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Mer 19 Avr 2017, 15:57

Elle fixait le point d'eau où une drôle de bête s'abreuvait – dans la mesure où elle se sentait aussi vulnérable qu'un morceau de bois, elle aurait préféré qu'elle s'en aille. Quelque chose, quelque part dans son ventre, lui disait qu'elle n'aurait pu faire d'elle qu'une bouchée malgré son absence manifeste de dents ; elle ne comptait pas contrarier son instinct.
Parce que, là tout de suite, c'était tout ce qu'elle possédait de plus cher.

Tapie dans l'ombre peu protectrice d'un gros arbre, les jambes contre le torse et en petite boule, elle remâchait sa situation et s'angoissait à se répéter qu'elle n'avait nulle part où aller. Elle ne savait pas où elle était, ni qui elle était, ni ce qu'elle était ni comment elle pouvait aller ailleurs autrement qu'en rampant. Elle avait voulu se lever il y avait quelques instants de ça, et ses jambes l'avaient renvoyée embrasser l'herbe aussi sec. Avec un grognement, elle s'était donc cachée après quelques acrobaties et n'avait plus bougé de là.
Une petite bête ailée jouait dans ses branches et l'herbe lui chatouillait le nez. L'autre bête, celle qui était plus grosse qu'elle, s'en était allée d'un pas paresseux, lui permettant de respirer à nouveau. Elle ne lui avait pas marché dessus. Elle savait peu de choses mais ce qu'elle savait, c'était que se faire marcher dessus ne lui disait rien du tout. En équilibre sur un bras, elle scanna les environs à la recherche d'un nouveau point dans le décor, en vain. Tout était calme, d'une quiétude agréable, et les arbres bruissaient agréablement autour d'elle. Elle roula à nouveau avec un gémissement frustré, abattit ses sabots dans la terre fraîche.
Était-elle censée attendre quelque chose dont elle ne connaissait pas l'identité ? Personne ne lui avait expliqué quoi faire et elle pouvait seulement espérer que l'attente ne soit pas trop longue. Ce silence, cette absence de but tangible auquel se raccrocher lui faisait peur. L'endroit n'était pas laid, mais elle avait peur. Elle ne savait pas où elle était.

Peut-être qu'elle ne se trouvait nulle part.

Sa tête était encore lourde du sommeil et dodelinait parfois quand maintenir son attention sur un point précis lui demandait trop d'effort. En désespoir de cause, elle replia tous ses membres et attendit dans l'herbe, près de l'arbre, attentive aux bruits des alentours et à ceux que faisait sa tête, juste sous son front.

Froush.

Comme un glissement sur l'herbe, ses sens s'éveillèrent et elle entreprit de prendre une posture de défense efficace ; à savoir, se mettre en boule parfaite et tenter de passer inaperçue. Comme l'animal du début, les bruits allaient sans doute disparaître.
Camouflage.


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Jeu 20 Avr 2017, 22:46

La forêt, cet endroit effrayant ... Sombre et habitée de bêtes aussi étranges que sauvages. Derrière les troncs épais, il existait toujours cette belle opportunité que quelque chose allait se passer. Quelque chose de bien, ou de mal. C'était de cette douce sensation d'euphorie curieuse que tout bon aventurier devait s'abreuver. Pourtant ... Même si Macario était bien un aventurier (hein), un soupçon de peur lui chatouillait l'estomac de temps en temps et faisait trembler ses mains autour de sa croix en bois. Eh. Peut-être était-ce normal. Un aventurier infaillible aurait été une bien triste histoire. Il n'y aurait rien eut à apprendre de lui, alors qu'il se prenait en main et combattait ses peurs.
Oui, c'était normal.
De toute façon, c'était dans cet état d'esprit qu'il avait fonctionné depuis son arrivée à Asphodèle, et il ne se voyait pas faire autre chose. C'était lui, quoi. Tout simplement. Macario.

La forêt, donc ? Il commençait à bien la connaître. Surtout que, au fil du temps, il s'était enfin dit que ça serait – éventuellement – intelligent de prendre des notes de ses excursions pour ne pas se perdre à l'aveuglette. Retrouver la clairière n'était à présent plus un coup de chance (dans la majeure partie des cas) et il pouvait en être fier. S'y retrouver était pour lui une récompense en soi. Cet endroit s'avérait si apaisant ... On lui avait parlé d'un autre lieu tout aussi commode, mais il n'y avait pas accès. S'il avait tout de même un jour essayé d'y aller malgré tout (un aventurier, ça n'a aucune limite), cela ne s'était pas très bien fini pour lui. Hm. Enfin, pas la peine d'en reparler, à priori.

Armé d'un bâton (longue branche épaisse qui aurait aussi pu servir de canne, ou d'arme de fortune dans le pire des cas), le jeune homme poussa doucement les épais feuillages qui lui barraient la route. Il se sentit de nouveau respirer en arrivant dans ce qu'il aimait bien voir comme un sanctuaire. Si Asphodèle avait déjà quelque chose d'un peu mystique, il en était à ses yeux encore plus ici.
Le vague soulagement qui s'était dessiné sur son visage s'évapora cependant aussi vite qu'il était apparu. Quelque chose clochait, et il ne lui fallut pas bien longtemps pour identifier la chose en question ... Enfin, façon de parler. Il n'aurait pas réellement su donner de nom à la boule brune d'où des petites branches ... poussaient ?
Doué pour ça, Macario ne réfléchit aucunement et alla tranquillement à la rencontre de ... du ... Ça.

« Hey ? Bonjouuur ? »

Fit-il doucement alors qu'il approchait en évitant un minimum tout geste menaçant.


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Ven 21 Avr 2017, 17:12

Malheureusement pour elle, les bruits ne s'estompèrent pas. Pire, ils se rapprochèrent – et la pauvrette se demanda si c'était déjà la fin de quelque chose qu'elle n'avait pas vraiment eu le temps de savourer. Elle allait disparaître comme elle était apparue, se rendormir comme elle s'était éveillée, et...

« Hey ? Bonjouuur ? »

Ce qui s'approchait l'avait repérée, à moins que la voix ne s'adresse à un fantôme à sa droite ou sa gauche. Curieuse malgré la peur qui lui ordonnait de rester en boule et de rouler jusqu'aux fourrés pour disparaître à la vue de tous, elle sortit timidement le nez de son champ de force protecteur et jeta un œil autour d'elle. Elle ne fut pas longue à apercevoir la silhouette qui avançait dans sa direction, et la vision la laissa pantoise. Ça alors. Pour ce qu'elle en savait, cette bête là ne lui ressemblait pas du tout.
Il ne ressemblait pas non plus à celle qui s'abreuvait auparavant, ou aux plus petites qui étaient venues jouer à cache-cache dans ses mèches folles et ses branches. C'était une toute nouvelle sorte de vision – il avait la peau plutôt foncée, et une branche en guise de troisième jambe ou de troisième bras. Elle cligna des yeux de longues secondes durant, sans penser à lui répondre. Elle ne savait ni quoi dire, ni quoi faire.
Elle ne s'était pas attendue à ça. En revanche, elle se doutait bien que sa cape d'invisibilité ne marchait pas. Il allait falloir trouver plus efficace dans le futur.

J'aurais pu ne vraiment pas bouger, songea-t-elle en dépliant vaguement ses membres engourdis, peut-être qu'il aurait passé son chemin.

Il était un peu trop tard pour avoir des regrets. Elle était repérée, et elle ne pouvait pas s'enfuir en courant.
Elle jeta un œil fâché à ses jambes avant de fixer de nouveau l'intrus, hésitante. Lui, il bougeait sans difficulté, et il pouvait sans doute la rattraper si elle se mettait à ramper vers le couvert rassurant des arbres – même avec ardeur, elle ne lui échapperait pas.

Plissant le nez, méfiante, elle se décida à mimer l'empêcheur de tourner en boule :

« Bonjour. »

Mot qui sembla grandement la choquer, puisque c'était la première fois qu'elle entendait le son de sa propre voix ; mis à part quelques grognements de frustration, elle n'avait pas pipé mot depuis qu'elle s'était réveillée, allongée dans l'herbe tendre. Elle qui ne savait pas qu'elle pouvait ouvrir les yeux avant de le faire, elle ne savait pas non plus qu'elle pouvait parler avant de l'avoir entendu de ses propres oreilles : s'il n'avait pas élevé la voix en premier, elle n'y aurait jamais songé.
Celle-ci, rauque et mal assurée, ne savait pas quoi ajouter à ce mot dont le sens lui échappait encore. Pourtant, elle aurait aimé en dire plus. C'était amusant.

Elle se décida, par pure bonté, à ne pas pousser de cris ou de grognements : elle avait cru voir que ça avait tendance à énerver les autres, qu'il soit à poils ou... autre chose. Elle n'avait aucune envie que l'autre, pour l'instant ni méchant ni hostile, ne lui fonce dessus pour la réduire au silence – ou pire. Quoi que ce pire puisse être.


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Ven 21 Avr 2017, 23:45

Saluer était une chose naturelle chez Macario. Ce n'est que quelques secondes trop tard qu'il commença à se dire que c'était peut-être une mauvaise idée. Pas spécialement parce que ça aurait pu s'avérer être une créature peu commode capable de se jeter sur lui et le manger tout cru, mais plutôt parce qu'il venait éventuellement de la déranger ? Dans son sommeil, même ? Enfin, bon, si elle grognait, il comprendrait le message et repartirait gentiment sur la pointe des pieds.
D'instinct, et après qu'il se soit approché ainsi que ses yeux se soient habitués à la lumière, le mexicain s'était dit que ça devait être un Daemon. Il avait le même petit quelque chose qui les caractérisait. Que sa tête se lève pour dévoiler un visage rond hybride ne fit que confirmer ses doutes ... et son apaisement.
C'était une vraie personne, et même si elle ne manifestait pas non plus de ravissement, elle ne lui avait pas jeté de chaussure à la figure en hurlant. Enfin, un bref regard vers ses sabots l'alertèrent que ç'aurait de toute façon été impossible. En fait, elle ... ne portait rien, non ? Oh.
Enfin.

« Bonjour. »

Le sourire d'abord encourageant de Macario s'étendit un petit peu plus, ne se disant pas que c'était là beaucoup plus qu'une politesse que venait de lui renvoyer la jeune Daemon. Mise à part sa ... nudité (?), il ne se posait pas plus de question sur son apparence. Il en avait vu d'autre, depuis le temps ! Après, ses cornes qui avaient plus l'air de véritables arbres minuscules plantés sur son crâne étaient jolis. L'un d'eux fleurissait.
Voyant cependant qu'elle n'était pas vraiment assurée et peut-être même perturbée, Macario continua :

« C'est la première fois que je vous vois ! Je traîne souvent par ici et ... ça va ? »

Et dire que certains avaient peur des Daemon et ne leur faisaient pas confiance ... Pourtant, c'était comme tout le monde à priori, il y en avait des bons, des moins bons, et tout. Vu qu'ils étaient là, autant coopérer ?  Après, il comprenait les réserves de certains. Ce n'était pas facile non plus comme situation, où en plus on apprenait tout juste notre mort et ... Bref, il comprenait et ne ferait pas la guerre à ceux qui préféraient les éviter. Même s'ils avaient l'air aussi inoffensif que celle qui lui faisait face.
Et même si c'était aussi un peu ...
la peur qui lui ordonnait de rester en boule et de rouler jusqu'aux fourrés pour disparaître à la vue de tous:


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Mer 17 Mai 2017, 17:51

Elle fronça les sourcils, faisant de son mieux pour avaler puis digérer les paroles de l'inconnu ; pas facile, mine de rien. Elle avait toujours peur et les consonnes lui restaient bizarrement en travers de la gorge. L'animal quasi acculé qu'elle était jeta un œil désolé aux buissons, lesquels lui auraient offert plus de confort et de sécurité que l'herbe sur laquelle elle s'était affalée sans réfléchir. Réfléchir, réfléchir.
Elle agissait par instinct. C'était nouveau pour elle.

