▬ Crimes commis :
▬ Circonstances du décès :
▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :
▬ Rapport à l'alcool :
▬ Rapport aux drogues :
▬ Addictions :
▬ Mauvaises attitudes récurrentes :
▬ A été victime :

• Lumi est percée et tatouée de partout.
• C’est la première chose que je vais préciser, parce que c’est aussi le premier truc qu’on voit quand elle débarque.
• Dur dur de faire autrement.
• Ah bha là on passe pas le portique à l’aéroport, mademoiselle.
• Elle a commencé jeune par le classique piercing aux oreilles, puis a continué jusqu’à ne plus avoir trop de place sur sa peau.
• Septum, snake bites, dahlia bites, bridge, à la langue, à l’arcade…
• (aux seins, aussi, même si ça se voit moins)
• (sur chaque millimètre de ses oreilles)
• (MEME SUR SA PUTAIN DE LEVRE dans sa bouche)
• Lumi aime tous ses petits bouts de fer alors elle les porte toujours tous à la fois – ou presque.
• Bref, c’est rare de la voir sans piercings. Anecdotique.
• Quant aux tatouages…
• Ben c’est le même abonnement. Elle a les deux bras entièrement tatoués, et les deux jambes aussi. Une partie du dos. Le cou.
• Même couverte des pieds à la tête, on en voit toujours un bout.
• Et elle aime ça – heureusement, sinon ce serait un peu con.
• Pour faire court, Lumi est une œuvre d’art ambulante, que ça plaise ou non.
• C’est loin de toujours plaire, à un tel degré. On va pas se mentir.
• Sans ça, Lumi est une jeune femme parfaitement standard.
• Ni belle, ni laide, ni plus fine ou plus grosse qu’une autre.
• Elle est grande (1m78), mais c’est tout ce qui la distingue du reste du monde.
• Ses cheveux très blonds lui arrivent aux omoplates ; épais, raides, elle les préfère libres qu’attachés.
• Ils vont avec sa peau pâle, presque translucide par endroits.
• Les veines y ressortent particulièrement bien, quand elles ne sont pas recouvertes de tatouages.
• Ses yeux sont bleus. Rien de bien particulier pour une finlandaise.
• Un peu plus particulier pour une Sami, mais Lumi est un beau mélange d’horizons – en témoignent sa couleur de cheveux et d’yeux, mais ses traits typés asiatiques.
• Elle a de la force dans les bras et les jambes, mais sa poigne est naturelle.
• Le sport, c’est pas pour elle. On ne dirait pas, mais…
• Non merci.
• Contrairement à ce que pourrait laisser penser sa tête d’extravertie tatouée et percée, Lumi n’est ni extravertie, ni particulièrement vive.
• Elle a une manière de bouger qui est calme, limite paresseuse ; elle prend son temps.
• Chill. Tout va bien.
• Pas de grands gestes, pas d’exclamations à tout va. Même le ton de sa voix, un peu grave, un peu rauque, est mesuré.
• La vie est un long fleuve tranquille, pas une partie endiablée de rafting.
• Niveau vestimentaire, c’est encore une autre œuvre d’art.
• Lumi aime les couleurs sombres. Le noir, le rouge foncé, le marron, le gris…
• Ses vêtements ne se déclinent jamais en couleurs vives ou pastels. Pas son genre. Ew.
• Elle aime les chaines, le cuir, ce qui fait un peu gothique, un peu punk, les têtes de mort et les talons compensés.
• Et même à 50 ans, elle n’a jamais eu le cœur de changer de style.
• Pourquoi changer quand on se sent bien dans sa peau ?

Spoiler:

