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Le chemin est bref et relativement silencieux. Les enjambées vives et pressées du chef de file vous font traverser le couloir en un temps record ; et quoique Lethe se laisse un peu distancier, moins motivé peut-être, il avance vite malgré tout. Mains dans les poches. Sage. Sans rien dire.
Du peu que vous l'avez vu jusque-là, vous auriez envie de dire que l'information est notable. Il a l'air d'aimer bouger. Toucher. Parler.
Ou de ne pas pouvoir s'empêcher de le faire, au choix.

La porte devant laquelle s'arrête Yehonatan est aussi simple qu'informative — et, à en juger par la plaque argentée sur laquelle est inscrite son nom, il s'agit de son bureau. Rien de bien étonnant.
Il l'ouvre d'un geste sec, puis se décale et vous fait signe d'entrer. Le dos du garde ne vous apprend rien sur l'expression de son visage mais en tout cas, il rentre.
Une fois que vous l'avez suivi, la porte est fermée dans votre dos.
Et ah.

Vous n'êtes pas seuls.

Assis près du côté gauche du bureau, un peu en retrait, Andrew lève la tête. En vous voyant entrer, un bref éclair de reconnaissance passe sur son visage.
A défaut d'un sourire, il vous adresse un signe de tête franc.

« Asseyez-vous, je vous en prie. »

Le temps que le policier vous tourne le dos pour contourner le bureau, vous pouvez voir Lethe laisser filer une grimace.
Ravi, toujours.
La pièce en elle-même est simple. Aérée. Fonctionnelle. Au centre, un bureau ; sur le bureau, des papiers. Une tasse noire. Un pot à crayon. Un léger bazar en ce qui concerne la tenue des dossiers et des feuilles, mais il ne met pas longtemps à s'en saisir et à les tasser avec une rigueur quasi mécanique.
De votre côté, deux chaises en bois. Contre les murs, des rangements. Une étagère remplie de livres couvre une large partie de celui qui vous fait face ; à votre gauche, une plante en pot trône seule sur un meuble clos.
Vous n'iriez pas jusqu'à dire que les lieux sont froids. Sachant qu'ils ont une vocation professionnelle avant tout, la décoration semble adaptée. Simple, peut-être un peu austère, mais pas dénuée de personnalité.

Lethe, toujours silencieux, se laisse tomber sur la chaise de droite — la plus éloignée du second policier —  avec le moins de professionnalisme possible.

Yehonatan, coudes contre la table, vous dévisage une seconde sans rien dire.

« ... Bien. Je ne vous présente pas Andrew, dit-il en désignant son collègue d'un geste de la main. Il me semble que vous avez pu faire connaissance hier. Sachant qu'il a assisté à une partie des évènements, il va également rester assister aux entretiens en qualité de témoin. J'espère que cela ne vous dérange pas. »

Andrew hoche la tête. Il vous semble concentré et sérieux, quoi que peut-être un peu sur les nerfs. Rien de particulièrement notable quoi qu'il en soit.
Lethe, lui, souffle par le nez, un rire coincé dans la gorge — et pas un gentil.
Mais il se tait.

« Si vous avez la moindre chose à signaler avant que je ne vous pose des questions, je vous en prie. Allez-y. »

NB : Le retour des choix implicites, donc pas ou peu de propositions. Faites attention à ce que votre personnage dit ou non, ce qu'il fait ou non, comment il dit ou fait les choses, et cetera et cetera. Tout peut avoir une importance sur le déroulé de la conversation et ce que son interlocuteur en pensera. (sauf si c'est lourdement OUT THERE et que rien n'est prévu - le cookie habituel est prévu si ça arrive).
Pas de "BonNe ChANCe ;D" des Enfers à chaque message, pour ne pas casser la f l u i d i t é. Mais je souhaite bonne chance quand même. Honhon.



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Simon était trop habitué au silence stressé et tendu des interrogatoires pour s’en formaliser ; celui de Lethe, en revanche, lui cognait méchamment contre les côtes. Tap tap tap. Quand il était morose et silencieux, replié sur lui-même, il craignait un éclat quelconque. Il ne se targuait pas de le connaître, au contraire, sans quoi il aurait pu anticiper ses humeurs ; il était livré à ce qu’il avait cru entrapercevoir jusque-là.
Et c’était bien mince.

Quand le bruit de leurs pas eut enfin fini de remplir le silence, il put lever les yeux vers une plaque argentée sur laquelle était inscrit le nom de leur guide. La porte fut ouverte, et Simon y suivit Lethe dans le bureau de Yehonatan – peu de risques de se tromper de ce côté-là. Il aperçut Andrew au moment même où ses oreilles enregistrèrent le bruit des gonds qu’on claque. Il lui rendit un signe de tête poli.
Conversation à quatre, alors. Le contraire l’aurait étonné.
Le policier en chef cachait juste le dernier protagoniste dans son bureau depuis tout ce temps.

Hmm.

Quoi que Lethe en pense, ce n’était sûrement pas flatteur ; le pourquoi du comment il persistait à vouloir s’infliger ça restait en suspens. Pour surveiller, s’assurer de ce qui serait dit (ou non) ? Parce qu’il n’avait nulle part d’autre où aller, parce qu’il préférait ça à autre chose ? Il le regarda s’installer avec la grâce d’un enfant à la messe, et prit place sans commentaire sur la chaise restante.
Il nota que le garde s’était d’emblée mis le plus loin possible d’Andrew. Le fossé entre Lethe et la police n’en était que plus visible. Et à en juger par son humeur qui tirait sur le noir, c’était présentement un gouffre.

« ... Bien. Je ne vous présente pas Andrew (certes non). Il me semble que vous avez pu faire connaissance hier. Sachant qu'il a assisté à une partie des évènements, il va également rester assister aux entretiens en qualité de témoin. J'espère que cela ne vous dérange pas. »

Simon lui fit signe que non, crut un instant que Lethe allait les gratifier d’une réplique désagréable, mais le jeune homme s’arrêta au demi-rire, demi-soupir qui en disait aussi long. La tension était plus palpable encore que dans la salle d’attente. Simon ignorait ce qui se tramait en coulisses, mais les trois personnages près de lui ne s’y échangeaient pas des mots d’amour.
C’est lui, qui ne m’aime pas.

Il le quitta des yeux pour les planter dans ceux de monsieur Malka, pianoter un instant sur la veste toujours sur ses genoux, et répondre avec la plus grande politesse :

« Tout est en ordre. Je vous en prie. »

Il fit un signe de la main pour l’inciter à continuer. Il n’avait rien à dire qui ne puisse pas attendre.
Rien du tout.


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Votre réponse vous vaut un hochement de tête et un semblant de sourire poli de la part du policier. Deux à trois secondes de silence suivent ; le temps pour lui de remettre ses idées en ordre, peut-être, ou de laisser à chacun le temps de le faire.
Andrew, attentif et sérieux, a les mains nouées sur ses genoux et les yeux posés sur son supérieur.
Lethe, avachi, garde les siens posés sur les doigts qu'il tapote à un rythme quelconque contre sa jambe de pantalon.

« Je vais commencer par vous demander ce qui s'est passé hier. J'ai déjà la version d'Andrew, signale-t-il en le désignant d'un vague geste du poignet, donc il va se contenter de corriger et préciser son point de vue si besoin est. »

Bref silence. Il déporte son regard de vous à votre voisin.

« Lethe va commencer. » La mention à son nom lui fait relever la tête ; œil plissé, le garde dévisage votre interlocuteur sans rien dire. « Je vais vous demander d'expliquer l'un après l'autre, segment par segment, pour simplifier la déposition et vous permettre de revenir simplement sur ce qui est dit si besoin est. Dans la mesure du possible, évitez de vous interrompre. Si quelque chose vous dérange, dites-le ensuite. »

Près de vous, vous voyez Lethe glisser centimètre par centimètre dans une position plus adéquate à la discussion. Son visage pourrait trahir un million de sentiments ; le fait est que son expression est floue, au-delà de ce qui ressemble à de la méfiance et une mauvaise humeur généralisée.
Son sourire n'aura pas tenu longtemps.

Tout en expliquant, le policier fait glisser des papiers et ouvre un tiroir. Il en tire deux feuilles, qu'il annote dans un coin. Même à l'envers, vous reconnaissez votre nom et prénom sur l'une. Sur l'autre, Lethe.

« Bien. J'aimerais savoir ce qui est arrivé hier dans vos deux cas respectifs, jusqu'au moment où vous vous êtes tous les deux retrouvés à l'intérieur. »

Main droite serrée sur son crayon, prêt à écrire, il tourne les yeux vers le garde. Dans l'expectative.
Vous vous attendriez presque à un nouveau rire ; à un commentaire désobligeant, voire à un silence religieux — difficile à dire. La seule chose que n'importe qui pourrait dire avec certitude, c'est qu'il n'a pas l'air prêt à coopérer.
Pourtant, il s'accorde à peine le temps de la réflexion avant de hausser la voix.

« On m'a demandé d'accompagner deux policiers pour faire une perquisition chez un "individu dangereux". » Il lève les index et les majeurs, blasé, pour marquer les guillemets. « L'individu en question était chez lui et accompagné. Le premier policier est resté sur place pour appréhender le suspect et procéder à la perquisition, et j'ai aidé Andrew à courir après le deuxième. »

Il lève la paume vers le ciel, index tendu en direction du concerné — qui, de son côté, hoche la tête sans rien dire.
Vous notez le changement de registre. Il parle beaucoup mieux que dans la salle d'attente ; beaucoup moins familier. Plus professionnel.

« Andrew ne voulait pas que je le suive seul, donc on l'a perdu de vue. Ça m'a énervé, alors j'ai pris les devants et semé le collègue, poursuit-il en haussant les épaules. Après quoi j'ai cru voir le suspect rentrer dans une maison du quartier résidentiel. Du coup j'ai frappé, expliqué la situation au gentil locataire, et. »

Il marque une pause. Trois fois rien ; pas suffisamment pour lui donner l'air d'hésiter, mais assez pour que ce soit notable.
D'autant plus sachant ce qui s'est passé ensuite.

« Il m'a gardé dehors un petit moment, poursuit-il, sourire moqueur aux lèvres. Avant de me faire rentrer comme un parfait gentleman, parce que je suis très charismatique. J'ai même prévenu que le collègue suivait. »

Tant qu'il parle, Yehonatan s'occupe à alterner entre prise de notes et étude silencieuse de vos visages à tous les deux. L'écriture — de droite à gauche, à l'envers et dans une langue que vous ne connaissez pas — ne vous permet pas de repérer le moindre mot dans ce qu'il couche sur le papier.
Quand le silence s'allonge et qu'il devient clair que Lethe a dit ce qu'il avait à dire, mains nouées derrière sa tête, l'image même de la détente insolente, le chef de la police glisse doucement la feuille blanche par-dessus celle qu'il vient de noircir.
Son regard glisse sur vous.

« Votre version des faits ? »

Et aucun commentaire sur la sienne avant d'avoir eu les deux, apparemment.

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Un silence suivit sa réponse, durant lequel Simon en profita pour sortir carnet et crayon – ses yeux voguaient sans cesse d’un protagoniste à l’autre, avares de détails. Il n’y avait rien à jeter dans une conversation, tout à trier et étudier. La voix de monsieur Malka donna le départ, et lui déplut immédiatement ; il avait sa version. Eux, non. Le temps de tracer quelques courbes sur le papier, et il avait interpellé Lethe et précisé les modalités de l’interrogatoire. Segment par segment, et chacun son tour. Jusque-là, tout était logique. Carré. Préparé. Professionnel.
Un point sur le blanc de la feuille, et encore un autre. Face à eux, le policier avait les siennes, leur nom dans un coin.

Simon n’aurait pas su poser un doigt sur le sentiment exact qui agitait Lethe, mais il n’était pas de bonne humeur. Il a choisi d’être là, pourtant.
De nouveau droit, il ne laissa filer ni moquerie ni sourire charmeur, et embraya sur un récit que le jeune homme n’avait pas entendu jusque-là, et qu’il nota avec le plus grand soin.

Selon sa version des faits, Kosár n’était pas le « suspect » numéro un de l’affaire en cours, mais présent chez ce dernier au moment de la perquisition. Il avait peut-être emporté un objet d’intérêt dans sa fuite, en revanche, vu le pandémonium monstre que le sac mystère avait suscité. Kharon ne semblait en vouloir qu’au sac. Il était absent de la déposition de Lethe, mais aucune surprise. Pressé de filer et ne voulait pas qu’on le voit, le portrait parfait de celui qui n’a techniquement pas le droit d’être là.

Il se remémora le casier judiciaire que Lethe lui avait sorti sur le seuil. Tenta de le superposer à la scène.
A commis un vol.

Une perquisition, à cette heure ?

« Andrew ne voulait pas que je le suive seul, donc on l'a perdu de vue. Ça m'a énervé, alors j'ai pris les devants et semé le collègue. Après quoi j'ai cru voir le suspect rentrer dans une maison du quartier résidentiel. Du coup j'ai frappé, expliqué la situation au gentil locataire, et. »

La petite pause accompagna une vérité avec des angles aussi arrondis que celle qu’il avait sorti à un Andrew tout fraichement débarqué. Simon prit garde à ce que son expression ne trahisse rien, sinon un intérêt poli et une oreille tendue. Quel gentleman, il se serait serré dans ses propres bras s’il avait pu. Le fait que Lethe choisisse de se mettre à découvert et en plein dans la zone de tir le laissa perplexe.
Il faisait comme la nuit d’hier.

Il n’avait pas la moindre assurance qu’il le suive et falsifie son témoignage – au contraire.
Il avait l’air de connaître Kosár. Il ne voulait pas qu’Andrew le voit.

La voix du policier ramena Simon sur terre. Il avait l’habitude de parler vite, posément, et de réfléchir à mesure que les mots sortaient.
Quelle chance.

« Je n’étais pas encore couché quand j’ai entendu des coups à la porte. Quand j’ai ouvert, je suis tombé nez à nez avec un Daemon paniqué. Il m’a supplié de le laisser rentrer et le cacher, m’a dit qu’il était en danger. Je ne refuse pas l’asile aux personnes potentiellement en danger, alors je l’ai fait rentrer. »

Il n’était pas du genre à revenir sur ses mots ou ses pas, et certainement pas pour ça.

« Peu après, quelqu’un a de nouveau frappé à la porte. Un garde, Lethe. (bref coup d’œil au concerné à sa droite) Il m’a expliqué qu’il recherchait quelqu’un correspondant à la description du Daemon. M’a gentiment donné une liste non-exhaustive de ses crimes, sans rentrer dans les détails. m’a effectivement dit qu’un collègue le suivait. »

En des termes plus flous, mais il l’avait fait.
Et je ne vous cache pas que le verrou à la porte est utile, puisque sans ça, les deux personnes susmentionnées seraient entrées chez moi comme dans un moulin.

« Puisqu’il est très charismatique et moi très gentleman, nous avons décidé de parler de la situation à l’intérieur. »

Son ton de voix était assez ironique pour faire tiquer – au moins Lethe.
S’il voulait passer sous silence le croche-pied, qu’il y aille. Il le suivrait, tant que la situation le permettait, pour voir où il voulait en venir. Et si les faits devaient sortir, ils sortiraient. Point.

Mais ça, le garde devait le sentir à la manière dont il enrobait ses mots.


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Les yeux du policier restent posés sur vous, critiques, jusqu'à ce qu'il doive les reporter sur le papier. Il écrit vite ; sans hésiter ni vous demander de répéter ou ralentir. Que ce soit maintenant ou lorsque Lethe parlait, vous sentez l'habitude et les automatismes dans la prise de notes. On sent qu'il le fait souvent. Qu'il est dans son élément.
Son bureau. Son interrogatoire. Sa prise de notes.
A aucun moment il ne vous interrompt ; d'ailleurs, personne ne le fait. Ni Andrew, qui reste effacé au possible, ni Lethe, qui se montre étonnamment coopératif et tranquille sur sa chaise. Tiens donc.
Vous comprendriez qu'il tienne à écouter ce que vous dites, dans un sens. S'il ment — et il a menti, tant par omission que directement ; vous ne l'avez pas fait rentrer — alors il a tout intérêt à écouter ce que vous avez à répondre. Votre témoignage est important. D'autant que vous n'avez convenu d'aucune version à laquelle s'en tenir. Pas avec Lethe.

Toute contradiction sera notée. Ça, personne dans la pièce ne doit en douter.

Lorsque vous avez terminé, Yehonatan finit de noter quelque chose puis relève les yeux vers vous. Il vous étudie en silence, impassible, avant de décaler son regard sur votre droite.
Lethe se contente de hausser un sourcil. Pas de remarque ; pas de sourire. Presque professionnel.
Un "mmh" file entre les lèvres du policier — mais hormis une annotation sur le côté de la page, un peu de travers, il ne commente pas.

« Donc vous vous êtes retrouvés à l'intérieur. Pour parler de la situation. » Vous sentez une pointe de sarcasme dans sa voix — si diffuse que, tout compte fait, ça pourrait aussi bien être de l'incrédulité. « Entre gentlemen charismatiques. »

Cette fois, le sarcasme est si évident que Lethe fait claquer sa langue.

« On peut continuer, ou on va devoir rester là à t'écouter te marrer pour rien toute la journée ? »

Si la remarque est acide, presque amère et définitivement trop familière, Yehonatan n'en semble ni perturbé ni vexé. Il se contente de lui faire un signe du poignet.
Andrew tapote nerveusement du talon contre le sol.

« Continuez, je vous en prie. »

Lethe lève les yeux au ciel.

« J'avais des raisons de croire qu'il était là et monsieur ne niait pas ouvertement. Donc. » Il tourne la tête vers vous, une seconde ou deux, avant de reprendre. « Vu comment avait agi le daemon, j'avais peur que ça vire à la prise d'otage. Je lui ai demandé de me dire où il était, et s'il était avec quelqu'un, de gentiment demander à ses colocataires de vider les lieux. Pour éviter les problèmes. »

A peu près honnête. Il arrondit libéralement certains angles et en exacerbe d'autres, mais globalement...
Globalement.

« Il a refusé de me répondre. Probablement pas confiance en moi, ajoute-t-il avec un rire de gorge. On a parlé de choses et d'autres. Quand il s'est mis à pleuvoir, j'ai été à la fenêtre voir si Andrew était perdu dans le coin. »

Andrew hoche pensivement la tête. Il n'a pas encore l'air offensé par vos versions des faits respectives.

« Je l'ai vu, donc je l'ai appelé. Le gentleman de service a été lui ouvrir. Parce qu'il adore ça, ouvrir les portes. Chacun sa passion. » Il hausse les épaules, sourire aux lèvres — et s'il n'atteint pas ses yeux, vous commencez à avoir l'habitude. « J'ai suivi. Andrew m'a passé un savon parce que j'étais seul avec quelqu'un et m'a demandé où était le daemon. Je lui ai dit que je l'avais perdu de vue. »

Il marque une pause. Un instant, vous avez l'impression qu'il va reprendre ; puis il se renfonce contre le dossier de sa chaise, bras croisés, et il parait clair que la conversation est close pour l'instant.
Penché sur ses notes, Yehonatan tapote doucement le côté plat du crayon contre le bureau.

« Quelque chose à redire, Andrew ? »

Il secoue la tête.

« Non. Jusque-là, c'est juste. »

Les sourcils froncés du chef de la police semblent sous-entendre que quelque chose ne va pas. Soit ça, soit quelque chose ne lui plaît pas. Il est contrarié, quoi qu'il en soit. Perplexe à minima.
Il relève les yeux vers vous.

« Même chose. Votre version, je vous prie. »

Lethe n'a pas l'air tendu. Pas serein pour autant.
Loin de là.


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Leur policier en chef écrivait dans une langue qu’il ne connaissait pas – Yehonatan Malka, sûrement juif, sûrement de l’hébreu. Ça ne l’avançait guère. Sans s’attarder plus que nécessaire sur les notes dont il avait noirci les deux feuilles, Simon fit glisser ses yeux d’Andrew à son chef pour finir sur le garde, attentif au moindre geste, au moindre battement de cils.
Comme prévu, monsieur Malka tiqua sur la tasse de thé autour de laquelle ils avaient sagement discuté. Il n’allait pas l’en blâmer ; il aurait fait la même chose.

Lethe, en revanche, tira sur le sarcasme d’un coup de fusil – sans politesse ni respect. Qu’il ne veuille pas qu’il s’attarde sur la faille dans son témoignage ou que son ton l’agace à un niveau plus profond et personnel (peut-être les deux), il avait pris le parti de forcer le chariot à avancer.
Simon reprit le crayon en main, les oreilles de nouveau aux aguets.

« J'avais des raisons de croire qu'il était là et monsieur ne niait pas ouvertement. Donc. (bref hochement de tête) Vu comment avait agi le daemon, j'avais peur que ça vire à la prise d'otage. Je lui ai demandé de me dire où il était, et s'il était avec quelqu'un, de gentiment demander à ses colocataires de vider les lieux. Pour éviter les problèmes. »

Un, deux, trois. Ça en faisait, des réactions à guetter et des mots à avaler, mais il avait l’habitude. Lethe appuyait là où ça l’arrangeait, laissait le moins flatteur de côté, comme n’importe qui l’aurait fait à sa place. Il revit passer dans un flash ses expressions de la veille, l’amertume sur ses traits et les réponses sibyllines à ses questions. Il restait beaucoup de choses à éclaircir, et le double jeu en français n’en était pas le moindre.
Bien des zones d’ombres que le garde allait soigneusement tasser sous le tapis.
Il ne serait pas le seul.

Un sourire accompagna le rire de Lethe, puis un roulement d’yeux amusé parce que oui, sa passion dans la vie était d’ouvrir les portes. A Kosár, à son auguste personne, à sa collègue – les clenches l’obsédaient.
Mais moi, au moins, je fais l’effort de frapper.

Edith Piaf reprit dans un tapotement pensif quand Lethe se tut à nouveau, juste avant le meilleur moment de la soirée – et indubitablement celui qui allait être le plus dur à justifier. Il n’était pas seul, cette fois, le policier s’était retrouvé sous la pluie avec lui. Il n’allait pas bénéficier d’un motus et bouche cousue, et on ne pratique pas le meurtre par dissolution acide sans bonne raison.
Ne pas réussir à cerner les motifs de Lethe l’agaçait. Simon pensait toujours qu’il avait semé Andrew volontairement, qu’il connaissait Kosár, et que son « je l’ai perdu de vue » était un mensonge éhonté pour… pour quoi, au juste. Faire fuir le policier ? L’embrouiller ? Ils n’avaient pas eu le temps de parler, après ça. Tout s’était enchaîné très vite. Impossible de savoir ce qu’il avait eu en tête.

Aucun problème jusque-là. Le visage de monsieur Malka semblait pourtant crier le contraire. Simon s’accorda quelques secondes pour rassembler ses pensées, et répondit avec le même ton posé que précédemment :

« La crainte d’une prise d’otage a effectivement été soulevée. J’en ai pris note, mais je voulais avant tout tenter d’éclaircir cette situation un brin compliquée. Lethe et moi avons donc parlé, puis il est allé à la fenêtre pour appeler Andrew, à qui j’ai ouvert comme je sais si bien le faire. »

Quelque chose ne lui plaisait pas dans la manière dont Lethe avait formulé sa déposition, mais il n’aurait pas su dire quoi.

« Andrew a sermonné Lethe parce qu’il se trouvait seul avec moi. A demandé où était le daemon. Lethe lui a répondu qu’il l’avait perdu de vue (quelle chance, n’est-ce pas) . Et ensuite, ma colocataire a crié à l’étage. »

Il s’arrêta là, droit sur sa chaise, tranquille et attentif. Personne ne lui avait encore demandé le contenu exact de la conversation, il ne mentait donc pas.
Il était curieux d’entendre la manière dont Lethe allait formuler la suite. Tout se compliquait à partir de là, et il avait déjà dû mentir pour en arriver à ce point.

Il savait que le daemon était là. S’il voulait récupérer Kosár en toute discrétion et le cacher dieu sait où, pourquoi avoir appelé Andrew à la rescousse ? De là où il était, ça n'avait fait que compliquer inutilement la situation.

Il lui jeta un regard en coin. Il aurait aimé pouvoir lire dans ses pensées, nul doute que cela aurait levé pas mal de voiles de mystères.


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Tout le long de votre récit, Lethe tapote des doigts contre sa jambe de pantalon. Toujours attentif. Toujours tendu. Vous seriez presque tenté de dire qu’il y a autre chose, sous la tension vigilante qui lui serre la mâchoire, mais vous ne sauriez dire quoi.
Vu la situation et le rôle qu’il a joué dans cette histoire, ça pourrait être n’importe quoi. Évidemment, qu’il n’a pas envie d’être là.
Ça paraîtrait difficile à croire. Quoi qu’il en dise et quoi qu’il fasse.

Cette fois, Yehonatan n’a pas le temps de commenter votre récit. Aussitôt qu’il a cessé d’écrire et relit ses notes, plongé dans ses pensées, Lethe en profite pour reprendre.

Ça lui vaut un regard en coin du chef de la police. Cependant, malgré la contrariété que vous pouvez y lire, il se contente de soupirer et de se remettre à écrire. Sans l’interrompre ; sans lui demander de se taire ou d’attendre.
Compromis, manque d’intérêt ou décision stratégique, allez savoir. Toujours est-il qu’il le laisse faire.

« Tout le monde a entendu la fille crier. J’étais à peu près sûr que ça avait mal tourné là-haut, donc j’ai gentiment demandé à ces messieurs de rester sur place et de se tenir tranquille. Ils ont refusé. »

Il marque une pause. Visible, cette fois ; nette. Impossible à rater.
Sous son voile de concentration crispée, vous l’entendez presque réfléchir.  Faire tourner les rouages, dans sa tête, aussi vite que possible, pour trouver la formulation ou le contenu approprié. Peser le pour et le contre. Se remettre les évènements en mémoire.
Vous ne savez pas ce qui se passe dans sa tête, exactement. Mais il s’en passe, des choses. Et aucune qui lui plaise.

Là encore, ça crève les yeux.

Quand il reprend la parole, son ton de voix a viré neutre et factuel au point où son témoignage a presque quelque chose de dérangeant.
Parce qu’au-delà d'une fatigue de plus en plus apparente, ce ton-là ne lui ressemble pas.

« Je les ai poussés dehors et j’ai fermé la porte derrière eux. Ensuite, je suis monté. Le daemon avait pris la rouquine en otage. Il était blessé, sur les nerfs, pas d’humeur à coopérer. Elle a continué de parler et de l’agiter. Andrew est arrivé derrière moi. La demoiselle s'est montrée agressive et a systématiquement refusé de s’éloigner et de se mettre à l’abri, donc elle est morte. »

Il laisse glisser son regard sur ses mains ; se remet à tapoter des doigts contre son pantalon.

« Le daemon a fait un malaise. Je l'ai récupéré. Ai forcé Andrew à redescendre sous la menace d’une arme. Ai refusé d’obtempérer à ses demandes. Le gentleman est revenu peu après. Je leur ai demandé à tous les deux de se pousser, faute de quoi je me verrais obligé d'agir. Il a préféré me jeter un objet contondant dessus, donc je l'ai assommé. Puis désintégré. Pshiou. » Le bruitage est accompagné d'un geste élégant, poings serrés l'un contre l'autre puis doigts écartés à mesure qu'il éloigne ses mains vers l'extérieur. « Andrew poussait des cris de dinde décérébrée à deux doigts de me faire une syncope, donc je l'ai assommé aussi. »

Il hausse les épaules.

« Ensuite, je l'ai poliment redéposé chez lui. Fin. »

Eh bien.
Sur la fin, Yehonatan ne note plus. Il se contente de fixer le garde, mâchoire appuyée contre son poing gauche, coude contre le bureau, sans ciller ni bouger d'un centimètre.
Quand il a fini et que leurs regards se croisent enfin, le policier esquisse un sourire amer.

« Et le daemon ? »

Celui de Lethe est aussi ravissant que sans joie, et découvre toutes ses jolies dents blanches.

« J'ai oublié. »

Le crayon vient tapoter rapidement contre le blanc de la feuille — taptaptap — jusqu'à y laisser un petit pli.
La tension est palpable. On pourrait presque la couper au couteau.
Au poignard, peut-être.
Après quelques secondes qui semblent durer des heures, Yehonatan reporte le regard sur vous. Il hoche la tête dans votre direction.

« Je vous laisse compléter de votre côté. Ensuite je laisserai Andrew ajouter toute information supplémentaire que vous auriez pu oublier, vous aussi, et on pourra en passer aux questions. »

Il remplace de nouveau une feuille par l'autre. Prêt à noter.
Et de très bonne humeur, malgré son sourire poli ; ça, vous n'en doutez pas.


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Simon Brillant
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Lun 15 Juin 2020, 05:07

Spoiler:

Lethe reprit là où il avait terminé sans attendre le moindre commentaire de monsieur Malka, et quelque part, Simon s’y attendait ; qu’il soit pressé de trébucher sur la partie embêtante de l’interrogatoire pour la mettre de côté ou qu’il tente d’éviter les questions…
Malgré un regard agacé, le policier le laissa faire et se remit à écrire – comme Simon, dont les notes se chevauchaient parfois jusqu’au flou artistique.

« Tout le monde a entendu la fille crier. J’étais à peu près sûr que ça avait mal tourné là-haut, donc j’ai gentiment demandé à ces messieurs de rester sur place et de se tenir tranquille. Ils ont refusé. »

Et le silence, qu’il immortalisa sur le papier comme le reste.
Il étudia le visage de Lethe, sans parvenir à voir à travers son crâne, mais il était contrarié, pensif, et ça se voyait. Il n’y avait pas mille façons de dire les choses, et aucune qui puisse le mettre en valeur : il les avait jetés sous la pluie sans protection, et leur avait fermé au nez. Tentative de meurtre, pure et simple. Il aurait pu les assommer, les enfermer ailleurs, mais il avait choisi de les envoyer valdinguer sur le perron.
Cet instant précis, où il serrait les poings et Lethe les siens, lui restait en travers de la mémoire comme une longue barre de fer. Il avait presque senti la corde se rompre à cet instant.

Le moment décisif où l’on se dit « tant pis pour les conséquences, l’instant présent passe avant ».
Les gens à aider.
Qui ?

Lorsqu’il reprit la parole, ce fut sur un ton neutre et assorti d’une fatigue visible ; Simon s’en mordit l’intérieur des joues. Il donnait l’air de s’empiler plusieurs tonnes de briques sur les épaules, et il n’avait même pas à être là.
Le frisson glacé s’accrocha à chacun de ses mots, et il avait du mal à le quitter des yeux – et s’il tente encore quelque chose de stupide – pour tout coucher sur le carnet. Impossible de savoir si sa version des faits était la bonne, si Maeve s’était réellement montrée hostile ou non ; trop de paramètres, trop de points de vue, trop de gestes et de mots à interpréter. Il n’osait plus le bénéfice du doute depuis qu’elle l’avait alpagué devant Styx et les policiers.
Tout est possible.

La suite fit remonter images et sons à la surface, et son cœur souffla, de nouveau en terrain connu. Le résumé factuel, ponctué de phrases courtes, s’effilocha au moment où il le « désintégrait » gentiment et où Andrew s’inquiétait à raison de son double meurtre. Au moins, Lethe ne l’avait pas tué, et l’avait à priori déposé en lieu sûr.
Et Kosár ?

Le chef de police doubla sa pensée d’un centième de seconde. Lethe lui répondit par un « j’ai oublié » aussi creux qu’un vieux tronc de bois. Personne n’était dupe, dans cette pièce, mais allez lui arracher la réponse du fond de la gorge.
S’il voulait se taire, il se tairait, et monsieur Malka devait en être conscient.

Il y avait de l’électricité jusque dans leurs bras et leurs jambes.

Monsieur avait de nouveau le regard braqué sur lui, et tout en confiance semblait-il. Eh bien. Simon hocha la tête, demi sourire aux lèvres, et s’attela à sa version des faits :

« Lethe voulait monter vérifier ce qu’il se passait, et nous a ordonné de rester au rez-de-chaussée. J’ai refusé. La situation n’était pas claire, j’en étais en partie responsable, et je voulais m’assurer que mes colocataires allaient bien. Il nous a poussés dehors, Andrew et moi, et a fermé la porte à clé. Andrew m’a donné son manteau, a appelé Lethe qui n’a pas ouvert, et j’ai pris la décision de casser un carreau pour rentrer au plus vite. En nous y mettant à deux, nous y sommes parvenus assez rapidement. Ensuite… »

Le sifflement qui se faufile à travers les gouttes de pluie. Allison à la fenêtre.
Et Kharon, qu’il n’avait pas vu.

« J’ai entendu quelqu’un siffler. J’ai aidé Andrew à se mettre à l’abri, et je suis allé voir. En contournant la maison, j’ai pu parler avec une de mes colocataires, à la fenêtre de l’étage. Elle était brisée de l’extérieur. J’ai ramassé un candélabre qui gisait à terre, et je suis rentré à mon tour. »

Tout cela s’était passé quelques heures auparavant seulement, et sa mémoire lui faisait rarement défaut. Les éclats de voix lui égratignèrent les oreilles alors qu’il reprenait :

« J’ai entendu Andrew et Lethe descendre les escaliers. Je les ai rejoints. Lethe menaçait Andrew avec sa faux, et avait le daemon inconscient sur l’épaule. Il nous a demandé de nous écarter, j’ai refusé, et je lui ai lancé le candélabre dessus. (il haussa les épaules, nonchalant en apparence ; pas sa meilleure idée, mais) Il l’a évité et m’a tué. Pardon, désintégré. »

Il fit le même geste que son voisin, une demi bille de plomb dans l'estomac.

« Et je me suis réveillé dans la pièce Nord. »

Le reste, il n’avait pas pu en être témoin.
Le prix de l’impulsivité, monsieur Brillant.


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Le tandem bien accordé que forment votre voix et le scritch-scritch régulier de la mine contre la feuille retrouve sans mal son rythme. Vous ne pouvez pas vérifier qu'il note fidèlement vos propos — la barrière de la langue — mais à tout le moins, il écrit à mesure que vous parlez ; sans plus de pauses que nécessaire ni hésitation apparente. S'il est occupé à noter tout autre chose, alors il est très doué pour faire semblant.
Sans vérification, malheureusement, tout reste possible. De la retranscription au mot près de vos témoignages en passant par les recettes de cuisine.
Ça n'aurait pas grand intérêt, à priori. Mais il pourrait.

Selon le degré de confiance qu'on lui porte, il y aura toujours matière à s'inquiéter.
Comme pour tout.

Ni Lethe ni Andrew ne commentent votre récit. Le premier a l'air absent au mieux, en chute libre au pire, et le second se contente de hocher la tête distraitement de temps à autre. Considérant la tension qui  émane par instants de la silhouette du reste maitrisée du chef de la police, vous auriez tendance à dire que son subalterne est le plus détendu dans la pièce. Ou le plus honnête à ce propos.

Lorsque vous avez fini de parler, Yehonatan est le premier à réagir. Votre voisin fixe un coin de bureau avec la réactivité et l'émotion apparente d'un bloc de bois ; soit perdu dans son monde, soit indifférent, soit bien caché derrière le bloc de bois en question.
Difficile à dire, avec lui. Il a jusque-là été remarquable dans son inconstance.

« Andrew ? »

Le policier, doigts entrelacés, mains posées sur ses jambes, vous adresse un bref regard avant de se tourner vers son supérieur.
Il n'a pas relevé la tête de ses notes pour s'adresser à lui, préférant plutôt la garder baissée sur les deux feuilles posées côte à côte sous ses doigts. Il en suit quelques lignes de l'index ; annote.

« Je n'ai rien entendu qui ait besoin d'être rectifié, même si certaines formulations laissent. A désirer. » Vu le regard qu'il lance à Lethe, vous imaginez que la dinde décérébrée ne lui a pas plu. « J'aimerais juste ajouter qu'ils se sont exprimé dans une autre langue à une... Deux, peut-être trois reprises. Je ne l'ai pas reconnue. »

Yehonatan se redresse ; hausse un sourcil.
Andrew tapote son pouce droit contre ses phalanges.

« J'aimerais malgré tout réitérer qu'à aucun moment monsieur Brillant ne m'a paru suspect. Il a spontanément veillé à ce que je ne sois pas blessé. Et ce en plusieurs occasions. En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu l'impression qu'il puisse avoir autre chose en tête que veiller à la sécurité des personnes présentes dans la maison. » Il marque une pause ; jette un coup d’œil à votre voisin. « Et si je peux me permettre, je ne pense pas non plus que Lethe ait eu en tête de blesser qui que ce soit avant de se retrouver confronté à l'acte en question. Je reste convaincu que ce n'était pas prémédité. »

Le concerné étire aussitôt les lèvres sur un sourire charmeur. Le "awww" qui accompagne le geste n'est pas du goût de Yehonatan, manifestement — son regard ennuyé parle pour lui.

« C'est noté. »

Avant qu'il ait eu le temps de questionner quoi que ce soit ou d'approfondir un point ou un autre, trois coups impérieux sont frappés à la porte. Vous avez la très nette impression qu'il les ignorerait, s'il pouvait ; au lieu de ça, il ferme les yeux un bref instant, inspire et hausse la voix.

« Entrez. »

Si Andrew suit le mouvement de la porte des yeux, ce n'est pas le cas de Lethe. Il en profite pour ramener une de ses jambes contre lui, pied posé sur la chaise, et inspecte ses doigts avec beaucoup d'attention.
Debout dans l'encadrure de la porte, une silhouette que vous reconnaissez forcément ; vous l'avez vue plus tôt dans la journée, avant qu'elle ne s'éclipse et ne vous laisse avec les deux policiers. Toujours vêtue de son uniforme, toujours contrariée, la garde adresse un signe de tête global à votre attention.
Vous notez immédiatement la présence d'une faux dans sa main gauche. Elle n'en avait pas, en venant vous chercher ce matin.

« Messieurs. Désolée de vous déranger, mais j'ai retrouvé Kharon. » Elle désigne le couloir du menton. « Les témoins insistent que c'était bien lui. Je l'ai fait attendre avec elles. »

La nouvelle tire un froncement de sourcils perplexe à Andrew. Lethe inspire entre ses dents.
Yehonatan, lui, sourit à la jeune femme avant de hocher la tête.

« Bien. Merci, Styx. »

Elle n'attend pas d'au-revoir avant de refermer la porte dans son dos. Efficace.

Et oh, l'information a eu son importance. C'est si visible que c'en serait suspect.

Allez savoir pourquoi, mais le chef de la police semble tout de suite beaucoup plus dans son élément. Plus confiant.
Au froncement de sourcils du garde, vous devinez que cet avis n'est pas partagé par tout le monde dans la pièce.
La nervosité de Lethe a grimpé d'un cran. Peut-être même deux.

« Andrew a mentionné des échanges dans une langue spécifique, tout à l'heure, poursuit le policier en appuyant le dos contre sa chaise. Quelque chose à dire sur la question, messieurs ? »

Un sifflement contrarié file sur votre droite.

« Va te faire foutre. Ça te changera de d'habitude. »

Il le grogne avec tant de gentillesse que, peu importe le contenu, la remarque sonne plus comme une menace qu'autre chose.
D'autant qu'il a parlé français.
Et que, vu les allers-retours que font les yeux d'Andrew de vous à Yehonatan et le sourire amusé de ce dernier, vous doutez qu'ils aient compris quoi que ce soit.

S'ils comprennent, en tout cas, ils ne réagissent pas.


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Spoiler:

La fin de son récit se termina sur un coup d’œil presque inquiet à Lethe ; son regard fixe et son silence ne lui disaient rien qui vaille. Rester prostré n’était jamais bon signe, encore moins pour quelqu’un qui agissait à l’affect.
Son crayon pianota une énième chanson pour laisser filer la tension et meubler un silence que monsieur Malka ne laissa pas durer. Andrew fut invité à donner sa version des faits, et Simon lâcha Lethe et les feuilles des yeux pour se concentrer sur lui.

Evidemment, le français qui avait fusé était sorti. Rien d’étonnant. Lethe pouvait choisir de pousser du pied quelques détails sous le tapis, mais Simon pouvait faire la même chose, et il avait toujours été hors de question de mentionner le double jeu du garde à la police. A moins d’un cas de force majeur, ça ne les regardait pas, et ce n’était pas à eux d’expliquer quoi que ce soit. Il n’était pas certain de pouvoir tirer quoi que ce soit à Lethe, mais ce n’était pas en le jetant dans la cage aux lions qu’il allait se confier. Et lui, il était curieux à s’en passer la corde au cou.
Le policier reprit la parole, non pas pour les enfoncer, mais pour faire preuve d’une impartialité rafraichissante – Simon le remercia d’un sourire, tout en acquiesçant. Ils avaient le même avis sur les gestes de Lethe, il n’y avait plus qu’à tenter de gratter la surface et découvrir le pourquoi du comment.

La situation avait dégénérée, et il n’arrivait toujours pas à en distinguer la queue de la tête.
Awww.

Les coups contre le battant le firent presque sursauter. Simon laissa son regard glisser sur l’expression fatiguée de Yehonatan, puis le désintérêt ostentatoire de Lethe, pour finir sur la silhouette familière qui se tenait dans l’encadrement. Styx.
Elle ne pouvait les déranger que pour une seule raison.
Et à en juger par la faux qu’elle tenait en main, tout comme Acheron dans l’entrée, le lapin avait été capturé avec succès.

« Messieurs. (il lui rendit son signe de tête, poli) Désolée de vous déranger, mais j'ai retrouvé Kharon. Les témoins insistent que c'était bien lui. Je l'ai fait attendre avec elles. »

En voilà, une bonne nouvelle. Allison devait passer le meilleur moment de sa mort, en tête-à-tête avec son agresseur. Quant à Maeve, pas sûr que la présence d’un second garde lui redonne miraculeusement sa langue.
A moins que le seul et unique problème soit Lethe. Vraiment rancunière, il n’en aurait pas juré quelques semaines plus tôt.

D’un coup d’œil et d’oreille à l’assistance, Simon en conclut que Lethe était contrarié, Andrew perdu (que savait-il de l’affaire, au juste?), et Yehonatan bien trop satisfait pour que ça ne fasse pas hausser un sourcil. La porte claqua sans attendre, et Simon se cala de nouveau contre le dossier de la chaise. Kharon dans les locaux, et la nervosité de Lethe semblait avoir fait un bond – l’exact contraire du chef de la police. Pas étonnant, mais.
Mais.

Une fois encore, il dut se faire violence pour le quitter des yeux.

« Andrew a mentionné des échanges dans une langue spécifique, tout à l'heure. Quelque chose à dire sur la question, messieurs ? »

Avant qu’il ait pu songer à ouvrir la bouche, Lethe le fit pour lui.
Et en français.

« Va te faire foutre. Ça te changera de d'habitude. »

Eh bien.
Il se mordit l’intérieur des joues pour rester neutre – ça aurait presque pu être drôle, si Lethe ne laissait pas filer le « tictac » d’une bombe à retardement à chaque parole.

L’ambiance n’était pas bonne.

« Il n’est pas interdit de parler dans la langue de notre choix. Je ne vois pas le moindre problème. »

Ce n’était pas la question et il le savait. Il balaya lesdits problèmes d’un haussement d’épaules.
Pour la première fois depuis qu’ils avaient passé le pas de la porte, il s’adressa directement à Lethe.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Et en français, lui aussi.
Andrew n’avait pas l’air de comprendre, mais le chef de police ? Il n’en avait pas la moindre idée.
Voyons voir...


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Votre réponse vous vaut des réactions variées. A Andrew, elle tire un froncement de sourcils tout sauf convaincu ; à Yehonatan, un sourire en coin plus menaçant que ne l'aurait été une grimace. Vous le sentez tendu, pas le moins du monde d'accord, et n'avez vraiment pas l'impression qu'il cherche à le cacher.
Près de vous, jambe toujours ramenée contre lui, Lethe ne réagit pas. Ses doigts tapotent les bords de sa bottine, il se mord la lèvre inférieure puis les joues et a, en soi, l'air de vouloir passer quelqu'un par une fenêtre qui n'existe malheureusement pas, mais il ne dit rien. Ne vous regarde pas.
Jusqu'à ce que vous vous adressiez à lui.
Les premiers mots de français ont à peine brisé le bref silence que vous sentez tous les regards se braquer sur vous. Celui de Lethe le premier. Il laisse sa tête pivoter pour mieux vous jeter un regard en coin, lèvres pincées. La désapprobation du policier à votre gauche reste muette ; lacée d'incompréhension.
Celle de Yehonatan l'est beaucoup moins.

« La langue n'est pas le problème en soi, coupe-t-il un rien sèchement, sourire poli (et irrité) aux lèvres. Le fait de s'exprimer volontairement dans une langue que quelqu'un d'autre dans la pièce ne comprend pas, en revanche... »

C'en est un. La conclusion reste sous-entendue.
Le garde ignore la remarque de Yehonatan aussi parfaitement que s'il ne l'avait pas entendue. Il reste tourné vers vous, hésitant, avant de soupirer entre ses dents — et de reprendre, en français, sans se formaliser du regard noir que lui lance l'homme de l'autre côté du bureau.

« Donnée négligeable, marmonne-t-il. Il joue aux échecs. C'est pas après moi, qu'il en a. »

Un éclair de quelque chose traverse son visage et le crispe de bas en haut. Ça ne dure pas longtemps — le temps d'un battement de cil, d'une inspiration — mais sa grimace, vous n'avez pas pu la rater. Trop humaine pour que vous n'ayez pas envie de l'interpréter de la façon la plus simple qui soit.
... Est-ce qu'il a mal ?

« Toi ? Si tu dois en vouloir à quelqu'un, c'est à moi. Implique personne d'autre. »

Son insistance se fait presque hésitante. Abattue.
Il détourne le regard et la tête ; hausse les épaules. Se remet à fixer un coin du bureau.
Le chef de la police, resté étonnamment silencieux jusque-là, lève les paumes vers le ciel et récupère son crayon pour annoter l'une, puis l'autre des pages.

« J'ai du mal à croire qu'il n'y ait rien eu à signaler durant la garde-à-vue, fait-il remarquer, le sarcasme présent tant dans son sourire que dans les accents de sa voix. Mais soit. J'y reviendrai plus tard. »

Les deux pages sont posées l'une sur l'autre, puis décalées du côté gauche du bureau. Une feuille vierge, tout juste sortie d'un tiroir, vient prendre leur place sous la mine de son crayon.

« Monsieur Brillant. » Il pose les yeux sur vous, concentré et professionnel. « Concernant le daemon que vous avez fait entrer chez vous. Vous a-t-il dit de quoi il avait peur ? Ou pourquoi il était en danger, peut-être. Pouvez-vous également me dire s'il avait quoi que ce soit de notable ou de remarquable sur sa personne en entrant ? »

Le policier est irrité. Ça se voit. Mais il l'est sous une dose parfaitement réglementaire de professionnalisme et de sérieux — et en cela, difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Il fait son travail.
Sachant que vous venez de parler une langue qu'il, pour ce que vous en savez, ne comprend pas le moins du monde, et ce avec le suspect numéro un de l'histoire, vous supposez qu'il a de quoi être ennuyé.

Malgré tout, il a toujours l'air aussi confiant. Andrew toujours l'air aussi confus.

Et Lethe, toujours prostré à remâcher des pensées qui, vous n'en doutez pas, doivent être au moins aussi heureuses que sa tête d'enterrement.


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Simon se promit de compter les points qu’il marquait auprès du chef de police ; dans quelques minutes, il se retrouvait à la porte avec un avertissement collé au postérieur. Aller défier l’autorité à coup de sarcasme n’était pas la chose la plus intelligente à faire, mais il s’était promis de garder la bouche cousue. C’était plus fort que lui. A se demander comment et pourquoi tu es mort, n’est- ce pas.
Il avait plus d’indices sur sa propre mort que sur ce qui pouvait se passer dans le crâne des trois autres hommes. Il guetta la réaction de Lethe, le regard d’Andrew et Yehonatan sur les épaules.

« La langue n'est pas le problème en soi. Le fait de s'exprimer volontairement dans une langue que quelqu'un d'autre dans la pièce ne comprend pas, en revanche... »

Il se sentit sourire malgré lui. Ça fait suspect, ça fait secret, il en était parfaitement conscient – et ça laisse à penser que tu as mijoté quelque chose avec lui, le temps du thé au salon. Simon était innocent, il n’avait pas peur. Que peux-tu me faire de plus qu’eux.
Le soupir qui fila entre les dents de Lethe attira à nouveau son regard. Il lui répéta (en français) des mots qu’il avait déjà entendus, avant de se crisper brièvement ; Simon faillit en tendre la main vers lui, tant il lui avait donné l’impression d’avoir mâché du verre. D’avoir une lame de poignard entre les côtes. Un réflexe humain, tout bête. Ses doigts restèrent posés sur son carnet, tandis que le garde lui demandait de n’impliquer personne d’autre.

Sourcils froncés, Simon le regarda jusqu’à ce que monsieur Malka ne hausse à nouveau la voix. Javier allait finir par se faire passer un savon, mais tant pis. Il soupçonnait déjà quelque chose en entrant. La faute à qui ?
Ses yeux bleus revinrent se poser sur les deux policiers. L’un, puis l’autre. Leur visage, les mains d’Andrew, les feuilles de Yehonatan. Il ne se formalisa pas du ton désagréable de sa voix ; il le méritait. Tout ce dont il se préoccupait, c’était de tirer cette affaire au clair. Manque de chance, il naviguait dans un brouillard épais que personne ne semblait vouloir lever. Jeter l’ancre en eaux troubles était toujours risqué. Même le meilleur des marins ne pouvait deviner ce qui nageait sous l’eau stagnante.

Il soutint son regard sans ciller lorsqu’il lui posa des questions sur Kosár. Les images, odeurs et sons revinrent à l’assaut de ses sens, vives comme la veille. Le daemon paniqué, debout sur le perron.
Il ne risquait pas de l’oublier.

« Il était paniqué et peu cohérent, mais a cité la police. « Si on a de la chance ». Il avait l’air de penser qu’on lui courait après pour l’empêcher de faire certaines choses qui ne plaisent pas. Quant au reste… »

Le sac.

« A part ses vêtements, il avait un sac avec lui. Je n’ai pas pu y toucher. »

Il l’aurait fait s’il en avait eu l’occasion, mais hélas, il avait dû s’occuper de leur invité surprise avant d’avoir pu négocier. Maeve avait ruiné les efforts d’Allison pour tenter d’en voir le contenu.
Il eut un pincement au cœur à cette pensée. Trop d’inconnues. Trop de possibilités, trop de mystères. Et quand il y avait une réponse à portée de main, elle leur filait sous le nez.

Frustrant.

« Je n’en veux à personne. Je cherche simplement à y voir plus clair », ajouta-t-il en français, sans prendre la peine de se tourner vers Lethe. Il comprendrait.

Et c’était vrai. Il lui en avait voulu, sur le coup, et fort, mais avec le recul et tous les témoignages, il s’était apaisé.
Lethe n’était pas mauvais (tout comme Andrew et Yehonatan), Simon refusait de le croire armé de mauvaises intentions en entrant. Pas clair, pas net, mais pas le serial killer dont Maeve l’avait étiqueté dans la salle.

Et à qui monsieur Malka en veut, alors ? Qui est la pièce maîtresse ?
Contre qui joue-t-il aux échecs ?


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La prise de note se fait en silence. Sans accroc ; sans soupir ni rire pour venir vous interrompre. Personne ne dit rien.
Lorsque vous marquez une pause, en fin de phrase, le regard du policier remonte presque systématiquement jusqu'à votre visage. Vous ne sauriez dire si son insistance à observer vos expressions dénote d'un quelconque manque de confiance ; il peut tout aussi bien le faire par habitude, ou par professionnalisme. Vous doutez qu'il se retrouve toujours face à des témoins ou des accusés parfaitement honnêtes.

Peu après la mention du sac, les deux policiers échangent un regard. Pas plus de commentaire qu'avant. Si communication il y a, elle se fait en silence. Sans que rien n'ait besoin d'être dit.
Lethe, lui, vient appuyer son menton contre son genou. Si vous ne l'aviez pas vu avant, vous auriez l'impression qu'il est ennuyé à en mourir par la conversation.
Mais vous l'avez vu. Dans votre position, l'imaginer insouciant demanderait un sacré effort d'imagination.

Le français fait tiquer le chef de la police aussi sûrement que si vous veniez de lui lancer un projectile dessus. Il lève la tête de ses notes, sourcils froncés, et vous accorde un sourire qui n'a plus rien d'agréable.
Menaçant, presque.

Lethe laisse filer un soupir étouffé.

« Adorable de ta part, mais très mauvaise idée. Monseigneur va pas aimer. »

Sur la fin de sa phrase, vous entendez son accent — jusque-là impeccable — glisser et se mélanger à un autre. C'est trop flou pour que vous puissiez définir ce qui est venu diluer son français ; suffisamment marqué pour que vous ne puissiez pas passer à côté, malgré tout.
Yehonatan reprend si vite à sa suite, un ton au-dessus de ce à quoi il vous a habitué, qu'il lui coupe presque la parole.
Peut-être qu'il l'a fait, d'ailleurs.

En tout cas, Lethe n'insiste pas.

« Donc, si je vous suis bien... Un daemon est arrivé devant chez vous, paniqué, en prétendant être en danger. Faute de savoir ce qu'il se passait exactement, vous avez pris le parti de l'abriter. » Yehonatan tape le bout du crayon contre la table, yeux posés sur ses notes. « Une fois rentré, il a mentionné le fait d'être recherché par la police. Ou pire, s'il considérait la police comme étant l'option chanceuse. »

Il laisse passer un bref silence. Lethe repose sa jambe dans une position plus convenable, mais reste affalé sur sa chaise sans plus de grâce qu'un lycéen habitué aux conseils disciplinaires.

« Donc vous saviez, à ce stade de la nuit, que vous cachiez un potentiel suspect. Et quand un garde s'est présenté devant chez vous, seul, vous avez parait-il jugé pertinent de le laisser rentrer. Malgré les recommandations en vigueur. »

Sous ses sourcils un peu froncés, ses yeux vous scrutent.

« ... Et malgré tout, vous avez préféré discuter. Vous aviez suffisamment confiance en lui pour rester seul en sa présence, mais pas assez pour le laisser gérer une situation pour laquelle — à priori — il était qualifié ? Excusez-moi, mais j'ai du mal à comprendre comment vous avez pu — tous les deux — juger pertinent d'échanger alors qu'il y avait un policier perdu dehors et un individu potentiellement dangereux seul avec vos colocataires. »

Lethe hausse les épaules et les paumes vers le plafond. L'ombre d'un sourire glisse sur ses lèvres ; et s'il est plus que forcé au début, il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour le rendre crédible. Naturel.
Habitué à l'exercice, visiblement.
Et il commence à donner le tournis, à force.

« Andrew est grand. Et je suis poli. »

La réponse lui fait lever les yeux au ciel. Andrew pince les lèvres et donne l'air de réfléchir, mais reste silencieux.

« ... Ou bien vous cherchiez à gagner du temps. »

Lethe, épaules haussées, sourit comme un abruti.

« Ou bien je suis poli. Ou bien ! J'essayais de faire mon travail correctement, et d'attendre le collègue avant d'aller déloger le vilain. Incroyable. »

Difficile de dire ce qui est le plus perturbant ; que Lethe passe du sarcasme à la crise de nerfs imminente toutes les cinq minutes, ou que Yehonatan ne semble pas y accorder la moindre attention.
Peu importe ses sautes d'humeur, il ne réagit pas.

« Votre avis sur la question ? Vous étiez là, après tout. A discuter. »

Au sourire du policier lorsqu'il se tourne vers vous, vous devinez une once de sarcasme.
Un peu d'impatience, aussi, peut-être.


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 INTERACTION ▬ A feu couvert (VII) Empty CE PETIT CON

Mar 23 Juin 2020, 02:25

Spoiler:

« Adorable de ta part, mais très mauvaise idée. Monseigneur va pas aimer. »

Le français de Lethe se brisa sur une note inconnue. Simon n’eut pas le temps de lui répondre, ni de réfléchir, ni de trop étudier sa posture ou son visage, puisque monsieur Malka reprit la parole quelques décibels trop hauts, et trop tôt. Il le dévisagea sans animosité, mais sans sourire. La manière dont il le regardait ne lui avait pas échappé – il ne lui faisait pas confiance.
Par chance, c’était réciproque ; tous les protagonistes de la pièce lui cachaient des choses, et il ne savait pas à quoi imputer le sursaut de confiance du chef de police à la mention de Kharon.

Il utilisa les brèves bulles de silence pour ajouter des notes par-dessus celles qui envahissaient déjà les pages noirâtres.
Nous avons tous des raisons de nous méfier de celui qui nous fait face. Quant à moi…

Les piques empoisonnées, Simon les prit avec le sourire. Il avait plus ou moins deviné que la suite de l’interrogatoire n’allait être qu’une longue liste de réprimandes à peines masquées. Et ces reproches, il pouvait les comprendre.
Il les avait entendus de la bouche d’hommes mieux habillés que monsieur Malka, plus à même de lui faire regretter son geste, et il n’avait jamais ployé l’échine.

C’est ton orgueil, qui t’a tué. Rien d’autre.

Comment, pourquoi – il laissa Lethe répondre sans lui couper la parole ni chercher à s’insérer dans la conversation, même quand le grand chef souleva un point intéressant. Bien évidemment, qu’il avait cherché à gagner du temps. Quoi d’autre.
La présence d’Andrew l’intriguait toujours autant. Si son but était de récupérer Kosár en secret, pourquoi avoir inutilement alerté son collègue ? Lethe ne portait pas la police dans son cœur, ni l’inverse, et laisser Andrew courir sous la pluie ne lui aurait rien coûté. Un simple silence.

Alors pourquoi avoir tenu à le faire rentrer ?
Il ne pouvait certes pas prévoir que les choses s’emboiteraient aussi mal, mais le fait même de compter sur sa coopération était un pari risqué.

Son sourire et ses gestes ouverts ne trompaient plus Simon. Quoiqu’il se passe dans son crâne, ça sentait l’urgence. Le feu de forêt.
Il offrit à monsieur Malka un sourire dégoulinant d’amour.

La vérité, c’était qu’il lui en rappelait d’autres, et l’agaçait. Il n’y avait rien à faire contre de vieilles allergies.

« Je me moque qu’il apprécie ou non », fit-il en français, le ton tranquille, sans lâcher Yehonatan des yeux.

Il laissa filer à peine plus d’une seconde avant de reprendre, le dos calé contre le dossier et les mains levée sur un haussement d'épaules :

« Les recommandations ne sont pas des ordres. Quelle raison avais-je de faire plus confiance à un garde accompagné d’un policier que seul, au vu des circonstances ? Et vous êtes bien aimable de mettre l’accent sur le potentiel suspect. »

Il croisa les bras, raccrocha un sourire moqueur sur ses lèvres.

« J’avais deux personnes sous mon toit, deux discours différents, et en l’absence d’explications claires, je refusais de livrer qui que ce soit. Je fais confiance à mes colocataires. Je voulais discuter pour essayer d’éclaircir la situation. »

Et de là, tenter de savoir où se faufiler. Avancer les yeux bandés n’était plaisant pour personne.

« Ce que Lethe peut avoir derrière la tête, je n’en sais rien. Vous êtes sans doute mieux placé que moi pour cela. »

Après tout, il ne le connaissait que depuis la nuit dernière, et leur premier rendez-vous n’avait pas été des plus subtiles. Il n’arrivait pas à coller un « pourquoi » au moindre de ses gestes.
Il daigna lâcher Yehonatan pour lui glisser un regard.

Passer du rire aux larmes aussi subitement ne pouvait être bon pour personne.


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Plus vous parlez, plus vous sentez la patience de Yehonatan s'étioler. Le changement reste discret — tout en lèvres pincées et en sourires froids — mais pour vous, qui êtes en face de lui, et vraisemblablement au cœur du problème, la nuance est visible. Il ne fait preuve d'aucune animosité ; rien de menaçant, pas de geste brusque, pas de grondement ni de soupir frustré. Mais est-ce qu'il est satisfait ?
Non.
Ça, c'est une certitude.
Aux regards que lui jette Andrew entre chacune de vos réponses, vous pensez pouvoir dire qu'il l'a remarqué aussi.
Et Lethe...

... Lethe est resté bloqué sur son sourire moqueur, et n'a répondu à votre français qu'un "mmh" qui pourrait vouloir dire n'importe quoi.
Impossible de savoir ce qu'il en pense.

« Si je savais, monsieur Brillant, cet interrogatoire serait fini et vous seriez tous libres de rentrer chez vous. »

Sa réponse est accompagnée d'une rapide prise de notes et d'un sourire si sec qu'à côté, même son ton de voix semble agréable.

« Mais admettons. Vous n'avez pas plus confiance en la police qu'en les gardes. Vous laissez Lethe rentrer pour éclaircir la situation, parce qu'après tout pourquoi pas. Vous pensez vos colocataires capables de gérer l'intrus. Intrus qui n'est peut-être pas dangereux. Soit. »

Andrew ouvre la bouche pour commencer à dire quelque chose — mais la main levée de Yehonatan l'en empêche, et il n'insiste pas.

« Vous êtes intelligent. Je ne vous apprends rien en vous disant qu'en aucun cas les forces de l'ordre ne vous doivent la moindre explication lorsqu'ils procèdent à l'arrestation d'une tierce personne. En soi, votre attitude et celle de vos colocataires constitue une obstruction à l'exercice de la justice. »

Il appuie son dos contre le dossier de la chaise, doigts entrelacés contre le bois du bureau. Son regard ne vous quitte pas.

« Ce serait différent si la justice en question était rentrée, disons, par effraction. Mais puisque ce n'est pas le cas. »

Son sourire danse sur la limite très fine entre confiance et arrogance. Un pied d'un côté ; un pied de l'autre.

« Vous pourriez être poursuivis, vu les conséquences. Et je ne parle pas de ce qui vous est arrivé — ça, c'est à la charge de Lethe, ajoute-t-il en le désignant d'un geste vague de la main. Le fait est que l'objet de la perquisition a été égaré, et que votre intervention y a été pour quelque chose. Je veux bien vous laisser le bénéfice du doute, mais ça va être difficile si vous ne coopérez pas. »

Vous voyez Andrew froncer les sourcils. Mais quoi qu'il en pense, cette fois, il n'essaie même pas d'intervenir.

« Ce que je veux savoir, c'est si oui ou non Lethe a pu dire, faire... Sous-entendre, que sais-je — quoi que ce soit qui puisse vous avoir laissé penser que oui, il cherchait à gagner du temps. Avait quelque chose derrière la tête. D'autres consignes à suivre que celles qui auraient pu lui être donnés par la police. Un lien quelconque avec le daemon. Quoi que ce soit qui, à posteriori, puisse vous faire dire qu'il n'avait pas prévu de l'arrêter et de le remettre à la police. »

De la préméditation, en somme.
Lethe laisse filer un rire bête.

« Ce connard. »

En français, évidemment.
Charmant.
Son accent reste très légèrement approximatif. Quelle que soit la raison — un retour au naturel ou une difficulté quelconque —, il a du mal à se concentrer suffisamment pour maintenir un langage parfait.

Et Yehonatan fronce toujours les sourcils aux premiers mots dans une autre langue que celle d'Asphodèle.


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Simon suivit des yeux chaque sourire taillé à la hache, avec au ventre une étincelle de satisfaction puérile – on est contrarié, monsieur ? Ça tombe bien, moi aussi.
Lethe avait récupéré le masque auquel il l’avait habitué, et Andrew regardait son chef avec peut-être un rien d’appréhension. Monsieur Malka n’était pas heureux, et sa voix sèche comme du bois à brûler soulignait à merveille son visage crispé. Simon l’écouta parler, le cœur au repos, et de moins en moins tranquille à mesure qu’il alignait les menaces sur le bureau. Impliquez bien mes colocataires, ne vous gênez surtout pas. Son souffle resta calme et régulier, mais à l’intérieur, c’était une toute autre histoire.

Il avait beau tenter de rester objectif, de reculer pour observer le tableau et les coups de pinceaux de loin, sa manière de faire, de parler, d’être, mettait de vieilles blessures à nue. Les cicatrices ne se referment jamais vraiment, et ne pas faire l’amalgame était plus difficile de que prévu. Yehonatan n’était pas un nazi, Lethe et Kosár n’étaient pas plus juifs ou résistants que lui à Asphodèle, mais malgré tout…
Il en veut à Lethe. Il veut pouvoir lui reprocher des choses concrètes, retrouver le contenu du sac.

Simon fut plus conscient que jamais, à cet instant précis, que rien ne l’empêchait de dire la vérité. Déballer le contenu de la conversation, indiquer le comportement suspect de Lethe au chef de la police, les aider à y voir plus clair – il ne devait rien au garde, il l’avait tué, et s’il protégeait un potentiel criminel, alors ça méritait d’être rapporté.
Seulement voilà.
Au ton de Yehonatan, il aurait eu l’impression de collaborer, et c’était ce qui l’aurait retenu de même mentionner à Andrew l’aide que Lethe avait attendu de lui. Il ne savait pas ce qui se tramait, ni qui avait raison (encore fallait-il que tout soit noir et blanc), mais Lethe lui avait donné une confiance implicite et il pouvait bien n’en avoir rien à faire, Simon avait des principes.

Allison et Maeve étaient au courant. Elles pouvaient le trahir d’un simple mot, sans même le vouloir. C’était risqué, stupide, ne concernait pas que lui, n’en valait objectivement pas la peine.
Lethe pouvait être plongé jusqu’au cou dans des magouilles qui le dépassaient. Yehonatan pouvait seulement en avoir assez de ne se frotter qu’à des murs.

Et pourtant…

« Ce connard. »

Son français vacillait toujours, mais impossible de savoir pourquoi. Ça devait demander des efforts, de sourire alors qu’on a avait le dos contre la chaise électrique.
La tension ne cessait de monter d’un cran ou deux à chaque échange. Simon s’attendait à voir le calme partir en morceaux à tout instant – avec la patience de monsieur Malka.

Il avait toujours l’air sûr de lui, et ça l’irritait.
Andrew, beaucoup moins.

« J’ai fait rentrer le daemon. J’ai demandé à mes colocataires de le cacher. J’ai parlé avec Lethe. Ne les impliquez pas avant de les avoir interrogées. »

Quoiqu’il puisse en tirer.

« Pour le reste… »

Il quitta lentement Yehonatan des yeux, pour regarder Andrew, Lethe, le plafond, et finalement faire fleurir un nouveau sourire sur ses lèvres :

« J’ai oublié. »

La police ne lui devait aucune explication, et de fait, il ne lui en devait pas non plus.
Il savait reconnaître les tactiques d’intimidation, surtout d'aussi près.


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C'est discret. Caché entre un froncement de sourcils inquiet d'Andrew et le sourire figé de Lethe ; subtil. Ça ne fait pas de bruit. Aucune alarme ne sonne, aucun crayon n'en fait les frais. Pour peu que vous ne soyez pas attentif, ça aurait même pu passer inaperçu.
Mais vous l'êtes. Attentif.
Et quelque part entre le "j'ai" et le "oublié", vous entendez la patience de Yehonatan claquer comme un élastique trop tendu.

Clac.

Lethe, tourné vers vous, laisse filer un rire incrédule — si clair et spontané que, entre toutes ses sautes d'humeur, il réussit sans mal à paraître sincère.
Touché.
Personne d'autre ne rit. Surtout pas le chef de la police. Son visage parfaitement fermé ne laisse passer qu'un vague mécontentement — sourcils froncés, traits tirés —, mais la tension dans sa mâchoire et ses phalanges suggèrent autre chose.
La partie cachée de l'iceberg.
Il reste vous regarder ; sans rien dire, sans bouger. Ça laisse à Lethe le temps d'arrêter de rire. Dure suffisamment longtemps pour qu'Andrew, resté en retrait jusque-là, ne glisse sur l'avant de sa chaise.

Sa voix est tendue. Inquiète, presque — et plus qu'à demi perplexe.

« Écoutez. Je pense qu'on pourra tous se mettre d'accord sur le fait que l'important, pour l'instant, reste surtout de retrouver le fuyard et ce avec quoi il a bien pu s'enfuir. Sachant que le principal suspect a été appréhendé et a consenti à la perquisition sans poser de problèmes, il est d'autant plus important de s'assurer qu'il n'y avait vraiment rien à trouver. »  Il jette un regard en coin à Yehonatan, qui n'a pas bougé d'un iota. « Je ne pense pas non plus qu'il soit nécessaire de questionner les intentions et les raisons de Lethe devant monsieur Brillant. Ce n'est pas —

— Andrew. »

La voix de son supérieur le stoppe net. Il le dévisage, sourcils arqués, réduit à un silence respectueux, sans s'insurger ni protester de s'être vu couper la parole.
Mains toujours jointes sur son bureau, le policier arrache enfin son regard à vos deux silhouettes pour se tourner vers son subordonné.

« Va vérifier que Javier n'a laissé personne s'asseoir sur les genoux de personne. Demande-lui aussi s'il a remarqué quoi que ce soit de notable depuis mon départ. »

Le désaccord d'Andrew est évident. Il fronce les sourcils au point où vous avez l'impression qu'il risque de protester.
Et cette fois, il le fait.

« Sauf votre respect, monsieur —

— Si c'est moi qui arrive et retrouve la pièce sans dessus dessous, il est renvoyé. »

Le regard de Yehonatan est égal ; celui d'Andrew, beaucoup moins. La remarque ne passe pas loin, à en juger par sa mâchoire crispée — et si le voir se lever en silence et à regret n'est pas surprenant en soi, vous sentez tout de même que ça lui a demandé des efforts.
Il s'en va sans un mot. La porte claque un peu plus fort que nécessaire dans votre dos.
Une seconde passe. Deux.
A votre droite, Lethe ne lâche pas son vis-à-vis du regard.
Aux aguets.

« Andrew n'a pas tort. Retrouver ce pour quoi nous étions venus est la priorité. Directement liée à d'autres problèmes, ceci dit. »

Les feuilles sont saisies et empilées, tassées, posées sur le coté du bureau. Il range le crayon ; décale sa tasse de quelques centimètres vers la droite.

« Les gardes ne sont pas surveillés sans raison. Les mesures en vigueur ne sont pas là sans raison. Vous avez l'impression de manquer d'informations ? De ne pas comprendre ? Eh bien vous n'êtes pas le seul. »

Il jette un regard noir à Lethe.
Il le lui rend avec le sourire.

« Le fait est que Lethe a très envie de me faire croire qu'en entendant quelqu'un crier à l'étage, il a spontanément oublié pourquoi il était là. A fait une crise d'autorité. A décidé, sans raison, d'attenter à votre vie et à celle d'un policier. Policier qui d'ailleurs persiste à lui accorder plus de respect qu'il n'en mérite, aux vues des circonstances, grince-t-il entre ses dents à l'adresse du concerné. S'est rendu à l'étage, a fait dieu sait quoi, tué quelqu'un d'autre, et décidé. Sans. Raison. De kidnapper le suspect qu'il était venu appréhender. »

La fin de sa phrase se perd presque dans un grondement mécontent.

« Puis vous a tué. Puis a assommé Andrew. Sans. Raison. Et a déposé le suspect on ne sait où. »

Chacun de ses mots est enfoncé avec la violence d'un coup de marteau.

« Sans. Raison. »

Penché en avant, il pose les avant-bras et les coudes sur son bureau. La colère glisse dans sa voix sans que jamais il ne la hausse.
Ses yeux se reposent sur vous.

« Le tout avec, allez savoir comment et pourquoi, la présence d'un second garde sur les lieux ? Garde qui n'avait aucune raison d'être là, puisque cette affaire était confidentielle et qu'il ne fait définitivement pas partie des personnes à qui j'ai dû en parler ? » Il lève les yeux au ciel, excédé. « Je n'y crois pas. Un seul. Instant. Il y a une raison, il y a une intention, et elle ne vient pas de lui. Est-ce que je peux le prouver ? Non. Est-ce qu'il sait que je sais, et cherche juste une manière quelle qu'elle soit pour m'en empêcher ? Évidemment. »

Dos redressé, le policier fait un large geste énervé du bras gauche. Lethe ne dit plus rien ; ne sourit pas non plus. Il se contente de fixer votre interlocuteur, impassible, mains crispées sur ses jambes de pantalon.
Pas très à l'aise. Mais il ne l'a jamais été, à priori.

« Vous voulez le protéger ? Soit. Lethe ne représente aucune menace. Je me fiche de lui. Mais si je ne peux pas démêler le pourquoi et le comment, d'autres vont continuer d'agir impunément. »

Cette fois, c'est Lethe qui grimace et le fusille des yeux le premier.
Donnée négligeable.

« Alors je me répète. Est-ce que vous savez quelque chose. Oui ou non. Monsieur Brillant. »


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Simon entendit presque le peu de patience qu’il restait à monsieur Malka faire une combustion spontanée sur le bois du bureau. Il n’était pas très expressif, on ne lisait pas en lui comme dans un livre ouvert, mais il l’avait senti. Lethe aussi. Andrew aussi. La pièce tout entière avait rendu un écho sinistre.

Durant un instant, le rire incrédule de Lethe lui apparut comme le seul bruit perceptible à des kilomètres à la ronde. Yehonatan ne le quittait pas des yeux, mâchoire crispée, phalanges serrées, avec une maitrise de lui qui démentait presque les cris glanés au passage et dans la salle d’attente. Simon attendit une explosion qui ne vint pas, ou qu’Andrew désamorça en prenant la parole.
Inquiet. Calme. Perplexe. A mille lieues des intentions de son chef, sans doute pas au courant de la moitié des choses. Il se fit rabrouer et proprement jeté hors de la pièce, sous le regard circonspect du jeune homme. Soit on ne dit pas non au chef, soit on tire le rideau – un des deux. Il eut une pensée émue pour le pauvre Javier, car il doutait fortement que quiconque se soit tenu tranquille en son absence.

A écouter Yehonatan, Asphodèle aurait dû se pourvoir d’une prison et de bons barreaux.
S’il avait pu tous les jeter derrière…

Andrew coopéra, mais pas de gaieté de cœur, claquant la porte avec force pour manifester son mécontentement. Une fine équipe que voilà. Lethe gardait l’œil vissé sur leur interlocuteur, et Simon l’imita, l’image même du calme policé et un brin perplexe.

« Andrew n'a pas tort. Retrouver ce pour quoi nous étions venus est la priorité. Directement liée à d'autres problèmes, ceci dit. »

Le voir mettre de côté feuilles et crayon le fit tiquer et opter pour la seconde hypothèse – rien de tout ça ne sera retranscrit. Ça reste entre nous.
Si Lethe s’adonnait à de petites magouilles de son côté, Yehonatan ne disait pas non plus toute la vérité. Son air confiant, à côté de celui perdu d’Andrew, lui revint en mémoire. Des secrets, des non-dits, partout et sur tous les murs.

Alors, qu’as-tu à me dire pour me faire changer d’avis ?

Les mots furent décortiqués, analysés, observés avec soin. Rien ne se passait sans raison, et Lethe avait beau dissimuler les siennes, monsieur Malka remontait une piste. La perquisition, la fuite de Kosár, le sac, la présence de Kharon sur les lieux – à laquelle personne ne semblait s’attendre à part le concerné. Une troisième entité, un protagoniste invisible qui tirait les ficelles dans l’ombre. Son regard passait de Yehonatan à Lethe au gré des mots, le premier plein d’une colère rentrée, le second tendu et négligeable, pas important à l’enquête.
Il griffonna quelques mots, se mordit discrètement l’intérieur des joues.

Retrouver le sac était une priorité, mais neutraliser ce réseau souterrain passait avant – et Yehonatan savait, mais il avait besoin de preuves. Besoin de sa parole, de ses mots, et il n’était pas prêt à les lui donner.
J’ai besoin d’un flagrant délit, monsieur Brillant, et vous étiez là.

Une fois le silence retombé, il le laissa durer quelques instants. Posa les yeux sur Lethe, la chaise vide d’Andrew, avant de les planter dans ceux de monsieur Malka.

« Mille excuses, je ne me rappelle toujours rien. Mais ce n’est guère étonnant, vu le flou de toute cette situation. Je m’en voudrais de condamner par pure interprétation. »

Avec des si, on mettrait tout Paris en bouteille.
Il haussa les épaules, faussement contrit. Après quoi il ajouta, en français :

« J’espère que ça en valait la peine, hier. »

Sans quoi se retrouver là, crucifié sur sa chaise par chef de la police, n’avait plus d’intérêt.
Non, il n’était pas innocent, mais de quoi et pourquoi.

Que des suppositions, aucune certitude.


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Votre réponse tire à Lethe un souffle qui ressemble à s'y méprendre à un soupir. Suffisamment discret pour sous-entendre une certaine maitrise de soi, pas assez pour passer totalement inaperçu. Chute de tension, soulagement, pensée parasite ou encore un simple réflexe — les possibilités sont nombreuses et ne vous informent qu'à moitié.
Mais à moitié déjà.
Vous êtes bien placé pour savoir que parfois, le plus léger des entrebâillements suffit à laisser entrer ce qu'on cherche à garder dehors. Ou à laisser sortir ce qu'on veut cacher à l'intérieur.
Quoi qu'il en soit, Lethe n'est pas très bon à ce jeu-là. Il a beau passer d'une expression à l'autre et se cacher relativement bien derrière ses sourires, ça ne l'empêche pas de froncer les sourcils ou de se mordre les lèvres quand une émotion trop forte prend le pas.

Un défaut gênant, quand on a des choses à cacher et à se reprocher.

« ... J'espère aussi. »

Sa réponse vous atteint à peine ; guère plus qu'un murmure, fragile, noyé entre ses dents et sa voix blanche.
Le doute ?
Oh, vous l'entendez.

Yehonatan joint le bout de ses doigts les uns contre les autres, coudes sur le bureau, et vient les appuyer contre ses lèvres closes. Ses yeux se ferment. Une seconde ; deux ; trois ; le temps d'un soupir — un vrai, qui fend l'air et sonne comme un millier de reproches rentrés —, et déjà il repose sur vous un regard noir.

« Soit. »

Il déplie ses doigts. Recule dans sa chaise. Lève les paumes vers le ciel, sourire amer aux lèvres.

« Très honorable de votre part. J'espère pour vous que vos colocataires le seront autant. »

Malgré le ton très factuel de l'annonce, elle sonne presque comme une menace.
Vous n'êtes pas bien sûr que ça n'en soit pas une, à la réflexion.

« Puisque nous en sommes là, vous ne m'en voudrez pas d'indiquer votre manque de coopération, je suppose ? En sus d'avoir échangé avec votre agresseur dans une autre langue, avec la claire intention de faire passer des informations à lui et lui seul. Je ne pense pas extrapoler — la conclusion est plutôt logique, ajoute-t-il, sans cesser de sourire. Et la possibilité d'un échange d'informations ne va pas desservir vos cas respectifs. »

En passant.
Son regard se reporte sur Lethe. Vu les angles tendus de son sourire, vous vous attendez à une critique ou une énième politesse cinglante — mais au lieu de ça, il s'exprime d'une voix calme. Posée. Presque exagérément lente.
Et pas dans une langue que vous connaissez.
Au regard que Lethe lui renvoie, nul doute que lui a compris.

Piqué à vif.

La chaise crisse contre le parquet lorsqu'il la fait reculer d'un coup sec. Vous avez l'impression très nette qu'il va partir ou faire passer Yehonatan par-dessus le bureau puis à travers un mur, mais non — il a à peine commencé à se redresser qu'il se rassoit au fond de sa chaise, et la remet en place avec un grincement de dents sinistre.

« Va. Te faire. Foutre. Yoni.

— Plus tard. Si j'ai le temps. » Il lève les yeux au ciel. « Avez-vous autre chose à me dire ou à me demander, tant que nous y sommes ? Parce qu'en soi, j'ai vos dépositions. Un bon nombre de détails que vous avez chacun eu la gentillesse d'oublier, pour ne pas que mon rapport soit trop long. La certitude qu'il y a eu partage d'informations confidentielles à un niveau ou un autre, grâce à la présence de Kharon sur les lieux. Et... »

Il fait repasser les feuilles devant lui et les survole du regard, pensif.
Sans se formaliser le moins du monde d'avoir Lethe qui le désintègre du regard à un mètre de distance.

« ... Un nombre conséquent de charges contre Lethe. Quelques-unes contre monsieur Brillant, aussi. Et l'intégralité de votre colocation. En ce qui me concerne, je sais ce que je voulais savoir. »

Nouveau sourire sec.
Ou presque.


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Ven 26 Juin 2020, 16:34

Spoiler:

Le soupir qui fila à sa droite, aussi discret soit-il, fut accompagné d’un « j’espère aussi » quasi inaudible et acide de doute. Qu’il soit inquiet pour lui ou pour d’autres, Lethe était tendu et amer, soulagé peut-être qu’il n’ait rien dit mais pas tiré d’affaires pour autant. Il avait toujours deux meurtres et l’animosité de Maeve sur les bras, et elle n’allait pas lui faire la grâce de fermer la bouche.
Simon savait qu’il risquait de se faire trahir. Il s’était tu en connaissance de cause.

Le regard noir de Yehonatan ne lui fit ni chaud, ni froid.

« Très honorable de votre part. J'espère pour vous que vos colocataires le seront autant. »

La menace lui glissa sur les épaules comme un voile et il lui adressa un grand sourire ; il n’attendait pas d’elles qu’elles le soient. Elles pouvaient parler, le jeter aux lions, il n’en voudrait pas à Allison de ne pas vouloir s’encombrer de ses ennuis.
C’était légitime. Quant à Maeve, eh bien….

Il renifla intérieurement. Elle avait déjà fait montre de l’étendue de son amitié. Il n’espérait rien d’elle.

La suite n’atténua pas les angles de son sourire – qu’il note tout, Simon était en paix avec son manque de coopération (son oubli), ainsi que ses échanges avec Lethe. Il n’allait pas revenir sur ses déclarations, les menaces du chef de police ne l’atteignaient pas. Il en avait affronté de plus coriaces, avec à la clé une condamnation à mort. Que pouvaient-ils faire de pire, ici ? Il était déjà six pieds sous terre.
Le policier changea de cible, et Simon ne comprit aucun des mots qu’il adressa à Lethe. Son regard fit rapidement le voyage entre monsieur Malka et le garde, et il put anticiper le geste qui suivit ; tendu par réflexe sur sa chaise, il eut peur que son voisin ne balance la sienne sur leur interlocuteur et claque la porte.

Furieux. Touché en plein cœur.

Il ne fit rien et se rassit dans un raclement sonore et une protestation qui fit hausser des sourcils curieux à Simon. Yoni ?
Pas le temps d’ouvrir la bouche, Yehonatan reprenait déjà et sur un ton qui n’aurait plu à personne. Simon lui glissa un regard équivoque, sans daigner lâcher son sourire. L’intégralité de la colocation, n’est-ce pas. Il n’avait pas eu ce qu’il voulait, et il s’en prenait à tout le monde. Lâche. Il dut faire un effort pour ne pas crisper les poings sur son carnet ; Ken n’avait rien fait. Allison et Maeve pouvaient parler.
Ça allégerait leur peine, aucun doute là-dessus.

Personne n’allait oublier qu’ils avaient abrité un potentiel criminel, mais en donnant à monsieur Malka ce qu’il voulait savoir…

J’assume mes charges, monsieur.

« Tout ce que vous vouliez savoir ? fit-il d’un ton volontairement moqueur, je vous en prie, consignez mon oubli malheureux avec soin, juste à côté de vos affaires confidentielles, monseigneur. Vos bégonias s’en porteront mieux. »

Après quoi ses yeux se posèrent sur Lethe, et il lui demanda, en français :

« Qu’est-ce qu’il a dit ? »

Il doutait d’obtenir la moindre réponse sincère, mais qui ne tente rien n’a rien.


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Votre ton de voix tire le sourire du policier sur la droite, en coin et tout aussi charmant qu'un fil barbelé. Malgré la frustration et l'agacement évidents sur son visage, vous n'avez pas l'impression que son sursaut de confiance se soit envolé pour autant. Il reste sûr de lui. Ennuyé, insatisfait, mais pas assez pour lui faire perdre ses moyens. Loin de là.
Mais vous continuez de parler.
Et lorsque son sourire glisse de son visage, oh, vous le sentez passer.
Yehonatan enjambe le précipice entre morgue polie et colère glaciale en un quart de seconde et des poussières — si vite que lorsque vous mentionnez des bégonias, il avait déjà détourné son regard du vôtre pour plutôt souhaiter mille morts silencieuses à Lethe.
Lethe qui, de son côté, étouffe un rire sacrément étranglé.
On a la gorge serrée ?
Quoi qu'il en soit, la mention aux proverbiaux bégonias — ceux sur lesquels on a craché, parait-il — font aussitôt revenir son regard jusqu'à vous. Il vous étudie en silence, poings serrés, et siffle entre ses dents lorsque vous reprenez en français.
Lethe vous jette un coup d'oeil, sans cesser de ricaner. Le coeur n'y est qu'à demi, et il y a sûrement plus de "bien fait" que de réelle joie derrière, mais ça ne l'empêche de rien.

« Des mensonges. »

Vous sentez qu'il ne vous dira rien de plus. Soit le sujet est trop personnel, soit il lui porterait préjudice, soit il n'a pas envie de l'évoquer. Soit, soit...
Étant donnée sa réaction, évidemment que c'est au moins un peu personnel.
Et étant donnée celle de Yehonatan, évidemment que vos propos ont touché plus que son potentiel amour d'un type de plante bien précis.

« Inutile de vous demander avec qui vous avez pu discuter récemment, grince-t-il, non sans se priver de glisser un regard meurtrier au garde. Nul doute que vos conversations ont dû être passionnantes. Pertinentes. Professionnelles. »

Il se lève sans prévenir. Lethe ne cille pas, ne bronche pas ; même quand Yehonatan fait claquer ses mains contre le bureau, penché dans votre direction, il ne réagit pas plus qu'avant.
Bien plus inquiet de ce qu'il peut dire que de ce qu'il peut faire.
Mais vu sa force, ça se comprend.

« Je vais finir par me demander si le suspect ne s'est pas enfui dans cette maison précisément pour une raison beaucoup plus simple que "il y avait de la lumière et on m'a ouvert", monsieur Brillant. D'autant que pour ce que j'en sais, et ce que j'en vois, vous pouvez parfaitement connaître Lethe depuis plus de douze heures. »

Lethe fronce les sourcils ; il ne lui laisse pas le temps d'intervenir.

« Et puisque votre mémoire n'est pas la plus fiable qui soit — l'un comme l'autre, d'ailleurs — vos témoignages sur la question sont aussi parfaitement inutiles que peu crédibles. »

Ses mains quittent le bureau ; il désigne la porte d'un grand geste.

« Allez attendre dehors. Je note votre manque de coopération et je vous rejoins. »

L'ordre ne pourrait pas être beaucoup plus clair, et vous doutez qu'il tolère la moindre contradiction. Lethe lève les yeux au ciel et quitte son siège sans se faire prier, prêt à rejoindre le couloir.
Mais ça ne vous engage à rien.

▬ Votre personnage dispose à présent de deux options, ayant toutes des conséquences différentes.

• Sortir. { 1 - 3 - 5 }

• Rester / refuser de sortir. { 2 - 4 - 6 }

Si vous ne parvenez pas à choisir ou préférez laisser le destin faire son œuvre, les chiffres inscrits à côté des propositions correspondent au lancer de dé. Vous pouvez donc utiliser cette technique pour ensuite vous référez à ce que vous avez obtenu.

Dans les deux cas, vous pouvez parler.

Votre réponse devra tenir compte de votre choix. Dans tous les cas, arrêtez-vous après avoir bougé ou non, et parlé ou non.


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Les mensonges (sans plus de précisions) furent accueillis avec la joie quelque peu puérile d’avoir froissé la figure d’autorité en uniforme – Simon n’était pas bête et s’attendait à un revers violent un jour ou l’autre, mais sur l’instant, son sourire n’avait rien de tendu. Il aurait pu être stressé comme Lethe ou en colère comme Yehonatan que rien n’aurait brisé la courbe calme de ses lèvres.

C’est stupide de provoquer à ce point, Simon. Tu sais ce qui arrive à ceux qui se croient plus malins.
Mais Yehonatan aussi, se croyait plus malin.
Allez savoir, quelque chose chez lui ne lui plaisait pas. L’uniforme, les mots, la figure.

Si vous ne me dites pas ce que je veux entendre, je ferai de votre vie et celle de vos proches un enfer.
Une comptine du genre, qui lui dressait les cheveux sur la tête.

« Inutile de vous demander avec qui vous avez pu discuter récemment. Nul doute que vos conversations ont dû être passionnantes. Pertinentes. Professionnelles. »

Les paumes que monsieur Malka claqua sur le bureau l’empêchèrent de même penser quelque chose de bien senti. Il sursauta un peu, le regarda dans les yeux, et dut s’empêcher fort de grimacer. Sa langue le brûla comme si on y avait posé un fer chauffé à blanc. C’était pour cette raison qu’il ne l’aimait pas, c’était trop semblable, trop facile à superposer, il y avait trop de secrets et d’embrouilles et tout ce qui se trouvait dans les livres d’Histoire, c’était sa réalité six mois plus tôt.
Comment s’en défaire ?
Même avec toute la volonté du monde, il n’y arrivait pas.

Tu le mérites, ton piège à loup.

Simon souffla discrètement, et son carnet atterrit dans sa poche avec une lenteur exagérée. Le manteau d’Andrew fut soigneusement épousseté, et enfin il daigna se lever pour suivre Lethe.
A Maeve de souffrir sur la chaise électrique – pour peu qu’Allison ou Kharon ne l’aient pas dévorée entre temps.

Il avait l’impression d’être parti depuis dix ans.

« Si je le connaissais depuis plus de douze heures, j’aurais eu la courtoisie de ne pas lui envoyer un candélabre à la figure. »

Il n’était pas barbare.


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Sans rancune


Le temps que vous rassembliez vos affaires pour vous lever, le policier a récupéré d'un geste brusque les feuilles qu'il avait mises de côté. La tension dans ses gestes est aussi maitrisée qu'elle est visible — et s'il n'a rien envoyé valser, vous ne doutez qu'à demi qu'il puisse en avoir envie.
Fatigué. Sur les nerfs.
Un peu comme Lethe, en soi.
A votre remarque, et sans lever les yeux de la feuille qu'il s'est remis à anoter, il laisse filer un rire sec.

« Si vous le connaissez depuis plus de douze heures, c'est un meuble plus lourd que vous auriez dû lui jeter dessus. Mais soit. »

D'un geste de la main, il fait signe que la conversation est close. Lethe en a profité pour ouvrir la porte et sortir de votre champ de vision.
Quand vous quittez la pièce à votre tour, Yehonatan est toujours penché sur ses papiers. Il n'a pas l'air décidé à sortir, mais il avait l'air de penser que ça ne prendrait pas longtemps. Vous n'avez plus qu'à le croire.
Dans le couloir, à quelques pas de la porte, du côté par lequel vous êtes venus — et donc par lequel vous allez repartir —, Lethe s'est accroupi contre le mur. Bras tendus entre ses jambes pliées, il tapote le sol à un rythme quelconque. Tête baissée ; sans vous regarder.
Il ne met pas de temps à s'adresser à vous, pourtant.

« Tu vas avoir des problèmes, chaton. Fallait pas. »

En français. Sans réelle surprise.
Le retour d'une phrase plus longue vous rappelle son accent chancelant. Ajoutez-y son ton amer, son sarcasme qui sonne creux et son refus de lever le nez du sol, et il en aurait presque l'air aussi fatigué que coupable.
Réellement. Il y a quelque chose de l'ordre d'un manque de sommeil ou de forces, tant dans sa gestuelle que son parlé, d'autant plus apparent et marqué maintenant qu'il se laisse aller.

Concrètement, il ne vous parait pas en forme.
Pas bien heureux non plus.

Mais ça, vous commencez à avoir l'habitude.


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Spoiler:

Eh bien, quel charmeur.
Simon leva les yeux au ciel mais n’ajouta rien ; il laissa monsieur Malka à ses feuilles et sa colère rentrée, et claqua la porte dans son dos. De l’air, enfin.
Le couloir était désert, et aucun cri ne lui parvint – personne n’avait dû mettre le feu à la salle d’attente ni s’entretuer, et c’était déjà une bonne chose. Lethe, à quelques pas de lui, s’était affalé contre le mur, l’image même de la fatigue physique et émotionnelle.

Il n’avait pas l’air particulièrement en forme tout à l’heure, malgré ses pitreries et ses grands sourires, et c’était d’autant plus évident dans le silence. Quoi de plus normal, après les bavures de la nuit d’avant et la méfiance dont on l’entourait – tu ne vas pas le plaindre, si ?
Eh bien, un peu. Il n’aurait peut-être pas dû, mais une partie de lui avait pitié. On lui avait appris à se méfier des gens qui n’étaient pas honnêtes, mais Simon avait aussi vite appris que personne ne l’était. Tout le monde cachait des choses, tout le monde mentait à un moment ou un autre de sa vie, que ce soit pour se protéger soi ou protéger les autres. Pour éviter la règle sur les doigts, les barreaux, le canon d’une arme, la déception d’un proche.

Il avait peut-être fait une erreur en gardant tout pour lui. Qu’à cela ne tienne ; il assumerait jusqu’au dernier faux pas.

« Tu vas avoir des problèmes, chaton. Fallait pas. »

Son accent français était toujours approximatif, ses inflexions forcées. Le jeune homme haussa les épaules dans le vide, jeta un vague coup d’œil à la porte close.
De son vivant, la mort ne lui faisait pas peur. Il avait du mal s’imaginer pire sort que finir enterré dans un champ, sans personne pour savoir ce qui était advenu de lui.

« J’en suis conscient. »

Lethe n’avait pas le visage fermé que l’on prêtait à Kharon, ni l’indolence d’Acheron. Être sensible ou expressif ne desservait pas toujours.
Il se rapprocha en quelques enjambées, s’accroupit face à lui pour tenter d’accrocher son regard.

« Tu as mal ? »

Le bref éclair qui avait traversé son visage, dans le bureau, le taraudait toujours. Il avait presque l’air d’avoir du mal à se tenir debout, appuyé contre le mur, la tête baissée. Un fossé entre sa silhouette allongée sur les chaises et celle, sans force, qu’il avait devant lui.
Peut-être un effort qu’il ne pouvait (ou ne voulait) plus faire.


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Sans rancune


Le silence du garde, brisé uniquement par le tapotement sourd de ses doigts contre le sol, vous semble presque lourd. A ce stade il vous parait évident que quelque chose ne va pas ; et que ce quelque chose soit d'ordre physique, moral, émotionnel ou autre, il prend suffisamment de place pour régulièrement venir clouer les humeurs de Lethe au mur avec ses demi-sourires.
Les conséquences sont aussi troubles que les raisons. Que les évènements de la veille. Que les motifs et buts de chacun.

Rien n'est vraiment clair, dans cette histoire.

Si Lethe ne réagit pas franchement au bruit de vos pas et ne lève pas la tête lorsque vous vous baissez, le mouvement de ses mains cesse tout de même. Donc il vous a entendu. Sûrement.
Un instant, il est si immobile qu'il n'a plus vraiment l'air là. Puis un soupir lui hausse les épaules ; tire sa colonne vers le haut — et quand il lève la tête vers vous, c'est pour mieux vous adresser un sourire amer, lèvres closes.

« Naaan. Juste un peu. » Sans se préoccuper de s'être contredit, il lève la main droite pour en appuyer l'index sur le bord de son cache-œil. « Je suis vieux et handicapé. C'est mauvais pour ma santé, de trop m'agiter. »

Vous pouvez difficilement contredire son grand âge. Cent ans, ce serait déjà beaucoup — et selon toute vraisemblance, il les a largement dépassés.
Le handicap, lui, reste à la discrétion de chacun. Vous ne vous souvenez pas avoir vu ou entendu quoi que ce soit disant explicitement que Lethe avait perdu un œil. Mais quelles que soient ses raisons pour cacher une partie de son visage, le fait est qu'il doit bien en avoir une. Vous doutez que ce soit purement esthétique ; ne serait-ce que pour le côté pratique.
Daemon, humain ou autre, deux yeux valent mieux qu'un. La notion de profondeur en témoigne.

De l'autre côté du mur, vous entendez un bruit sourd, suffisamment étouffé pour ne pas vouloir dire grand chose. Un objet a pu tomber dans le bureau ; ça ou monsieur Malka a envoyé valser quelque chose. Cogné un meuble. Allez savoir. Rien de grave, à priori. Ça n'a pas fait assez de bruit.
En tout cas, Lethe n'y prête pas la moindre attention.

« Est-ce que tu as eu peur ? Quand tu m'as jeté ton truc dessus. »

Pas d'émotion particulière dans la question. Pour une fois, il réussit à être quasiment neutre. Attentif. Œil rivé sur vous.
Tandis que vous répondez (ou non, si vous décidez de ne pas lui faire l'honneur d'une réponse), il baisse la main qu'il avait levée à son visage et l'approche du vôtre. Contrairement à la fois où il est venu vous décoiffer, il bouge suffisamment lentement pour vous laisser tout loisir de vous dérober au contact. Pas d'intention violente derrière le geste, à priori.

A priori.

▬ Votre personnage dispose à présent de deux options, ayant toutes des conséquences différentes.

• Ne pas bouger. { 1 - 3 }

• Reculer / vous décaler. { 6 - 4 }

• Lui attraper le poignet. { 5 - 2 }

Si vous ne parvenez pas à choisir ou préférez laisser le destin faire son œuvre, les chiffres inscrits à côté des propositions correspondent au lancer de dé. Vous pouvez donc utiliser cette technique pour ensuite vous référez à ce que vous avez obtenu.

Dans tous les cas, vous pouvez parler.

Votre réponse devra tenir compte de votre choix. Dans tous les cas, arrêtez-vous après avoir bougé ou non, et parlé ou non.


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