Confusément, elle sut qu'elle allait de nouveau se flageller pour de mauvaises décisions.

« Ça va, répondit-elle tout en refusant de déplier entièrement son corps tendu et nerveux, je... viens d'arriver. »

Parler était plus compliqué sans modèle ni voix à imiter. Les mots venaient seuls, avec ses pensées, mais les reproduire demandait un effort auquel elle n'était pas accoutumée. Plus tard, sans doute, tout cela lui viendrait naturellement : elle se trouverait ridicule d'avoir douté pour rien, d'avoir trouvé ça difficile. D'avoir pensé qu'elle risquait quelque chose avec cet homme qui lui parlait doucement et n'avait pas l'air menaçant.
Mais pour l'heure et la minute, elle était encore déboussolée d'un réveil brutal et d'une réalité qu'elle n'appréhendait pas totalement. Rassurée par la sensation familière de l'herbe sous sa peau, elle accepta enfin de déplier bras et jambes.
Doucement.
Juste au cas où.

« Je ne sais pas comment je suis arrivée », trouva-t-elle bon de préciser, parce que si la chose lui semblait bizarre, elle devait aussi sembler bizarre à l'autre – qui ne venait pas d'arriver, puisqu'il lui avait dit souvent traîner ici.
Entre méfiance et joie, cette idée la conforta ; il devait y avoir quelque chose ailleurs. Tout ne se résumait pas à cette clairière. Par-delà les branches, il y avait sans doute d'autres choses, d'autres inconnus comme celui qui venait de la trouver. Elle tenta de se représenter ce qui pouvait se passer dans cet « ailleurs », mais l'imagination lui fit vite défaut. Elle ne connaissait que l'herbe, le bois, et les animaux qui étaient passés. Le reste n'était qu'une énorme mélasse noire, excitante et terriblement effrayante à la fois.

Prise de court, elle s'exclama avec plus de force :

« Où on est ? »

Sa voix butait encore bizarrement sur les mots, dont le choix laissait franchement à désirer ; qu'importe.
Ici et maintenant, il allait se passer quelque chose d'extraordinaire, et elle allait en être témoin.


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Ven 26 Mai 2017, 21:49

Eh, peut-être que ses doutes étaient fondés et qu'il la dérangeait vraiment ? Ce fut en tout cas la conclusion qui vint traverser l'esprit de Macario à en voir les expressions de la Daemon et la tension qui semblait bloquer ses épaules tâchées. Pourtant ... Pourtant, elle lui répondit malgré tout. Le mexicain ne saurait cependant dire si c'était bien ou pas. Il était du genre à penser que les filles étaient des personnes relativement compliquées à comprendre. Et même les Daemon ne devaient sûrement pas déroger à cette règle. Même sans exemple sous la main, il avait toujours cette petite réserve intérieure quand il s'adressait à elles. Pourtant, certaines étaient gentilles et cools, bien sûr, mais. Voilà.
Tant de sentiments contradictoires. Que la Daemon se détende aurait dû le rassurer de sa volonté de lui parler, mais en même temps cela ne fit que confirmer un fait qu'il avait noté en s'approchant. Elle n'avait pas de vêtements. Et aucune fourrure ne couvrait ce qu'il fixait avec un peu trop d'insistance à son goût.
Coupant sa respiration, Macario se força à retrouver les cils particuliers de son interlocutrice, tentant de faire rentrer dans sa tête ce qu'elle lui disait tout doucement.

« Je ne sais pas comment je suis arrivée. »

Quoi ?
Les mots commençaient à faire sens. Il supposait. Fronçant légèrement des sourcils à son tour, le garçon réfléchit un peu plus sérieusement, chassant par ailleurs les idées parasites. Elle venait d'arriver mais ne savait pas comment ?
Macario battit des cils, interloqué. Est-ce que cela voulait dire que ...

« Où on est ? »

La force dans la question le déstabilisa, dans un premier temps, mais l'aida aussi à finalement réagir avec un minimum d'efficacité. Ouvrant la bouche, des sons finirent par en sortir :

« Oh !... OH ! »

Illumination.
Il avait entendu parler de ça ; l'apparition aléatoire de nouveaux Daemon. Lui, pourtant, n'en avait jamais été témoin ... et ne l'était toujours pas, en quelque sorte. Presque, cependant. Impossible de cacher que le garçon était excité par la situation.
Motivé, Macario fit un pas en avant et plia les genoux pour s'asseoir. Il posa son bâton à sa droite, et se délesta de son sac pour plus de commodité. Ainsi installé en tailleur, les mains sur les genoux, le jeune homme bomba le torse avec l'air très sérieux :

« Désolé, je. Hmmm. Comment expliquer. »

C'était important.

« Là, on est dans une clairière, au centre d'une forêt. Sinon, on est à Asphodèle. Enfin, Asphodèle, c'est une ville ... un endroit avec plein de gens. »

... dont certains viennent d'un autre monde et d'époques différentes mais. Détails.
Macario essayait de parler lentement. Même s'il n'était pas complètement sûr de la pertinence des informations données, le mexicain ne voulait pas inonder la Daemon de nouvelles tout en restant clair. Elle devait avoir tellement de questions, et il n'était certainement pas le mieux placé pour toutes les satisfaire. Même s'il aurait préféré.

« Il y en a qui sont comme moi, des humains. Et d'autres qui sont comme toi, des Daemon. Tu es un Daemon et on dirait que tu viens de naître ? C'est ça, j'ai bien compris ? »

C'était tellement bizarre comme situation. Le jeune homme ne savait pas quoi en penser. Comme s'il assistait à une véritable naissance mais, en même temps, pas vraiment ? Ah.


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Mer 12 Juil 2017, 01:43

Ses doigts frôlèrent l’herbe, dont elle arracha quelques brins par mégarde ; elle avait sursauté en voyant le jeune homme s’approcher puis s’asseoir, comme si la moindre vibration du sol pouvait la tuer. Elle les ressentait toutes, même les plus infimes, puisque son corps refusait de comprendre qu’il était temporairement en sécurité. Elle inspira d’un coup et retint son souffle, en apnée et dans l’expectative : elle s’était bien dit que quelque chose d’extraordinaire allait arriver, mais elle ne savait pas sous quelle forme ni quand.
Bientôt, bientôt…

« Désolé, je. Hmmm. Comment expliquer. »

Elle pinça la bouche, luttant contre l’envie de respirer. Au moins, il avait l’air de savoir quoi dire – à défaut de savoir comment le lui exprimer. Ses ongles s’enfoncèrent dans la terre, nerveux, mais son corps avait arrêté de jouer les armures de chair. Elle ne portait plus de croix invisible et sa méfiance s’était évaporée – pour ce qu’elle en savait, s’il avait voulu la manger, il l’aurait fait sur le champ.
Elle se força à lui faire confiance car sans lui, elle n’apprendrait jamais rien. Elle ne quitterait jamais cet endroit. Elle ne se faisait pas confiance et ses jambes ne la portaient pas encore.

Il n’avait pas les mêmes qu’elle : il marchait peut-être mieux.

« Là, on est dans une clairière, au centre d'une forêt. Sinon, on est à Asphodèle. Enfin, Asphodèle, c'est une ville ... un endroit avec plein de gens. »

Clairière. Forêt. Asphodèle. Ville. Ses sens en alerte et ses yeux grands ouverts, la pauvre tenta de remettre les choses dans l’ordre. Ils étaient dans une clairière, qui était dans une forêt, qui était dans Asphodèle, qui était… une ville. Ce qui aurait dû l’impressionner l’intrigua ; même sans en avoir entendu parler, les termes lui semblaient familiers. Elle n’était pas aussi dépaysée qu’elle l’avait pensé. Tout ça la rassura un peu plus et elle se décontracta tout à fait. Elle n’était pas en danger.
L’air accumulé s’échappa doucement par des lèvres qu’elle avait trop mâchonnées. Sa poitrine se creusa de soulagement.

Je vais bien.

« Il y en a qui sont comme moi, des humains. Et d'autres qui sont comme toi, des Daemon. Tu es un Daemon et on dirait que tu viens de naître ? C'est ça, j'ai bien compris ? »

Elle le fixa un peu, sans oser s’y attarder, car le sens lui échappait déjà un peu plus ; il n’était pas comme elle ? Il était vrai que son apparence différait de la sienne, pour ce qu’elle pouvait en voir, mais elle ne savait pas que des termes spéciaux s’y attachaient… Elle fit la moue, parce que la différenciation lui parut grossière. Daemon ? Ça aussi, il lui semblait l’avoir entendu.
Et quand bien même l’inconnu ne lui voulait aucun mal et encore moins la vexer, elle fronça les sourcils et lui demanda, sans se soucier de la pertinence questionnable de sa question :

« Et qu’est-ce que ça fait, que je sois un Daemon qui vient de naître ? »

Il avait peut-être quelque chose contre les gens comme elle ; elle pointa un doigt mal assuré dans sa direction.

« Et qu’est-ce que ça fait, que tu sois humain ? »

Et il y en avait d'autres comme eux ?


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Dim 16 Juil 2017, 18:40

Bien entendu qu'il n'était pas préparé et que ce qui pouvait aller de soi ne le frappait pas tout de suite. Macario expliquait juste les choses comme il le sentait dans l'optique d'aider, il l'espérait, la jeune Daemon le mieux possible. Après, c'était certainement mieux que rien. Les bureaux étaient quand même relativement loin d'ici ... Et il fallait encore traverser la forêt, aussi.
A sa dernière réplique, la fille aux bois répondit par de nouvelles questions et un air soupçonneux :

« Et qu’est-ce que ça fait, que je sois un Daemon qui vient de naître ? Et qu’est-ce que ça fait, que tu sois humain ? »

Elle agissait vraiment comme une enfant ; c'était mignon. Et puis même si ça ne semblait pas complètement fluide, prendre la parole lui semblait déjà plus facile et spontané.
Le mexicain eut l'air de réfléchir une nouvelle seconde afin d'organiser ses idées. Hmm !

« Si tu es un Daemon qui vient de naître, heu, bah c'est pour ça que tu ne sais pas où tu es ou ce que tu es. Tu es là pour la première fois, et il y a des gens qui vont t'expliquer encore plus de choses que moi ! On ira les voir après. Tu vas même avoir une maison, un endroit rien que pour toi. »

Il n'avait encore jamais vu de maison de Daemon, ceci étant dit. Est-ce qu'il y avait des lits ? Des baignoires ? Comme leur maison à eux ? Tous n'avaient pas les mêmes besoins que les humains, surtout en sommeil alors ... Et puis, est-ce que un lit était vraiment adapté pour des jambes de boucs ou de chevaux ? Dans ce cas, est-ce qu'ils se reposaient dans du foin ou debout ou ...
Il allait devoir étudier ça, il supposait. Mais comment demander ce genre de choses ?

« Après, les humains c'est un peu différent ... On est beaucoup plus nombreux et dans les maisons on est quatre ! Alors que toi tu seras seule. Et puis on est pas nés ici. »

Et ... et ... Macario se demandait si tout ce qu'il pourrait bien raconter tiendrait vraiment dans un prospectus ou bien plutôt dans un gros roman. La deuxième option lui semblait être la bonne, hein. Il prit une inspiration par le nez, se penchant avec considération vers la jeune Daemon :

« Ça fait beaucoup d'informations, non ? Ça va ? Comme je t'ai dit, y'a des gens plus compétents que moi qui vont aussi t'expliquer des choses. Et puis tu auras le temps d'en découvrir d'autres, aussi. »

Quand il était arrivé, lui, ses souvenirs lui avaient semblé très confus. Tout comme l'entièreté de la situation, à vrai dire. Alors, il comprendrait parfaitement que la demoiselle ne soit pas dans son assiette ... ou au contraire veuille en apprendre encore plus ? Mais est-ce que ça lui servirait vraiment ? Il doutait quand même qu'elle se souvienne de tout après, si ?


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Dim 28 Jan 2018, 01:03

Elle garda le doigt tendu sans penser à le baisser, même une fois que le garçon eut pris la parole : ses yeux plissés trahissaient l’effort de concentration dont elle tentait de faire preuve pour assimiler tout ce qu’il lui disait.
C’était dur. Elle avait mal à la tête, et elle pouvait sentir ses muscles protester contre son immobilité prolongée. Encore un peu, songea-t-elle distraitement ; encore quelques minutes, et elle pourrait sortir de cette clairière, voir ce qui se cachait derrière les arbres. L’idée la rendait à la fois extatique et extrêmement inquiète. Un instinct la poussait à vouloir se cacher et ne pas sortir des hautes herbes, mais un second instinct – une impression plus diffuse qui lui filait dans la poitrine et lui donnait chaud, lui murmurait d’aller explorer sans se soucier de rien.

Qu’elle était en sécurité, même si ce n’était pas le cas. Elle n’avait pas encore de mot à poser sur ce sentiment, comme sur beaucoup d’autres choses. Ils ne lui venaient pas tous naturellement.

Elle se demanda pourquoi.

« Si tu es un Daemon qui vient de naître, heu, bah c'est pour ça que tu ne sais pas où tu es ou ce que tu es. Tu es là pour la première fois, et il y a des gens qui vont t'expliquer encore plus de choses que moi ! On ira les voir après. Tu vas même avoir une maison, un endroit rien que pour toi. »

Elle papillonna des yeux puis les ferma. Les rouvrit, lança un regard curieux à son interlocuteur, et les referma. Elle répéta ce manège trois ou quatre fois avant de s’autoriser à respirer. Une maison, d’autres gens ? Il y avait l’air d’en avoir, des choses, en dehors de cette clairière. Elle baissa le bras, soudain consciente des fourmillements qui le gelaient, et laissa sa main frôler de nouveau l’herbe, en arracher encore quelques brins.
Si elle suivait bien ce que lui disait l’étranger, alors elle était née ici, et il était différent d’elle, car il n’était pas né ici. Et qu’il vivait avec d’autres gens. C’était compliqué ; elle voulait le voir de ses propres yeux, les concepts ne trouvaient pas d’écho dans sa petite tête, et son crâne continuait de la faire souffrir.

Par une curieuse impulsion, elle décida qu’elle était prête. Qu’elle voulait avancer et voir. Car parler ne lui expliquerait pas tout, n’est-ce pas ? Il avait l’air d’être à court de mots, et d’autres lui diraient les choses mieux – du moins le pensait-il. Elle hésita un peu, puis tendit les bras et claqua presque les paumes contre les joues de l’autre. C’était chaud. Elle le fixa avec intensité, et lui dit :

« D’accord. Il faut aller voir. Il faut que je comprenne. »

Elle tenta de se redresser en prenant appuie sur lui, mais s’écroula sur ses jambes encore fragiles et sur le pauvre garçon. Elle souffla par le nez, mécontente, et fusilla le sol du regard ; pourquoi rien ne pouvait être aisé ? Pourquoi fallait-il souffrir autant ?


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Mer 16 Jan 2019, 22:19

Parler, ce n'était malheureusement pas toujours son truc. Macario ne se pensait pas particulièrement intelligent. Pour ce qui était de lui faire confiance, ce serait plus pour ses capacités physique qu'autre chose, bien qu'il se sous-estime grandement.
Dans tous les cas, il restait toujours de bonne volonté même s'il ne se trouvait pas aussi utile qu'il le voudrait. D'un autre côté, expliquer le monde à une jeune Daemon n'était pas chose aisée. Avait-il seulement vraiment besoin de le faire ? La meilleure solution était de le vivre, tout simplement. Comme lorsque l'on veut apprendre une nouvelle langue ou une nouvelle culture. Il existe des choses qui sont difficiles à expliquer et on n'explique pas toujours tout, même à un enfant.
Elle semblait toute aussi enthousiaste à l'idée de s'y mettre, en tout cas, et cette énergie inspirait le mexicain. Il laissa échapper un rire lorsqu'elle perdit l'équilibre, mais ce n'était en rien méchant.

« Ne t'en fais pas, tu verras tout, prends ton temps. »

Macario se releva donc sans geste brusque, puis tendit les deux bras afin que la demoiselle s'y tienne pour se lever.

« Vas y, essaie encore. Je suis là, je vais t'aider. »

Cela devait être aussi difficile que pour un poulain ou un faon qui se lèvent pour la toute première fois ? Quelques drôles de questions se bousculèrent alors un instant dans son esprit ... Quelle sensation cela peut faire d'avoir des jambes animales, ou des parties animales ? Des bois qui poussent sur la tête ?

En tout cas, il était pris au jeu. Ça lui semblait être un moment tellement privilégié que d'accompagner une Daemon dans ses premiers instincts, et ce même s'il ne comprenait rien à leur naissance ou existence. Beaucoup de personnes sont méfiantes vis à vis de leur espèce mais lui n'avait pas spécialement d'avis et les voyait tout simplement comme des autochtones. Ce n'était pas de leur faute s'ils étaient là à priori, ils faisaient juste leur vie.
Ses pensées se tournèrent vers Donnie, par exemple, qui faisait partie de ces gens qui n'appréciaient pas du tout les Daemon. Est-ce que de rencontrer cette toute jeune et innocente Daemon lui ferait changer d'avis ?

Spoiler:


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Lun 17 Juin 2019, 22:58

Si tout avait pu être simple ! Quelques minutes en ce bas monde, et elle découvrait déjà l’impatience et la frustration. Elle soufflait, un petit son proche du feulement, et frottait ses pattes à terre dans le vain espoir de les voir fonctionner ; elle avait un peu peur – son cerveau tout neuf avait beau ne rien comprendre, il lui traduisait à merveille les dangers d’un corps cassé.
Sans jambes, impossible de s’enfuir. Impossible de se cacher à temps. Elle aurait pu se faire dévorer.

Elle n’avait pas envie de se faire dévorer. Elle n’avait pas le temps d’apprendre, personne ne veillait sur elle.
A cette pensée, elle leva les yeux vers l’autre, qui s’était redressé, et se dit que son corps faisait comme un bouclier. Il la protégerait peut-être, si elle ne pouvait ni courir, ni se défendre.

« Vas y, essaie encore. Je suis là, je vais t'aider. »

La pauvrette fixa ses bras tendus avec intensité. Il ne sentait pas la peur, il voulait simplement l’aider ; chaque geste lui paraissait pourtant hostile. C’était elle qui en était imprégnée, des branches sur sa têtes aux sabots à ses pieds. Elle s’y agrippa pour ne plus rester au sol, et avec un peu d’effort, elle parvint à se tenir debout. Le dos rond, tout d’abord, car elle n’osait pas déployer l’échine. Ses doigts crispés s’accrochaient désespérément à lui, deux serres sans griffes, pour lui rappeler qu’elle n’était qu’une proie.
Doucement, elle redressa le dos, osa un regard aux alentours et au garçon. Il était plus grand qu’elle, plus à même de se frayer un chemin. S’il la lâchait, elle tomberait – elle pouvait le sentir aux tremblements de ses échasses toutes fines. Tenter un pas, un deuxième, elle le voulait bien, mais pas sans lui.

Comment aurait-elle fait, s’il n’était pas venu ? Un drôle de sentiment lui étreignit la poitrine. Ça allait être difficile à démêler, tout ça ; il y avait tellement de nœuds, on s’y serait perdu.
Et elle ne savait pas marcher.

« J’ai besoin d’aide », énonça-t-elle, comme si la chose n’était pas évidente. A part ramper, ou bien rouler, elle ne serait pas allée bien loin sans ses bras. Elle déglutit, nerveuse, tentant de percer le secret des feuillages par-dessus son épaule.
Elle ne voyait rien d’utile. C’était terrible, de ne rien voir, alors qu’ils étaient aussi visibles.

Impatiente, elle tenta un pas sur le côté, et sa cuisse ploya sous son poids. Elle trébucha, mais se retint assez fort à l’autre pour ne pas s’écrouler.
Son cœur battait la chamade ; elle n’aurait pas été étonnée qu’on puisse l’entendre.

Elle leva la jambe (la patte ?) avec précaution, sourcils froncés. Si tout avait pu être naturel !
Oh, si seulement.


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Dim 30 Juin 2019, 16:39

Le sourire ne quitta pas Macario, se voulant le plus rassurant possible. Il faisait aussi attention à sa posture pour qu'elle soit le plus stable possible et qu'il fasse ainsi office d'appui solide pour la Daemon. Malgré l'inquiétude qui pouvait se lire dans ses grands yeux clairs, elle attrapa fermement ses bras jusqu'à lui faire se demander si le sang continuait d'y circuler normalement. Il prenait la chose à la légère, bien sûr, envahi par de bons sentiments. Une expression lui venait en tête : c'est comme le vélo. Si le mexicain y réfléchissait, il voyait ce qu'était un vélo, imaginait très bien des enfants apprenant à en faire mais les visages restaient flous. Est-ce qu'il connaissait ces enfants ? En tout cas, ça l'enveloppait de joie et il préféra s'accrocher à cette impression plutôt qu'à autre chose.
Lorsqu'elle réussit à se mettre debout, Macario la félicita généreusement bien qu'elle même ne semblait pas bien convaincue de ses efforts. De quoi avait-elle peur ? Pouvait-il seulement l'imaginer ? Il s'était déjà senti perdu dans les premiers instants dans ce nouveau monde, donc peut-être qu'il comprenait dans une certaine mesure. La forêt sombre n'était pas non plus l'endroit le plus rassurant. Plus ou moins qu'une salle toute blanche ? Bonne question.

« J’ai besoin d’aide. »

Fit la Daemon avant de faire une tentative de pas qui fut malheureusement un bel échec. Elle n'était pas encore tombée, heureusement, et le garçon en profita pour le souligner et lui assurer qu'il était là pour elle :

« Là, là ! Je suis là, je ne bouge pas. Tu vois ? Tu te débrouilles très bien. »

Et il le pensait très fort. Il ne doutait pas qu'elle réussirait très vite à marcher. Qu'elle soit debout était déjà un avancement gigantesque.
Les mains de Macario s'accrochèrent aux avant-bras de la Daemon et, en faisant attention de suivre ses gestes et tentatives, il recula un tout petit peu pour donner un peu plus de place à ses jambes animales. Pendant l'opération, il continuait de souffler des encouragements.
Comme au vélo, si elle tombait ce ne serait pas grave en soi. C'était comme ça qu'on apprenait.


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Dim 07 Juil 2019, 16:09

Les encouragements du garçon la poussèrent à réitérer le geste, avec plus de succès que la fois précédente. Il lui semblait que les mécanismes se mettaient lentement en place, trop lentement à son goût, mais qu’avec un peu de patience et d’effort elle sortirait vite de cet endroit. Elle ne savait pas où la mènerait le chemin, mais elle espérait pouvoir se sentir en sécurité. Les bras de l’autre lui offraient d’ores et déjà les prémices d’un confort dont elle se languissait désormais.

Dire qu’il y avait quelques minutes, elle ne savait pas que tout cela existait… Son monde s’était agrandi d’un seul coup, et elle peinait à accrocher tout ce sur quoi son regard passait. Par-delà les arbres, il y avait autre chose que l’accord quasi tacite entre elle et les petites bêtes de se ficher la paix.
Elle cligna des yeux, prit son courage à deux mains et fit un pas en avant. Ses jambes tremblantes protestèrent de concert, mais elle tint bon. Sa curiosité commençait tout juste à avoir le meilleur d’elle-même.

Elle voulait savoir. Elle devait savoir. Ce besoin impérieux lui dévorait les entrailles – une sensation à mi-chemin entre le feu de camp et le feu de joie.
Elle fit un autre pas, et laissa fuser une exclamation ravie.

« J’y arrive ! »

Pas sans aide ni tituber, mais c’était un début. Elle était incapable d’évaluer les distances, mais espérait pouvoir quitter l’ombre des feuillages très vite. Il allait falloir modérer ses ardeurs, car elle commençait à vouloir se précipiter. Pour elle, marcher et courir étaient deux notions trop proches pour ne pas être acquises au même moment ; elles s’emmêlaient même, comme si l’une n’était qu’une variante très similaire de l’autre.

« On y va. »

Ses sabots se prirent dans une déformation du terrain et elle cria assez fort pour rameuter toute la forêt entière. Elle resta interdite devant tant de malchance, mais signifia à l’autre qu’elle était prête à pousser jusqu’au bout du monde. Elle avait presque le goût de l’effort sur le bout de la langue. Marcher était une entreprise désagréable, mais peut-être que cela deviendrait un automatisme par la suite, qu’elle n’aurait plus à s’en préoccuper ni maudire ses fichues pattes…
Le garçon avait l’air de pouvoir marcher sans effort. Il ne fixait pas ses jambes en se demandant quand elles allaient ployer sous lui. C’était ça que la jeune femme voulait, et ce pour quoi elle aurait roulé jusqu’en dehors des bois s’il l’avait fallu.


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Mer 31 Juil 2019, 23:11

En tout cas, il était difficile de ne pas voir que la motivation de la Daemon était grande. Elle était clairement comme une enfant qui rêvait de découvrir le monde et se donnait tous les moyens pour, même si les bâtons dans les roues étaient bien présents. Ici, presque littéralement. Macario accompagna ses cris de joie, puis ses cris de terreur lorsqu'elle trébucha. Aïe aïe aïe. Tomber c'était bien pour apprendre, mais commencer par directement sans les petites roues et sur un terrain accidenté n'était certainement pas la meilleure solution.
Le mexicain ravala sa grimace et aida de nouveau sa compagne à se remettre sur ses pattes. Rassuré qu'elle ne s'était pas fait trop mal, il retira les quelques feuilles mortes qui s'étaient agrippés à sa fourrure et lui tapota gentiment les épaules :

« C'est super, tu t'en es très bien sortie ! Félicitations ! En plus, c'est pas le plus simple ici. Ça va sûrement être un peu difficile de naviguer dans la forêt comme ça, alors si tu veux je peux te porter pour qu'on sorte de là ? Et dès qu'on arrive vers du plat et dégagé, on réessaye. Mais c'est toi qui décides ce que tu préfères. »

Il n'avait clairement pas envie de lui forcer la main en lui signifiant qu'elle était nulle et qu'elle n'y arriverait jamais. Bien au contraire, il croyait toujours en elle mais pensait que lui permettre de rejoindre un environnement plus serein pourrait lui être bénéfique. Se retrouver sous le ciel bleu plutôt qu'entourée d'arbres sombres rendrait aussi éventuellement la chose plus sympa. Quoiqu'elle décide, ils avaient le temps de toute façon. Lui, en tout cas, en avait à foison et il pensait pouvoir dire que l'agenda de la Daemon comportait encore assez de trous.
Soudainement, il se rendit compte qu'il ne s'était pas présenté au passage et que la dame ne devait peut-être pas avoir de nom si elle venait d'arriver ? Il allait falloir qu'il le lui demande directement. Et si elle était bien sans nom, que feraient-ils ? Devraient-ils attendre que les gens des bureaux lui en donnent un ? Ou bien elle s'en trouverait un elle-même ? Ou encore accepterait-elle qu'il s'essaye à l'exercice ?... D'un côté, il ne pensait pas avoir fait grand chose pour le mériter mais l'idée lui faisait plaisir. Ses joues se mirent à rosir sous l'excitation.


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Mer 07 Aoû 2019, 01:28

La Daemon poussa un grognement qui n’aurait pas fait fuir un écureuil ; non, elle allait marcher jusque-là, elle pouvait le faire. Elle avait beau n’avoir qu’une notion toute fraîche du monde, sa personnalité se façonnait en secondes et non en heures. L’idée même d’abandonner lui semblait insupportable et lui donnait envie de détruire des buissons à coups de dents. Elle n’avait pas envie de perdre, contre son corps, contre le monde, contre tant de choses et d’autres – et si elle ne pouvait pas tenir la distance maintenant, elle ne la tiendrait jamais.
Ces certitudes pouvaient paraître absurdes mais elle les avait plantées sous la peau. S’il ne lui avait pas laissé le choix et l’avait soulevée, elle aurait hurlé.

Grisée par son tout premier but à atteindre, elle tira le garçon dans sa marche forcée. Tous ses membres tendus en tremblaient presque d’excitation. Elle se fit la remarque que, quitte à tomber tous les trois pas, elle finirait le chemin en roulant. Il n’aurait pas le droit de la pousser. Si elle allait plus vite à terre que debout, eh bien soit.

Plus ses jambes lui faisaient la grimace, plus elle se posait la question. Elle s’était levée par pulsion, avait marché pour essayer de l’imiter. Écouter ce que lui murmurait son corps était une bonne idée, mais juste à priori. Elle n’en saisissait pas toutes les subtilités. Peut-être qu’elle avait mal compris quelque chose. Peut-être que ses jambes n’étaient là que pour faire beau. Pour décorer, comme les branches sur sa tête et dans lesquelles dansaient toujours quelques insectes minuscules.

Peut-être qu’elles avaient aussi une utilité qui lui échappait – trop de questions, pas assez de réponses. Ceux qui se trouvaient par-delà les bois avaient tout intérêt à lui en fournir, elle ne se contenterait pas du strict minimum.