• Lumi est une fille chill. Sympa. Pas prise de tête.
• C’est la grande sœur ou la cousine cool à qui tu demandes des conseils parce que tu sais qu’elle va te répondre.
• Comme déjà précisé, sa tête d’extravertie est un piège à ours.
• Lumi n’est pas timide, mais certainement pas fan des bains de foule. Elle a besoin de sa petite bulle pour souffler, de solitude, de conversations qui la font vibrer.
• Elle peut small talk si la situation l’exige, mais bleh. Pas son truc.
• Elle n’est pas très bavarde, de toute façon. Le silence lui convient très bien.
• En revanche, elle est polie. Honnête, franche, pas hypocrite pour un sou, mais polie.
• La grande gueule qui l’ouvre pour dire tout et n’importe quoi et enfonce son opinion au fond de la gorge des autres ? Nope. Pas elle.
• Elle fait attention à ce que son attitude ne blesse ou ne vexe personne, choisit ses mots avec soin, et fait en sorte de ne jamais être trop abrasive.
• On peut être entière sans être grossière.
• La gentillesse, ça ne coûte rien, et elle exerce ses principes de vie au quotidien.
• Ca la rend agréable et globalement facile à vivre. Elle n’est jamais pressée, même quand elle est motivée. Pas jusqu’à l’indolence : elle a juste sa manière très chill d’aborder les choses.
• Elle adore donner des conseils et soutenir les autres, elle aurait pu faire une très bonne prof.
• Bon, à côté de ça, ça peut AUSSI lui donner l’air de ne rien prendre au sérieux. On lui en a déjà fait la remarque.
• Lumi se préoccupe peu du regard des autres. Ce qu’on pense d’elle, ce qu’on a à dire d’elle…
• Who cares. Elle est sûre d’elle, de ce qu’elle fait, de ce qu’elle est, et elle ne laisse pas un regard extérieur lui dicter sa conduite.
• C’est une femme déterminée, maîtresse d’elle-même, et qui ne recule devant rien.
• Ou pas grand-chose. Elle n’a pas souvent peur, et se dit que tout est possible pour peu qu’on y mette du sien.
• Elle est optimiste. 99 % du temps.
• Il lui faut un sacré coup au moral pour sortir le 1 % restant.
• Lumi est forte, elle résiste bien aux épreuves qu’on lui lance en travers de la figure. Très résiliente.
• Elle sait aussi quand abandonner, quand se taire, elle est globalement perceptive et à l’écoute de ce qui l’entoure.
• A l’écoute de ses limites, aussi. Elle n’est pas impulsive, et n’en fait jamais TROP.
• Si elle a l’impression de ne pas pouvoir tout porter, elle demande de l’aide. Aucune honte à ça.
• Pas perfectionniste, ça non. Good enough.
• Tant que ça rentre dans ses standards, c’est suffisant, pas besoin de se rendre malade pour ça.
• A côté de ça, Lumi peut aussi se montrer rétive au changement – ce n’est pas parce qu’elle n’a pas peur de l’inconnu qu’elle aime changer quelque chose qui marche.
• Elle gère mal la contrainte, même si elle essaye toujours de faire avec.
• Elle peut aussi avoir du mal à se concentrer ou s’intéresser à quelque chose si ça ne la prend pas aux tripes.
• Elle est motivée, mais pas pour tout.
• Et parfois, on a beau être très fort et très indépendant, on se sent quand même seul. Pas assez bien. Un peu inadapté.
• On a l’impression de ne pas en faire assez, de ne pas être assez bien.
• Ca ne dure jamais chez Lumi, mais ça arrive.
• La différence, c’est qu’elle arrive à se reprendre, et tout chasser.
• Oust.

« Sinon nous, ça va
On pense toujours à toi
De moins en moins souvent
On t'oublie légèrement
C'est le temps qui veut ça. »

