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Maksym Savchenko
- S 05 032050 41 17 D -

Maksym Savchenko

En bref

Masculin
Pseudo : Never.
Messages : 253




« It's the devil's way now,
There is no way out.
You can scream
And you can shout,
It is too late now. »
Nom : Savchenko.
Prénom : Maksym.
Surnom : Maks, Zaichik, Daddy.
Sexe :
Âge effectif : 26 ans.
Âge apparent : 26 ans.
Date de naissance : 16/08/2023, Olynitsk, Ukraine.
Date de mort : 27/03/2050, Olynitsk, Ukraine.
Orientation sexuelle : Bisexuel ().
Groupe : Commotus.
Nationalité : Ukrainien.
Langues parlées : Russe, Ukrainien, quelques bases d'Anglais et de Tchèque ainsi que d'Espagnol.
Ancien métier : Il travaillait dans le crime organisé (tâches diverses et variées).
Métier actuel : Il est contre l'exploitation.
Casier Judiciaire


▬ Crimes commis :
▬ Circonstances du décès :
▬ Péché capital principal :
▬ Péché capital secondaire :
▬ Rapport à l'alcool :
▬ Rapport aux drogues :
▬ Addictions :
▬ Mauvaises attitudes récurrentes :
▬ A été victime :


Physique



• Maksym est de taille moyenne, 1m75 – mais musclé et pas fragile, alors attention.
• plutôt joli garçon avec ses cheveux bruns coupés courts sur le côté gauche et ses yeux d’un bleu gris – sa peau bronze très facilement au lieu de cramer, Hallelujah.
• agile, souple et habitué à courir et grimper un peu partout, il a de la force dans chaque partie de son corps et énormément d’équilibre.
• il n’est pas facile à abîmer ou faire chanceler, mais ses nombreuses cicatrices témoignent de toutes les tentatives du genre.
• y compris les siennes, puisqu’il a un côté casse-cou et irréfléchi, et qu’il se lance dans toutes les cascades possibles et imaginables. Forcément, ça laisse des marques.
• ça, niveau physique, Maksym est sûr de lui. Il a de quoi.
• sa poigne est plus ferme que ses convictions.
• solide, taillé pour endurer, il sait aussi se montrer incroyablement discret quand il le veut ; mais s’il ne savait pas se glisser comme un lézard dans une fissure, il serait mort depuis longtemps.
• très réactif, capable d’immobiliser sans compter uniquement sur sa force brute – mais Maksym a tendance à ne pas laisser filer les poings en premier qu’en cas de danger de mort.
• son fight reflex peut être particulièrement violent dans certains cas.
• il garde toujours un œil ouvert, au cas où.
• si son visage pouvait ne pas être aussi expressif et mieux contenir ses émotions, il apprécierait aussi beaucoup, thanks.
• malheureusement, il est facie à lire – et pas seulement au visage. Sa posture est également souvent très parlante.
• sa garde-robe se décline en teintes de gris et autres couleurs sombres.
• des touches de couleur par-ci par-là, surtout du rouge, et beaucoup de cuir. Peu de motifs.
• des bijoux, il aime accessoiriser. (avec des chaines) (et ressembler à un coffre-fort)
• quand il veut passer inaperçu, il est habillé plus simplement. Quand il n’a pas le moral, aussi.
• il a un piercing à l’arcade droite, et un tatouage brûlé au creux du poignet gauche. Ça a dû faire mal, hein ?
• ouais, ça a fait mal. Connerie d’adolescent.
• et ça décrit bien Maksym : on agit, on réfléchit après.


Caractère



• le jeune homme est impulsif et toujours très fier de lui, sur le coup – moins après, mais ça.
• tout ça parce qu’agir puis réfléchir ne fait pas du bien à son côté fragile et hypersensible. Qui l’eût cru.
• Maksym a des nerfs en verre et stresse pour un rien ; le moindre imprévu, le plus petit détail qui change, et tout déraille. Il déteste devoir se réadapter ou trouver une porte de sortie.
• il aime quand tout est prévu à l’avance et que tout se passe bien, ce qui ne l’empêche pas de se jeter dans l’inconnu de temps en temps – parce que QUI a le temps de prévoir absolument tout sur tout. Il réserve les plans aux grandes occasions, aux trucs importants, pas au quotidien.
• et quand son cœur s’emballe et qu’il se met à grogner, il sort une cigarette. Ça fait du bien et ça apaise.
• une, deux, trois, douze, peu importe tant qu’il retrouve la paix et la sérénité.
le rêve.
• en plus d’être d’un naturel facilement angoissé, Maksym est sensible. Très sensible. Il prend tout pour lui, et tout a bizarrement la forme d’une critique dans la bouche des autres.
• alors il se fâche, se rebiffe, se met en colère, part au quart de tour, et son cœur en prend un coup. Pour de vrai. C’est dingue à quel point il est facile à faire saigner.
• et qui dit cœur mou dit aussi faiblesse généralisée en tout ce qui concerne les sentiments. Maksym est plein d’empathie et ça ne lui a jamais vraiment bien réussi.
• les malheurs des autres le rendent triste. Il déteste voir les gens pleurer. Déteste se sentir impuissant. Abhorre le fait qu’il faille plus qu’un câlin pour régler les problèmes.
• et il n’est âs bête, à ce niveau ; il repère vite les changements et les sautes d’humeur, et tous les petits détails qui échappent parfois aux autres. Ça lui râpe la peau comme du papier de verre sans qu’il ait rien demandé à personne.
• et il déteste ça, mais il doit faire avec.
• il fait très mal avec, d’ailleurs, mais il a l’habitude. D’être nul, de ne pas savoir quoi faire, de s’essuyer les reproches avec autant de délicatesse qu’un tank en pleine course.
• « je sais, je suis nul »
• son estime de lui joue au yo-yo avec une fréquence qui ne peut pas être bonne pour sa santé.
• alors Maks est souvent sur les nerfs. Souvent triste – même inconsciemment. Tendu comme un animal aux abois.
• prêt à se prendre un coup de bâton à tout moment et réagir en conséquence.
• en mordant, en griffant, en hurlant – ou sans rien dire, si la flèche a été tirée en plein cœur.
• s’il pouvait arrêter de battre pour rien, ce connard, ça l’arrangerait beaucoup.
forcément, il n’est pas souvent poli, a un profil agressif et sarcastique et globalement irrespectueux. Tu me cognes je te cogne.
• et si je cogne avant, tant pis.

• mais Maksym n’est pas seulement impulsif et sur les nerfs h24 ; il est aussi courageux, et intrépide, et toujours prêt à aider.
• il adore tenter de nouvelles choses, juste pour voir, juste parce que, c’est le côté positif de sa personnalité vaguement pile électrique sur les bords.
• il adore être en mouvement et faire quelque chose de ses mains. N’importe quoi, tant que ça l’occupe.
• il n’aime pas être seul, adore les gens, adore discuter, crier, faire la fête, s’amuser.
• oublier. Grimper aux murs, ça, c’est sa passion ; le sport, en général, la danse. Il a de l’énergie à revendre.
• et c’est peut-être difficile à croire en le voyant foncer tête baissée dans la provocation et les ennuis, comme un bélier, mais il préfère rire que hurler.
• sauter sur les gens pour les câliner plutôt que pour les frapper.
• il veut aimer et être aimé. Ça sert à quoi, la vie, sans ça ?
• et il a beau avoir appris, dans le milieu, qu’il faut surtout faire confiance à soi-même parce que chacun a des motivations ultérieures…
• il veut pouvoir croire que tout le monde est sympa, au fond.
• si seulement le monde était mieux fait, hein.


Histoire



« There's so much hate for the ones we love,
Tell me we both matter, don't we ? »


Running Up That Hill, Placebo



2050 ▬ J -??



— JE VAIS LE BUTER. »





• Quand Olga s’aperçoit qu’elle est enceinte, elle pense à avorter. Plus que vaguement. Plus que cinq minutes. Elle y pense tout le temps et le fait qu’elle ait un ultimatum ne l’aide pas.
• Son petit-ami de un an ne veut pas d’un enfant. Trop tôt. Trop chiant. Ils ne sont pas encore assez bien installés et franchement ? La fibre paternelle, c’est pas son truc. Il lui laisse le choix, mais si elle choisit de le garder, ce sera sans lui (et sans rancune).
• Olga hésite. Elle aime Bohdan. Mais l’idée d’avorter lui déplait. L’angoisse. Mais elle ne veut pas s’occuper d’un enfant. Mais elle sait qu’elle va regretter, sur le long terme. Mais –
• Finalement, elle décide de le garder. Elle et Bohdan se séparent d’un commun accord, trop facilement pour que ça ne lui fasse pas mal.
Pas grave. Je peux me débrouiller toute seule.
• Olga a du mal à se débrouiller seule – elle patauge et nager, c’est dur. Heureusement pour elle, elle est bien entourée ; elle a des amis prêts à la soutenir, et même d’autres qui ne lui laissent pas le choix.
• Roman ne lui laisse pas le choix. C’est le petit frère de Liza, un gamin envers qui elle a une dette – il l’a sortie des ennuis quelques années auparavant, sans rien attendre en retour. Alors même s’il est amoureux d’elle, même si elle n’aime pas se reposer sur les autres, elle peut difficilement lui dire non.
• Alors elle se laisse porter. Amer ou sucré selon les jours. Et finalement, elle réussit à mettre au monde son fils sans avoir trop envie de se jeter par la fenêtre durant ces 9 longs mois
• Maksym naît le 16 Août 2023 et c’est un petit garçon en parfaite santé. Il fait la joie des uns et des autres, et moins de sa mère parce qu’accoucher, c’est difficile. Que les mois suivants sont difficiles, aussi.
• Mais elle tient bon. C’est elle qui a choisi de le garder, hein, bear your sins.
• « Pourquoi Maksym. C’est moche, Maksym. »
Shhht. Roman aime bien la taquiner, et elle laisse filer. Il est gentil, au fond, elle l’aime bien.
• Et puis plus que bien. Et c’est difficile à avouer, parce qu’il a 8 ans de moins qu’elle et qu’elle n’a pas envie qu’il s’encombre d’une mère célibataire alors qu’il y a beaucoup d’autres filles mieux ailleurs et –
• Il l’interrompt pour lui dire à quel point elle est belle et géniale et elle pousse des cris de coyote. Roman Iefimovitch Lavrentiev, non.
• Il peut pas penser à son cœur viril mais fragile cinq minutes, non ? De l’affection, comme ça, sans rien pour l’enrober ? Aaaaargh.
• Mais puisque son cœur est fragile, justement, elle cède. Et c’est la plus belle erreur de sa vie.

• Maksym gagne un père six mois après sa naissance. Bohdan ne fait pas partie de sa vie, et il n’y a qu’Olga et Roman qui comptent pour lui. Eux et tous les amis de son père – ils sont nombreux. Mais pas la meilleure compagnie, objectivement parlant.
• La ville où il grandit se situe dans l’Oblast de Donetsk, en plein territoire de guerre civile. La zone est rythmée par les combats entre les séparatistes et l’armée Ukrainienne, et les alentours de la ville (et parfois la ville elle-même) sont régulièrement pris d’assaut par des bandes armées.
• Quant à Roman, il évolue dans le crime organisé, et Maksym baigne dans ce milieu dès sa naissance. Rares sont les visiteurs à n’avoir aucune arme à leur ceinture.
• Pour le petit garçon, tout est normal. Il ne se pose pas la question, il passe de bras en bras et rit.
• Rien de plus beau que l’ignorance d’un enfant qui n’a jamais eu à subir le revers de la médaille.
• En 2028, son père lui annonce même qu’il va avoir un petit frère ou une petite sœur ; Maks est extatique. L’idée lui plaît tellement qu’il passe des semaines à rouler aux pieds de ses parents pour avoir le petit frère sur le champ.
• Parce que oui, il a décidé que ce serait un petit frère. C’est ce qu’il veut d’abord. Ils pourront lui faire une petite sœur ensuite, mais d’abord un petit frère.
• Roman le laisse s’accrocher à sa jambe et le traine dans toute la maison en riant.
• « Va falloir attendre encore un peu, Zaichik »
• Et Maks de soupirer et râler en lui disant que c’est pas juuuuste.
• A 5 ans, Maksym n’a pas de vrais problèmes. Pas encore. Même pas la maturité nécessaire pour se dire qu’il a la belle vie.
• Ça aurait dû continuer comme ça.
Pas de chance.

• Un jour de Mars 2029, Maksym aide son père à réparer sa moto – il se met dessus et fait semblant de conduire pendant que ce dernier essaye de lui garder les doigts hors du moteur. Il se souvient très bien qu’il promet de lui apprendre à la conduire quand il sera plus grand, se rappelle son sourire, sa voix, quelques phrases très précises, mais –
• Mais le reste sera plus tard étouffé sous dix couches d’amertume et de culpabilité. Son oncle Viktor apparaît, comme sorti de sous terre, avec sa tête des mauvais jours. Il demande à son père de le suivre. Quelqu’un a l’air d’avoir des ennuis.
• Roman repose Maksym à terre, lui fait promettre de garder la maison en son absence. Le petit garçon est vexé qu’on ne lui dise rien, mais promet malgré tout.
• « Je compte sur toi, Zaichik »
• Et il disparaît à l’angle de la ruelle avec Viktor, juste avant que sa mère ne sorte s’enquérir du conciliabule.
• Maksym s’accroche à son ventre de huit mois et lui dit que papa est parti avec Vitya. Qu’ils ont promis de revenir vite. Comme la moto est toujours dehors et que Roman ne laisse jamais sa moto dehors s’il compte prendre son temps, Olga le croit.
• Ils rentrent goûter.
Tic tac. Les minutes puis les heures passent, et toujours aucun signe de Roman. Olga commence à s’agiter. Fait répéter la conversation à Maksym jusqu’à le faire douter de ce qu’il a entendu. Il n’a que 5 ans, bientôt 6, il ne peut pas se souvenir de tous les détails.
• La peur, en revanche, elle se transmet comme une grippe – et il se retrouve à pleurer sans savoir pourquoi.
• « Je veux papa »
• Mais papa ne revient pas.
• Il ne se souvient plus comment il l’a appris, ni de qui, mais papa est mort. Vitya aussi. Maksym passe des heures entières à pleurer de chagrin et d’incompréhension. La mort, c’est un concept tellement vague et flou pour lui.
• Alors papa ? Ne plus jamais le revoir ? Il refuse. Il veut le revoir.
• Maman aussi pleure, et toute la famille – il n’arrive à trouver de réconfort auprès de personne. C’est une période aux souvenirs distendus comme le temps qui passe. Gris, morne.
• Il se rappelle en revanche très bien de la naissance de Yulian – son petit frère arrive moins d’un mois après la mort de son père. Maksym l’adore dès la première seconde. Il a un vide à combler, et il l’attendait tellement qu’il ne peut que l’aimer.
• Malgré le soutien, Olga va mal. Alors Maksym prend à cœur de s’occuper de Yulian et d’être l’homme de la maison. Il apprend à préparer les biberons, se lève même en pleine nuit pour le bercer.
• Il arrête de pleurer, petit à petit. Il doit être fort. Tant de poids sur ses épaules. Il ne doit décevoir personne.
Je compte sur toi, Zaichik.
• C’est pas facile, pourtant. Avec la mort de son père, le groupe s’est à moitié disloqué – la faute à la police, que cette disparition a enhardi.
• Sergei, l’homme le plus puissant de la ville, a beau les protéger…

• Cinq ans seulement. Il ne comprend rien.
• Et même si maman lui dit que c’est mieux comme ça, il ne l’entend pas de cette oreille.
Quand je serai grand, je pourrai te protéger. Tu verras.

• Maksym passe le reste de son enfance dans cette ambiance de chaos perpétuel. Et ça, même un enfant peut le sentir.
• La différence est flagrante. Il y a un « avant » et un « après ». Avant la mort de papa, après la mort de papa.
• Et même si tout le monde autour de lui a à cœur de le protéger et le cajoler autant que possible, il ne peut pas tout ignorer.
• La tristesse qui s’infiltre par les lézardes des murs. La maison qui en est remplie. Trop silencieuse, trop vide. L’amertume l’atteint en plein cœur, et il a beau soulever tous les coussins et taper toutes les lattes, il ne retrouve pas le bonheur.
• Alors il concentre tout son amour sur Yulian. Plus il grandit, plus il l’aime. C’est le petit frère parfait.
• Il lui apprend à compter. A parler. Ses essais de petits plats sont désastreux mais au moins, il essaye.
• Olga est fière de lui – ça se voit. Et ça aide.
• Tante Liza les aide énormément aussi. Ils passent de nombreux après-midis dans son grand appartement, à jouer avec ses enfants.
• Kalyna est la meilleure amie de Maksym. Elle a trois ans de plus que lui et connaît tout. Il l’admire et l’aime à la folie. Ils jouent à Zorro, à Spiderman et à Jurassic Park.
• Vitaly, qui a son âge, en revanche… Le courant passe mal. Très mal. Il répète ce que son père dit d’eux (« des fauteurs de troubles, même pas ton vrai cousin ») et ne s’intéresse qu’à Yulian. L’ignore ostensiblement quand il ne dit pas des méchancetés.
• Parfois, Liza et Olga doivent les séparer.
• « Tu devrais avoir HONTE »
• Mais Vitaly a rarement honte et Maksym répond toujours aux provocations. Ça promet, soupire Olga.
• Et elle ne croit pas si bien dire.
• (dommage que Maksym n’ait jamais remarqué que tout ce que Vitaly lui reprochait, c’était d’être le préféré de Kalyna)
• Maksym fait la roue dans la rue. S’ennuie en cours. Dessine des histoires pour son frère. Joue avec Kalyna. Se dispute avec Vitaly. Essaye de marcher dans les pas d’Andrei Moreno et de ses autres baby-sitters attitrées.
• Maksym a envie de grandir, parce qu’il déteste qu’on lui cache des choses.
• Et les adultes en cachent PLEIN. Sa maman et Liza, qui chuchotent au salon quand ils regardent un film. Lyuba, qui vient régulièrement à la maison parler de choses qu’il n’a pas le droit d’entendre.

• Dans le doute, Maksym s’accroche à la jambe valide de Lyuba en lui promettant de toujours la protéger. Elle est tellement gentille, il l’aime.
• Il ne comprend pas pourquoi ça a l’air de lui donner envie de pleurer.


• La vie suit son cours. En 2035, le chien de son père, Potemkine, meurt. Il était vieux, pour un Dobermann, mais ça n’atténue pas la tristesse de Maksym. Il l’aimait si fort. Il pleure jusqu’à la naissance du fils de Lyuba, Volodymyr, le mois suivant ; et reporte son affection sur le petit garçon.
• Trop d’amour à donner. Maks aimerait que personne n’ait à mourir. Ça fait trop mal.
• Et Olga aimerait que son fils n’adule pas tant Roman, car elle a peur pour lui. Peur qu’il finisse comme lui, et à le voir sécher les cours pour sautiller autour d’Andrei et des anciens membres du groupe…
• Demyan, qui fut le meilleur ami d’ avant, essaye de le maintenir sur un chemin plus droit, moins dangereux, mais même lui s’aperçoit que c’est peine perdue. Quand on naît dans le milieu, on reste dans le milieu.
• Ils se mettent d’accord pour limiter la casse – autant que faire se peut.
• Ils tiennent à leurs enfants, tous.
• Et en parlant d’enfants…
• Le 18 Décembre 2038, un imprévu chamboule leur vie. Durablement. Mais ça, ils ne le savent pas encore.
• Tôt le matin, les Savchenko sont dérangés en plein petit-déjeuner par des coups autoritaires à la porte. Olga panique un peu, pense qu’il s’agit de la police, mais –
• Mais non. Juste une femme à l’air fâché, trois enfants en bandoulière, qui demande à voir .

• Les explications sont confuses et pas agréables (Tereza, de son prénom, est sèche comme du bois à brûler) et ils finissent par rentrer et se faire une place à table.
• Les trois gamins s’appellent Adéla (« J’AI SEPT ANS »), Kamil (« Et mOi QuAtRe AnS ») et Matylda, une toute petite chose d’à peine deux ans. Ils parlent tchèque, et uniquement tchèque, ce qui n’empêche pas Olga de les leur refiler. Yulian commence immédiatement à distribuer des gâteaux, pendant que Maksym s’insurge.
• Il est adulte, il veut parler avec elles, sûrement pas s’occuper de trois trucs baveux qui ne parlent même pas sa langue, et –
• Et VLAN, la porte du salon lui claque à la figure. Il peut grogner et hurler, c’est la même chose.
• Maksym doit donc s’asseoir à contrecœur avec les enfants, qui mettent des miettes partout et n’arrêtent pas de hurler des trucs qu’il ne comprend pas. Ô joie. Yulian essaye de parler avec Adéla et d’apprendre quelques mots, et il devrait aussi, mais.
• Mais il est énervé d’avoir été mis à l’écart, encore une fois.
J’ai quinze ans merde. Plus six.
• Quand Olga et Tereza leur ouvrent, l’atmosphère est plus lourde et Maksym ressent le malaise ambiant sans pouvoir l’identifier.
Olga tapote l’épaule de Maks et lui dit qu’ils vont devoir les héberger quelques jours ; le temps qu’il se remette à hurler et proférer des insanités (que les enfants ne comprennent pas, autant pour eux), sa mère glisse discrètement jusqu’au téléphone et compose le numéro de Lyuba.
• Adéla n’arrête pas de répéter táta à Yulian.



2050 ▬ J -??



• L’après-midi, Maksym se plaint déjà à ses amis et sa petite-amie.
• C’est bizarre, ils acquiescent tous, mais il peut trop rien faire. C’est une histoire entre l’autre étrangère et , et sa mère à la rigueur. Ils lui filent des tapes dans le dos et l’exhortent à la patience.
• Olena lui propose même de dormir chez elle, si jamais il y a trop de monde à la maison. Maksym l’embrasse sous le  « ewww » commun tellement elle est gentille et compréhensive. (pas comme Olga)

• Tereza et ses enfants finissent par partir – mais à cinq minutes seulement de chez eux. Maks et Yulian doivent toujours jouer les baby-sitters pour les trois tchèques qui ne balbutient pas encore deux mots de russe ou d’ukrainien. Ils ont de l’aide, mais ça pèse sur le moral de Maks. Entres autres trucs d’ados débiles et frustrants.
• Genre Vitaly. Qui lui a permis d’être aussi canon, déjà ?
• Branka lui fait remarquer que se baser sur l’apparence, c’est le début des ennuis, mais il est trop occupé à se dire que « wow canon » pour l’écouter. Bravo, Maks.
ça va te revenir en pleine gueule, ça.
• Il regarde Yulian traîner Matylda et Kamil à ses jambes, Adéla accrochée à son cou, et se demande s’il ne devrait pas faire un effort, lui aussi.
• Les piques méchantes et vicieuses de Tereza l’en dissuadent.
Suka.
• Et puisque ce serait bête qu’il s’habitue et apprécie presque la présence des trois monstres mangeurs de cookies (et voleurs de frère), en Janvier 2039, un inconnu frappe à leur porte.
• Il est 15 heures ; Tereza est en vadrouille, Olga fait la vaisselle, Yulian occupe les petits avec un puzzle. C’est Maksym qui ouvre la porte.
• Il n’a pas le temps de voir de qui il s’agit qu’on le prend par le devant de la veste. Son fight reflex ne fait qu’un tour et il fout l’agresseur à terre, dans la neige.
• Une floppée d’insultes en tchèque résonne aussitôt dans la rue. Non mais c’est pas bientôt fini, oui ? Ils les envahissent, là, ou…
• La situation n’a pas le temps de dégénérer plus : Adéla et Kamil, interpellés par tout ce raffut, se jettent sur le type à terre comme des chiots excités.
• Eeeet voilà que ça pleure, que ça s’embrasse, que ça se fait des câlins mais que ça oublie pas de le traiter de tous les noms entre deux surnoms mignons.
• Maks va finir par croire qu’ils ont une drôle de notion de la politesse, en République Tchèque, à ce stade.
• Sa mère déboule à son tour, un peu paniquée, mais Maks la rassure.
• Pas besoin de parler Tchèque pour savoir que c’est le père des gosses.

• Ján prend place à table à son tour, et contrairement à son ex-femme, il ne parle pas ukrainien ou russe.
• La communication est difficile, mais ils parviennent tout de même à comprendre le gros de l’affaire (à coups de gestes et de dessins) : Tereza et lui ont eu un divorce particulièrement difficile, pour cause d’infidélité de la part de Madame. Il a donc obtenu la garde de leurs deux enfants, pendant qu’elle se chargeait de Matylda – qui n’est pas sa fille, et ça se voit à la manière dont il ne la regarde absolument pas.
• Bref, après tout ce sang versé dans les tribunaux et moults insultes, Tereza a fini par embarquer les trois gamins un beau jour de Décembre et filer en Ukraine pour retrouver son amant.
• Histoire de l’étriper. Maksym se demande si c’est mérité ou si c’est juste Tereza qui est cinglée.
• Vu l’animal, il penche pour la seconde option.
• Ján fulmine. Il veut attendre Tereza pour lui refaire le portrait. Ils s’accordent tous à dire que ce serait mérité, mais on va éviter d’alerter la police, hein ?
• Olga a mal à la tête. C’est compliqué, cette histoire. Maks voit surtout qu’ils risquent de rameuter les flics pour de vrai et ça ne lui plaît pas du tout.
• « Il peut reprendre ses gosses et retourner chez lui, non ? »
• Si seulement c’était aussi simple que ça. La dispute qui éclate entre les deux exs quand Tereza revient est monumentale. Tout le quartier a dû les entendre.
• On sent que le divorce est mal passé et qu’ils ont rajouté six tonnes d’amertume par-dessus, pas de problème.
• Tereza ne veut pas d’ennuis, et Ján veut pouvoir être avec ses enfants. En attendant de trouver un meilleur compromis (ou le moyen le plus rapide de la trainer par les cheveux devant le juge, vu la tête de Ján), ils acceptent de se partager les gosses.
• Enfin, les deux premiers. La pauvre Matylda ne gagne rien au change.
• « Sa mère est folle, j’aimerais pas être à sa place »
• Olga le reprend, mais le cœur n’y est pas.
• Personne n’aime Tereza, ici.
• A raison.

• A partir de ce jour, ils ont droit aux disputes sonores de Ján et Tereza chaque fois qu’ils se croisent.
• Ça gonfle très rapidement Maksym ; s’il pouvait les balancer aux flics, il l’aurait fait depuis longtemps. Ça l’énerve, ça énerve Olga, et ça effraye même les petits. Et Yulian, qui a trop d’empathie pour son propre bien, est triste h24. Super.
• Ján n’est pas aussi chiant que Tereza et il l’en remercie, mais s’il pouvait prendre un gosse sous chaque bras et se barrer de là au plus vite…
C’est pas si facile que ça, Maks. Ça, il l’a compris, no problemo.
• L’ambiance à la maison ne l’aide pas à aller mieux et avec Vitaly et Olena et tout, il a l’impression de devenir fou.
• Elle est dure, la vie, hein ?
Tu crois pas si bien dire, Zaichik.
• Au moment où il pense que le pire lui est arrivé (être tombé amoureux de Vitaly, wtf, Olena est objectivement mieux en tous points et pourtant), Yulian disparaît.
• Comme ça. D’un coup. Il discutait avec ses amis, Yulian était assis à côté de lui – et le temps qu’il tourne la tête, il ne l’était plus.
• Maksym ne panique pas immédiatement. Il s’est peut-être éloigné. Il a dix ans, pas trois, et il est responsable.
• Mais après avoir fait le tour, l’avoir appelé, cherché dans toutes les ruelles, ils commencent à s’inquiéter.
• Il n’est nulle part. Ils sont sur le territoire de Sergei, techniquement, mais et si jamais ?
Papa avait tellement d’ennemis. Comme ces salauds qui l’ont descendu.
• Yulian n’a pas son nom, mais il lui ressemble comme deux gouttes d’eaux.
• Andrei s’apprête à contacter son père pour prendre des mesures d’urgence quand le portable de Maks vibre.
• A l’autre bout du fil, une Olga paniquée.
• « Maks, ton frère est où ? »
• « IL EST OÙ ? »
Ah.


• Il lui a dit que Yulian a été kidnappé par une bande rivale – des concurrents de Sergei qui s’en sont pris à une proie facile.
• Elle ne l’a pas cru. A voulu appeler pour s’en assurer. Et elle s’en mord les doigts, à présent.
• Maksym est trop paniqué et au bord de la crise de nerfs pour être utile. Pour se poser les bonnes questions. Comment il sait ça, il était là tout ce temps ? Il est mêlé à ça ?
• Il nous observait ?

• Andrei doit ramener Maks de force chez lui. Il est bon à rien, dans cet état. Il va pas non plus raser la moitié de la ville dans l’espoir de retrouver son frère ; ils vont le faire pour lui.
• Il reste là et veille sur sa mère.
• Puisque la poigne d’Andrei sur ses épaules lui rappelle celle de son père, dix ans plus tôt, il acquiesce et le laisse partir.
• Mais Maksym et Olga se ressemblent, jusqu’à leur manière chaotique de gérer le stress. Ils finissent par se crier dessus et il se prend une gifle assortie d’un pourquoi tu le surveillais pas ?
• Olga regrette instantanément et le serre contre elle en pleurant (elle a tellement peur de les perdre, qu’est-ce qu’elle va faire si elle les perd ?), mais le mal est fait. Maksym est enclin à se blâmer pour tout ce qui se passe de travers, et là, clairement, c’était sa faute.
• S’il n’avait pas été occupé à rire avec Kalyna et à embêter Anastasiya…
• Il aurait vu Yulian s’éloigner. Il aurait pu empêcher ça.
•  Et il n’a plus que ses yeux pour pleurer sur l’épaule de sa mère en attendant un coup de fil.

• Ils ne perdent pas Yulian. Avec un recul de plusieurs années, Maksym trouvera ça dommage.
• Mais sur le coup, il est tellement soulagé de retrouver son petit frère sain et sauf qu’il ne pense à rien d’autre. Il s’en fout de qui a fait le coup. De qui l’a récupéré. Il veut juste le serrer contre lui et s’excuser.
• Sauf que Yulian est sous le choc et que parler sans éclater en sanglots, c’est dur. Il ne veut pas qu’on le touche, non plus. Ça blesse Maksym, mais il comprend.
• Il a envie de fumer ces salopards.
• La colère n’est pas longue à revenir claquer ses grosses bottes sur la table. Les mecs ont eu ce qu’ils méritaient, d’après Andrei – son père s’en est assuré.
• Mais ce n’est pas lui qui a retrouvé Yulian.


• Maksym essaye de se rapprocher de Yulian. Toutes ses tentatives se soldent par un échec, et leur mère a à peine plus de succès.
• Le choc, leur dit Liza. Il faudrait peut-être l’envoyer chez le psy.
• « Il pourrait avoir un stress post-traumatique à traiter »
• Mais Maksym n’est pas d’accord. C’est son frère, il va le sortir de là, ils ont besoin de personne.
Grave erreur. Ni la première, ni la dernière.
• Yulian se renferme, Maksym tape sur sa coquille, ils se disputent. Yulian lui demande, des reproches amers dans la voix, pourquoi il n’était pas là.
• Le reproche cogne dans sa culpabilité. Il ne sait pas quoi répondre. Il s’excuse d’avoir détourné les yeux, mais Yulian ne veut rien entendre. Il pleure toutes les nuits, comme leur mère à la mort de leur père.
• C’est fou le nombre de larmes qu’il peut y avoir dans un si petit corps.
• Maksym se sent mal. Il ne pleure pas, mais se traine lamentablement sur Kalyna et Anastasiya. Même Vitaly a un peu pitié de lui. Il essaye de parler à Yulian, mais la seule qui y arrive vraiment sans se faire rabrouer, c’est Adéla.
• Ca énerve Maksym, et le rend triste la seconde d’après. Il préfère la présence d’une quasi inconnue à la sienne.
• « Elle a son âge, ça doit aider »
Mais quand même. Il se sent mis de côté, exclus, détesté. Parce qu’il a détourné les yeux.
• Certains jours, il se dit que la punition est méritée. Le reste du temps, son cœur s’insurge bruyamment.
Juste pour quelques secondes, alors que c’est lui qui est débile au point de suivre des inconnus ?
• Mais son petit frère, merde. S’il lui en veut, il a dû faire quelque chose de mal.
• Son père aurait tellement honte. L’homme de la maison, tu parles.
• Il aimerait qu’il revienne.
• Mais les morts ne reviennent pas à la vie, Maks. Tu te rappellerais son visage, sans les photos ?
Putain.

• C’est Ján qui le ramasse.
• Adéla, Kamil et Matylda apprennent vite le russe – mais ce sont des enfants. Ján a du mal, aucune patience, et tendance à tout envoyer voler quand rien ne va comme il veut. Un bonheur.
• Mais il est perceptif et Maksym doit au moins lui concéder ça. Quand il se rend compte que la situation ne s’améliore pas, il s’assoit à côté de lui et lui demande si ça va.
• Avec un de ces accents tchèque à en péter du diamant. Ça fait mal. Mais.
• Mais Maksym ne déteste pas Ján. Il le trouve même cool, quand il ne fait pas voler le livre du russe pour les nuls à travers la pièce.
• Il s’occupe bien de ses enfants, et il remet Tereza à sa place dès que les piques se font trop acides. Le protège un peu comme un fils – il n’a pas de meilleure comparaison.
• Ján est un papa loup.
• Et quelque part ça comble un peu le vide laissé par le sien.
Un peu.
• Il s’ouvre à lui, petit à petit. Avec ses efforts et ceux d’Olga, Yulian se remet à lui parler. Le ton est encore froid, maladroit, mais il ne l’ignore et ne lui crie plus dessus.
• Ils ne peuvent pas faire de miracles, mais c’est déjà beaucoup pour Maks.
• Ján devient son ami, presque sans qu’il s’en rende compte. Quand il décide de rompre avec Olena, il est là pour lui ; ça se termine bien, ils restent amis – ils s’aiment trop pour ne pas rester amis, mais ça fait du bien d’avoir une main sur son épaule.
• Il est moins enthousiaste à l’idée de le voir sortir avec Vitaly (« ll est pas… sympa, hein »), mais il ne dit rien. Olga grimace. Yulian lève les yeux au ciel.
• Maksym est aux anges, rien ne l’atteint.
• Avec Kalyna, il débarque chaque semaine chez Lyuba avec des bonbons pour les enfants, comme elle le faisait quand il avait huit ans.
• Les adultes continuent à se parler tout bas. Mais cette fois, Maksym sait de quoi ils parlent.

• Maksym serre les dents. Il a peur pour Lyuba.
• Demyan aussi.


• Un an après, Ján et Tereza sont toujours là. Maksym a l’impression d’avoir les petits Navrátil dans les pattes depuis toute une éternité.
• Il ne dit rien. Yulian a besoin d’Adéla. Ján est quelqu’un de bien. Kamil et Matylda sont adorables, dans leur genre.
• Tereza est une sacrée chienne, mais ils ne peuvent pas faire sans. Tant qu’elle n’a pas mis la patte sur (qui se planque bien, pas fou), elle refuse de déguerpir. Une chance qu’elle ne puisse pas sonner la police sans se prendre un procès pour kidnapping sur le dos.
•  Maksym quitte l’école sans son diplôme et tant mieux – il y allait juste pour faire plaisir à sa mère, qui avait exigé de lui qu’il tienne jusqu’au bout. Maintenant que toutes ses journées sont libres, il peut s’adonner à son passe-temps préféré : aider les Moreno dans leurs petites affaires.
• Et quand ce ne sont pas les Moreno, ce sont les amis de son père qui sont encore en circulation.
•  Il joue les petites fourmis fidèles pour se faire une place, et il est plutôt efficace, dans son genre.
• Discret, bon tireur, bon livreur. Ça fait hurler Olga. Eloigne un peu plus Yulian de lui (il ne veut plus avoir à faire avec le milieu).
• Vitaly n’aime pas trop ça, non plus ; sans rire. Monsieur veut reprendre la société de son père, ça le fait moyen de sortir avec un gangster.
• Il se dispute énormément avec lui. Lui crie dessus, l’injure, part en claquant la porte, et revient à chaque fois.
• « J’y peux rien si t’es susceptible à ce point, Maks »
• Et lui de hurler et revenir en acquiesçant comme un demeuré.
• Comme quoi être buté, ça rend très peu service.
• Il ne devrait pas, mais il aime Vitaly. Il veut que ça marche.
• Une autre erreur à cocher sur la loooongue liste des trucs ratés de son existence – mais ça tu le verras dans huit ans, bébé. Après avoir bien épuisé tes cordes vocales sur moi pour strictement rien.
• Les messe-basses continuent dans son dos.

• En 2043, tout a très peu changé. Il court partout pour ramasser et déposer des armes, doit s’empêcher de virer physiquement violent avec cette catin de Tereza, se dispute avec Vitaly, ne sait plus parler à Yulian, et fait le mur parce que sa mère le saoule. La vie est belle.
• C’est comme si quelque chose s’était figé après l’enlèvement de Yulian. Peut-être que Maksym n’arrive plus à compter les années à cause de tous les mots amers qu’ils s’échangent.
• Il se remet à soulever les coussins et taper les lattes. Mais où est le bonheur. Il doit vivre avec le poids d’avoir foiré son rôle de grand-frère, et les remarques de Yulian enfoncent chaque jour un peu plus le clou.
• Il ne saurait pas dire quand sa vie a commencé à être une série de disputes et prises de tête avec le monde entier ; mais en 2043, deux choses changent.
• Le début de la fin ? Naaan, ça a commencé y’a bien longtemps, ça.
• Dans quelques années, Maksym sera plus vieux que son père.
• En Mars, après de violentes émeutes entre séparatistes et forces ukrainiennes en centre-ville, Maksym se fait embarquer par la police.
• Il n’apprécie pas du tout – il ne faisait que passer. Le type qui s’occupe de lui, un guignol qui a l’air de venir de nulle part avec son nom tchèque et sa peau foncée, le rudoie pire qu’un terroriste, le tout en se foutant ouvertement de sa gueule.
• Il sait qui il est et pour qui il bosse, blablabla – ça va pas l’empêcher de sortir de là presto. Y’a aucune preuve.
• Mais après ça, Milan Dvořák le harcèle. A chaque occasion, il atterrit au poste. Limite il le voit dans la rue et l’embarque sans motif. Maksym apprend à le fuir comme la peste – mais pas trop, ça pourrait lui donner l’impression d’avoir l’avantage ou de lui faire peur.
Tch. Lui, avoir peur d’un petit flic minable ? Même pas en rêve.
• Le petit flic minable a tout un dentier contre les gens comme lui. Paraît qu’on a descendu son père à Olynitsk, en 2024. Il était flic, lui aussi. Chien de père en fils.
• La belle affaire. Maksym s’en tamponne au quarantième degré. Il a juste envie qu’il lui foute la paix.
• « T’aimes ton pays ? »
• Et autres conneries patriotiques du genre. Maksym s’en fout. Russes, Ukrainiens, rien à foutre.
• Pas son problème.

• « T’es un peu lâche, hein ? »
• « Va te faire enculer, Dvořák »

• Le deuxième changement le touche plus personnellement.
• Depuis son arrivée, Ján a toujours été proche d’Olga. Même âge, des intérêts en commun, elle l’a aidé alors qu’il était perdu – rien de bizarre. Pas de quoi faire froncer les sourcils à Maksym.
• Du moins jusqu’à la fin 2042, où leur relation change ; pas grand-chose, mais Maks a l’impression que quelque chose ne va pas.
• Dans le bon sens du terme, et c’est ça le pire.
• « Tu dragues ma mère ? »
• La question prend Ján de court. Il lui répond quand même que oui, avec une honnêteté à laquelle le jeune homme ne s’attendait pas.
• Comment ça, « oui » ? Il peut pas juste dire oui comme ça ! C’est sa mère. C’est grave.
• La gravité des faits échappe à Ján ; c’est sa mère, certes, mais elle est majeure et célibataire. Elle peut bien fréquenter qui elle veut.
• Ses enfants aussi sont grands après tout. Ils devraient comprendre.
• Le moins que l’on puisse dire, c’est que Maksym ne comprend pas. Il se met même à s’énerver.
• Il n’a pas le droit. Il lui faisait confiance. Comment il ose le trahir comme ça ?
• Ján n’a pas le temps de l’apaiser qu’il a déjà claqué la porte, fâché. Il l’évite durant des jours entiers, presque une semaine. Ses amis ont beau lui dire que c’est un peu ridicule, il ne décolère pas.
• Il sait que Ján n’essaye pas de remplacer son père, et que sa mère ne trompe personne, qu’ils ont le droit et que ce serait même mieux (elle est toute seule depuis si longtemps), mais…
Mais papa, merde.
• Son souvenir traine encore trop dans toutes les rues, dans tous les recoins de la maison. Maks ne veut pas voir quelqu’un d’autre enlacer sa mère.
• « Maks, il est mort »
• Il sait. Mais.
Mais ça fait chier, merde.

• Ján ne force rien – pas son genre de le coincer pour le forcer à écouter des explications ou des justifications.
• Il attend simplement que Maks vienne lui grogner dessus pour engager la conversation.
• « Je vais pas remplacer ton père »
• « Ta mère va pas l’oublier »
Elle va pas l’oublier juste parce qu’elle m’aime.
• Maks note la certitude dans sa voix, comme s’il le savait déjà ; et il le sait peut-être déjà. Il a passé tellement peu de temps à la maison, ces temps-ci.
• Entre Ján le traître et Yulian qui change de pièce pour ne pas avoir à lui parler…
• Il se sent comme un étranger à bien des égards.
• il le quitte en grognant, une fois de plus. Mais les jours suivants, ils se remettent à parler.
• Olga est plus contente, et ça, ça crève les yeux. Adéla et Kamil aussi. Elle est plus une mère pour eux que la leur, qui vient les voir tous les 36 du mois et leur parle sèchement.
• Maksym finit par la lui donner, sa bénédiction à la con. Mariez-vous, faites pas plein d’enfants parce que ménopause et blabla, soyez heureux et tout ce qui s’en suit.
• Ján le serre dans ses bras. Maksym le frappe presque par réflexe.
Wow me touche pas, t’es pas mon père.
• Ca fait rire Ján. Et lui aussi, après quelques secondes.
• Ok, ok.
• Il peut vivre avec.
• Peut-être.



•  C’est dur de reprendre sa vie. Maks n’en a pas envie.
• C’est toujours quand on perd quelqu’un qu’on se rend compte à quel point il prenait de la place dans notre vie. Ján laisse une absence cruelle dans la sienne. Il était toujours là, et il s’en rendait même pas compte.
• A qui il va se confier, maintenant ?
• Il a l’impression de perdre son père une seconde fois.



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Maksym Savchenko
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Maksym Savchenko

En bref

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Histoire



• En 2044, le cœur encore à vif de la perte de Ján, Maksym trébuche sur un chien.
• Il cherchait des matériaux de récupération avec Branka et Samira pour des bricolages ; l’endroit est jugé neutre, rempli de maisons en ruines et abandonnées. Un coin parfait pour les squatteurs et les explorateurs en herbe.
• Ses amies partent dans un sens, lui dans un autre. Il connaît les environs, se dirige au sonar, et arrive dans une allée sale et enténébrée entre deux bicoques bossues.
• Il ne compte pas s’y attarder, mais un gémissement attire son attention. Affalé au fond de l’impasse, un pitbull blanc, sale, maculé de sang, essaye pitoyablement de l’appeler.
• Ou mettre de la distance entre eux. Maks ne sait pas trop. Il s’approche, malgré les grognements, et est horrifié par l’étendu des dégâts. Il n’a presque rien à manger sur lui, mais parvient à l’amadouer avec un biscuit.
• Il appelle Branka et Samira. Panique un peu. Pleure un peu. Leur demande s’ils ne peuvent pas le déplacer, mais…
• « Maks, il va te mordre »
• En désespoir de cause, et parce que personne n’a envie de perdre une main, ils contactent l’oncle de Maksym.
• Avel est l’oncle de son père, mais c’est tout comme – un éleveur de chiens à la retraite qui en sait plus qu’une encyclopédie sur le sujet. Il accepte de se déplacer jusque-là pendant que Maks garde un œil de mère inquiète sur la pauvre bête.
• Le pitbull est une demoiselle – jeune, peut-être un an, très probablement un chien de combat. Ses oreilles et sa queue coupées font pencher la balance dans ce sens. Les traces de morsures et de griffures, récentes ou plus anciennes, aussi.
• Maksym est choqué. Traumatisé. Scandalisé.
• Il aime les animaux, il les adore. Comment peut-on oser faire une chose pareille à un chien innocent ?
• Il supplie Avel de la guérir. Ce dernier appelle un ami vétérinaire pour la transporter et la remettre sur pattes.
• Elle a tellement peu de forces que c’en est presque facile.
• Maksym n’arrive pas à détourner les yeux de tout le sang sur son pelage.
• Ça lui donne la nausée.

• La chienne s’en sort.
• La nouvelle est un soulagement pour tout le monde, mais surtout pour Maksym. Il est assez endeuillé comme ça, et il s’y est attaché, à ce chien.
• Elle n’avait pas confiance en eux, mais à force de patience et de conseils de la part d’Avel, elle accepte les caresses. Lui donne de grands coups de langue. Maksym pleure, la câline, l’aime, l’adopte et l’appelle Berezina.
• C’est sa fille et il est très sérieux à son sujet. Il lui met un collier bleu pour aller avec ses yeux et Olga lève les siens au ciel.
• « Et on la met où ? »
• Parce qu’avec Adéla et Kamil qui sont encore jeunes, hors de question de la garder à la maison. Il n’y a même pas la place.
• Qu’à cela ne tienne ; Demyan accepte de l’héberger dans ce qui fut autrefois la planque de la bande. Il y fait bon, elle aura de la compagnie, il pourra venir la voir quand il veut.
• Maksym n’y manque pas. S’affaler sur elle et passer une heure à la câliner le console et le met de bonne humeur.
• Les animaux sont incapables de méchanceté gratuite.
• Il les aime pour ça.

• Mais il n’est pas le seul à venir voir Berezina.
• Parfois, Adéla et Kamil l’accompagnent. Yulian vient de temps en temps. Pour peu qu’ils connaissent l’endroit, le passage est facile.
• On connait la famille.
• Maksym est surpris, en revanche, de voir apparaître Matylda un beau jour, comme sortie de nulle part.
• Elle a la mine défaite et l’air un peu perdu. Il a presque peur de s’approcher d’elle, mais Tereza n’est pas dans le coin.
• Quand il lui demande ce qu’elle fait là, elle s’excuse, dit qu’elle ne sait pas où aller – et c’est vrai qu’ils ont un chien ?
• Sa mère ne veut pas de chien, ça salit, mais elle adore les chiens.
• Maksym la fait rentrer. La pauvre gosse a l’air mal.
• Matylda, d’ordinaire, c’est pas son affaire. Elle a beau être arrivée en même temps que les Navrátil, c’est la fille de Tereza – pas celle de Ján. Quand Ján s’est mis à les fréquenter et être plus présent, Tereza s’est esquivée, emportant avec elle la fillette de même pas trois ans. Il ne l’a plus beaucoup vu, après ça.
• En résumé, il la connaît mal. Ne sait pas trop comment s’y prendre avec elle. Elle a tout juste deux ans de moins que Kamil, mais beaucoup plus de gravité dans les traits.
• Maks la regarde s’endormir contre Berezina avec un soupir.
• Pauvre gosse. Il veut pas imaginer ce que Tereza lui fait endurer, la garce est aussi affectueuse et compréhensive qu’une statue de marbre.
• Avec la pédagogie qui va avec, à tous les coups.
• Quand il la laisse repartir, un vieux fantôme lui donne une claque à l’arrière du crâne.
C’est ta cousine, protège-la.
• De quoi, ça c’est clair.
• Mais comment ?



2050 ▬ J -??




• Matylda est revenue plusieurs fois.
• Toujours aussi perdue, silencieuse et grave. Elle parle mal ukrainien, alors que sa mère le parle à la perfection.
• Elle n’ose rien prendre, rien demander, son esprit d’initiative complètement écrasé et ses yeux toujours en mouvement.
• Toujours inquiète, à fixer les autres, à aviser le premier meuble derrière lequel se cacher.
Elle fout quoi, ta mère, sérieux.
• Maks la laisse câliner et jouer avec Berezina, tout en contemplant l’idée très risquée mais simple de l’embarquer avec lui et la planquer à la maison. Avec son frère, sa sœur – ça peut pas être pire qu’avec Tereza.
• Cette sale –
• Ses putain de remarques à la mort de Ján lu retournent encore l’estomac. Il en a rencontré dans sa vie, des salopards, mais Tereza est vraiment en haut de la liste.
• Elle a même pas l’excuse d’être paumée ou un peu bête.
• Elle est juste froide et méchante.
Cruelle. Un vrai serpent.
• Maksym demande à Matylda si elle veut rentrer avec lui. Elle dit que non, qu’elle doit retourner voir sa maman, mais le cœur n’y est pas. Il la cajole. Lui assure que tout se passera bien alors qu’il n’en a pas la moindre idée.
Maks, lui dit pas que tu vas la protéger si tu peux pas le faire.
• Il serre les dents, repense à Yulian – mais non, non, cette fois c’est la bonne.
Je la lâche pas.
• Ils quittent la planque main dans la main et se dépêchent de rentrer à la maison, où Olga manque d’inhaler sa propre âme en le voyant débarquer avec Matylda.
• Maksym lui raconte tout et elle comprend sans être apaisée.
• « Tereza va vouloir la récupérer »
• Et il sait. Mais ils vont pas laisser la pauvre gamine à un monstre pareil, non ?
Non.
• Mais elle veut qu’il comprenne qu’il va y avoir du grabuge et que parfois, on ne peut rien y faire.

• Yulian et Adéla prennent immédiatement Matylda sous leur aile – la même, Maks a presque peur de les voir fusionner un jour, à force.
• Il est méchant, mais parfois cette proximité l’agace.
• Il se concentre sur Tereza pour s’empêcher de penser à quel point il a foiré le reste.

• ET TEREZA SE RAMENA AVEC UN G U N all according to keikaku


Maksym Savchenko ▬ « You're not the Jesus of Suburbia »  Fc21b28f3ecd90713dd1ab151db50127

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