire là.

Chérie, debout.

Immédiatement sur les fesses, aussi stable qu’un navire en pleine tempête et délicate comme une rose pleine d’épines, elle aboya à l’autre :

« TU NE ME TOUCHES PAS. »

Elle recula sur ses bras douloureux et son souffle court, les joues pleines d’un sanglot qui lui bloquait la poitrine mais refusait de sortir. La peur, la douleur, l’appréhension – elle ne savait pas où elle était et son esprit était embrumé. Elle chercha une réponse quelconque sur le visage du garçon, mais il avait l’air aussi perdu et défait qu’elle ; le regarder lui donnait envie de hurler.
Va savoir pourquoi.

Il l’avait sûrement amenée là pour… pour faire quoi, au juste ? La tuer ? La découper en morceaux ? La…
Urgh. Va-t-en, fiche-moi la paix.

« Je te préviens, fit-elle, dents serrées et plus frustrée qu’angoissée à la seconde, si tu m’approches, je… »

La menace resta collée à sa langue et à un juron qu’elle étouffa immédiatement. Ses mains crispées sur le sol tremblaient, ses jambes repliées contre elle aussi, et une douleur lancinante lui martelait le crâne. Elle allait mal, elle n’avait pas assez dormi, elle était peut-être malade, elle ne savait pas où elle était et pour couronner le tout, elle y était avec un étranger.
Quand le regarder lui fit trop mal, elle inspira bien fort et leva les yeux au plafond.

Kate. Qu’est-ce que j’ai fait, hier ? Aucune idée. Pourquoi je pleure ? Toujours aucune idée.

Elle passa le dos de sa main sur ses joues brûlantes avec un énième grognement. Tout va bien, tout est sous contrôle – colère, colère, colère, j’ai peur et j’ai mal. Une matinée normale. Il était bien neuf heures, n’est-ce pas ? Il n’y avait pas le moindre rai de lumière dans cette pièce toute blanche.
C’était à n’y rien comprendre.

Sa gorge se noua assez fort pour l’empêcher de reprocher encore quelque chose au garçon – et une sensation morbide de vide fit le reste.

Dix-sept ans et il est midi, bravo chérie. A quelle heure tu t’es couchée hier ?


J'aurais dû appeler 210713015043984801
The years ain't getting easier:

Ray Horan
- A 03 061995 54 17 A -

Ray Horan

En bref

Masculin
Pseudo : Nii'
Messages : 38

J'aurais dû appeler Empty Re: J'aurais dû appeler

Jeu 02 Jan 2020, 17:49

La main posée sur la sienne fit remonter des frissons désagréables de son poignet jusqu'à sa nuque. La familiarité du geste — debout, allez — lui glissa entre les doigts ; lèvres pincées, perdu, il sentit la nausée lui nouer le ventre. Comme s'il avait fait une bêtise. Une connerie, même. Quelque chose de...
Ah, je sais pas.
Dès que l'endormie releva le dos, Ray éloigna sa main pire que si elle l'avait brûlée. Vu la façon dont elle lui cria dessus, ça aurait aussi bien pu être le cas. Il sentit la claque aussi vivement que si elle avait heurté sa joue.
Redressé d'un geste franchement maladroit tandis qu'elle-même reculait, à deux doigts de se casser la figure en arrière, il ramena prudemment ses bras contre lui. Il ne savait pas quoi en faire, alors il les croisa. Le malaise refusait de quitter le creux de son estomac et avec la façon dont l'inconnue le traitait, il risquait de rester encore un moment.
Et la politesse, alors ? Il l'avait juste réveillée. Il n'avait même pas été violent ou brutal, encore moins eut de geste déplacé. Juste réveillée, se répéta-t-il, sourcils froncés. Rien de plus. On se calme, mademoiselle.

« Je te préviens, si tu m’approches, je… »

Ou bien on reste fâchés et on se grogne dessus pour l'éternité, oui. Pourquoi pas.
Regard détourné, il grommela entre ses dents. Si elle était d'aussi mauvais poil avec tout le monde en toutes circonstances, elle ne devait pas avoir beaucoup d'amis. Encore moins de petit-ami. Les garçons n'aiment pas les filles désagréables, c'est bien connu.
Et malgré tout, il se retrouva à soupirer et à se sentir mal. Désolé de déranger.