Les Mirabelles, Bénabar

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• Lumi naît à Rovaniemi le 25 Septembre 2012, dans une famille qui compte papa, maman, et sa grande sœur Kielo.
• Kielo a 3 ans de plus et saute de joie à l’idée d’être une grande sœur. Et ça tombe bien, vu qu’après Lumi, les Pyykkönen pondent deux autres enfants, deux petits garçons : Samu, en Septembre 2014, et Ahti, en Novembre 2017.
• La famille de six s’adore et l’enfance de Lumi est d’une banalité telle que feuilleter l’album photo suffit à s’en faire une idée.
• Des anniversaires colorés, de la neige jusqu’aux genoux, des spectacles d’école dans lesquels elle danse déguisée en princesse, le chat, le chien, beaucoup de câlins, beaucoup d’amour.
• Il n’y a vraiment rien à dire. Ses parents s’aiment, aiment leurs enfants, et Lumi reste proche de sa sœur et de ses frères de ses 5 à 78 ans.
• Adolescente, elle laisse tomber les shorts pastels et les doudounes roses pour enfiler des vêtements plus edgy. Plus gothiques. C’est la fête au noir, au bordeau, au gris, aux têtes de mort – ses parents font la grimace mais la laissent s’habiller comme elle le veut.
• Elle a le droit de s’exprimer. C’est son corps.
• La différence de style avec sa sœur qui raffole des dentelles et des sequins est hilarante. Les photos de famille ont un contraste impeccable.
• A 16 ans, Lumi, qui a pris des cours de dessin durant toute sa vie (une grande passion), décide qu’elle veut devenir tatoueuse. C’est comme un flash. Une évidence. A force de voir des gens du métier partager leurs œuvres sur internet, elle est catégorique.
• Ce sera ça ou rien.
• Ses parents donnent leur bénédiction. Ta vie, tes choix.
• L’avantage de savoir ce qu’on veut faire de sa vie tôt, c’est qu’on peut se préparer. C’est ce que Lumi fait. Elle harcèle (non) (un peu) (gentiment ??) les tatoueurs des environs et saute sur la moindre possibilité de stage.
• Hannu Hämäläinen est le premier à avoir pitié d’elle ; l’homme de 39 ans (39, pas 40, c’est important) la laisse apprendre les ficelles du métier avec lui. Une fois son cursus scolaire terminé, c’est avec lui qu’elle se forme.
• Elle complète son savoir par un diplôme officiel, mais c’est Hannu qui reste son mentor et lui apprend tout ce qu’il y a à savoir sur le monde du tatouage. Ils deviennent amis, et le restent.
• Elle fait aussi connaissance avec sa nièce, Liisa, et les deux femmes finissent par ouvrir un salon avec un ami commun.
• C’est plus facile que commencer seul. Ils se serrent les coudes, se font petit à petit leur place dans le monde des grands.
• Ce n’est pas toujours facile, surtout les premières années, mais Lumi a du courage à revendre à un viking et un entourage qui la soutient à fond.
• Et surtout, elle a Rovaniemi.

• Rovaniemi, c’est le grand amour de Lumi.
• C’est sa ville natale, là où vit toute sa famille (des arrière-grands-parents à ses frères et sœur) et elle ne se voit pas quitter cette ville un jour.
• Pourtant, c’est ce qui finit par arriver.
• En 2037, elle fête ses 25 ans ; tout va bien dans sa vie personnelle et professionnelle.
• Ca va faire plus d’un an qu’elle a quitté sa petite-amie, mais Lumi n’est pas pressée de s’installer avec quelqu’un. Se marier, fonder une famille…
• Ca viendra quand ça viendra, et si ça ne vient pas, tant pis.
• Elle a tellement de choses à faire et à voir, elle ne s’ennuiera jamais.
• C’est dans cet état d’esprit qu’elle rencontre Vilho Haataja, un éleveur de rennes qui débarque tout droit de Savukoski.
• C’est un ami de Hannu, et il passe lui rendre visite au salon en même temps qu’elle.
• Ils sont présentés l’un à l’autre, et histoire de faire connaissance, vont prendre un verre. Vilho plaît tout de suite à Lumi. C’est un homme calme et pas prise de tête, qui a plein de choses à raconter sur des sujets auxquels elle ne connaît absolument rien.
• Elle adore l’écouter parler. Le fait qu’il ait 10 ans de plus qu’elle et soit très mature doit beaucoup jouer.
• Lumi les aime comme ça, elle n’y peut rien.
• Ils commencent à se fréquenter. Leur relation est la majeure partie du temps à distance, mais ça ne dérange ni l’un ni l’autre.
• Le plaisir de se voir en chair et en os n’en est que plus fort.
• Ils se marient en Juin 2041 après avoir pris la décision de s’installer chez monsieur, à Savukoski.
• Rien n’a été décidé à la légère. Lumi quitte sa famille et quitte son travail, tous ses amis, tous ses repères, pour rentrer dans un monde qu’elle ne connaît pas.
• Ca fait peur. Evidemment. Mais elle est prête à tenter l’aventure.
• Si elle ne le fait pas, elle sait qu’elle le regrettera.
• Elle serre ses parents, ses frères et sa sœur fort contre elle ; avec internet, avec tous les moyens de communication de l’ère moderne, ils ne seront jamais vraiment séparés.
• Quitter son petit frère Ahti est malgré tout une vraie déchirure. Elle a toujours été plus proche de lui que tous les autres.
• Elle partage un dernier instant de complicité avec Liisa avant de prendre le large.

• A Savukoski, elle est très bien accueillie par la famille de Vilho.
• Les Haataja sont nombreux et vivent groupés, et Lumi est un peu décontenancée par certaines traditions Samis que sa famille ne suivait plus depuis des lustres, mais elle s’adapte.
• Elle tombe vite enceinte. Ce n’était paaas particulièrement prévu, mais bon.
• Le bébé est là, ils ne vont pas lui demander d’attendre un an ou deux avant de pointer le bout de son nez.
• Aaron décide de sortir le 26 Août 2042. C’est un joli bébé potelé qui fait le bonheur de ses parents et de tout le reste de la famille.
• C’est l’occasion rêvée pour des retrouvailles et des fêtes à n’en plus finir.
• Les nouveaux parents sont comblés. Ajuster les nuits et les journées n’est pas de tout repos, mais ils sont heureux.
• Lumi ne peut plus exercer sa passion, mais elle continue de dessiner et de prendre quelques commandes de temps à autres.
• Le reste de son temps est partagé entre sa famille et les rennes, qu’elle a appris à aimer et dont elle s’occupe avec plaisir.
• Quand Aaron fête ses 5 ans, il a le droit à un petit frère en guise de cadeau.
• Et il adore son cadeau. Les photos d’enfance, sur lesquelles ont peut difficilement trouver les petits garçons l’un sans l’autre, en témoignent.
• Aaron et Pekka grandissent collés à la hanche, et très proches de leurs parents.
• Le noyau de la famille est fusionnel. Ils n’aiment pas rester trop longtemps séparés.
• Pour les deux fils, le futur est clair comme de l’eau de roche : ils resteront à Savukoski pour s’occuper des rennes.
• Comme leurs parents, leurs grands-parents, et tous leurs ancêtres avant eux.
• Ils en tirent énormément de fierté.
• Le temps s’écoule lentement, au rythme des saisons.


• 2060. Aaron fête ses 18 ans. Il a fini son cursus scolaire, il est prêt à entrer dans le monde du travail et aider ses parents.
• Vilho est encore plein de vitalité mais approche des 60 ans. Il n’est pas contre un peu d’aide.
• Avant d’avoir officiellement une paire de bras en plus, Lumi et Vilho permettent à leur fils d’aller faire un roadtrip de quelques mois aux quatre coins de la Finlande avec des amis.
• Ca lui permettra de souffler, de se préoccuper d’autre chose… d’être jeune encore un peu, avant d’avoir trop de responsabilités sur les épaules.
• Aaron est heureux. Il part en leur promettant de les appeler régulièrement.
• Un mois passe. Puis deux.
• Un jour, ils ne reçoivent pas de coup de téléphone. Ca ne les inquiète pas.
• Il a peut-être oublié, il est peut-être occupé.
• Ils n’ont pas le temps de se dire que quelque chose ne va pas, et c’est peut-être ça le pire.
• Quand la police les appelle pour leur dire que leur fils a eu un accident de voiture, ils n’ont rien vu venir.
• Le choc est rude.
• Ils se déplacent jusqu’à Helsinki. Là-bas, ils apprennent qu’il est déjà mort.
• Ils sont anéantis. Dévastés. Lumi a l’impression de cauchemarder sans pouvoir se réveiller.
• Toute leur famille est là pour les soutenir, les aider avec le deuil, l’enterrement, mais la sensation de perdre pieds ne les lâche pas.
• Pekka hurle et pleure pendant des semaines. Il ne veut même pas assister aux funérailles.
• Il lui faut des mois pour recommencer à manger normalement et sortir voir ses amis.
• Quelque part, avoir leur fils qui va aussi mal force Lumi et Vilho à ne pas lâcher prise. C’est dur de se dire qu’ils auraient pu se laisser mourir de faim, s’ils n’avaient pas dû empêcher leur garçon de le faire, mais…
• Mais c’est vrai.
• Lumi pensait avoir été préparée à tout dans la vie, que rien ne pouvait la faire flancher.
• Mais ça ? Ca la dépasse.
• Et pourtant, elle est obligée de faire avec, aussi injuste cela soit-il.

• Les années passent. L’impensable se produit : ils ne pleurent plus en pensant à Aaron.
• Les souvenirs sont amers, mais aussi tendres. Ils apprennent à faire avec. Ils n’ont pas le choix : la vie s’écoule lentement, et soigne leurs blessures, qu’ils le veuillent ou non.
• Pekka a repris le travail de son père, trop vieux pour continuer à s’occuper des rennes. C’est un jeune homme jovial, mais aussi terriblement solitaire.
• Lumi se demande parfois si la mort d’Aaron n’a pas contribué à renforcer son caractère pensif et introverti. Son frère le soutenait et le poussait en avant. Sans lui…
• Aaron a emporté un bout de chacun en partant. Tant que son fils est heureux, Lumi est heureuse.
• Ca lui suffit.
• En 2079, Vilho meurt. Une mauvaise chute, à son âge, ça ne pardonne pas.
• Mais il meurt vieux, entouré de sa famille, et ça aide à faire passer la pilule.
• Lumi attend tranquillement de pouvoir le rejoindre, lui et Aaron ; elle s’occupe de la maison, des rennes, rit avec Pekka, se remémore tous les bons instants passés avec ceux qui sont partis avant elle.
• Elle pense à tous ceux qu’elle a encore à vivre, aux côtés de ceux qui sont restés.
• Malheureusement, la maladie s’en mêle.
• Les premiers symptômes apparaissent environ un an après la mort de Vilho. Au début, ils sont bénins. Elle n’y fait pas attention.
• Elle oublie où elle a rangé ses clés, ce qu’elle a fait l’heure passée, elle oublie qu’elle a mis la poêle sur le feux…
• C’est assez espacé pour ne pas l’inquiéter. Quand elle commence à ne plus pouvoir suivre une recette de cuisine, elle fronce les sourcils.
• Se concentrer devient un véritable parcours du combattant. C’est peut-être la vieillesse, mais elle préfère consulter un médecin pour en avoir le cœur net.
• Quand le verdict tombe, elle et Pekka sont sous le choc.
• Alzheimer. Elle n’en est qu’au début, mais c’est bien la maladie d’Alzheimer.
• Ce n’est pas une maladie qu’on peut soigner, et elle en est consciente. Elle va devoir vivre avec le reste de sa vie, et probablement en mourir.
• Voilà.
• Elle est immédiatement soutenue par son fils. Ses frères font même le chemin pour lui rendre visite et la rassurer.
• Tout ira bien. Peut-être que la maladie ne se propagera pas, ou pas vite.
• Peut-être qu’elle aura de la chance.
• Mais de la chance, Lumi ne peut pas en avoir plus qu’il n’en est possible. La maladie continue de la ronger, petit à petit, au fil des années.
• A 75 ans, elle s’est tellement aggravée qu’elle a des difficultés à se repérer dans l’espace. A retenir les choses. Elle n’est plus capable de rester seule.
• Pekka aimerait s’occuper de sa mère, mais il ne peut pas. Son travail lui prend du temps, et il ne peut pas tout laisser tomber.
• Et puisqu’il n’a pas d’enfants, il n’a personne à la maison pour veiller sur elle non plus.
• La mort dans l’âme, il doit se résoudre à appeler son oncle Ahti.
• Celui-ci accepte immédiatement de la prendre avec lui ; il est à la retraite, sa femme aussi, et leurs six enfants ont quitté le foyer depuis longtemps. Il a toute la place qu’il faut.
• Lumi ne se rend pas vraiment compte qu’on la renvoie à Rovaniemi. Tout est flou, confus, et parfois, il lui arrive de confondre Pekka avec Aaron ou Vilho.
• Ahti s’occupe d’elle sans se plaindre et avec motivation. Il ne s’imagine pas abandonner sa sœur et la place en institut.
• Et puis quoi encore.
• Pekka vient lui rendre visite quand il le peut. Leurs conversations sont de plus en plus rares, de plus en plus décousues.
• Elle aimerait parler à Vilho ou Aaron, mais elle ne peut pas. Souvent, elle ne se souvient plus pourquoi.