La porte s'ouvre (il y avait une porte?) et Thomas sursaute malgré le fait qu'aucun bruit n'accompagne celle-ci, surpris par le simple mouvement. Il n'est pas resté là bien longtemps, mais le silence qui avait suivi sa question l'avait angoissé au plus haut point. Il n'est pas très friand du silence en général, mais des silences comme celui-ci ? Ca le retourne.

Une personne rentre dans la pièce. Thomas n'aurait su dire s'il s'agit d'un homme ou d'une femme de son apparence, mais il suppose que cela n'a pas d'importance. Il la regarde fermer la porte derrière elle, bouche-bée, figé sur place comme s'il avait pris racine. Il y a une faux gigantesque dans le dos de cette personne, qui n'est pourtant bien imposante. Thomas déglutit avec grande difficulté, soudain terrifié. Peu importe ce qu'il lui arrive, peu importe comment il est arrivé ici, il sent qu'il ne va pas en sortir indemne.

La personne se tourne. Des longues oreilles attrapent son attention. Curieux. Elle sourit, mais cela ne fait rien pour apaiser les battements fou de son cœur. Elle... Se penche ? Pour le saluer ? Thomas cligne des yeux, perdu. Entre la faux, la douceur de son apparence et sa politesse, il a l'impression de perdre la tête.

« Monsieur le décédé, bienvenue à Asphodèle. Je vous demanderai s'il vous plaît de rester calme et de ne rien faire qui m'oblige à devoir utiliser la force. Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre, tout vous sera expliqué un peu plus loin. »

Rectification : il a perdu la tête.

« Que... Décédé ? Qui ? »

Il regarde autour de lui, comme s'il cherchait un cadavre qu'il n'aurait pas vu, ce qui serait vraiment super cloque. De plus, comment est-ce que la personne s'attendait à ce qu'un mort le suive ? Thomas espère qu'elle va devoir utiliser la force, parce que les morts ça ne bouge pas tout seul.

Lorsqu'il lui paraît évident qu'il n'y a personne à part lui (pas même un cadavre), il repose ses yeux (qui ont gagné deux tailles) sur la personne. Garçon ou fille, frêle ou pas, Thomas a bien l'impression qu'il ne ferait pas le poids contre cette faux.

« Il n'y a que moi ici ? » Dit-il comme une évidence, puisqu'il en s'agit d'une. « Et, euh, no offense, mais je me sens plutôt vivant. »

Les doigts crispés sur son ensemble d'hiver rouge, le cœur battant la chamade, toujours collé au sol comme si celui-ci pouvait le protéger, Thomas se sent bien plus que vivant, même. Effrayé, confus, à deux doigts d'un malaise cardiaque, certainement, mais bien vivant.

Soit il a vraiment perdu la tête, soit la personne avec les grandes oreilles et la grande faux n'est pas bien nette.

C'est probablement la seconde option, n'est-ce pas.

Spoiler: