▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :

Patrick a l'air relativement humain – enfin, si l'on ne regarde que son visage, du moins. Et encore, quelqu'un devrait vraiment le vouloir pour le croire humain considérant la couleur de ses yeux, l'iris jaune tirant sur le vert là où se trouve la pupille noire fendue comme cella d'un chat, et le blanc une teinte vert turquoise. Même s'il serait bien heureux que quelqu'un le confonde pour un homme normal, ses cornes, ailes et membres poilus et crochus vous rappellent bien vite sa nature peu naturelle. Il y aussi le cercle ressemblant à un trou au milieu de sa poitrine (bien qu'il soit bien solide, quoi qu'un peu visqueux). Et la longue queue ; mon dieu, comment l'oublier quand elle fend l'air furieusement à ses côtés.
Patrick, si l'on oublie tous les détails qui le font absolument inhumain, ressemble à un homme avec une couche importante de rimmel qui s'est écoulée le long de ses joues pendant une crise de larmes.  Ses cheveux sont longs et noirs, raides mais soyeux, et lui tombent sur les yeux lourdement. Sa peau est blanche – pas blanche comme quelqu'un qui voit rarement le soleil, mais blanche comme de la craie. De manière générale, Patrick semble tout droit sorti d'un film en noir et blanc, la seule couleur sur sa personne étant celle de ses yeux. Il possède un joli nez droit et long, et des lèvres blanches et fines, à peine visibles sur sa propre peau. S'il possède des oreilles normales, elles sont toujours cachées sous sa masse de cheveux. Et puis, il y a les cornes. Elles sont longues, plus de 60 centimètres pour sûr, visiblement en ivoire, s'étendant de chaque côté de sa tête vers le haut. Impossible de les rater. Impossible de le rater lui.
Il mesure 1m92 et possède une figure longue et élancée qui lui donnerait presque un air fragile. Presque.
Son torse est pratiquement parfaitement humain, si ce n'est pour le "trou" dont semble s'écouler une liquide noir – qui est en réalité une tache indélébile. Le "trou" n'en est d'ailleurs un que d'apparence puisqu'il est en réalité fait d'une matière gélatineuse assez dure qui est plutôt transparente. Quoi qu'il en soit, on n’aperçoit pas d'organes même si on regarde avec attention - juste l'autre côté un peu flou comme si à travers d'un pudding anglais sans couleur. Il semble maigre, mais musclé, le torse dénué de poils. Ses bras commencent comme son torse, puis au dessus du coude apparaît un duvet de poils noirs denses et courts. Ces poils s'étendent jusqu'à ses mains qui sont toute aussi noires. A son plus grand chagrin, ses doigts sont longs et dotés de grandes griffes acérées qu'il essaie de garder courtes, mais poussent à une vitesse affligeante. Ses ailes sont toutes aussi noires, ressemblant à celles d'une chauve-souris croisée avec un dragon. Elles sont très grandes, s'étendant à environ 3 mètres d'un seul côté, lui donnant une envergure assez impressionnante lorsqu'elles sont dépliées. Bien heureusement, Patrick les préfèrent pliées bien sagement dans son dos. Elles sont lisses et possèdent une pointe crochue. Une touffe de poil se trouve à son dos là où elles prennent sources,, et  le poil noir s'étend tout le long de sa colonne vertébrale à partir de ses omoplates.
Le bas du corps de Patrick est tout aussi poilu à partir de ses hanches. Il possède une sorte de toge de poils longs asymétrique qui couvre son pelvis devant, et s'étend jusqu'en dessous de ses genoux derrière. Ses jambes sont longues et de forme relativement humaines bien qu'un peu biscornues. Ses pieds sont également relativement normaux bien que crochues, dotés des mêmes griffes qu'à ses mains, et d'une griffe recourbée au niveau des talons. Sa queue, longue d'environ 3 mètres, est fine, commençant bas dans son dos et se finissant en une touffe de poils.  
Patrick porte souvent une longue tunique blanche qui cache la plupart de son corps, puisqu'il ne l'apprécie pas des masses. Il y a des trous pour ses ailes, bien sûr, car même s'il les aime pliées, elles prennent de la place et aiment s'étendre de temps à autres.
Et Patrick... a l'air triste. Tout le temps. En permanence. Le rimmel y est pour quelque chose, mais il ne semble jamais sourire non plus. Son expression neutre semble juste triste, et peut-être que le noir qui lui sert de sourcils, toujours froncés, n'aide pas grande chose. Patrick fait pitié. Il donne envie de lui faire un câlin, mais dès que l'on regarde le reste de son corps, l'on abandonne tout de suite l'idée. Il a l'air de constamment contempler mettre fin à ses jours, toutefois personne n'a vraiment envie d'aller le réconforter, de peur de se prendre une griffe.
Et cela le rend encore plus triste

A première vue, Patrick ne respire pas le 'fun'. Ni à deuxième vue, d'ailleurs. Patrick semble taciturne et fermé, peu bavard et très peu social, mais surtout déprimé. Il semble absent la plupart du temps, le regard rivé sur l'horizon, un profond soupir qui lui pend aux lèvres. De par son physique imposant et terrifiant, il donne l'impression d'être une menace, inapprochable et indéniablement dangereux.
Pourtant, Patrick n'est pas quelqu'un de méchant – il est même bien loin de l'être. Il est de bonne disposition, calme et doux, soucieux d'aider les autres. Il parle avec douceur et délicatesse, et esquisse même quelques sourires (qui semblent faire fuir les autres plutôt que de les rassurer) de temps à autres. Patrick est même gentil. Il fait attention à ses mots, offre des compliments, aide à porter les courses (s'il ne tranche pas les sacs avec ses griffes) et se montre serviable de manière générale. Il est le voisin parfait, et pourtant, tout le monde à peur de lui.
Ca n'est pas de sa faute s'il a l'air d'un monstre, le pauvre enfant. Peu importe qu'il soit doux comme un agneau, comme son physique est si horrible, tout le monde garde une distance avec lui. Et de ce fait, Patrick est triste. Patrick s'isole et pleure dans un coin parce qu'on le déteste, mais il veut juste des amis. De par ce manque de contact, Patrick est incertain de comment faire pour tisser une relation avec quelqu'un, et ses efforts semblent maladroits et hésitants. Apparemment, il n'est pas de bon goût de se faufiler derrière quelqu'un, de faire 'boo', et rire, comme il l'a pourtant vu tant de fois dans la rue.
Patrick est conscient qu'il n'est pas humain – dur de ne pas l'être – mais pourtant, il aimerait. Il voit tous ces humains rire et plaisanter, élégants et doux et tous beaux, et il veut. Il veut être comme eux, il veut être avec eux. Il veut. Et s'il avait confiance de pouvoir le faire un jour, chaque jour qui passe, il déchante et se referme.
Alors il lit. Il apprend, il essaie de ne pas déchirer ses livres, et il s'échappe dans des histoires de romance et d'amitié entre humains. Au moins, là, il peut être comme eux. Il est appliqué dans sa tâche, et lorsqu'il ne lit pas d'histoires, il apprend des langues pour pouvoir mieux communiquer avec les humains. L'apprentissage de celles-ci le fascine, et il peut y passer des heures jusqu'à ce qu'un bibliothécaire ait le courage de lui dire de partir.
Patrick, lorsqu'il se trouve avec une personne qui l'apprécie, est timide. Il a peur de faire un faux-pas et faire fuir la personne, du coup il cache son excitement et se montre très modéré, presque indifférent, ce qui fait que, parfois, on le pense juste désintéressé – à tort. C'est sa stratégie du moment, mais s'il constate qu'elle n'est pas top, il en changera. Il l'a lu dans un livre d'amour, toutefois il y en a beaucoup plus dans le monde.

Patrick soupire pour la quinzième fois ce jour, sans raison apparente. Les yeux rivés sur l'horizon, il tapote la table en bois du restaurant auquel il est assis. Le propriétaire le regarde bizarrement de l'intérieur, mais Patrick a payé sa salade, et donc le droit de s'asseoir à cette table. Il comprend bien que son apparence peut faire fuir les clients. Il soupire à nouveau. Il va partir bientôt, il ne veut pas freiner le business de ce pauvre humain. Il comprend, il comprend.

Cela le rend triste, mais il comprend.

Le cœur lourd, il pique un bout de salade avec sa griffe. Il l'observe sous tous les angles, puis le met à sa bouche. Il mâche doucement, savourant l'aliment comme s'il s'agissait d'un met digne d'un restaurant 5 étoiles (il a lu que le plus d'étoiles dans un restaurant, le meilleur la nature était ; il aimerait manger dans un restaurant étoilé, ça devait être cool). La laitue a le goût de laitue trop assaisonnée.

Il soupire. Peu importe, même si le plat était dégoûtant, il le mangerait jusqu'à la dernière miette. Des gens ont travaillé dur pour faire ces ingrédients, et le cuisinier y a sûrement mis tout son cœur – même pour un simple salade. Patrick n'a pas le droit de cracher sur ces efforts ; il se l'interdit.

Il repose son regard sur l'horizon, regarde les humains passer dans la rue. Il fait bon dehors. Enfin, Patrick pense qu'il fait bon, il ne ressent pas tout à fait les températures comme un humain. Il n'y a pas de soleil ici (ce qui le rend encore plus triste), mais il ne pleut pas et la lumière est là, alors ça ne doit pas être trop mal.

Il regarde des jeunes adolescent rire et se disputer un chapeau ridicule avec des cornes non loin de lui. Un garçon le pose sur sa tête et fait des grimaces. Patrick soupire. Dieu (un être tout puissant auquel les humains croient ou non ; ce qui est étrange, parce qu'il imagine qu'un être si puissant, tout le monde devrait savoir qu'il existe ou pas, non ?) qu'il aimerait que ses cornes ne soient qu'un chapeau.

Il porte une main noire à l'une d'entre elle, et tapote une griffe dessus. Elles sont bien là, solides et immenses et, il suppose (il a trop l'habitude pour le savoir), lourdes. Bien ennuyantes, celles-ci. Ses ailes semblent soudain souffrir d'une crampe derrière lui, et il soupire à nouveau en les laissant s'étendre un petit peu. Celles-ci aussi, sont bien ennuyantes.

Un adolescent le pointe du dos, livide, et une de ses amies laisse s'échapper un petit cri. Ils fuient avant même que Patrick ait eu le temps de leur adresser un sourire.

Soupir.

Peu importe. Il a l'habitude de ça aussi.

Sa queue fend l'air, et la serveuse qui passait par là manque de lâcher son plat. Patrick s'excuse prestement, mais elle l'ignore en faveur de rentrer à toute vitesse. Il est triste.

Il finit sa salade rapidement. Il devrait commencer à se diriger vers la bibliothèque maintenant – le Chinois ne s'apprend pas tout seul, et il a ses yeux sur une romance anglaise.

Il se lève, dépose une pièce de pourboire sur sa table (il paye lorsqu'il commande, ce qui évite aux serveurs de se disputer sur la personne qui doit lui demander de payer). Il époussette sa tunique blanche, et avec un petit hochement de tête envers la serveuse et le patron, il se met en chemin.

Il pourrait voler, mais la bibliothèque n'est pas loin, et il n'apprécie pas vraiment de voler. C'est bien plus humain de marcher, n'est-ce pas ? Ses pieds nus font un bruit sourd sur la route, ses griffes le grattant à chaque pas.

Il marche, ignorant les regards posés sur lui et les humains qui l'évitent.

Un jour, ils lui souriront.

Un jour.