« Je ne m'approche pas. »

Il haussa les épaules. Voilà. Contente ? Il allait rester là, de son côté, et ne plus lui adresser la parole. Comme ça elle arrêterait d'être triste et de faire la tête et de le tenir pour responsable de...
Ses pensées balayèrent l'ensemble de la pièce d'un geste vague. Tout ça.
Se retrouver coincé dans une pièce inconnue ne l'inquiétait pas encore — il avait l'impression de rêver, et son instinct de survie trainait quelque part dans un fossé trop sec —, mais il imaginait bien que c'était ça, son problème. L'optimisme de ses dix-sept ans lui chantait qu'il y avait toujours un moyen de se sortir des pires situations ; s'ils avaient été kidnappés, au moins ils étaient libres de bouger. Quand on est rentré quelque part, on peut  en sortir. Par la fenêtre s'il le faut.
Être coincé, c'était un concept auquel il n'adhérait pas. Il y avait toujours quelque chose à faire.
Toujours.

Mal à l'aise, il fit quelques pas supplémentaires en arrière et se laissa tomber en tailleur sur le sol dur.

« C'est pas de ma faute. » Il marqua une pause, incertain. « Si tu es là, je veux dire. »

La précision lui débloqua un peu la respiration. Il se sentait coupable, allez savoir pour quelle raison stupide — de lui avoir fait peur, peut-être, ou parce qu'elle lui avait crié dessus — mais il ne l'avait pas emmenée ici. Il était aussi perdu qu'elle.
D'un coup, il fronça les sourcils.

« Mais vu à quel point tu es AGRÉABLE, si on a été kidnappés, c'est sûrement de la tienne. »

Voilà. Bien. Mieux.
Il n'allait pas se laisser faire, quand même. Non mais oh.

Il n'avait rien fait du tout, lui, dans cette histoire. Qu'elle arrête de lui grogner dessus.


J'aurais dû appeler 2f46e3ec18eb072968f66702d8ea8fc1
«  Je t'embête pas plus longtemps, chacun ses soucis ;
J'imagine que t'as la vie bien remplie.
C'est sûr que t'as déjà de la compagnie -
Je comprendrai, t'inquiète, si tu m'oublies. »

Ce que tu feras demain :

Kathleen Callaghan
- D 00 112011 13 00 B -

Kathleen Callaghan

En bref

Féminin
Pseudo : Never.
Messages : 25

J'aurais dû appeler Empty Re: J'aurais dû appeler

Mar 09 Juin 2020, 00:24

Je ne m’approche pas – il avait plutôt intérêt ! Kate n’était pas du genre à se laisser tripoter par des inconnus, ni à badiner avec eux comme si de rien n’était, comme si elle n’était pas dans une pièce blanche, dénuée du moindre meuble et de la moindre porte de sortie – oh mon dieu, je suis dans une pièce blanche avec un homme que je connais pas et il n’y a aucun moyen de m’enfuir. Elle fusilla le coupable des yeux (car ça ne pouvait être que lui) avec toute la dignité que les larmes ne lui avaient pas enlevé.
Tous les sons étaient bizarrement amplifiés dans cet espace clos dont elle ne distinguait pas les murs.

« C'est pas de ma faute. Si tu es là, je veux dire. »

Oh si. Son cœur et la logique le lui criaient, et elle s’indigna d’une courte exclamation outrée, sans oser élever la voix. Pas encore. Elle avait trop peur de laisser filer un sanglot par erreur, et elle ne l’aurait pas supporté. Ses joues étaient rouges, sa figure barbouillée, et sa jolie robe froissée. Il y avait de quoi avoir honte. Elle lissa le tissu fleuri d’une paume distraite, un peu tremblante, tandis que la voix du garçon prenait toute la place dans sa tête.
Elle avait l’impression de l’avoir déjà entendue – mais de loin, à un anniversaire peut-être, ou au lycée. Ça lui picotait l’arrière du crâne, mais impossible de mettre le doigt dessus.

Des amis comme ça, elle n’en avait pas. Elle soignait ses fréquentations.

« Mais vu à quel point tu es AGRÉABLE, si on a été kidnappés, c'est sûrement de la tienne. »

Kate en resta coite de stupéfaction, la bouche en « o », mais pas longtemps. Ses poings se serrèrent à lui en rentrer les ongles dans la peau, et elle montra les dents comme sa mère aurait détesté qu’elle le fasse. Un peu de retenue, et surtout un peu de calme.
Mais là. . On lui demandait d’être polie et mesurée, alors que ce type était grossier et incapable de faire la part des choses ?

Parce que très franchement…

« MOI ? Désagréable ? Tu t’es regardé, peut-être ? Si on est là, c’est TA faute ! Encore que, je ne connais personne de sensé qui voudrait s’encombrer d’un type pareil. »

Et sur le coup, elle ne pensa pas un instant que son éclat soit exagéré. Que la colère dans sa voix n’y ait pas sa place, parce qu’elle avait raison, et qu’il méritait tout ce qu’elle allait lui balancer à la figure, et que mince ce n’est pas ma faute, mais on ne me croit jamais.

C’est injuste.


J'aurais dû appeler 210713015043984801
The years ain't getting easier:

Ray Horan
- A 03 061995 54 17 A -

Ray Horan

En bref

Masculin
Pseudo : Nii'
Messages : 38

J'aurais dû appeler Empty Re: J'aurais dû appeler

Lun 10 Aoû 2020, 17:48

Ses mains serraient fort ses chevilles, enroulées autour de la peau et des os comme des menottes mal réglées. Il sentait les mêmes autour de ses poumons et de son cœur ; des doigts fantômes, bien décidés à lui couper la respiration et à lui donner la nausée. A le faire paniquer.
Il refusait de paniquer.
La fille en face de lui était toujours aussi désagréable et nulle et enquiquinante, d'une manière si fondamentale que même la voir au bord des larmes lui donnait envie de grogner et de jeter des trucs contre les murs. Si ç'avait été de la faute de quelqu'un d'autre, il aurait pu aller le secouer et qu'on en finisse ; mais puisque c'était de la sienne, apparemment, il ne pouvait rien faire du tout. Il ne pouvait pas se secouer lui-même. Et puis —
Il refusait de croire que c'était de sa faute. Il n'avait rien fait. Il n'était pas en tort. Non monsieur. Innocent jusqu'à preuve du contraire.
Alors que d'un autre côté, il se sentait tellement coupable qu'il avait du mal à ne pas y croire, justement. Ça paraissait logique. C'était logique. Crédible.
Compliqué.
Une chose était sûre, en tout cas : il ne l'avait pas amenée là. Il ne l'avait pas trainée jusqu'ici, il n'avait ennuyé personne qui aurait pu les kidnapper et les jeter dans le coin. Il avait été sage, génial, propre sur lui, consciencieux et prudent et puisqu'il ne la connaissait pas, il ne voyait pas bien comment il aurait pu être la source de tous leurs malheurs, de toute façon.

Ses éclats de voix étaient parfaitement injustes, elle parfaitement stupide, et la situation parfaitement ridicule.

Mais elle, surtout. Injuste, stupide et ridicule.
Sourcils froncés, des fourmis dans les doigts, il ne manqua pas de le lui faire remarquer.

« Je suis désagréable parce que TOI tu l'es ! Je suis un gentleman, d'habitude, gronda-t-il, frustré de ne rien avoir d'inoffensif à lui jeter dessus. C'est pour ça que j'ai plein d'amis, alors que toi tu ne dois en avoir absolument aucun. Qui voudrait passer du temps avec une harpie, hein ? »

Hausser le ton lui fit oublier, un court instant, à quel point sa remarque lui avait fait mal. Alors que, franchement — il en avait, des amis. Plein de gens très sensés qui adoraient lui parler et l'entendre parler. Des filles qui battaient des cils et riaient bêtement sur son passage. Ça, il s'en souvenait. Il s'en souvenait même très bien.
Il ne se promenait pas toujours seul à vélo. Il ne roulait pas seul dans l'herbe. Il ne se plaignait pas seul.
Ses souvenirs étaient encore flous. Diffus. Mais il avait des amis ; bien sûr, qu'il en avait.

... Bien sûr, que j'en ai.

« Si quelqu'un doit payer une rançon, tu parles qu'ils vont te laisser là. »

Il regretta immédiatement. Ses mots avaient sonné plus amers qu'il ne l'aurait voulu. Plus hypocrites, aussi — amis ou pas, sa famille devait l'aimer. Il n'en doutait vraiment pas.

Mais il était en colère, avait le cœur brisé, et cette fille était la dernière personne au monde avec qui il aurait voulu être enfermé dans une pièce sans issues.

Alors tant pis.


J'aurais dû appeler 2f46e3ec18eb072968f66702d8ea8fc1
«  Je t'embête pas plus longtemps, chacun ses soucis ;
J'imagine que t'as la vie bien remplie.
C'est sûr que t'as déjà de la compagnie -
Je comprendrai, t'inquiète, si tu m'oublies. »

Ce que tu feras demain :

Contenu sponsorisé

En bref


Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum