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Blackjack
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Blackjack

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ON CASSE TA PORTE C'EST LA GESTAPO - Page 2 Empty honk HoNk

Ven 16 Juil 2021, 17:24

Pas la police. Ok. Perso, ils lui faisaient vachement plus peur que Kharon et compagnie, mais ça devait être une histoire de perspective. De vestes pas assez colorées. Un truc comme ça.
Pour s’occuper et oublier qu’il avait envie de disparaître sous terre, Jack compta les petits coups que Clem donnait contre ses chaussures. Ils n’auraient pas dû être là, pas dû demander des précisions, se tenir à l’écart de tout truc susceptible de les mettre dans le viseur de la police secrète d’Aether. Ou de la police tout court. Ou de n’importe quoi se tramait derrière des portes closes, parce que ça n’apportait jamais rien de bon.

Y’avait qu’à voir ce que ça avait apporté à Andrew. Peut-être que les deux faits n’étaient pas liés, mais il en doutait. Bizarrement, c’était le fouineur qui disparaissait. Les autres restaient.
Blackjack n’était pas bête. Tous les points étaient reliés, depuis le temps.

Il jeta un œil méfiant à la feuille et au crayon d’Ewu, mais suivit malgré tout les traits qu’il alignait sur le papier. Arthur, ok – la suite le tendit mais ne le surprit pas particulièrement. Duh. Nan, c’était le Pape. Evidemment que c’était quelqu’un. Restait à savoir qui.

Et le second dessin, à partir du moment où Ewu rajouta une faux dans son dos, le fit se hérisser de haut en bas. Oh cool. Génial. Ca sentait pas du tout le secret d’état, là. Ses doigts se crispèrent sur son verre tandis qu’il essayait tant bien que mal (et plus mal que bien) de garder un visage impassible.

Ewu déchira la feuille (parce que bien sûr) et Clem s’empressa de trouver les révélations grandioses et d’assommer le bouc de questions – il laissa filer un rire ironique à la dernière, bien malgré lui.

Erh.

« Parce que ça la foutrait mal qu’on sache que leur collègue se promène à poil dans des ruines » dit-il comme si c’était une évidence qui ne méritait pas qu’on s’y attarde.

Il regretta de ne plus avoir de café pour asperger Ewu et s’occuper. Il était obligé d’écouter, maintenant.

« C’est ton ex ? » demanda-t-il à Ewu, yeux ronds, parce qu’il ne fallait pas laisser la conversation sur un point trop sérieux.

C’était son job.


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'Cause I ain't ever had a real home, so what do I know ?:

Ewu
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Si Ewu s'arrêta dans son mouvement, ce fut plus pour le côté pratique que par charité. Clementine n'allait probablement pas se mettre à tirer les morceaux vers elle en hurlant comme une sauvage ; il avait déchiré la feuille, donc peu importe.
À titre personnel, il s'en portait déjà beaucoup mieux comme ça.
La mention aux gardes lui fit plisser les yeux, épaules tendues, et risquer un regard circulaire à ce qu'il pouvait voir de la pièce sans avoir l'air trop suspect. Aucune des personnes présentes ne lui avait donné l'impression de les écouter, mais il n'était pas tranquille malgré tout. On ne sait jamais.
Vraiment. On ne sait jamais.
Mains toujours serrées sur sa queue, dont il agitait nerveusement le bout sous la table, il se servit des autres pour empiler très lentement les petits bouts de papier. C'est qui, quand, quoi, pourquoi...
Il s'était attendu aux questions, et n'avait pas réellement espéré qu'un "bref" puisse clore la conversation ; il n'était pas stupide. Pas encore à ce point, en tout cas. Ça ne rendit pas plus simple de les entendre et ne lui faciliterait pas la tâche au moment de répondre, mais au moins ne fut-il pas déçu.

« Pourquoi ça mérite un secret pareil ? »

L'éternelle question, n'est-ce pas. Pour à peu près tout ce qui pouvait constituer un secret à Asphodèle — et des petits aux plus gros, il y en avait des tas.
La réponse de Blackjack lui valut un regard en coin. Le côté nudiste de l'équation le travaillait beaucoup, le pauvre. Ça se comprenait.
Ewu ne lâcha son tas de papiers que pour aller prendre une gorgée de son thé, qu'il comptait bien finir avant qu'il ne soit froid.

... Et manqua de peu de s'étrangler, parce que certaines questions étaient apparemment vitales.

Et inattendues. C'est le cas de le dire.

Une main appuyée juste sous ses clavicules, Ewu reposa son thé et râcla sa pauvre gorge abîmée.

« Bien sûr. Vous comprendrez donc que le sujet soit horriblement sensible pour moi. On ne s'est pas quittés en très bon termes. »

Inutile de souligner le sarcasme ; il devait s'entendre à des kilomètres à la ronde.
Son index alla vaguement tapoter sur le reste de la faux, qu'il avait gracieusement laissée hors de la pile de déchets.

« Était, oui. Et je doute que le nudisme soit le vrai problème, mais ça "la foutrait mal", en effet, sachant qu'il a rendu son tablier il y a... presque mon âge. »

Autrement dit, ils ne s'étaient pas croisés longtemps.
Même si la notion de temps devenait vite très subjective, passé le cap des huit cent ans.

« Très gravement blessé, remplacé et relégué aux oubliettes, pour autant que j'en sache. » Il haussa les épaules, visiblement mal à l'aise. « Même nom que son remplaçant cornu et taciturne, donc "Arthur" est un pseudonyme parfaitement acceptable pour éviter la confusion. Entre autres. »

Confusion et attention.
"Arthur" ferait forcément moins lever les yeux de quiconque qu'un "Kharon" jeté au hasard.

... À part les Arthur, du coup. Mais tant pis pour eux.


