▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :

• 1m52.
• De longs cheveux blancs qu’elle n’a pas coupés depuis des dizaines d’années. Très fins, sans épaisseur, jamais disciplinés, ils cascadent sur ses épaules et se balancent en mèches folles dans son sillage en se confondant presque à ses ailes. Il est très rare qu’elle les attache.
• Ses yeux sont d’un vert vif inhabituel et, cernés de cils très clairs – presque argentés – tranchent sur sa peau blafarde. Peu mobiles, ils ont tendance à fixer. La pupille est très ronde, le blanc de l’œil immaculé, quasiment grisâtre.
• Elle en a d’ailleurs un troisième incrusté au milieu du front, sans cils ni sourcils, généralement fermé et caché derrière ses cheveux. Il est indépendant des deux autres, et elle s’en sert en vol, de nuit, ou lorsqu’elle doit surveiller beaucoup de choses en même temps.
• Tous ces yeux voient dans le noir et y sont réfléchissants comme ceux des chats.
•  Sa peau est littéralement sans couleur. Ses lèvres toutes fines, à peine plus foncées – grisâtres – s’ouvrent sur des dents très blanches aux canines à peine pointues. Son grain de peau est parfait, absolument lisse de partout. La texture en est douce, mais pas duveteuse comme une chair de mammifère; on lui trouverait plutôt, au toucher, une ressemblance avec celle des squales.
• Très aérodynamique.
• Sa peau, ses cheveux, tout chez elle semble avoir une sous-teinte vert tendre difficile à saisir. Presque des reflets. Plus on s’y attarde, moins on distingue la couleur dans tout ce blanc, mais à la regarder très rapidement, on a l’impression distincte d’un ensemble curieusement vert pâle.
• Lif est fine comme un oiseau, et légère comme un oiseau. Elle donne l’impression qu’un geste trop brusque pourrait la casser en morceaux. Petite, toute mince, la taille très marquée, un peu de poitrine, mais ses quelques formes ne font qu’accentuer son allure générale de fragilité.
• Elle a un petit visage pointu, tout comme son nez et ses oreilles. Des mains toutes aussi petites, aux doigts fins et agiles.
• Elle sait à la fois avoir l’air très spontanée, hyperactive mais normale, et très. Bizarre. Inquiétante.
• Le pied léger, agile, aérien. On dirait qu’elle évolue dans autre chose que de l’air.
• C’est étonnant vu le poids manifeste des trois paires d’ailes qu’elle a dans le dos.
• Même repliées, elles font quasiment deux fois sa taille. C’est encombrant. Et si leur simple puissance – personne ne veut se prendre un coup de ça dans la figure – ne convainc pas, il suffit de regarder la densité des muscles dans le dos de Lif. Il n’y a que ça, et c’est dur comme du béton. Sa colonne vertébrale ressort bien, par ailleurs, comme pour coordonner tout ça et câbler ses tendons tout autour.
• Tout ce qu’elle a d’énergie et de muscles dans son corps est concentré dans le dos et les ailes.
• Les deux premières paires sont implantées tout près de ses omoplates. Celle du bas est la plus impressionnante : dépliée, elle fait environ 3m d’envergure et prend toute la hauteur de son torse. Large, lourdement fournie en plumes et munie d’interstices aux rémiges, c’est la plus puissante. Elle lui permet vol battu et vol à voile, et c’est d’elle dont elle se sert pour décoller.
• La seconde paire est liée à la première au coracoïde et s’étend au-dessus. Elle dépasse de ses épaules avant la jointure qui annonce l’humérus.  Elle est plus longue, plus étroite, plus mobile. Les rémiges sont courtes, les couvertures alaires fournies. Repliables par-dessus la première paire, ces ailes ne sont pas totalement indépendantes des premières, mais elles servent soit de support au vol battu pour plus de vitesse, soit de relai pour les vols plus acrobatiques.
• La troisième est implantée au milieu de son dos. Moins longue que les autres, mais pointue et peu large, ses plumes sont longues, épaisses, indépendantes et mobiles. Elle ressemble moins à ce qu’on peut trouver chez les oiseaux terrestres. Moins puissante, elle a plus rôle de gouvernail, balancier, et lui confère une très grande agilité. Elle s’en sert aussi souvent pour se projeter vers le haut en frappant le sol au décollage.
• On peut également voir un début d’ailes orner l’arrière des humérus de ses bras, mais elles sont atrophiées et n’ont aucune utilité en vol. Il s’agit plus d’une ornementation de plumes entre l’épaule et le coude qu’un véritable outil.
• Toutes ces plumes sont aussi décolorées que le reste, mais se déclinent en nuances de gris selon les parties des ailes.
• Les jours où on a de la chance, Lif s’habille en sombre pour compenser tout ce blanc. Du noir, du gris foncé, du vert. Mais elle aime le blanc et le gris perle aussi. Comme elle a besoin d’être libre de ses mouvements, on la verra souvent bras, gorge, voir dos-nus. Elle s’encombre rarement de chaussures, pour les mêmes raisons. Elle porte beaucoup de robes, de jupes et de shorts. Les tissus ajustés sont plus pratiques pour voler, mais elle a une préférence manifeste pour les tissus aériens, flottants, translucides.

