Aussitôt que le garçon est sorti de la pièce, le garde le suit et ferme la porte dans leur dos. De la tête, il désigne le chemin à suivre ; attend que le garçon fasse un pas puis, à sa gauche, avance à son tour.
Le chemin jusqu'au bureau est tranquille. Paisible. Les longues enjambées d'Acheron compensent son manque d'entrain et leur évite de marcher trop lentement. Sa faux claque régulièrement le sol. On dirait qu'il s'en sert comme d'une canne plus qu'autre chose — ce qui, vu la beauté de l'arme, pourrait avoir des airs de gâchis.
Mieux vaut qu'elle serve à ça qu'à autre chose, ceci dit. Ça ferait bien plus mal.
Sa démarche de somnambule est suffisamment assurée pour ne pas laisser la place au doute ; il sait où aller. Sans avoir besoin de regarder autour de lui. De se repérer. Tout est automatique. Instinctif. On sent qu'il a l'habitude de faire le chemin.

Quand les passants se font plus nombreux, les rues plus animées, il marque une pause. La faux, jusque-là dans sa main, glisse dans son dos en quelques gestes fluides. Une fois rangée, il reprend son chemin en silence.
Naviguer entre les passants ne pose guère de difficultés. Ils se poussent sagement. Tantôt curieux, tantôt autre chose, mais personne ne reste sur le chemin. Malgré tout, il tourne régulièrement la tête vers le décédé, comme pour vérifier qu'il ne se perd pas. Ce serait embêtant.
Le grand bâtiment des bureaux n'est pas bien difficile à repérer et à l'évidence, c'est la fin du voyage. En quelques pas, le garde arrive devant les portes et en tient une ouverte pour permettre à Giorgio de passer.
Ceci fait, il rentre à son tour. Son bras gauche se tend pour désigner poliment un bureau un peu plus loin dans la même direction.

« Nous y sommes. Veuillez vous rendre là-bas. Ils vous expliqueront ce que vous avez besoin de savoir et vous poseront quelques questions. »

Poli, il exécute un semblant de salut, bras replié contre le torse, haut du corps penché en avant. Puis, aussi doucement, il se redresse.

« Ce sera tout pour moi, monsieur. Passez une bonne journée. »

Las, il fait un pas en arrière puis demi-tour.  Il sort sans se retourner.

► Vous devez répondre pour signifier que vous vous adressez au bureau susnommé. Vous avez le droit également de décrire votre cheminement jusqu'aux bureaux, vos impressions, etc.
Ensuite, un PNJ vous répondra pour vous accueillir.

« De mes parents ? Comme le vôtre. Je suppose. »

Ce n'était pas vraiment ce qu'il ... Bon, très bien. Giorgio évacua sa frustration dans un soupire et décida de laisser couler à la manière des plus grands moines bouddhistes. Sans exagération. Il ne savait pas si l'autre se moquait ouvertement de lui ou non, mais peu importait. L'italien le suivit donc tout simplement, se réhabituant à marcher en espérant tout le long du voyage qu'il ne tombe pas dans les pommes. Et cela s'avéra être un franc succès, il put être fier de lui.
Malgré ses connaissances en catéchisme, même si elles étaient maigrelettes, tout ce qui l'entourait s'avéra surprenant. Le paysage était banal, une ville pas très jolie et bien morne mais une ville comme une autre quand même. Il remarqua néanmoins très vite qu'il manquait les voitures et autres trucs électriques ... mais aussi que les habitants portaient tous la même tenue et que ceux qui avaient la chance d'avoir des habits plus colorés ou classes n'avaient pas grand chose d'humain. La bouche de Giorgio resta bien ouverte, de la même façon que ses yeux derrière ses lunettes qu'il nettoya nerveusement à plusieurs reprises. Mais c'était quoi cet endroit. Encore s'il y avait un quelconque sens à la ménagerie, mais non. Il se sentait dans un film Disney mais en plus oppressant, datant par exemple de la seconde guerre mondiale. Au hasard. Et même si ce n'était pas lui qui était couvert de fourrure, c'était Giorgio qui se sentait comme un animal de foire à la façon dont les passants l'observaient, escorté par Acheron. Il ne lui manquait que la laisse, il supposait.
Finalement, ils arrivèrent à un grand bâtiment qui ne lui semblait malheureusement pas plus rassurant. La vue des bureaux lui inspira cependant un semblant de familiarité.

« Nous y sommes. Veuillez vous rendre là-bas. Ils vous expliqueront ce que vous avez besoin de savoir et vous poseront quelques questions. »

Fidèle à lui-même, celui qu'il voyait comme le Majordome des Enfers prit congé de la façon la plus classe et polie. Giorgio rendit ses adieux d'un signe de tête, assez content malgré tout de le voir partir, puis ne tarda pas à rejoindre la personne qu'on lui avait désignée. Un jeune homme plutôt joli mais n'inspirant pas la bonne humeur. Gio ne savait pas si c'était de ça dont il avait besoin, ou bien d'un bon café. Si possible sur une terrasse sympa d'un bistrot de sa ville natale. Il pouvait bien rêver.

« Bonjour, je viens pour ... pour ce que je dois faire. »

Pas très convaincu, il laissa ses doigts pianoter le bois du bureau en espérant très fort que la personne nommée Johannes (d'après l'indicateur devant lui) saurait l'orienter efficacement.