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« And he says, "I've got you written
In a black book by the railroad track ;
You see, I know your fate."
And I say, "you've got to listen :
I'm a songbird with a brand new track -
You underestimate." »

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Clementine Bradbury
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Le rire de Jack lui attira un regard en coin de son amie, que la badinerie suivante ne chassa pas. Clem aimait beaucoup le daemon, mais sans mentir, il lui arrivait à elle aussi d'avoir envie de le bâillonner. Juste moins souvent que le reste de la population locale.
L'adolescente fit aller son regard de l'un à l'autre, lèvres serrées, avec la (pas si) vague sensation qu'on se fichait d'elle quelque part.

Ça la fout mal, hein. Et les coups d'oeil alertes d'Ewu autour de lui qui lui mettait les nerfs en pelote.

Clem laissa glisser ses doigts sur le papier déchiré en morceaux et serra les dents en toute discrétion. Apprendre que le nom des gardes se transmettait de génération en génération, et qu'"Arthur" était auparavant un type normal qui avait disparu un bon paquet de siècles auparavant la dérangeait moins que l'attitude d'Ewu. Soit les autorités avaient de très bonnes raisons très raisonnables et dédiée à la protection des asphodéliens d'entretenir la culture du secret et de donner une déculottée aux curieux, soit ils jetaient tous ceux qui mettaient leur nez dans leurs affaires dans des rivières d'acide sous la surface à tour de bras, et il fallait se méfier de tout et parler à voix basse. Mais pas les deux.

Il fallait choisir sur quel pied danser, à un moment.

Qu'Ewu en cachait pas mal, ça, c'était certain. Ça se voyait dans le décalage entre ses actes et ses mots. Léger; présent quand même. Il faisait une sélection soigneuse de ce qu'il voulait que ses deux troubles-fête de compagnie (forcée) apprennent ou non.
Difficile de lui en vouloir, mais Clementine en fut frustrée quand même. Elle voulait savoir. C'était important, ça n'aurait pas dû être cantonné à quelques-uns.
Et quand bien même.

Les murs, l'administration, Kharon, les numéros... quoi d'autre encore ?

« Je me demande ce qui lui est arrivé. » Marmonna-t-elle au sujet d'"Arthur", plus pour elle-même que pour les deux autres, qui, pour le coup, ne risquaient pas d'en savoir davantage.

Quoi, on allait lui dire qu'il campait dans les ruines depuis huit cent ans, à se lifter les cornes contre les cailloux, et que les gardes n'avaient jamais à lui retirer un touriste des griffes ? Peut-être que les "rares" (hm) fraudeurs faisaient habituellement demi-tour quand leur sonnette d'alarme se mettait à hurler et ne le croisaient donc pas, mais quand même...

Elle se replia dans sa chaise, sourcils froncés, les yeux baissés sur le médaillon qu'elle faisait tourner entre ses mains. De petits cliquetis discrets accompagnaient l'ouverture et la fermeture du clapet sous ses doigts, alors qu'une partie d'elle se demandait où elle allait bien pouvoir trouver l'origine de l'objet.
Le reste de son cerveau ne perdait pas le nord, comme l'attesta sa réflexion suivante :

« Il y a des gens qui disparaissent de temps en temps, non ? A Asphodèle. » Précisa-t-elle en relevant ses yeux bruns sur les deux daemon. « Est-ce que ça arrive aussi aux daemon ? Ça pourrait avoir un rapport ? »

Lequel, difficile à dire. Ils étaient tombés sur un ancien garde après tout, pas sur une station balnéaire de fantômes d'âmes ayant passé trop de temps dans l'Au-delà. De plus, selon Ewu, l'ancien Kharon avait été blessé, ce qui ne collait pas avec la rumeur des disparitions spontanées de Quieti. Mais il fallait bien commencer quelque part, et tout mystère, par défaut, pouvait se trouver connecté à un autre.
Clem remâcha cette histoire de blessure en silence, et le souvenir de Kharon - l'actuel - face à son prédécesseur lui noua l'estomac en une boule compacte.
Vous allez rendre mon travail plus difficile.
Sûr.




Ewu
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Comme Clementine fixait son médaillon avec dans les yeux la flamme des grands questionnements existentiels, Ewu se mit à tapoter des doigts contre la table. Lorsqu'il se rendit compte que le bruit ne faisait que le rendre plus nerveux, il les ramena autour de sa tasse — dont il dut (à regret) se résoudre à finir le contenu. Il n'allait pas le laisser traîner jusqu'à ce qu'il devienne froid. Gâcher du thé n'était pas dans ses habitudes — situation de crise ou pas.
Sur ses genoux, ses autres mains continuaient de triturer nerveusement sa queue. Un des avantages aux multiples paires de bras ; attirer l'attention sur celles restées immobiles autour de sa tasse, sans qu'on ne pense à aller fixer les autres — nerveuses, fébriles, mal à l'aise. Plus difficile d'interpréter sa gestuelle lorsqu'elle se contredisait.
Il s'estimait heureux.
Parfois.
La voix de Clem brisa sa tentative de neutralité avec la violence d'une claque.
Son geste de recul fut visible. Il cligna des yeux, tête en arrière, soudain très immobile, comme si elle venait de taper des mains juste devant son museau pour attirer son attention. Sa queue lui fila entre les doigts pour retourner s'enrouler autour du pied de chaise ; toutes ses mains allèrent sagement se nouer les unes aux autres sur ses genoux.
Après un instant de silence tendu, il glissa son regard de la table aux genoux de Clementine.

« Ça doit arriver ? Mais très, très peu, comparativement. Anecdotique. » Il secoua la tête. « Je ne pense pas que ça ait de rapport. »

Il noua les doigts inférieurs aux supérieurs, regard perdu quelque part sur la table.
Sa queue se délia et alla s'enrouler autour de sa patte.

« Ou aucun qui me vienne, en tout cas. Je n'ai pas très envie d'y réfléchir, ajouta-t-il d'un ton plus nerveux, comme on avouerait un secret.  Les intentions de chacun m'inquiètent plus que le pourquoi. Et vous allez avoir du mal à connaître celles d'Arthur. »

Pour la simple et bonne raison que, si elles étaient mauvaises, eh bien. Ils pouvaient très bien ne jamais en revenir. Ou en revenir sévèrement traumatisés.

« En tout cas — quelle que soit la raison de sa présence, si c'est bien lui, il est dangereux par définition. Autant de raisons d'écouter les recommandations du stagiaire et de vous en tenir éloignés. »

Impossible de gagner un combat contre un garde. Et quand bien même ça l'aurait été — possible —, alors prendre le risque sans savoir comment revenait tout de même à entreprendre un commando suicide.
Inutile d'expliquer pourquoi, à moins d'être accompagnés par Kharon la babysitter (et encore), il était contre.


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Clementine Bradbury
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Clementine continua de triturer sa trouvaille, alors même que son commentaire sur les disparitions brisait nette l'assurance ("assurance") apparente du daemon à quatre mains.
Il n'avait déjà pas l'air bien détendu à chaque fois que leur duo de choc osait tambouriner à sa porte - on se demande bien pourquoi - mais là, c'était quasiment d'un sursaut qu'il avait accueilli la déclaration.

Clem le détailla d'un regard curieux, en se représentant tout ce à quoi cela pouvait bien être dû, sans pour autant briser le silence. Après quoi, elle n'eut pas l'audace de lui couper la parole, et se contenta de grimacer sur la dernière phrase en répondant un "Mouais" renfrogné.
Il ne pouvait pas savoir, en renouvelant ses recommandations de ne pas s'approcher d'"Arthur", qu'elle y avait pensé.
Ou alors c'était facile à deviner, et Clem n'aimait pas trop qu'on lui rappelle combien elle pouvait être transparente.

Quoi qu'il en soit.

Nouveau tour de médaillon entre ses mains, nouveau regard balayant le bar, et l'adolescente glissa un peu plus dans sa chaise.

« ... Y a plein de choses que tu ne nous dis pas, hein. » Se permit-elle finalement de suggérer en revenant à Ewu, sans agressivité perceptible néanmoins.

En huit cent ans, il devait en avoir accumulé, du savoir, ce n'était pas la premère fois qu'elle se faisait la réflexion. Et certes, il n'avait pas à leur dire quoi que ce soit ; mais.
Clem se sentait en danger, et elle aurait voulu bénéficier de toute l'aide possible.
Autre possibilité à considérer: quelqu'un avait, d'une manière ou d'une autre, décidé de remonter jusqu'à lui pour lui causer des problèmes. Aussi improbable que cela paraisse à la rouquine, puisque le cas échéant elle doutait qu'il ait oublié de le préciser, elle ne put s'empêcher de considérer la question avec une pointe d'inquiétude.
Il y avait davantages de chances que cela n'ait aucun rapport avec eux, mais quand bien même-

« Et t'as la trouille, ça se voit. » Elle fronça les sourcils, à mi-chemin entre l'inquiétude et la suspicion. « Pourtant on a parlé de toi à personne. Qu'est-ce qui se passe ? »

Compte tenu du fait qu'Ewu les considérait probablement comme des enfants, comme la majorité d'Asphodèle, difficile de s'étonner du tri. Il était encore plus justifié au regard de leur passé/présent de troubles-fête. Mais être traitée comme une enfant n'avait jamais empêché Clementine de mettre les pieds dans le plat.




Ewu
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Ewu balaya la remarque de Clementine d'un haussement d'épaules mi-fataliste mi-indifférent. Est-ce qu'il ne leur disait pas tout ? Probablement. Est-ce que tout les concernait ? Peu de chances. Il ne se sentait pas le moins du monde coupable de ne pas leur faire un exposé exhaustif de toutes les connaissances qu'il pouvait ou non avoir sur tout et n'importe quoi. Trop long, trop inutile. Pas le temps. Pas envie.
Il avait conscience du sous-entendu ("plein de choses à ces sujets"), mais choisit sciemment de l'ignorer.
Il n'était pas stupide. Pas encore. Ou pas à ce point.
Doigts toujours sagement noués les uns aux autres, queue serrée autour de sa patte gauche, il jeta un regard discret à un Blackjack suspicieusement tranquille. À supposer qu'il ait eu des informations pertinentes à leur offrir, qu'était-il censé faire ? Leur en dire trop en espérant qu'ils n'en souffrent pas, ou les garder pour lui en priant pour que silence et frustration ne les poussent pas à des décisions regrettables ?
Pas une question qu'il avait envie de se poser. Vraiment.
Et quoi qu'il fasse, il ne serait pas responsable de leurs décisions.

On répète plus fort pour la conscience dans le fond.

« Et t'as la trouille, ça se voit. » Ewu cligna des yeux, outré par réflexe. Pardon ? « Pourtant on a parlé de toi à personne. Qu'est-ce qui se passe ? »

A défaut de pouvoir convenablement froncer des sourcils qu'il n'avait pas, le daemon plissa le museau et les yeux. Il n'appréciait que moyennement l'idée d'avoir l'air effrayé — à tort ou à raison, peu importe. Sa queue se dénoua progressivement d'autour de sa patte en réponse à la terrible accusation, préférant alors balayer nerveusement le sol dans son dos.

« J'ai la trouille pour vous, répondit-il sans attendre, le ton nerveux, détournant sans remords l'attention vers eux. D'ici à ce qu'un peu de plomb vous soit rentré dans la cervelle, vous aurez sauté dix murs et disparu dans la nature. Et ça me ferait de la peine. Un peu. »

Pas trop — ils n'étaient pas proches — mais un peu. Suffisamment pour l'énerver et le faire se sentir mal à l'entente d'une mauvaise nouvelle.
Il n'aimait pas ça. Personne n'aimait ça. Alors autant que possible, il préférait éviter d'en arriver là.

« Dans l'idéal, j'aimerais garder vos problèmes et les miens séparés. Puisque vous allez forcément vous en attirer, à bouger dans tous les sens. Et... »

Soupir.

« Je suis un vieux cadre avec une réputation de menteur fini, reprit-il, amer, une main désolidarisée des autres pour venir lui frotter le côté du museau. Pas la meilleure des connaissances que tu puisses avoir. Surtout si tu fouines partout. »

Mauvaise combinaison. Les Clementine ne venaient pas le voir régulièrement pour lui demander comment préparer tel ou tel thé.
Du moins, si elle l'avait fait, le doute aurait été permis.

« Pour ce que vous en savez, je m'amuse à répéter tout ce que vous me dites à allez savoir qui, ajouta-t-il, fataliste. Je suis flatté que tu t'inquiètes pour moi, mais occupez-vous de vous-même d'abord. »

Ils lui faisaient confiance sans vraiment le connaître.
Dangereux, en soi.


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Ven 06 Aoû 2021, 18:07

Pendant qu’Ewu continuait de parler, Jack mâchonnait sa paille avec application. Le type avait été blessé comme Phlege, puis on l’avait remplacé, et puis c’était tout ? Pas de nouvelles ? Est-ce qu’il allait arriver la même chose à leur garde souffrante ?
Il dut se filer une claque mentale pour empêcher son esprit de continuer sur sa lancée. Moins il en savait, mieux il se portait. Et si ça c’était passé il y avait son âge, alors c’était bien trop vieux pour être pertinent (sans vouloir offenser les biquettes huit fois centenaires).
Si l’ancien Kharon n’était plus là, il n’était plus là. Pas besoin de se torturer les méninges, ça ne le ramènerait pas.

Jack préférait son remplaçant, de toute façon. Il n’avait pas trooop envie de voir Arthur enjamber le mur et reprendre ses fonctions.
Pas avec la gueule qu’il avait.

« Il y a des gens qui disparaissent de temps en temps, non ? A Asphodèle. Est-ce que ça arrive aussi aux daemon ? Ça pourrait avoir un rapport ? »

Le daemon sursauta et se figea, pire que si son amie lui avait filé un coup de fouet dans le dos. La paille resta coincée entre ses molaires, tandis qu’il fixait un point de la table pour se calmer. Il comptait sur Ewu pour qu’on ne le regarde pas trop, ce n’était pas lui qui avait les réponses, après tout ; à côté d’Arthur, Andrew et le reste, c’était aussi anecdotique que les Daemon qui disparaissaient dans la nature de temps à autres.
Rien à voir. Pas besoin de s’y attarder. Une coïncidence. Une information négligeable.

Il laissa un souffle tremblant s’échapper en même temps que les recommandations d’Ewu, qui ne seraient jamais suivies parce que Clem avait très envie de disparaître à son tour pour savoir ce que ça faisait.
Elle ne reviendrait pas ? Hof. Quelle importance. La beauté de la liberté d’expression et d’information, ça méritait bien qu’on ne puisse plus jamais l’ouvrir, hein ?

Putain à quoi ça va te servir de savoir tout ça.
Et lui, ça faisait trop longtemps qu’il se taisait. Il le sentit au regard d’Ewu, et souffla dans sa paille pour rassurer la galerie.

« Et si ça se trouve on a parlé de toi à tout le monde, en vrai. Quoique, on aurait peut-être même pas besoin. Y’a beaucoup d’autres vieux cadres qui auraient pu nous raconter ça ? »

Non parce que même en estimant que Johannes ait 1000 ans et des patates et ait fait des soirées raclettes avec le vieux Kharon, c’était pas lui qui leur aurait tout déballé.
Valait mieux savoir la fermer, dans le coin, et pas besoin d’être Einstein pour deviner que le pourquoi de la disparition de l’ancien garde était ce que les concernés voulaient garder sous clé.

Quels concernés ? Allez savoir.
Jack ne voulait pas, perso.


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Sam 07 Aoû 2021, 14:57

Entendre la voix de Blackjack fit cesser le mouvement nerveux de sa queue. Une seconde, pas plus ; juste le temps d'enregistrer qu'il était encore parmi eux, oh joie, et de détourner le regard dans sa direction.
Il pourrait toujours se plaindre quand ses balayages incessants auraient poussé quelqu'un à marcher dessus. Accidentellement ou non.

« Y’a beaucoup d’autres vieux cadres qui auraient pu nous raconter ça ? »

Une très bonne question, ma foi.
Les doigts d'Ewu retournèrent se serrer autour de la tasse vide. Depuis le temps, il aurait dû investir dans un petit objet quelconque pour s'occuper les mains ; une balle anti-stress, une petite corde à tordre dans tous les sens. Il était à peu près sûr qu'il devait en avoir, en plus — perdus quelque part dans un tiroir ou une boîte quelconque, avec d'autres objets totalement importants qu'il avait oublié sitôt acheté.
Ou peut-être dix ans après. Allez savoir. Le temps passait vite, passé les premiers siècles.
Après une courte réflexion, regard rivé sur le fond de son verre, il haussa les épaules.

« Probablement pas, non. Ou alors j'en serai le premier surpris. »

Ils n'étaient pas nombreux à être suffisamment vieux, pour commencer. Simple et efficace. Facile à imaginer. Asphodèle aurait été vingt fois plus vaste, s'il y avait eu autant de monde venant de chaque siècle que de l'actuel. Quant-à savoir si les vieux cadres en question auraient accepté de leur raconter quoi que ce soit...
Eh bien là encore, si les informations avaient circulé à tout va, elles auraient été plus facilement accessibles. La conclusion allait de soi.

« Raison pour laquelle je préférais éviter de vous dire quoi que ce soit avant votre remontage de bretelles. » Son regard passa sur Clementine ; revint sur Blackjack ; se perdit quelque part devant lui. « Contrairement à vous, je me passe très bien d'aller chercher Kharon tous les quatre matins. »

Aussi charmant soit-il selon son fan-club personnel (qui devait forcément exister, comme toute chose en ce monde), il y avait des limites. Se faire alpaguer par un garde était rarement bon signe. Voire jamais bon signe.
À part s'il s'agissait de Lethe à la sortie d'un bar, à la rigueur.

Question de point de vue, pour le coup.


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Clementine Bradbury
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Le "j'ai la trouille pour VOUS bande d'imbéciles" judicieusement placé eut le mérite de faire fermer son clapet à Clem, d'une parce que si les autres avaient pu apprendre à s'inquiéter pour eux avant de s'occuper de ses affaire à elle ça aurait arrangé la vie de tout le monde, mais aussi parce que ce n'était pas la première fois qu'on lui servait une excuse pareille.
La question de Jack détourna un instant ses pensées, qui s'étaient arrêtées avec un mélange de perplexité et d'indignation sur les déclarations d'Ewu à son propre sujet. Clem fut bien obligée de suivre le mouvement, quand bien même l'idée qu'il n'y ait quasiment personne pour témoigner ne la convainquait pas tellement plus que depuis son arrivée sur Asphodèle.

« Comment c'est possible, ça. » Pas experte en démographie, la rouquine, mais même en admettant que le rythme de plop in de daemon soit bien supérieur aujourd'hui à 800 ans auparavant... ça faisait quand même pas mal de monde à pouvoir témoigner.

A condition que les autres vieux cadres ne soient pas cent cinquante et tous muets ou séniles. Et qu'Ewu ne mente pas sur la faible fréquence de plop out non plus.
Et en parlant de ça...
Après un "mouais tu m'étonnes" de rigueur adjugé à l'envie très relative de faire un câlin à Kharon tous les quatre matins, Clem fit tinter sa cuillère au fond de sa tasse vide, puis l'agita en direction de leur invité pour revenir sur ce qui la chiffonnait en fronçant les sourcils :

« Et tu leur as fait quoi à l'admini, pour avoir ta - soi-disant - réputation, là ? » "soi-disant" qu'elle retint, parce qu'il lui arrivait de se rendre compte qu'elle n'était pas au courant de tout. « Vendu du beurre aux allemands ? Ça peut pas être si terrible. »

Ou en tout cas, elle, avec sa légendaire foi en l'humanité, ne s'était pas encore dit que le vieux daemon pouvait les avoir complètement menés en bateau du début à la fin.
Elle aurait peut-être dû se poser la question, tiens.




Ewu
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La question de Clementine reçut, en guise de réponse préliminaire, un haussement d'épaules indifférent. Ou impuissant, peut-être. Fataliste. Quoi qu'il en soit, il ne répondit pas immédiatement — et qu'il ait besoin de temps pour réfléchir à une réponse plus appropriée ou ne juge tout simplement pas utile de rajouter quoi que ce soit tant le sujet était inconséquent, il en resta là un moment.
La mention à sa réputation vola la vedette au reste, quoi qu'il en soit. Parce que voilà.
Il l'avait ramenée lui-même sur le tapis ; soit. Il ne fut pas étonné qu'elle rebondisse dessus, ni spécialement choqué (ou rassuré) qu'elle doive accueillir la nouvelle au lieu de lui adresser un hochement de tête de conspiratrice endurcie. Clementine ne travaillait pas à l'administration. Blackjack ne travaillait pas à l'administration. Ni dans la police, ni dans le domaine public. Ils étaient, somme toute, très, très loin de son cercle professionnel — et donc très loin des rouages d'Asphodèle de manière générale.
N'en déplaise à une des deux concernés, n'est-ce pas.

... Mais malgré tout.

Il cligna lentement des yeux dans sa direction, l'air ébahi au possible, avant de ne venir croiser chacune de ses paires de bras contre son torse. Sa queue claqua le plancher avant de ne revenir s'enrouler fermement autour d'un pied de chaise ; ses sabots tapotèrent le sol.
L'équivalent tout aussi expressif d'un froncement de sourcil.
Défensif, le froncement de sourcils. A la limite du blessé.

La fameuse corde sensible qui, jusque-là, était restée sagement coincée entre mille autres.

« Je suis à peu près certain de ne pas apprécier l'analogie, répondit-il, au moins un tantinet irrité. Mais on me considère comme un menteur à tous les niveaux de l'administration, oui, et compter sur moi pour corroborer quoi que ce soit ou plaider en votre faveur ? Ce serait tout sauf vous rendre service. »

Un de ses bras alla balayer l'air d'un geste sec. Comme il ne savait pas quoi en faire de plus, il le ramena tout aussi délicatement contre son torse, tête secouée de droite à gauche.
Le "ça peut pas être si terrible" lui courait encore contre la colonne, lui tapait sur le système avec la précision d'un tout petit marteau.

Les siècles n'érodent pas tout.

« Le pourquoi n'était pas si terrible. Les conséquences ? Relativement. À certains niveaux, en tout cas, ajouta-t-il, amer. Sachant que vous êtes partis pour faire les abrutis et irriter toutes les strates d'Asphodèle en riant, c'est peut-être le genre de choses que tu devrais prendre en compte. Faire attention à ce que tu dis, et à qui tu le dis. Ou bien rester tranquille, comme je n'arrête pas de le répéter. »

Dans le vide, malheureusement.
Il déroba le regard sur le côté. Ses mains supérieures vinrent masser gentiment son museau ; il inspira en silence.

« Bref — peu de daemon ont mon âge. Une majorité ne dirait rien, ou n'aurait rien de pertinent à dire. Ça peut vous paraître difficile à croire, mais certaines personnes se fichent complètement de savoir ce qui se passe tant que ça n'arrive pas devant leur porte. Si Phlege disparaissait, certains ne sauraient déjà plus à quoi elle ressemble. Ils ne sont pas franchement impliqués dans notre quotidien. »

C'était le moins qu'on puisse dire.


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« And he says, "I've got you written
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Jack coula à Clementine un regard quasi goguenard ; comment c’était possible ? Ben personne avait envie de s’attirer des ennuis, et voilà. Tout le monde se tenait pas non plus au courant de tout, et même quand ils le faisaient, ils avaient pas forcément envie de tout déballer à deux fouines inconnues.
Si l’information n’était pas en libre accès, de toute façon, ça en disait long. Devoir harceler Ewu pour savoir un truc, c’était plutôt mauvais signe.

Le jeune homme soupira tout bas et croisa les bras sur la table pour faire passer l’envie de la renverser en hurlant. Il ne comprenait pas ce besoin obsessionnel de tout savoir et de s’acharner quand on refusait de nous donner les réponses. Si c’était non, c’était non, et il y avait une raison derrière. Insister ne pouvait que leur attirer des ennuis – et Jack vivait très bien comme il avait toujours vécu. Pas envie que ça change, pas envie d’atterrir dans les geôles d’Aether parce qu’il avait été un mauvais garçon.
Sauf que. Ca avait déjà commencé à changer, et il avait plus trop le choix. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était essayer de limiter la casse.

Ah ! Toi, limiter la casse ?

Pendant ce temps, Ewu répétait des prières dans l’air. Good luck with that.

« Ouais ouais, on sait, fit-il en agitant la main, yeux au ciel, le pâtissier du coin a pas trop l’occasion de voir des trucs louches, même en 800 ans d’existence. »

Certains savaient à peine à quoi les gardes ressemblaient. Ils ne connaissaient pas le nom du chef de la police. Oubliaient les détails des annonces officielles.
Parce que quel intérêt ? Chacun ses problèmes. Ou ses tartes, pour l’exemple.

« C’est con pour toi, ça, ajouta-t-il avec un grand sourire en direction de la biquette, fallait être pâtissier ou boulanger. T’aurais eu la paix. »

Les informations sensibles avaient plus de risques de passer entre les mains d’un adjoint un peu galonné que dans la pâte feuilletée du voisin. Logique.


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Clementine Bradbury
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La vague d'inconfort presque blessé provoquée par les derniers sujets soulevés par Clementine vint lui lécher les genoux pendant quelques minutes désagréables, avant de se retirer. Elle accompagna le ressac d'un "Désolée" renfrogné, marmonné à voix à peine audible. Désolée de taper là où ça faisait mal, pas de refuser de laisser tomber : mais elle ne prit pas la peine de préciser.

Ni de s'excuser en bonne et due forme, parce qu'elle n'avait pas l'intention d'arrêter. Assaillie par l'impression de tourner en rond, l'adolescente se repositionna pour la énième fois dans son siège et passa brièvement les mains sur ses yeux. Il lui tardait soudain de pouvoir retourner réfléchir intensément dans son bureau, ou courir les rues à la recherche d'endroits à fouiller ou de gens à interroger.

Et en plus du reste désormais, elle ne savait pas bien quoi faire des révélations d'Ewu sur son étiquette d'agent peu fiable.

« Donc si je résume bien. » Soupira-t-elle en levant les doigts de sa main droite au fur et à mesure de son énumération : « On a un... Arthur mutant qui se balade là où on sait, et que ça se sache blesserait les petits coeurs tout secs de ces messieurs de la hiérarchie donc tout le monde préfère éviter - un bel euphémisme - Un pendentif mystérieux abandonné sous un tas de cailloux. Kharon qui fait le ninja permissif. » Ses doigts se refermèrent en un poing. « Et des ruines dont personne se souvient, des transes et des rivières souterraines. »

Elle fit la grimace pour souligner à quel point l'ensemble faisait sens.

« Je devrais me reconvertir dans la fiction. » Grogna-t-elle en s'attendant presque à recevoir une approbation enthousiaste de la part des deux autres personnes autour de la table. « Ils font quoi les agitateurs, normalement, à ce stade ? Ils déballent tout en place publique, se font coffrer, et on les revoit jamais ? Ou ils finissent avec une étiquette de cinglé obsédé par les ovnis. »

Elle serra les mains sur ses lèvres, puis glissa un regard clair à Ewu en ajoutant :

« ... C'est une vraie question, hein. A moins que vraiment personne n'aille vraiment jamais voir plus loin que le bout de son nez. »

Chose qu'elle n'arrivait toujours pas à envisager, et ça n'allait pas changer de sitôt.




Ewu
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Ewu leva ostensiblement les yeux au ciel, adressant au passage une petite prière à tous les boulangers qui avaient, de leur courte ou très longue existence, vu des choses terribles se passer juste devant leur porte sans l'avoir voulu. Les pâtissiers occupés à fouiner dans les affaires des autres, eux, ne recevraient de sa part qu'une demi-moue désolée. Il ne voulait pas jeter la première pierre (ç'aurait été hypocrite de sa part), mais il n'en restait pas moins  que la faute leur revenait — au moins en partie. Ils l'auraient cherché.
Quand on cherche et qu'on trouve, on peut difficilement se plaindre. Les pancartes d'avertissement n'étaient pas visibles, à Asphodèle, mais n'en étaient pas moins extrêmement difficiles à rater.
À moins d'avoir le malheur de mettre le pied dans un trou dès le premier pas hors des limites, on se rendait vite compte de là où on avait le droit de se trouver ou non.
En d'autres termes : "je te l'avais dit, tu le savais, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même".

Leçon valable pour Clementine et Blackjack.

Le long du résumé de la demoiselle — affligeant à tous les niveaux, au passage, tant il explicitait à quel point ils avaient fait n'importe quoi —, il se retrouva à croiser sagement ses quatre mains sur ses genoux. Quelques hochements de tête vinrent ponctuer l'explication ; tantôt pour signaler qu'il écoutait, tantôt pour appuyer un détail qu'il jugeait particulièrement terrible (le ninja permissif, pour ne citer que lui).
Il n'aurait pas utilisé les mêmes termes en bien des occasions, mais ne jugea pas pertinent d'interrompre pour la corriger. L'idée était là. Elle y ajoutait juste sa... touche personnelle.
Frustrée, clairement. Il sentait bien qu'elle n'était pas satisfaite.

Il l'aurait préférée terrifiée et résolue, mais que voulez-vous. Il acceptait aussi qu'elle se décide à prendre trois ans pour écrire un livre. C'était déjà pas mal, trois ans. Un bon petit répit.

Face à sa question, il cligna des yeux ; les dirigea vers la fenêtre.

« Il y a aller voir plus loin que le bout de son nez, et il y a déballer ce que tu sais ou suspectes en place publique. Peut-être qu'une majorité de curieux fait profil-bas. » Épaules haussées, il ravala un soupir. « Mais pour répondre à ta question : oui et oui, probablement. C'est ce que je ferais, à leur place, en tout cas. »

À supposer que l'on considère Asphodèle comme un régime totalitaire, mettre les opposants de côté semblait logique. Les discréditer semblait tout aussi efficace si la situation le permettait.
Sauf si, bien sûr, ils avaient une meilleure solution sous la main. Mais quoiqu'il en soit...

« Enfin — du résumé de vos... "Grandes découvertes", reprit-il, le ton aussi plat que possible malgré sa nervosité, en traçant les guillemets avec ses mains supérieures, je te signalerai qu'absolument tout se trouve en dehors des limites de la ville. Là où une énorme majorité n'est jamais allée. Ou pas très loin. Moins de risques que ce soient des informations répandues — et à partir du moment où tu ouvres la bouche à ce sujet, tu es déjà en tort. Le danger et les... anomalies ? sont là où tu n'es pas censée aller. »

Les rubans rouges faisaient loi. Et ça ne l'empêcherait pas de faire ce qu'elle voulait, mais.

Mais.


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Jack suivit le résumé de Clem d’une oreille faussement distraite, stressé à l’idée qu’elle en fasse une liste à points à éclaircir au plus vite ; si personne en parlait, y’avait une raison, et les agitateurs devaient vite le savoir s’ils s’amusaient à hurler sur la place publique qu’ils avaient vu un Daemon chelou à poil dans les hors-limites. Même lui, qui était con au dernier degré, il savait que c’était une mauvaise idée. Pas besoin d’être un génie pour éviter la police secrète d’Aether ou il savait pas quels gens venaient te fouetter en pleine nuit pour te faire taire.
BREF. Fouiner, mauvaise idée. En parler, encore plus.

Surtout quand les autorités compétentes peuvent deviner d’où vient la fuite, hein Ewu.

Dans le cas de Clem, se reconvertir dans la fiction était peut-être la meilleure idée du jour. C’était pas la biquette qui allait le contredire. Bon pour sa tranquillité d’esprit à lui, et pour les vieux os de pépé.

Il écouta la suite sans piper mot, fâché de devoir repenser aux hors-limites et tout ce à côté de quoi il avait pu passer sans s’en rendre compte à cause de son système de sécurité défaillant. Sérieux, y’avait pas idée ; penser au fait que ce truc aurait pu lui sauter dessus sans qu’il s’en rende compte avant qu’il lui croque le crâne le mettait mal. A raison. Mais arrêter de faire le guignol dans les HL, c’était avouer que ça le mettait mal et qu’il avait peur. Jack ne voulait rien céder à la peur. Rien, pas un morceau de terrain.

Jusque-là, il pensait que les murs, les barrières et les rubans servaient à faire joli. Kharon pouvait lui sortir son meilleur « dUh » et lever les yeux au ciel, mais ça changeait rien. En 16 ans d’existence, il n’avait rien vu là-bas qui le fasse se remettre en question. Juste de la poussière, des ruines, du vide, du silence.
Jusque-là.

Et puis une rousse arrivait et paniquait et invoquait un nudiste et sa vie n’était plus la même.
TYPICAL, KAREN.

« Je retiendrai ça le jour où je m’introduirai chez Kharon et que je tomberai sur sa collection de robes à froufrous, fit-il avec un clin d’œil exagéré, je suis sûr qu’il y a moins de gens qui rentrent chez lui que dans les hors-limites. »

Moralité : si les autorités cachaient quelque chose, c’était sous le lit de Kharon. Blackjack préférait savoir Clem là-bas que près d’un mur décrépi dans les HL à avoir des hallucinations et se faire posséder. Ils n’avaient pas besoin de dix médailles bizarres trouvés sous des pierres.


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Clementine Bradbury
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Clementine prit un instant pour compatir avec les amateurs d'ovnis de tous les univers et la vie dure qu'on leur menait. Et puis le vieux sage dit quelque chose de remarquablement pertinent qui la ramena un peu sur terre et la fit ouvertement grimacer :

« Enfin je te signalerai que (...) à partir du moment où tu ouvres la bouche à ce sujet, tu es déjà en tort. Le danger et les... anomalies ? sont là où tu n'es pas censée aller. »

Il marquait un point, mais...

« Je sais pas. » Répondit-elle en fronçant le nez et tapotant la surface de la table? « Il y a un truc qui m'embête. » Quelque chose sur quoi elle n'arrivait pas à poser le doigt.

C'était agaçant. Une insulte à sa patience, si ce n'était à son intellect.
De tous les gens qu'elle avait été embêter ces derniers mois, pourtant, il n'y en avait pas eu un seul pour jouer les conspirateurs ou laisser entendre qu'il se passait des choses étranges à Asphodèle. A part le garde dont parlait Ewu, qui se trouvait, on pouvait le supposer, hors d'Asphodèle, et cette histoire remontait à des centaines d'années.
Oui mais. Mais.
Clem revit les yeux hagards de son colocataire et la couleur des rubans des HL qui tranchait à peine sur l'obscurité ; la voix de Jack peina à la ramener un peu sur Terre, toujours songeuse.

« Je retiendrai ça le jour où je m’introduirai chez Kharon et que je tomberai sur sa collection de robes à froufrous, je suis sûr qu’il y a moins de gens qui rentrent chez lui que dans les hors-limites. »

Ce à quoi la jeune fille ne répondit rien moins qu'un regard long, pesant et silencieux.
Ding.

Quelle bonne idée.

De l'air de quelqu'un qui a pris une décision soudaine, la rouquine rassembla ses deux main face à elle sur la table et se leva de sa chaise :

« Il y a aussi des trucs bizarres en ville en ce moment. Un ami à moi s'est fait agresser- » Elle s'interrompit, l'image d'un Arthur en toge se baladant dans le centre-ville en tête, et ajouta : « Enfin. Il lui est arrivé quelque chose de bizarre. Dans les bureaux. Avec Acheron. Et le petit alien dans sa tête.  » Un regard appuyé à Jack vint préciser sa pensée.

Elle n'était toujours pas certaine que c'était bien ce qui était arrivé à Mattis, mais elle commençait à avoir des suspicions très lourdes. Sans aller jusqu'à dire qu'Arthur se promenait dans le bâtiment administratif, il se passait quelque chose de louche dans le coin.
Et puisque Clem n'avait pas d'égouts à aller fouiller de fond en comble, elle trouverait autre chose. Ses questions, ici (Arthur excepté), s'étaient heurtées à une réserve personnelle qu'elle ne se sentait pas d'enfoncer à la masse. Clem savait qu'elle pouvait manquer de tact (et de maturité même si elle préférait ignorer sciemment ce dernier fait), et préférait ne pas s'aliéner quelqu'un en insistant jusqu'à plus soif si elle pouvait l'éviter.
Pas pour la politesse, juste pour les relations de voisinage.
Et puis, fierté mise à part, elle aimait toujours bien Ewu. Il devait en avoir par-dessus la tête d'eux. (ce qui ne le rendait pas plus ouvert à ses idées et c'était dommage MAIS-)

« Merci pour ta euh. Patience.  » Se contenta-t-elle donc d'ajouter plus doucement, pour signifier qu'elle compter terminer là leur entretien.

A moins qu'une révélation ne leur tombe du ciel au milieu de la table rien qu'à cet instant. L'adolescente grimaça un sourire qui se voulait détendu en ajoutant :

« J'espère que t'en es pas à espérer ne plus jamais nous revoir.  »

Asphodèle était une petite ville. Sous cloche temporelle avec ça.
Ça aurait été dommage.




Ewu
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Oh mais s'il n'y avait qu'un truc qui l'embêtait, c'était merveilleux. Grandiose. Il était prêt à lui donner sa bénédiction pour aller y réfléchir pendant dix ans. Vingt. Trente. Avec un peu de chance elle ne trouverait pas, se frustrerait jusqu'au burn-out et devrait prendre des vacances ad vitam aeternam.
Le meilleur de ses scénarios.
Dans le pire elle se faisait dévorer par allez savoir qui, après avoir découvert allez savoir quoi, et revenait le hanter pour lui faire regretter de l'avoir laissé faire.

Donc évidemment, ça allait finir comme ça.
Évidemment.

« Je retiendrai ça le jour où je m’introduirai chez Kharon et que je tomberai sur sa collection de robes à froufrous. »

Ewu préférait de loin entendre Blackjack s'étaler sur les robes à froufrous de Kharon que partir sur un débat concernant des sujets plus sensibles, et ne lui adressa donc qu'un regard à demi atterré. Histoire de ne pas TROP le décourager. Le pauvre aurait risqué de le prendre pour lui, autrement. Un garçon si facilement impressionnable. Dissuadé au premier coup d'œil désapprobateur. Un élève modèle. Raisonnable.
N'est-ce pas.
Sa remarque n'étant pas une question, il s'abstint d'y apporter une réponse. Et puisque Clem ne mit pas longtemps à se relever, attirant son attention de proie fragile vers elle dans le même temps, il n'eut pas à se demander s'il aurait mieux fait de dire quelque chose ou pas.
Malheureusement, il n'y avait rien à faire concernant ce qu'on avait entendu. Il pouvait décider de se taire, mais se boucher les oreilles ? Difficile à justifier avant que les mots soient sortis. Et à ce moment-là, eh bien.
Trop tard pour les oublier.
La remarque de l'humaine lui tira ce qui se rapprochait le plus, chez lui, d'un froncement de sourcils. Acheron, les bureaux — ils en avaient, des problèmes avec les gardes, dans son entourage. Ça en devenait presque une maladie.
Sa main vint frotter le côté de son museau, pensif, avant que la seconde ne vienne la rejoindre et l'entourer dans un geste plus qu'à demi nerveux.

Il n'avait rien à dire là-dessus. Rien de plus qu'un "mmh" qui fit vibrer sa gorge, et ensuite le silence.
Ça faisait assez de réflexion pour aujourd'hui. Il allait prendre sa retraite, si ça ne dérangeait personne.

Et même si ça les dérangeait, en fait.

Les remerciements de Clementine, il faillit les en rater — et quand il les enregistra, il les accueillit d'un bref mouvement des oreilles. "Patient" n'était pas le qualificatif qu'on lui avait le plus offert, mais il allait gracieusement l'accepter.
Son regard glissa un bref instant vers Blackjack ; il secoua la tête de gauche à droite, doucement.

« J'en suis à espérer ne pas plus jamais vous revoir. C'est pire, maugréa-t-il dans un soupir. Ne faites pas de bêtises. »

Et ils n'allaient pas l'écouter, encore, toujours, mais il était vieux et gâteux. Se répéter faisait partie de ses privilèges.
Queue enroulée autour de sa patte, il déporta son regard vers la fenêtre avant de lentement se lever à son tour.

Il était prêt à juste rentrer chez lui. Arrêter de penser. Ne rien faire.
Ça faisait assez d'émotions pour une journée.


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