Comment, pourquoi, où suis-je, qui suis-je…

Elle avait hâte, elle avait peur. Son esprit était un maelström de sentiments contradictoires.

Entre deux glissades sur le sol et mille regards à son compagnon (il n’avait pas intérêt de la laisser seule), elle se décida enfin à vider son esprit de tous ces bruits parasites qui l’incommodaient. Elle n’aimait pas avoir l’impression de ressentir la forêt.

Elle ne préférait pas le vide ; pourtant, sur l’instant, il lui sembla plus accommodant.

Les yeux rivés à ses sabots, elle s’appliqua à placer le prochain pas bien droit.


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Sam 10 Aoû 2019, 00:03

Il aurait du se douter qu'elle n'abandonnerait pas comme ça. La curiosité du monde extérieur était donc moins forte que sa motivation à marcher, et c'était tout aussi admirable. Il prit donc son refus avec le sourire et se laissa tirer par la jeune Daemon en n'oubliant pas de récupérer son bâton. La suivant de près, Macario s'aida de son bout de bois pour nettoyer leur route comme il le pouvait et que sa nouvelle amie ne se prenne pas les sabots dans des cailloux traîtres. Sinon, il la laissa globalement faire. Elle lui laissait parfois des regards avant de continuer à avancer, mais se débrouillait comme elle le pouvait. Tranquillement, le mexicain combla le temps avec un peu de conversation sur ce qui l'attendaient de l'autre côté de la forêt :

« Tu vas voir, tu vas rencontrer plein de gens qui me ressemblent ou qui te ressemblent, mais il y en a beaucoup aussi qui sont très différents. Et du coup pour faciliter les choses, tout le monde a un nom. Le mien, c'est Macario. »

C'était bizarre de voir venir l'étape des présentations alors qu'il avait l'impression d'avoir passé dix ans avec elle. Mais au moins, c'était fait. Comme prévu, elle n'avait pas de nom à sa connaissance et accepta la proposition du garçon de lui en trouver un. Il lui demanda de lui laisser un petit peu de temps pour réfléchir, et continua de lui parler un peu de choses et d'autres de la ville et des quelques activités qu'elle pourrait voir et essayer.
Finalement, ils arrivèrent dans un coin moins boisé qui laissait mieux passer les rayons de soleil. Un papillon vint alors virevolter dans leur direction avant de poser paisiblement dans les bois de la Daemon. Ça semblait peut-être stupide, mais la comparaison se fit naturellement dans sa tête et la connexion le frappa. Il avait trouvé.

« Mariposa. Ça veut dire Papillon. Ça m'a fait penser à toi parce que bientôt, tu seras aussi à l'aise sur tes jambes qu'un papillon avec ses ailes. Est-ce que ça te plaît ? »

Il était plutôt content de sa trouvaille. Mariposa, c'était plutôt joli et ça faisait prénom normal, en passant. Macario ne se voyait pas lui donner de nom trop ... Il n'aurait pas su comment dire pour ne pas vexer certains egos. Mais impossible de nier que quelques noms donnés à des Daemon étaient quand même ridicules.
Il espérait donc que ça lui plairait. Il se rendait bien compte qu'il s'était vite attaché à elle et avait embrassé le rôle de son responsable. Le garçon avait envie de l'accompagner et l'aider le plus longtemps possible.


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Mar 13 Aoû 2019, 00:37

Des gens différents, des gens comme elle… Des gens comme lui. Elle lui lançait de petits regards en coin tandis qu’il parlait, avide de savoir. Elle ne connaissait rien mais ne demandait qu’à apprendre, et lorsqu’il lui parla de noms, elle lui fit remarquer qu’elle n’en avait pas.
Macario. La sonorité n’était pas plus étrange qu’une autre, et pourtant les lettres lui restèrent sur la langue. Il lui semblait venir d’ailleurs, ne pas être naturel, bizarre à prononcer. Rien autour d’elle ne lui était familier, mais ça, alors…

Elle le prononça tout bas plusieurs fois, les yeux rivés à ses jambes. Ces traîtresses avaient beau prendre de l’assurance, elles étaient encore trop fragiles pour lui permettre d’avancer et regarder le paysage à la fois. Parfois, elle s’arrêtait, pour tenter de percer le secret des rayons qui filtraient à travers les branches. Elle repartait vite, car sa curiosité jamais satisfaite la poussait à avancer encore et encore, à la rencontre de toutes ces choses que Macario lui promettait à chaque pas. Elle avait hâte de comprendre, de se trouver moins perdue dans ce monde qui était le sien.

D’avancer sans trébucher, sans hésiter. Une petite voix à son oreille lui souffla que cela pourrait prendre du temps, mais elle l’ignora.
Elle n’aimait déjà pas s’attarder sur ce qui la fâchait.

Dans un coin où le soleil se fit plus fort, les fourrés moins menaçants, Macario lui dit :

« Mariposa. Ça veut dire Papillon. Ça m'a fait penser à toi parce que bientôt, tu seras aussi à l'aise sur tes jambes qu'un papillon avec ses ailes. Est-ce que ça te plaît ? »

Elle le fixa toute une éternité, comme si les mots ne l’avaient transpercée qu’à moitié. Mariposa, papillon, ailes ; elle dut les répéter à voix basse, jusqu’à ce qu’ils évoquent des images dans son esprit. Tout n’était pas clair, loin de là, mais une bulle de joie lui éclata dans la poitrine.
Elle sourit à Macario et lui serra le bras.

« Oui ! Oui, ça me plaît. »

Elle le répéta encore pour se faire à ce son qui roulait un peu précipitamment sur sa mangue.

« Mariposa, c’est mon nom. »

L’idée l’emplit d’une détermination sans bornes, et elle fit une enjambée qui faillit bien se terminer en grand écart.
Ça n’allait pas être facile, à son grand malheur, mais elle devait le faire.

Si les papillons en étaient capables, alors elle aussi, même sans ailes.


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