• Lif est toujours enjouée, toujours joyeuse. A minima, présente, debout, vivace, même si elle ne doit avoir qu’un vague sourire au coin des lèvres. On ne la voit jamais triste ou découragée. Jamais en colère. Jamais en panne, ou un peu fatiguée.
• Jamais.
• Une jolie plante, vraiment. Son sourire n’est pas figé, pas vraiment. Ses yeux pas si froids. Non, pas vraiment.
• Elle sourit entre ses doigts, elle suit des yeux, plaisante, lance un ou deux bons mots, fait rire la galerie, se plaint, se morfond entre deux éclats de rire cristallins.
• S’accroche à tout le monde, tire derrière elle, enjôleuse, presque câline parfois.
• L’air un peu naïve, un peu mutine, un peu simplette ou juste immature.
• Elle prend si peu l’existence au sérieux ; comme si le jeu n’en valait pas la chandelle. Mais eh.
• C’est Lif. Elle n’a pas grand-chose dans la tête.
• Non, hein.
• Elle ne fixe que lorsqu’on ne la regarde pas. Ne lâche son sourire, ou presque, que lorsque les yeux se détournent.
• Et elle sait quand on ne la regarde pas. Elle, elle en a trois.
• Oh, elle n’est pas idiote.
• Mais elle a appris la patience.
• Et la ruse, elle la maîtrise bien. Le masque tient bien, sur sa jolie figure.
• Qu’on ne voie pas le masque grimaçant en-dessous.
• Mais elle n’a pas changé, Lif, en-dessous, justement.
• Non, pas vraiment.
• Mais ça, évidemment-
• C’est un secret.

Zone 2, Asphodèle, A-10 M4 J12.


Lif allait et venait, entre des maisons vides. Les lits faits à la perfection pour l’éternité. La poussière qui tombait grain à grain sur les objets abandonnés. Dans un coin parfois, il y avait un édredon qui traînait par terre. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien faire là.
Comme un petit fantôme, elle s’installait dans ces maisons vides, au pied d’un lit ou d’un tabouret. Elle pouvait fixer le parquet, ou les colonnes de poussières qui tourbillonnaient dans un rai de lumière blafarde, pendant des heures sans prononcer une parole. Parfois au-dehors, la pluie tapait contre les carreaux. Elle habitait ces maisons vides avec le silence pour seule compagnon.
Dédaignant le sommeil.
Un jour qu’elle était assise sur les marches d’un perron inhabité, la tête dans les mains, une silhouette s’aventura dans l’allée en noir et blanc et l’interpella d’un geste. Intriguée, Lif releva la tête ; ses ailes frémirent dans son dos, comme tirées d’un long et froid sommeil. La silhouette s’avança vers elle : c’était un humain – d’où sa surprise, car commoti comme quieti ne s’aventuraient que rarement dans les environs.

« Salut ! Euh… tu pourrais… »

C’était un adolescent somme toute lambda, avec l’air un peu égaré de celui qui s’est réveillé en un lieu auquel il ne s’attendait pas du tout. Lif pencha la tête de côté, gardant son image dans le faisceau intrigué de ses yeux verts. Le garçon tiqua devant ses ailes, mais cela ne l’empêcha pas de reprendre :

« Je euh. Je crois que j’me suis… perdu enfin. Un peu. Je crois. Comment on retourne au centre-ville ? »

La daemon crut ensuite l’entendre grommeler un vague « ou peu importe son nom », tandis qu’elle continuait de le dévisager en silence.
Quelque chose dans ses yeux la gênait terriblement. Ou dans ses cheveux. Ou peut-être la façon dont il était habillé. Elle avait une sensation de déjà-vu.
La créature verte tira sur une de ses mèches folles en un geste qui aurait pu paraître pensif, mais ne servait au contraire qu’à évacuer la frustration qu’elle sentait frémir au fond de ses entrailles.
Dis…
L’adolescent la fixait d’un air presque inquiet maintenant. Lif sentit qu’il s’apprêtait à s’excuser et à rebrousser chemin. Son visage se fendit alors d’un sourire rayonnant.

« Nouveau hein ? Viens, je vais te montrer. » Dit-elle en lui tendant la main.

J’en cauchemarde, la nuit, tout le temps.
Pas toi ?

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Asphodèle, AX MX JX.

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